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WoW Addict Un peu de délire sur l'univers de World of Warcraft
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 18 Juil 2005, 17:56 Sujet du message: Les aventures de Keryas : Rencontre (partie 1 ) |
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La boule de feu atteignit l’animal de plein fouet. Sa fourrure s’embrasa instantanément et il s’écroula sur le sol en poussant un dernier râle…
« Plus que 3… » me dis je « Ne relâche pas ton concentration ! »
Les 3 autres loups continuaient de courir vers moi et je savais que j’aurai vraiment beaucoup de mal à m’en sortir vivant…
Quelle idée j’avais eu de m’écarter de la route pour couper à travers les bois ! Je voulais rentrer au plus vite et je faisais confiance à ma magie en cas de mauvaise rencontre…Je n’avais simplement pas prévu une AUSSI mauvaise rencontre : j’étais arrivé sur un groupe de 4 loups alors qu’ils se disputaient une carcasse de lièvre. Tout occupés à se battre qu’ils étaient, j’avais cru pendant un instant qu’ils ne me remarqueraient pas… Pendant un instant…
J’analysais rapidement la situation. Un loup de mort sur quatre, le reste de la meute étant à une centaine de mètres. J’avais le nombre contre moi et il valait mieux éviter le corps à corps. Toutefois, la distance à laquelle ils se trouvaient me laissait une petite chance.
J’envoyais un trait de feu sur chacun des loups. Chaque trait atteint sa cible et explosa violemment, dans un éclat de flammes, de fumée et de cris de douleurs. La fumée des traits de feu brouillaient ma vision : j’ignorais si tous les loups étaient morts. Je plissais les yeux pour tenter de me voir à travers l’écran de fumée. Il était en train de se dissiper et je vis au sol deux cadavres de loups, totalement calcinés. Quant au troisième, je l’aperçus en train de s’enfuir, boitant légèrement et poussant des gémissements de souffrance : je décidai de le laisser partir.
J’avais réussi : ma mana était presque épuisé, j’étais mort de trouille et de fatigue et je pense que jamais mon stress n’avait été aussi élevé…mais j’étais vivant. Je soufflais fortement pour évacuer la pression et exprimer mon soulagement. Je m’appuyais contre un arbre et repris mon souffle. La peur me quittait peu à peu et mon assurance revenait. Je songeais à invoquer eau et nourriture pour reprendre des forces quand j’entendis des bruissements de buissons dans mon dos. Je me retournais et ce que je vis me glaça d’effroi.
A quelques mètres de moi se tenait le loup blessé que j’avais laissé fuir. Bien campé sur ses pattes, il me toisait d’un regard de haine flamboyant. Il n’avait plus que l’œil gauche de valide. Le trait de feu avait calciné la pupille de son œil droit. Ce n’était d’ailleurs pas le seul dommage causé par ma magie. Son oreille droite avait été arrachée et tout son flanc droit était une plaie géante sanguinolente, avec de profondes marques de brûlures. Son côté gauche semblait quant à lui complètement intact, ce qui donnait une impression de créature surnaturelle à l’animal. Il devait supporter une douleur que je ne pouvais imaginer et je me demandais comment il pouvait encore tenir debout. Les crocs retroussés, il poussait des grognements à mon intention qui me signalait toute l’envie qu’il avait de se venger de moi.
Mais ce n’est pas ce qui me terrifia le plus. Contrairement à ce que j’avais bêtement cru, le loup borgne n’avait pas fuit le combat. Il était allé chercher le reste de la meute. Derrière lui se tenait une dizaine de loups, la bave aux lèvres, grognant et me fixant de leurs regards sauvages et cruels. Et ils allaient tous m’attaquer en même temps.
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Bonjour à tous !
J'apprécie beaucoup les travaux de votre communauté alors je me suis dit : "Pourquoi ne pas participer?".
J'ai donc posté cette histoire qui constitue les aventures d'un mage que j'ai crée à WOW.
Je sais que ce ne sera pas aussi bon que ce que vous faites, ni aussi drôle (c'est assez "sérieux", en fait ^^) mais j'espères que vous apprécierez.
Je vous poste le lien du forum officiel, la suite s'y trouve déjà pour les plus impatients.
http://forums-fr.wow-europe.com/thread.aspx?fn=wow-role-playing-fr&t=2802&p=1
J'espères que ça vous plaira!
Bye !
