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Sapho, une elfe mage...

 
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orée



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MessagePosté le: 04 Déc 2006, 07:23    Sujet du message: Sapho, une elfe mage... Répondre en citant

Il était une fois une jolie bâtisse perdue dans la campagne. Elle était très ancienne et cependant n’apparaissait sur aucune carte de la région. Dans le village voisin, une rumeur persistante courait. On disait que cette demeure renfermait de tristes souvenirs et qu’on entendait les plaintes de disparus la journée et des rires démoniaques durant la nuit.
Les habitants les plus proches ne tarissent pas d’histoires à son propos. Mais ils se gardent bien d’aller là-bas et interdisent catégoriquement à leurs enfants d’aller se promener aux alentours. Ils la croient hantée. Qu’ils sont loin de la vérité !
On raconte dans cette contrée qu’un enfant a disparu au-delà des murs encerclant la maison il y a un peu moins de 100 ans. Jamais personne ne l’a revu. C’est une histoire que les enfants se transmettent entre eux et à laquelle les parents se refusent de croire.

La seule personne qui s’approche des grilles de l’entrée est une femme sans âge. Et pour cause, c’est sa maison. Sapho n’aime pas les gens du village. Elle se tient à l’écart d’eux comme de la peste. Ils rient d’elle mais devraient plutôt la craindre. Si seulement elle n’était pas prisonnière, elle leur montrerait sa grandeur. Les gens du coin la surnomment la sorcière. Quels imbéciles ! Ils ne feront donc jamais la différence entre leur mythe et la grandeur des véritables mages.
Si seulement ce mécréant ne l’avait pas enfermé dans ce charme, la grande Sapho leur montrerait l’étendue de son pouvoir. Elle se souvient de son apprentissage. Son maître la destinait à de grandes choses. Mais le sort en avait décidé autrement. Elle avait perdu ses dons mais pas son ambition de pouvoir rompre cet envoûtement et de retourner chez elle en Azeroth. Elle doit se contenter de résidus de magie mais son savoir est toujours là. Ses détracteurs verraient son éventuel retour d’un mauvais oeil et ils seraient dans le vrai. L’isolement n’a en rien modifié son désir de vengeance, bien au contraire…

Sapho ne sort presque jamais dans la journée. Les alentours sont moins attirants que sa belle région natale. Les gens d’ici sont insipides et ne survivraient pas chez elle. Elle se souvient de son arrivée ici, meurtrie et faible. Elle avait désespérément cherché une prêtresse pour la soigner. Mais les gens d’ici ne la comprenaient pas et ils ont voulu l’enfermer dans un centre de soins. Alors elle s’est enfuie. Pour la première fois de sa vie, elle avait fui devant la difficulté. C’est de là que vient sa haine des habitants d’ici…

Le temps n’efface guère ces souvenirs douloureux. Son métier d’herboriste l’a cependant bien aidé au cours de ce siècle. Près de cent ans déjà qu’elle erre dans ce monde déroutant. Les gens d’ici n’ont aucune prédisposition, aucuns des talents qu’on enseigne dans son monde à elle. Ils ne connaissent pas les incantations, ni les sorts et ne peuvent rien invoquer. Sapho, elle, a pu se soigner et subvenir à ses maigres besoins grâce à sa magie. Oh ! Pas les premiers temps bien sûr. Elle a dû, comme un animal, s’abreuver aux rivières et sa connaissance de la flore lui a permis de se nourrir de racines et autres graines. Quelle honte pour un mage de son rang ! Elle a dû se terrer, se tapir, se cacher pour éviter une foule qui battait la campagne à la recherche de cette stupide gamine… Dans ses pires cauchemars, elle entend encore son nom scandé par tout le village : « Léora ! Léora ! ». Qu’elle aille au diable si elle n’y est déjà !
Un siècle… Que c’est long ! Et pourtant, le temps n’a pas d’emprise sur elle dans ce monde. Une fois ses blessures soignées, elle est redevenue la jolie mage qu’elle était et n’a pas changé depuis. C’est comme ça qu’elle a compris qu’elle pourrait peut être revenir chez elle un jour. Il lui faudrait tout son courage et toutes ses connaissances pour y parvenir. Et du temps, mais du temps elle en a eu… beaucoup !

Sa magie l’a bien aidé. Quand elle a découvert cette bâtisse, elle était en ruine et peuplée de racines, de bestioles infectes et d’une couche de poussière digne d’une mine de charbon. Son premier devoir fut de l’enchantée afin qu’aucun de ces maudits fouineurs ne viennent par ici. Depuis, disons qu’elle a un peu amélioré l’ordinaire… Au bout de quelques années de recherches ininterrompues, un bel environnement s’avère nécessaire pour la paix de l’âme. Sa quête ne semblait pas très bien partie pourtant. Il est très compliqué dans ce monde de se procurer toutes les denrées nécessaires à son art. Les animaux qu’elle a tués ne lui ont rapporté non seulement aucune puissance supplémentaire mais aucune offrande non plus. Au début, elle avait maudit ce territoire mais l’expérience nouvelle n’était pas inutile. La difficulté rend encore plus grande la jubilation du travail accompli.

Sapho n’aime pas ce monde mais elle est obligée de faire avec, comme on dit par ici. Elle a profité de cette période pour réfléchir à son arrivée dans cet univers. Sa réflexion l’a assuré de l’existence d’un portail entre ces deux endroits et qu’elle l’aurait traversé. Mais l’avait-elle traversé seule ? La possibilité qu’une autre personne de son monde serait également ici la rassurait parfois. Mais de grandes questions reviennent toujours dans son esprit : « Comment ouvrir à nouveau ce portail ? Pourquoi ne le trouve-t-elle pas? Qui a bien pu l’ouvrir et pourquoi ?» Alors elle cherche et travaille et persévère encore et encore, depuis tout ce temps. Les semaines passent et se ressemblent beaucoup. Depuis quelques années déjà, elle s’est octroyé une journée de congé quand les autochtones ne travaillent pas (ils appellent ça le dimanche). Alors ce jour-là, elle s’amuse, s’imprègne de leur culture et leur joue quelques tours des fois. Les pauvres sont terrifiés. Inévitablement car les elfes n’existent pas ici. Ses oreilles ne passent donc pas inaperçues. De ce qu’elle a vu, seuls les humains et les nains cohabitent en ces terres. Peu importe, elles ne les aimes ni les uns ni les autres.

Une seule famille l’intrigue en ce bas monde. La famille de cette gamine disparue. Chaque génération de cette dynastie donne à une fille le nom de leur ancêtre perdue. C’est touchant que ce malheur inexpliqué reste ainsi dans leur mémoire. De ce qu’elle en a appris, cette petite Léora avait une dizaine d’année et aurait disparue peu après l’arrivée de Sapho. Personne n’a jamais compris ce mystère et malgré les moyens mis en œuvres pour trouver une éventuelle piste, les recherches sont restées vaines. Sapho pourrait mettre à profit ses capacités pour les aider mais sont projet est bien plus important qu’une enfant disparue.

Son dessein. Voilà ce qui lui tient à cœur au plus haut point. Elle achève une décennie d’étude sur le temps et l’espace dans ce système dit solaire. Elle est parvenue grâce aux travaux de quelques illuminés d’ici à une hypothèse qu’elle va tester à la nouvelle lune rousse. Cela fera très exactement 100 ans qu’elle sera arrivée ici. Un bon signe du destin, non ? Un cycle parfait aurait dit son maître.

Il lui reste ainsi quelques jours pour trouver l’endroit approprié. Sapho ne se souvient pas vraiment du lieu précis où elle a surgi. Peut être dans ce bosquet si particulier. Un petit bois dont l’orée dissimule si bien le cœur qu’on la croirait enchantée. Il y a cette lumière diffuse d’un vert si lumineux qu’une fée s’y perdrait. La végétation y est si épaisse que quiconque essaierait d’y pénétrer trouverait le défi rebutant. Sapho a tout pensé, dans les moindres détails. Son matériel est préparé dans une grande gibecière en loutre (souvenir d’une escapade bien prospère), ses textes d’incantation sont répertoriés dans un grand livret relié dans le même cuir de loutre (elle était bien dodue, la gaillarde !). Elle aurait presque un pincement au cœur si celui-ci n’était pas desséché par l’amertume. Cet endroit lui manquera un peu quand elle sera de retour chez elle. Elle y a vécu si longtemps.

Mais il ne lui reste guère de temps pour penser à tout cela. Elle doit encore recueillir quelques modèles de la flore locale pour son voyage. Elle a trouvé ici des espèces inconnues dans son monde et ses boutures lui vaudront quelques pièces d’or vu leur rareté. Et de l’or, elle en aura besoin pour bien des choses quand elle réapparaîtra. Sa seule angoisse est de ne pouvoir se venger, du moins pas contre celui qui l’a envoyé ici. Au pire, il aura de la famille, même éloignée, elle s’en contentera. Comment revenir dans ce monde où elle ne connaîtra plus personne. Les choses évoluent si vite des fois et là c’est un siècle entier qui est passé. Elle n’avait déjà plus de famille et la solitude était sa plus fidèle compagne. Mais ses contacts lui étaient bien utiles et eux par contre ne seraient plus là. Son maître lui manquerait, surtout pour ses conseils avisés et son enseignement si fondamental.
La nuit était prématurément tombée ce soir. Elle allait pouvoir glaner ses marcottes et rassembler ses dernières affaires. Sapho avait décidé de passer son dernier jour ici dans le bosquet. Une séparation en douceur de cet environnement devenu familier. Elle était nerveuse et émue de son proche retour. Le calme d’une forêt lui apporterait la concentration nécessaire à sa méditation.
Mais pour le moment, il était temps de retourner dans la maison pour finir ses bagages. Elle était arrivée ici sans rien mais depuis tout ce temps, elle avait emmagasiné bien des choses. La culture et les rites d’ici, bien que différents de son univers, lui avaient apporté quelques bonnes surprises. Sapho regretterait particulièrement l’abandon de sa trottinette. Une babiole bien pratique qui l’avait fait rire mais lui avait également valu quelques contusions. Elle avait aussi une malle remplie de vieilles fripes où elle dissimulait un plumier renfermant une parure inestimable à ses yeux. Il s’agissait d’une couronne tressée en brindilles et minuscules petites fleurs d’un rose si pâle. Elle avait découvert ce présent au pied des grilles cernant sa résidence. Quelle délicieuse attention ! Elle ne savait pas vraiment qui l’avait déposée si discrètement mais cette mortelle (une femme de toute évidence) avait bien pris soin de le camoufler de la route mais de le mettre suffisamment en lumière pour qu’il n’échappe à son regard. Sapho l’avait camouflé dans son livret, à la dernière page, comme dans un herbier.