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Dernière édition par twosides le 19 Juil 2005, 17:48; édité 1 fois |
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Galdrielle

Inscrit le: 04 Mai 2005 Messages: 246
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Posté le: 18 Juil 2005, 20:07 Sujet du message: |
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J avais deja lu ca y a un mois environ et j'avais beaucoup aimé
félicitations en tous cas
Galdrielle, Maman officielle de Coraline  _________________ Galdrielle Serveur Vol'jin |
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ViKiZ

Inscrit le: 08 Juil 2005 Messages: 233
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Posté le: 19 Juil 2005, 05:29 Sujet du message: |
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Oui, j'aime bien moi ^^
Peut-être ton mage rencontrera-t-il Coraline avec Mr Daghorn ou Hubert, Jerome etc. : )
Sinon bienvenue ^^ |
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Kalagan
Inscrit le: 15 Juil 2005 Messages: 409 Localisation: camouflé dans ton ombre (niark niark)
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Posté le: 19 Juil 2005, 08:04 Sujet du message: |
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salut , j'ai commencé a lire la nouvelle complete sur les forum officiel , et je doit avouer que j'apprecie beaucoup ton histoire , c'est très bien écrit , ça se lit tout seul .
Très bon travail , continu  _________________ Kalagan : voleur UD 56 dépeceur d'elf NER'ZUL
Forces de la Nature : Qu'Elune guide mes lames |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 19 Juil 2005, 17:48 Sujet du message: Rencontre (partie 2) : |
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J’ai toujours trouvé assez « amusant » de voir de quelle façon une situation grave peut devenir critique. Il y a à peine quelques minutes, je sortais vainqueur d’un combat acharné et assez mal engagé contre 4 loups. L’affrontement avait été dur mais à ce moment là, mon énergie spirituelle était au maximum et j’étais plutôt en forme. J’avais eu une petite chance de m’en sortir et je l’avais saisi…
Maintenant, les choses étaient beaucoup plus compliquées. Je me retrouvais en quasi-rupture de mana face à une horde de loups enragés. Je savais très bien que je n’aurais que très peu de temps pour envisager une échappatoire et que je n’aurais pas droit à une deuxième tentative.
Essayant de mettre le plus possible de côté la peur qui me tiraillait, je commençais à réfléchir aux possibilités qui s’offraient à moi.
Au moindre de mes gestes, les loups passeraient aussitôt à l’attaque. Il est même probable que si je restai immobile, ils attaqueraient tôt au tard.
Pour le moment, ils restaient derrière leur chef, le loup borgne, qui continuait de me regarder de son seul œil encore intact. Celui-ci montrait les crocs et grognait de plus en plus fort mais ne semblait pas décider à passer à l’action : j’avais presque l’impression qu’il se délectait de la terreur qu’il pouvait lire dans mes yeux.
Onze loups. Ils étaient onze en tout. Les visions de mon corps déchiré par leurs canines envahissaient mon esprit.
« Ne te disperse pas et réfléchis Keryas ! Réfléchis bon sang ! »
En un seul assaut, mon sort serait réglé. Inutile de penser à combattre. Ma seule solution était la fuite. Mais comment les distancer ? A pied, je pense qu’un homme ne peut pas distancer un loup, même s’il coure pour sauver sa vie. Il fallait trouver un moyen de les ralentir suffisamment longtemps pour que je puisse les semer.
« Comment faire pour les ralentir ? Comment pourrais je… »
Puis une idée traversa mon esprit. La quantité de mana qui me restait, bien que minime, me laissait la possibilité d’un dernier sort. Et j’en avais un qui pouvait convenir à la situation. La solution était éphémère et ne me laisserai qu’un court répit mais cela suffirait peut-être…
Je commençais l’invocation. Le loup borgne comprit mon manège et déclencha l’assaut : les souvenirs de mon dernier appel à la magie étaient suffisamment récents dans son esprit pour qu’il ne me laisse pas faire. La meute fonda sur moi mais mon incantation était instantanée.
Mon corps commença à changer de couleur. Il pâlit de plus en plus, puis tendit vers le bleu tandis que je sentis mes membres se durcir. Un froid glacial mais non douloureux me parcourait. L’incantation terminée, une fine pellicule de glace recouvrait mon corps. Un flux thermique bleuté m’enveloppait. Mon armure de glace était en place.