L’heure du départ était proche. Son balluchon dans un coin du hall d’entrée, Sapho s’accorda quelques minutes avant de tourner définitivement (elle l’espérait) cette page de sa vie. Il lui fallait encore levé l’enchantement sur la propriété afin que d’autres puissent y trouver refuge comme elle. Sa baguette dans la main, elle fit une dernière fois le tour de son refuge. Elle psalmodiait très discrètement et le charme s’évanouissait au fur et à mesure. Elle avait fait disparaître toute trace avérant son passage en ce lieu, effacer tous ses dessins, brûler tous ses feuillets d’étude. Une larme coula doucement le long de sa joue. Une autre page… Revêtant sa capeline sombre, elle disparut dans la nuit tel un chat. Elle franchit le pont de bois et traversa le champ de tournesol. Une heure de marche et elle sera à la cachette verdoyante. Le portail, il fallait que ce soit le bon endroit et qu’il s’ouvre. Une peur grandissante lui nouait le ventre. Et si elle avait raison, qu’allait-elle retrouver derrière le portail ? Elle n’avait pas prévu que quelqu’un l’attendrait de l’autre côté mais s’il y avait quelqu’un ? Au diable ces questions, elle rentrait et elle verrait sur place…Au pire, elle… non, elle ne savait pas ce qu’elle ferait ! La fatigue des derniers préparatifs l’assaillait. Le bosquet était droit devant. Juste le temps de s’y dissimuler et elle pût dormir un peu avant de méditer.

La lumière douce d’un rayon de soleil la réveilla. Sapho chassa le souvenir d’un cauchemar et se prépara à sa longue journée. Le moment est venu. La lune rousse est pour ce soir. Elle a dans sa besace quelques potions de magie, son livret et des runes anciennes. Le petit nécessaire d’ouverture comme elle l’appelle. Elle a, depuis son levé, purifié l’espace de passage des quelques ronces qui s’y accumulaient et longuement cogité. La journée avance si rapidement, l’après-midi est déjà bien entamée. Il lui faut maintenant plus que jamais se concentrer sur son désir le plus grand et attiré ainsi en elle l’énergie nécessaire pour ce soir.

Elle entame une cohorte de kyrielles ancestrales. La lueur du soleil s’efface au fil de cette litanie. Sapho le sait bien, le retour ou l’agonie, il n’y a aucune autre issue possible à convier tant de puissance en un même espace. Elle ne sent même pas ce halo de clarté qui commence à l’entourer dans la pénombre et ce souffle qui soulève légèrement sa chevelure. Ses yeux clos ne distinguent même pas ce qui débute à se matérialiser devant elle. Mais Sapho le sait, il ne faut pas rompre cette théurgie avant le terme. La lune n’est pas à son apogée et le portail n’est donc pas encore totalement réel. Que l’envie est forte d’entrouvrir promptement sa paupière afin de vérifier la réalisation de son souhait le plus cher. La voix bienveillante mais pleine de rigueur de son Maître lui revient comme dans le passé : « la maîtrise de soi est aussi importante que la maîtrise de ton art, Sapho. ». Elle fait le vide dans son esprit et continue. La rage et la colère sont ses meilleures ennemies dans ce processus. L’attente n’est plus longue.

La lune atteint son zénith quand Sapho conclut sa dernière instance. Elle n’ose pas ouvrir les yeux. Est-ce la peur, a-t-elle sombré ? Non… Le regard de Sapho s’anime. Elle ne comprend pas tout de suite ce qu’elle voit, ou plutôt ce qu’elle distingue. Mais pourtant le fait est là, le portail se trouve devant elle. C’est une sorte de brume ou une cascade fantomatique, une différence d’atmosphère, un flou artistique. Ce n’est pas très net mais la différence l’est, elle. Il n’y avait pas cela avant et il faut à Sapho tout sa furie et sa ferveur pour sortir de sa transe, happer son attirail et bondir au travers de cette bruine chimérique.


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Voici la première partie d'une histoire inachevée... je vous raconterait la suite si le coeur vous en dit Embarassé
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Kallahan



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MessagePosté le: 05 Déc 2006, 08:52    Sujet du message: Répondre en citant

Meuh voui qu'on veut la suite.

Tu ne serais pas entrain de partir a la peche aux compliments, l'air de rien avec ta petite question ? Clin d'oeil
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orée



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MessagePosté le: 06 Déc 2006, 02:17    Sujet du message: Répondre en citant

ben je sais que ça peut paraitre rébarbatif au premier abord... mais là suite est déja écrite Clin d'oeil
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Zianya
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MessagePosté le: 06 Déc 2006, 09:42    Sujet du message: Répondre en citant

Ah bah il faut que tu mettes la suite parce que là, tu nous laisses un peu à point critique ! Très content
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Ziana
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orée



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MessagePosté le: 06 Déc 2006, 11:34    Sujet du message: Répondre en citant

la suite elle est à mon boulot donc pas avant vendredi en fin d'aprem Pleure
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Zianya
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MessagePosté le: 06 Déc 2006, 12:06    Sujet du message: Répondre en citant

Oh bah c'est malin, ça nargue, ça nargue... Pleure
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orée



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MessagePosté le: 08 Déc 2006, 20:41    Sujet du message: Répondre en citant

La sensation est insolite. Elle ne ressent rien mais elle a très froid. Elle est aveuglée mais ne ferme pas les yeux. Son corps ne pèse rien mais elle se sent tombée. Elle tient sa malle fermement mais se perçoit libre de ses mouvements comme jamais. Le temps s’est arrêté. Puis la voilà dans une clairière enneigée. Les sapins autour d’elle sont les mêmes que dans le bosquet. Mais il ne neigeait pas quand elle a commencé. Deux solutions, soit elle a réussi, soit le choc des incantations l’a privé de conscience pendant si longtemps que l’hiver est arrivé.

Un lapin se dresse devant elle. Il remue son petit museau et ne semble pas effrayé par la nouvelle venue. Malheureusement pour Sapho, ce premier contact ne la renseigne guère sur la réussite éventuelle de son voyage. Une solution existe, elle pourrait le tuer et voir si elle obtient un quelconque objet de ce petit mammifère. Mais le meurtre gratuit d’un pauvre et innocent petit lapinou ne la tente pas. Il est tellement mignon et si elle a échoué, elle ne le supportera pas. Elle ne discerne aucun indice valable dans les parages qui lui indiquerait qu’elle est arrivée à bon port. De toute façon, le portail a disparu. Elle s’avance sur un chemin de terre qui semble contourné ce qui, en été, pourrait être le champ de tournesol. Faites que je sois rentré à la maison ! Elle se saisit de la malle, de sa besace et continue sur le sentier. Une seule petite indication lui fait penser qu’elle a réussi. C’est ce sentier. Il n’y a pas de signalisation, pas de marques ni de panneaux comme dans l’autre monde. Si seulement elle pouvait reconnaître un espace, un lieu-dit, une patte d’oie, quelque chose… Le sentier contourne une colline non loin de là, elle verra bien après ce virage. Personne ne passe donc sur ce chemin, elle serait même ravie de voir surgir devant elle un tauren ou encore un orc. Quitte à mourir et devoir croiser un spectre, elle préférait encore revenir chercher son corps que de ne pas être chez elle.

La fatigue est sa seule compagne et ses paupières ne retiennent même plus les larmes que le froid engendre. Sapho est épuisée par cet évènement. Comme si son énergie avait été absorbée par le voyage et sa préparation. Et toujours aucun élément de réponse sur sa situation. Il faut dire aussi que la distance qu’elle a parcourue n’est pas bien vaste.

Sa malle pèse une tonne. Sa besace lui scie l’épaule et la neige lui gèle les pieds. Une petite halte lui fera le plus grand bien. Un pin parasol droit devant lui offre une cachette à l’abri des regards et un sol protégé de la neige. Elle l’aperçoit alors. Le petit lapin gris clair qu’elle a croisé à son arrivée. Il l’a suivi depuis qu’elle marche. Sa présence la rassure un peu. Une âme perdue comme la sienne. Elle fouille dans sa gibecière et trouve un quignon de pain un peu rassis mais qui fera bien son bonheur. Il reste cependant à une distance de sécurité et n’ose s’approcher de la jolie mage. De temps à autre, il se dresse sur ses pattes arrières. Il semble humer l’air environnant à la recherche d’une senteur qui préviendrait un quelconque danger. Il parait si petit et chétif. Il se confond presque avec la neige recouvrant le sol. Sapho ne sait comment lui envoyer cette tranche de pain sans l’effrayer. Et comme il ne semble pas assez en confiance pour venir le chercher, elle décide de le poser discrètement derrière lui alors qu’il regarde vers le chemin. Un bon moment se passe avant qu’il ne s’aperçoive de ce présent et encore un autre moment avant qu’il se décide à y goûter. Quand elle pense qu’elle a failli le sacrifier pour juger de la bonne marche de son stratagème. Un crime gratuit est impardonnable mais pas une vengeance !

Encore une fois, la rage qui anime Sapho s’est réveillée au creux de son ventre. Une chaleur soudaine envahi ses joues. Elle sait bien qu’il va lui falloir du contrôle et beaucoup de patience. La vengeance est un plat qui se mange froid. Vu la durée de son calvaire, il sera même congelé. Elle plonge les mains dans la neige, le froid inonde son être et calme sa hargne. Le petit lapin la contemple de son regard malicieux. Elle s’apaise et succombe à un sommeil bien mérité. Elle a bien pris soin néanmoins de se dissimuler au mieux pour ne pas être vue du chemin (ni elle ni son attirail). Elle rêve de son enfance et de son initiation à son art, une des meilleures périodes de sa vie. Dans son sommeil, elle sent le petit lapin venir flairer cette compagne de route endormie. Elle dort le temps que le soleil descende du zénith à la ligne d’horizon.

A son réveil, la pénombre la rassure et elle reprend la route le long de cet interminable chemin de terre. Le moindre craquement la fait sursauter et un hululement la pétrifie. Son petit compagnon dans son sillage, elle continue sa route vers la vérité. Elle espère bien obtenir des réponses et rapidement. Elle aperçoit alors au loin de la fumée dans le ciel. Tout en s’approchant, elle distingue la forme d’une auberge qui se dessine devant elle. Petite comme un jouet puis de plus en plus grande au fur et à mesure qu’elle avance. Pleins de questions se bousculent dans la jolie tête de Sapho. Et si elle était remplie de ces stupides gens ou pire encore d’ennemis à sa race. Que faire ?