La seconde d’après, tous les loups étaient sur moi. Leurs mâchoires puissantes me mordaient aux mollets, aux bras, dans le haut des cuisses…mais ils étaient aussitôt gelés par mon armure. J’encaissais leurs morsures douloureuses mais ma protection empêchait toute blessure sérieuse.
Ma stratégie avait réussi : la surprise stoppa les loups. Ils hésitaient à m’attaquer, leurs assauts ayant pour conséquence de « geler » leurs corps.
Je profitai de leurs doutes pour prendre la fuite. S’ils ne pouvaient plus me blesser, ils n’hésitèrent cependant pas à me poursuivre. C’est là que l’efficacité de mon armure prenait tout son sens. Elle provoquait une paralysie des membres : l’ennemi se déplaçait au ralenti. Le seul inconvénient était la durée de cette paralysie…
« 5 secondes, Keryas ! Tu as à peine 5 secondes pour t’en sortir ! »
Ce ne serait pas suffisant. Je m’en aperçus immédiatement. Dans ma course éperdue, je me retournais tous les dixièmes de secondes : je voyais les effets du sort commencer à disparaître sur la plupart des loups. Leurs hurlements résonnaient dans toute la forêt.
« Je vais mourir, je vais mourir, je vais mourir…» n’arrêtai je pas de me répéter en courant, puisant dans mes dernières forces.
Puis soudain, les hurlements se turent. Je me retournais une fois de plus…et ne vis plus aucun animal. Je continuai à courir tout en regardant derrière moi : je n’étais plus poursuivi, c’était évident.
J’arrêtai ma course et écoutai : aucun bruit ne troublait la tranquillité de la forêt. Le calme était revenu. Où étaient-ils ? Tentaient-ils une manœuvre pour mieux m’avoir ? Que se passait-il donc ?
Je revenais sur mes pas, intrigué mais prudent. J’avançais à pas lents et discrets dans les bois silencieux. Je tremblai à l’idée de tomber dans une embuscade. Mais je compris rapidement que cela ne risquai pas d’arriver.
Les cadavres de tous les loups étaient là, à mes pieds. De leurs corps s’écoulait un flot de sang continu. Je les comptais et examinais leurs dépouilles. Pas un ne manquait. Le loup borgne était là aussi : son œil jadis étincelant de haine, ne brillait plus que de la lumière froide et morne de la mort.
Mais ce qui m’étonnait le plus, c’est que je ne comprenais pas comment avait pu arrivé un tel carnage. Sur le sol, je n’avais vu aucune autre trace que les miennes ou celles des loups. Personne d’autre que moi ne se trouvait ici. J’avais balayé du regard les environs et n’avait rien remarqué.
En examinant leurs blessures, mon étonnement et mon inquiétude augmentèrent. Leurs gorges avaient été arrachées et ils portaient quelques marques de morsures profondes.
Etudiant plus attentivement leurs canines, j’en arrivai à une conclusion qui me plongea dans un abîme de perplexité et d’angoisse.
Tout portait à croire que les loups s’étaient entretués.
[HRP]
Bonjour à tous et merci pour vos commentaires (dont un de la grande Galdrielle, c'est très impressionnant !) !
Voici la suite !
Bye !
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Anaxagor
Inscrit le: 06 Juin 2005 Messages: 480
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Posté le: 19 Juil 2005, 19:14 Sujet du message: |
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Je poste peu en général (c'est pourquoi je préfère m'adresser à toi ici )...
J'ai découvert tes écrits aujourd'hui et suis resté scotché toute la journée pour les lire (bah oui faut bosser aussi un peu...)
Comme beaucoup te l'ont dit c'est vraiment très bien écrit, l'histoire est vraiment très prenante et se laisse lire toute seule.
Toute mes félicitations !!
Je ne te comparerais pas à un Hugo, mais ton style et l'histoire en elle même m'a beaucoup fait penser à L'assassin royal de Robin Hobb.
A très bientôt pour la suite de tes histoires  _________________ Anaxagor prêtre UD (Elune)
Karup voleur Troll (Elune) |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 20 Juil 2005, 18:38 Sujet du message: Rencontre (partie 3) |
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La soirée commençait à prendre une tournure étrange. Pour quelles raisons les loups auraient-ils arrêter de me pourchasser pour subitement s’entretuer ?
Je n’y comprenais rien et étais traversé par une foule de sentiments contradictoires.