Elle décide de s’approcher non pas par le sentier mais de contourner la taverne par l’arrière et d’espionner l’intérieur afin de se rassurer. Une boule d’angoisse se calle dans son ventre et semble vouloir l’engloutir de l’intérieur. Sa cape la dissimule tout autant que l’obscurité qui l'englobe. Elle laisse ses affaires à une distance raisonnable au cas où elle devrait prendre précipitamment la fuite. Elle laisse son petit compagnon veiller sur cet amoncellement de vieilleries et part fugacement à la recherche de réponses. Tout en avançant à pas de loup, elle se saisit de sa baguette et récite mentalement les sorts dont elle pourrait avoir besoin. Elle a besoin de se rassurer et prie inconsciemment de découvrir des êtres de son monde.

Plus que quelques mètres… La fenêtre à l’arrière de l’auberge est recouverte de buée et il ne sera pas simple d’apercevoir de loin les occupants. Heureusement, elle peut compter sur l’obscurité pour la cacher le temps de ce repérage. Elle entend beaucoup de voix mais ne saisit pas le contenu des discussions tellement le brouhaha est important. Et cette condensation sur les vitres, mêlée à de la crasse, il faut le dire ne facilite pas son but. Quel calvaire… et quel suspense aussi ! Et puis, d’un coup, elle voit cette femme se tourner pour parler à son voisin le plus proche et elle n’en croit pas ses yeux. Elle l’a vue, le temps d’un battement de cils, ce détail qui ne trompe pas, la taille, la forme… une oreille aussi allongée que les siennes. Elle regarde par une fenêtre une de ses congénères elfiques. Elle a réussi, elle est de retour, enfin.

La jubilation est si grande qu’elle tombe à la renverse dans un amoncellement de neige. Elle est parvenue à créer ce portail et à rentrer chez elle. Elle a peine à y croire et des milliards de pensées envahissent son esprit. Elle a envie de crier, de pleurer, de courir, de hurler à ces gens qu’elle ne connaît pas que Sapho est de retour. Ils la prendraient pour une folle et ne sauraient même pas qui est cette démente qui surgit à la tombée de la nuit dans ce lieu de réconfort en hurlant de la sorte. Elle ne doit pas oublier qu’elle n’a plus aucune existence ici. La première chose à faire, est de déterminer sa situation géographique exacte. L’aubergiste la laissera certainement consulter une carte et voudra peut-être même bien répondre à quelques questions. Les étrangers sont les bienvenus dans les tavernes… s’ils consomment. Voilà le hic ! Sapho n’a pas de pièces et emprunter de la monnaie n’est pas chose aisée dans les parages, si elle se souvient bien. Au diable les convenances, elle demandera asile et laissera en gage une des babioles qu’elle a ramené. Elle court vers sa cachette et prend sa gibecière. La malle restera là, planquée sous une couche d’humus, surveillée par son complice lagomorphe. Sapho est enveloppée dans sa capeline et tient sa besace fermement contre elle. La porte de l’auberge est droit devant elle. Elle doit se ressaisir rapidement ou son sourire dément attirera l’attention sur cette nouvelle venue. Une grande inspiration d’air glacial et son trouble disparaît.

La clochette accrochée en haut de la porte d’entrée tinte agréablement quand elle ouvre cette dernière. Une vague de froid en profite pour se frayer un passage en même temps qu’elle. Quelques têtes se retournent plus gênées par cette brusque fraîcheur que par la nouvelle venue. Sapho avance à pas de velours. Elle incline la tête comme si elle avait peur d’être reconnue. Mais personne ne lui prête attention. Du moins pas tout de suite. Une voix s’élève à quelques pas derrière elle. Une tenancière lui demande ce qu’elle est venue chercher dans son humble établissement. Sapho, dont la cape recouvre partiellement le visage, lui dis ces quelques mots : « quelques réponses et un repas bien chaud ». La femme, une humaine grassouillette, lui indique une table vide au fond de la salle, proche de la cheminée. Sapho se glisse parmi la foule et prend place. L’humaine revient rapidement et demande à Sapho ce qu’elle souhaite boire et manger. La mage lui demande avant si elle accepterait de la servir contre des produits au lieu d’un pécule. La femme lui montre alors un écriteau au dessus de la cheminée ou s’inscrit ceci : « la maison ne fait pas crédit et n’accepte ni provision ni objet en échange d’un repas ou d’une chopine ». Sapho est perdue, elle commence déjà à remettre sa cape.
La gérante la regarde et lui dit :
_comment t’appelles-tu ?
Après une courte hésitation…
_Sapho.
_Tu n’es pas d’ici, n’est-ce pas ?
_Non…
_Tu as l’air bien faible et tu n’as guère que la peau sur les os. On m’appelle Hestia. Je suis la patronne et à ce titre, je peux choisir de contourner cette règle. Qu’as-tu à me proposer, mademoiselle Sapho ?
_Quelques herbes rares ou des petits objets divers… Sapho ouvre sa besace et commence à en retirer quelques broutilles…J’ai des cuillères ciselées, des herbes aromatiques, et aussi…
_Une cuillère me suffira, ma grande… pour un repas chaud et un breuvage qui te donnera des forces. Marché conclu ?
_Merci… madame.
_Appelle moi Hestia ou je reviens sur ma parole ! Pour ce qui est des réponses que tu désires, si je peux t’aider, je le ferais mais fini d’abord de manger et on parlera ensuite.