Heureux d’être sain et sauf, je me demandai cependant si je devais vraiment me réjouir. Qui sait si un danger encore plus grand n’avait pas poussé ces animaux à se massacrer ? Etais-je vraiment hors de danger ?
Tous ces pensées se mélangeaient dans ma tête et je ne pus m’empêcher de dire à haute voix :
« Mais qu’est ce qu’il s’est passé ici ? »
A ma grande surprise, j’obtins une réponse.
« Il semblerait bien que je vous ai sauvé, humain ! ».
Complètement abasourdi, je regardai autour de moi, dans toutes les directions : je ne voyais personne. La voix semblait sorti de nulle part.
Un petit rire ironique retentit.
« Et bien, humain, n’avez vous donc pas les yeux en face des trous ? Je suis juste devant vous ! »
Mais j’avais beau regarder de toutes mes forces, je ne voyais rien.
« Bon, cessons ce petit jeu !»
A ces mots, une forme commença à se dessiner à quelques mètres de moi. D’abord floue, elle apparaissait rapidement. Un être de grand taille, avec une peau légèrement violette et des yeux luminescents se tenait à présent devant moi, appuyé contre un arbre. Un elfe de la nuit ! Effrayé par son apparition, je reculai de quelques pas et empoignait mon bâton à deux mains.
« Holà, du calme, humain ! Croyez vous vraiment que je vous ai sauvé la vie pour vous attaquer à présent ? » dit-il en s’approchant de moi.
Bien que l’idée semble effectivement stupide, cela ne suffit pas à me rassurer.
« Je me présente : Elüam, elfe de naissance et voleur de vocation. »
En prononçant ces mots, l’elfe se courba devant moi.
« Que me voulez-vous ? » demandai-je, d’une voix peu confiante.
« Mais absolument rien, humain ! Un merci pourra être agréable à entendre, mais je sais que les gens de votre race ne sont pas de fervents adeptes de la politesse… »
J’avais passé une assez mauvaise soirée, la fatigue me rendait irritable. Sa remarque et la manière condescendante qu’il avait de me parler me tapait sur les nerfs.
« Cessez de m’appeler « humain » ! Je me nomme Keryas !
Vous dites m’avoir sauvé ? Je ne vois pas comment ! Ces loups se sont entretués : leurs blessures en témoignent ! J’ignore encore le pourquoi de la chose mais votre intervention dans tout ceci me semble bien improbable. De plus, j’ai examiné leurs cadavres le sol autour d’eux. Je n’ai vu aucune trace à part celles faites par les loups : vous n’étiez pas là quand le massacre est arrivé ! Dans ces conditions, je serai donc bien curieux d’apprendre en quoi vous pourriez être mon sauveur…»
Ma réponse fut colérique mais me permit de relâcher la tension que j’avais subi toute la soirée. Fier de mon analyse de la situation, je toisai Elüam du regard avec un sourire narquois sur les lèvres. J’étais réellement curieux de savoir comment il pourrait m’expliquer le mystère de la mort de ces loups et quel rôle il avait joué…Bien sûr, je ne croyais pas une seconde qu’il est vraiment quelque chose à voir là dedans : il essayait de m’embobiner, pour une raison que j’ignorais. Mais il allait bientôt se rendre compte que je n’étais pas né de la dernière pluie !
L’elfe éclata de rire.
« Ah ah ah ah ah ! Vous autres, humains, me ferez toujours autant rire ! Je suis étonné par le scepticisme dont vous pouvez parfois faire preuve devant les évidences, alors que vous croyez à certaines absurdités avec une facilité déconcertante…Vous ne comprenez toujours pas comment sont morts ces loups ?
Je vais donc répondre à vos questions, uniquement pour vous démontrer qu’en ayant l’esprit un peu plus ouvert, rien de ceci ne vous semblerait énigmatique…»
Je me mordis la lèvre inférieure devant son comportement hautain et ne dis rien : j’étais assez pressé d’entendre ces explications.
« Sachez donc, huma…Keryas, que dissimuler ces traces est l’enfance de l’art du métier de voleur. La furtivité est une technique essentielle pour notre classe : elle nous permet de nous rendre invisible aux yeux de tous. Cependant, elle serait complètement inutile si nous étions incapable d’effacer nos empreintes de pas : un enfant de 2 ans pourrait nous repérer !