Sapho ne se fait pas prier pour finir son assiette. Elle reconnaît cette recette et se doute qu’elle est proche de sa région natale. La boule qu’elle avait dans le ventre a disparu et elle se dit qu’après tout, il s’agissait peut-être d’une simple fringale. L’auberge s’est peu à peu vidée de ses clients et Sapho savoure une infusion devant l’âtre. Elle se rend alors compte qu’Hestia s’est installée avec une infusion juste à côté d’elle.
_Sais-tu où dormir ce soir, voyageuse ?
_Pas vraiment
_J’ai une chambre mansardée au premier et si tu le souhaites, tu peux y passer la nuit.
_Merci beaucoup madame mais je n’ai pas de quoi régler…
_Appelle moi Hestia où je te vire d’ici à coup de balai ! Tu as bien une autre cuillère habilement travaillée ?
_Oui… bien sûr… Hestia…
_Alors l’affaire est faite. Tu voulais des réponses si je me souviens bien…
_C’est vrai…
_Repose toi cette nuit et à l’aube demain tu m’accompagneras dans la vallée pour cueillir des herbes pour ma cuisine, on parlera à ce moment là. Tu n’as que cette sacoche comme bagages ?
_J’ai une malle aussi que j’ai caché à l’extérieur.
_Va la chercher et reviens dormir, on verra la suite demain.
Sapho revêt sa cape et sort dans le froid pour récupérer son coffre. Le petit lapin s’est couché à côté et Sapho l’emmène lui aussi pour une nuit au chaud. La chambre n’est pas grande mais plutôt bien entretenue et Sapho ne saurait faire la difficile en de pareilles circonstances. Quel bonheur d’être chez elle… enfin presque ! Sa fatigue est si forte qu’elle s’endort en un rien de temps.

L’aurore pointe à peine que Sapho et Hestia sont déjà en chemin pour les collines. L’herboristerie est une activité qui a toujours comblé Sapho. Elle apprend même quelques astuces à sa nouvelle compère. Durant cette ballade, elle a aussi pu glaner des informations intéressantes. Elle est à quelques lieues de la ville la plus proche et dans une zone peu dangereuse qui malheureusement est un peu loin d’Azeroth. Sapho n’a pas osé questionner plus Hestia sur les événements survenus depuis un siècle dans ce monde. C’est une question qui en amènerait beaucoup de la part de sa camarade. Mais les choses n’ont pas l’air d’avoir tant changé que ça. Après une autre journée de repos et quelques cuillères en échange, elle repartira vers Azeroth et se dirigera vers un centre d’éducation des mages.


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voilà la suite au prochain épisode Clin d'oeil
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MessagePosté le: 08 Déc 2006, 22:27    Sujet du message: Répondre en citant

oO

J'avais loupé le début mais chapeau poulette Choqué

La suite la suite la suite !
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orée



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MessagePosté le: 09 Déc 2006, 01:21    Sujet du message: Répondre en citant

pour la suite j'ai encore un épisode de fait mais le reste est en écriture... Embarassé
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Zianya
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MessagePosté le: 09 Déc 2006, 09:17    Sujet du message: Répondre en citant

Je me garde ça pour le boulot lundi Souriant
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Lorim



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MessagePosté le: 12 Déc 2006, 14:29    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai tout lu (moi, en retard ?... Embarassé)

Z'aime beaucoup, si suite il y a, c'est quand tu veux ma poulette Clin d'oeil
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orée



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MessagePosté le: 12 Déc 2006, 14:59    Sujet du message: Répondre en citant

peut être demain quand je serai au taff Embarassé
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Zianya
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MessagePosté le: 22 Déc 2006, 12:25    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai enfin lu la 2ème partie, j'espère que tu es en cours d'écriture de la 3ème, c'était très bien et j'ai hâte de savoir ce qui s'est passé pendant tout ce temps... Très content
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orée



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MessagePosté le: 09 Avr 2007, 04:51    Sujet du message: Répondre en citant

tiens j'ai jamais mis la 3em partie.... faudrait que j'y pense Clin d'oeil
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orée



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MessagePosté le: 10 Avr 2007, 05:34    Sujet du message: Répondre en citant

La journée se passe à une vitesse hallucinante tellement la pittoresque auberge accueille de monde. Sapho n’a pas le temps de souffler mais ce labeur n’est pas vain. Elle a entendu, grâce à ses grandes oreilles diraient certains, quelques bribes de conversation bien intéressante. Elle a ainsi découvert qu’un démoniste puissant avait fait bien des dégâts pendant une longue période qui avait semé la tristesse et la désolation dans bien des régions. Mais le malheur, comme un violent orage, passe pour laisser place à une accalmie. Et les choses reprennent leur cours. La guerre fait toujours rage entre les factions de la horde et de l’alliance. Mais ce combat est comme l’oxygène qu’on respire, indispensable. Sapho termine son service en dégustant comme la veille une infusion avec la patronne. Hestia, qui a un peu bu sur l’ardoise d’un habitué, a la langue déliée ce soir. Et son étrange invitée la subjugue un peu. Quel est donc le chemin de cette jolie elfette qui semble remplie d’une énergie dévastatrice en elle ? Hestia n’hésite donc pas, malgré la brume dans sa tête, a demandé des détails à Sapho.
 Tu es bien silencieuse Sapho ! Tu ne racontes pas grand-chose sur toi d’ailleurs… Qui est donc cette charmante jeune femme que j’héberge ?
 Oh… juste une voyageuse…
 Que de mystère autour de toi ! D’où es-tu originaire ? Allez, ne te fais pas prier…
 Je viens de la région de Darnassus…
 Allez Sapho, raconte moi un peu ton histoire… attend je vais nous chercher une chopine, ça te délira la langue un peu à toi aussi…
Sapho, de plus en plus mal à l’aise, comprend qu’elle ne pourra pas longtemps échapper à la curiosité de la tenancière. Hestia revient déjà, portant un plateau avec deux choppes et un carafon entier de bière naine. Le plus simple pour elle est de prendre la direction de la conversation en ne laissant pas le temps à son interlocutrice de poser des questions.
 Alors, je viens donc de Darnassus et on m’y a enseigné le métier de mage pendant de longues années selon la méthode d’un maître très ancien… (ouf, pas de gaffes) Mes parents sont morts au combat pour défendre notre peuple et je n’ai ni frères, ni soeurs… Je suis une solitaire depuis mon plus jeune âge et je me destine à mon art et à ma passion pour l’herboristerie.
 On dirait l’histoire de la moitié des mages qui traînent dans mon établissement… Sapho as-tu peur de dévoiler quelque chose ? Tu peux bien donner quelques détails à moi qui t’ai hébergé… qui t’ai accueilli chez moi comme un personne de ma famille… avec des oreilles bizarres, c’est vrai, mais quand même…
Les deux femmes rient de bon cœur… Sapho n’est cependant pas prête à faire totalement confiance à cette humaine… Quelle solitude ! Hestia reprend bien vite la discussion :
 Dis moi donc qu’est ce que tu cherches par ici ? Comment se fait-il que tu sois venue te perdre dans cette région ? Tu ne ressembles guère à mes clients habituels mais je sens en toi une force… une incroyable force et comme une envie de vengeance… Est-ce que je me trompe ?
 Hestia, je ne peux pas encore te dévoiler toute cette histoire mais je te promets de te la raconter en entier un jour. Je n’oublierai jamais ce que tu as fait pour moi. Je vais partir à l’aube et je ne reviendrai pas avant longtemps. Laisse moi te remercier encore une fois pour ta gentillesse et ton accueil. Permet moi de t’offrir le reste du service de cuillères en gage de notre amitié…
 Oh ma toute elfique amie… Ta route m’a l’air bien sinueuse et semée d’embûches… Sache que tu auras toujours ici un abri accueillant et une vieille folle qui te recevra comme sa fille…

Le lendemain matin, Sapho part en direction de la ville, le cœur gros mais sa détermination toujours intacte. Elle a pris soin de quitter l’auberge avant le levé du soleil et surtout avant le réveil d’Hestia. Elle ne doute pas que son amie aurait essayé de la retenir un peu plus avec elle. Sapho a laissé les cuillères sur le comptoir excepté une seule. Une sorte d’amulette pour elle-même afin de ne pas oublier l’aide que cette femme lui a apporté. Elle reviendra voir Hestia, elle le sait déjà, mais quand reste toute la question. Ces quelques jours lui ont été d’une aide précieuse. Elle a pu se reposer bien sûr mais aussi gagner quelques piécettes. Sa malle et sa gibecière pour seuls bagages, Sapho reprend sa destinée en main. A peine sortie dans le froid, elle repère une petite boule de poil grise qui se dirige vers elle en bondissant. Le petit lapin est de retour et fait la fête à la mage comme si elle lui avait manqué. Sapho décide de le garder avec elle et de s’en faire un compagnon de chemin. Comme tout bon compagnon, elle lui donne un nom que le petit être semble accepté sans difficulté. Il se nomme désormais Moire. Elle rit alors de la drôlerie de ce nom pour ce lapin… le petit lapin gris Moire… elle n’y avait pas songé avant mais c’est une évidence maintenant. Moire et Sapho reprennent alors la route, le petit lapin calé dans une poche de la jeune mage.

Le long chemin se situe dans une zone non dangereuse pour la mage. Elle ne risque pas grand-chose ici à son niveau. La route sera semée d’embûches mais son aversion pour Dévilio lui procure une force et une patience qu’elle n’aurait jamais cru avoir. Dévilio, sordide mécréant par qui tout est arrivé. Ce reliquat de démon n’avait pas supporté d’être rejeté par elle, cette petite mage d’un cercle bien inférieur au sien. Autant ne pas y penser pour le moment et reprendre le chemin de l’académie des mages.