Quant au moyen que j’ai utilisé pour me débarrasser des loups, il est vrai qu’il est assez difficile pour vous de le deviner…Je consens à vous l’expliquer mais je dois être certain que vous n’en parlerez jamais à quiconque. Puis je vous faire confiance ? »
Elüam m’intriguait de plus en plus : son histoire semblait crédible pour le moment et j’étais impatient de connaître l’origine des blessures que j’avais constaté sur les loups.
« J’accepte votre marché, tout ce que vous me direz restera à jamais entre nous ! »
L’elfe me regarda dans le fond des yeux. J’avais l’impression qu’il scrutait mon âme.
Puis après quelques instants, il reprit :
« Vous m’avez l’air digne de confiance. Vous êtes un membre de l’Alliance, ce qui joue en votre faveur et je sens de plus en vous un cœur honnête. Très bien, laissez moi donc vous présenter Mandibule ! »
L’elfe me présenta alors ce que j’identifiais comme une arme. Je n’en avais jamais vu de pareil auparavant. Composée d’une partie supérieure et inférieure hérissée de crocs en métal, l’arme ressemblait à s’y méprendre à une mâchoire. Dans la partie supérieure, quatre encoches permettaient de glisser ces doigts. Dans la partie inférieure se plaçait le pouce. Les crocs de métal étaient visés sur chaque partie : ils semblaient facilement interchangeable.
L’arme s’enfilait comme un gant. En prenant la forme d’une pince, la main pouvait la manipuler à son gré.
Mandibule paraissait toutefois difficile à manier : il devait falloir une grande force dans la main et un sérieux entraînement pour réussir à obtenir un résultat probant.
Je commençai à comprendre. Les marques laissées par Mandibule devaient ressembler à s’y méprendre à de vraies morsures. C’est bien Elüam qui avait tué les loups. Ce que j’avais pris pour des morsures de loups n’étaient rien d’autre que les traces de Mandibule.
L’elfe vit la compréhension dans mon regard. Il continua ses explications.
« Vous voyez, Mandibule me rend de nombreux services dans une des facettes plus…hum…disons plus sombre de mon métier. De nos jours, certaines personnes sont parfois prêtes à payer très chères pour voir disparaître certains de leurs soucis…Et elles préfèrent généralement que le monde pense que cette disparition a une origine « naturelle ».
Mandibule est excellente pour cela : vous vous êtes vous même laissé berné… »
La mort des loups n’avait plus rien de mystérieuse à présent. Par contre, Elüam commençait à m’inquiéter. Ce n’était pas qu’un simple voleur : c’était aussi un assassin. Un assassin efficace qui pouvait faire croire que votre mort était dû à une attaque d’animaux enragés et n’être ainsi jamais inquiéter par la justice.
La confiance que j’avais envers lui commençait à fondre comme la neige au soleil. Un frisson me parcouru l’échine et je ravalais ma salive.
Il remarqua ma réaction et me dit en souriant :
« Rassurez vous, Keryas ! Vous n’avez vraiment rien à craindre. Il est vrai que le fait que vous sachiez ce petit secret à mon sujet représente un risque pour moi mais vous m’avez promis de garder notre rencontre pour vous, n’est-ce-pas ? »
J’acquiesçais de la tête plusieurs fois.
« Tout va bien alors ! Vous avez eu de la chance que je passe par ces bois ce soir, vous savez…Quand je vous ai vu réussir à fuir les loups, j’ai été assez impressionné, je vous l’avoue…Mais je savais que votre sort ne les ralentirait pas longtemps : c’est pour ça que je suis intervenu. Ces vulgaires loups n’étaient pas des adversaires à ma hauteur mais un peu d’exercice ne fait jamais de mal…
Je suis étonné que vous soyez revenu voir ce qu’il s’était passé : je pensais que vous auriez fui sans demander votre reste. En vous entendant revenir, je me suis camouflé et ai observé votre réaction. Votre incompréhension devant la scène m’a amusé mais aussi rassuré sur l’efficacité de ma technique… »
Penser qu’Elüam avait pu se débarrasser aussi rapidement des onze loups renforçait le respect et la reconnaissance que j’éprouvais pour lui.
« Vous m’êtes sympathique, Keryas et j’aurais adoré continuer à discuter avec vous mais le devoir m’appelle…Si votre curiosité est satisfaite, je vais à présent vous quitter… La route n’est pas loin d’ici. Allez vers l’est et vous tomberez dessus. Je vous conseille de l’emprunter, ce sera moins dangereux pour vous.»