L’arrivée dans une grande ville est une véritable joie pour Sapho. Que de souvenirs lui reviennent en mémoire de ses années d’apprentissage. Elle adorait courir dans les rues pavées entre les cours que lui donnait son maître-mage. L’ambiance agitée de la cité, les enfants qui courent partout, les vendeurs aux coins des rues… Sapho en a presque envie de rire avec eux, de jouer avec les enfants, de faire des emplettes… et là la réalité revient. Pas d’argent, pas d’or, pas de temps non plus… Il faut qu’elle se concentre sur son but… Première chose à faire retrouver la bibliothèque de la ville pour y consulter les archives ancestrales.

Les elfes passent inaperçus dans cette cité de l’alliance. Et les gardes ne lui posent aucune question. La bibliothèque est vaste et bien fournie. De plus, elle va permettre à Sapho de trouver des réponses à ses questions qui la turlupinent depuis si longtemps, une partie du moins espère-t’elle… Elle ne sait pas vraiment ce qui s’est passé en son absence mais elle ne ressent guère de changement majeur, du moins en apparence. Le frère à qui elle s’adresse à l’entrée la regarde d’un œil distrait. Et sa demande, bien que particulière pour elle, n’a rien d’originale pour l’homme. L’étude de la chronologie de la chute du roi Hasgard le vaillant, peu avant qu’elle ne disparaisse, à maintenant. Le frère lui donne une feuille de référence pour les ouvrages qu’elle cherche. Curieusement, la liste n’est pas très longue… Mais comme tout peut être bien ou son contraire, la liste courte peut signifier que peu de choses c’étaient passées, ou que peu d’ouvrages avaient été autorisés… Le doute persistait toujours. Qu’était devenu son monde, sa fraternité, sa famille, ses amis et aussi son pire ennemi Dévilio….

Sapho eut un haut le cœur. Elle se hâta dans une allée de la bibliothèque et commença à chercher les livres dont elle avait les références. Quand cette tâche fût finie, elle s’assit à une table et contempla les ouvrages posés devant elle sur la tablette. Quatre livres… Toute l’histoire de son absence. Toutes les clés de ses recherches. Tout et si peu… Quatre recueils d’histoire, cent ans synthétisés en quatre exemplaires reliés. Il se faisait tard et Sapho devait trouver une chambre ou dormir ce soir. Elle demanda au frère de l’entrée si elle pouvait emprunter ces livres. Après quelques menues formalités administratives, elle repartit avec les précieux recueils sous son bras et partit à la recherche de la taverne la plus proche.

La taverne de l’orchidée. Un lieu bien sympathique et très correct, niveau prix et prestations. Sapho avait profité de son voyage jusqu’à la ville pour récolter quelques marchandises… pas grand-chose mais suffisamment pour rester quelques nuits ici, tranquille pour lire. Le premier livre qu’elle consulta fut celui intitulé « 100ans d’histoire », pile ce qu’il lui fallait. Elle y avait appris que Kalimdor avait été à feu et à sang… normal pour cette faction haineuse. Elle passa tous les chapitres réservés à cette région et chercha tout ce qui concernait Azeroth. Eloignée de chez elle, son monde avait continué à être et les multiples histoires de complots et de jalousie avaient perdurées. Elle consulta alors l’index et rechercha le nom de son ennemi : le vil Dévilio, comme il aimait à se faire appeler. Elle ne trouva pas son nom. Peut être le livre était il incomplet, ou alors Dévilio n’avait pas eu sur l’histoire un retentissement digne de figurer dans cet ouvrage. Elle finit le livre en diagonal…rien de bien intéressant. Et cela ne pouvait dire qu’une seule chose… Il n’avait pas réussi à prendre le contrôle de ce continent cher au cœur de Sapho. Elle vît les premières lueurs du jour et décida de se coucher, rassurée de ce qu’elle venait de lire et impatiente de parcourir les trois autres livres le lendemain dès qu’elle se serait reposée un peu.

La lecture attentive de « personnages stratégiques d’Azeroth » et de « la menace interne au fil des ans » ne lui en apprirent guère plus… quelques complots avait failli détruire la paix de son monde mais tous avaient échoués. Le dernier ouvrage, qu’elle avait gardé précieusement, était un livre de sortilèges. Une sorte de remise à niveau pour la mage aguerrie qu’elle était mais nécessaire tout de même. La jeune femme avait décidé de partir en forêt toute la journée pour tester ses pouvoirs. Seul détour avant cette escapade, elle devait aller voir son maître. Elle demanda à l’aubergiste (un vieil humain un peu revêche) de lui indiqué le quartier des mages. Elle était juste à côté et quand elle arriva devant le maître, il parut étonné par cette elfe qu’il n’avait jamais vu auparavant.

_bonjour Sapho, permettez moi de parfaire votre entraînement avec ces nouveautés.
_c’est un bien nécessaire… j’ai l’impression d’avoir tout oublié… (Sapho rit intérieurement)
_oh mais ma chère, vous avez en quelque sorte raison…N’avez-vous guère refait vos talents depuis un long moment ??? Je vois ici que vous n’avez aucune spécialisation et je me permets de vous encourager à trouver votre voie dans les chemins qui s’offrent à vous. La glace, le feu et les arcanes ont tant de choses à vous donner ma chère, n’hésitez pas à vous informer si vous ne savez comment vous orienter dans ces voies.
_ Cher maître, je vous remercie de vos enseignements et je compte bien choisir ma voie dès que j’aurai étudié ces talents de plus près. Au revoir !
_A bientôt chère amie !
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