« Elüam, merci beaucoup ! Vous m’avez sauvé la vie, j’ai une dette envers vous ! Si jamais un jour vous avez besoin de moi… »
Il me regarda en souriant :
« Ca m’étonnerait que nos chemins se croisent de nouveau. Notre première rencontre est un vrai miracle, à vrai dire…Mais bon, qui peut savoir ? Peut-être qu’un jour vous me rendrez la pareille…»
Il me tourna le dos et commença à s’éloigner de moi. Puis il leva la main et disparut dans la nuit, aussi soudainement qu’il était apparu.
« Adieu, Keryas ! » me dit il en s’évanouissant dans l’ombre.
« Au revoir Elüam ! »
J’étais épuisé. Le stress, l’angoisse et la peur m’avait vidé de mes forces. Je suivais la direction indiquée par Elüam et arrivait rapidement sur la route. Je me reperais facilement et pris la direction du Goldshire.
Dix minutes plus tard, j’étais confortablement installé dans un lit, à l’« Auberge de la Fierté du Lion ». Je repensai à l’étrange rencontre que j’avais faite. Le reverrais-je jamais ? Aurais-je un jour l’occasion d’effacer ma dette ?
Il m’avait dit que le devoir l’appelait. Cela voulait-il dire que quelqu’un allait donc mourir ce soir, la gorge tranchée par Mandibule ?
Je préférais laisser là ces sombres pensées et me laissait aller au sommeil.
Quelques instants plus tard, je dormais profondément et ma nuit fut à l’opposée de ma soirée : paisible et reposante. |
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sainthomme
Inscrit le: 18 Juil 2005 Messages: 161 Localisation: dans l'espace
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Posté le: 20 Juil 2005, 20:46 Sujet du message: |
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je pense avoir une petite idée de la suite: quelqu'un a goldshire va mourir, tout le monde croira que c est une attaque de loup mais en fait ce sera mandibule et le mage devra prendre une decision: dire la verité, s enfuir ou affronter le voleur pour qu il se denonce _________________ La horde vaincra
Clavicules Guerrière conseil des ombres
Minage/forge |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 20 Juil 2005, 20:58 Sujet du message: Rencontre (partie 3) |
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Bonsoir bonsoir !
Huuuuuuuum, sainthomme, seul l'avenir nous le dira...Sauf que là, non ce sera pas ça ^^
Bye bye !
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sainthomme
Inscrit le: 18 Juil 2005 Messages: 161 Localisation: dans l'espace
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Posté le: 20 Juil 2005, 21:21 Sujet du message: |
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dommage dommage,sinon un petit /clap suvi d un /bravo pour ton histoire _________________ La horde vaincra
Clavicules Guerrière conseil des ombres
Minage/forge |
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Lorim

Inscrit le: 13 Mai 2005 Messages: 1643
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Posté le: 20 Juil 2005, 22:03 Sujet du message: |
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Et bien, que dire sinon bravo à toi Twosides
Un bon texte RP rafraichissant que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.
Hop, puisse ta muse te guider encore un peu ! _________________ Ranger : Quelqu'un sait comment on peut tuer un troll ?
Barbare : A coup d'épée dans la gueule !
=> Donjon de Naheulbeuck Forever ! |
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Maïane

Inscrit le: 18 Juil 2005 Messages: 379 Localisation: Metz
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Posté le: 21 Juil 2005, 07:15 Sujet du message: |
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Ben voila...
J'ai du retourner sur le forum officiel avide de lire la suite...
J'ai tellement aimé que j'ai du copier coller tout sous word pour faire lire mon chéri à la maison...
Avis unanime de nous 2 : continue
/bravo |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 21 Juil 2005, 23:22 Sujet du message: Fargodeep (partie 1) |
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Le lendemain de cette soirée mémorable, je m’éveillais en pleine forme, vers le milieu de la matinée. J’étais parfaitement reposé.
Je me préparais rapidement. J’avais une affaire à régler dans le Goldshire : je devais rencontrer le Maréchal Dughan afin de lui remettre un rapport de la plus haute importance.
Je le trouvais à son bureau, situé non loin de l’auberge. Je fus accueilli chaleureusement : il attendait mon arrivée avec impatience. Après lui avoir remis le document, le laissant à sa lecture, je m’apprêtais à partir quand je l’entendis :
« Restez dans les parages, s’il vous plaît, Keryas ! Il se pourrait que j’aie besoin de vous. Je pourrais vous en dire plus dès que j’aurai fini de lire ce rapport mais je pense qu’un homme comme vous pourrait m’être utile…»
« Pas de problèmes, Maréchal. J’avais de toute façon prévu de passer quelques jours dans le Goldshire. Si vous avez besoin de moi, vous pourrez me trouver à l’Auberge de la Fierté du Lion. J’ai pris une chambre là-bas. ».
« Parfait, parfait ! Dans ce cas, vous pouvez disposer. Bonne journée à vous ! »
« Merci Maréchal, vous de même ! »
Mon affaire terminée, je décidai de retourner à l’auberge. J’avais besoin de travailler un peu pour renflouer ma bourse et les auberges sont les meilleurs endroits pour trouver un employeur. Elles sont toujours pleines de gens à la recherche d’un aventurier ou d’un mercenaire prêt à rendre de menus services contre quelques piécettes.
A peine entrais-je dans la taverne qu’un homme m’interpella.
« Bonjour, Monsieur ! Auriez-vous une seconde à m’accorder ? »
« Bonjour ! En quoi puis je vous être utile ? »
« Je me présente, William Pestle ! »
Il me serra la main.
« Mon frère et moi sommes apothicaires à Stormwind. Je suis ici pour acheter des Grandes Bougies, afin d'utiliser leur cire. Elles sont assez difficiles à trouver en ce moment, mais je sais que les Kobolds en produisent en grande quantité. J’ai entendu dire qu’ils infestaient les mines d’Elwynn…Celle de Fargodeep au sud et celle de Jasperlode à l’est.
J’aurais besoin que quelqu’un se rende sur place et me ramène quelques-unes de ces bougies : huit seront suffisantes.
Votre prestance et vos habits me laissent à penser que vous maîtrisez les arts de la magie. Je vous ai remarqué dès votre entrée : ce serait une tâche vraiment aisée à remplir pour quelqu’un tel que vous !
Si vous êtes intéressé, sachez que je suis prêt à vous payer une belle somme. Sinon, je suis désolé de vous avoir dérangé…»
Je réfléchis quelques secondes. J’avais déjà affronté des Kobolds dans le Northshire : ils faisaient de piètres adversaires. Leur voler quelques bougies ne serait pas vraiment compliquée. La mission semblait simple et peu dangereuse. Peu excitante aussi mais je ne pouvais guère refuser de l’argent aussi facilement gagné.
Ma bourse se vidait rapidement au gré de mes voyages et les apprentissages auprès des grands maîtres mages coûtaient chers.
La décision était facile à prendre.
« Je suis votre homme, William ! Je vous apporterais vos bougies ! »
Au bout d’une dizaine de minutes de discussion, nous tombâmes d’accord sur ma récompense et je me mis en route pour Fargodeep : des deux mines, c’était la plus proche de l’auberge.
Je profitais du trajet pour réfléchir à mon plan d’action.
William Pestle avait dit que les kobolds produisaient les bougies en grande quantité. Ils devaient très probablement les stocker quelque part dans la mine et peut-être en transporter une petite quantité sur eux.
Plusieurs options s’offraient alors à moi.
Je pouvais explorer les environs de la mine et affronter tous les kobolds qui j’y verrais. Avec un peu de chance, ils auraient les cierges sur eux. Je devrais simplement combattre jusqu’à ce que je récupère tout ce dont j’ai besoin.
Ou bien je pouvais descendre dans la mine en évitant de me faire repérer, trouver l’entrepôt, voler ce qu’il me fallait et ressortir aussi discrètement que j’étais descendu.
Dans le premier cas, l’affrontement était inévitable. Cela me déplaisait : l’épisode des loups avait calmé mon tempérament téméraire. De plus, les kobolds devaient être nombreux aux alentours de et dans la mine. Si jamais une de ces bêtes à tête de rat m’échappait lors d’un combat, il pourrait aller chercher du renfort trop facilement à mon goût.
Dans le deuxième cas, j’évitais le conflit. Il me suffirait d’utiliser l’obscurité des tunnels pour me dissimuler et ainsi avancer sans me faire voir. De plus, les galeries des mines sont généralement assez étroites : en cas de mauvaises rencontres, je ne risquai que de tomber sur deux ou trois kobolds en même temps, ce que je pouvais gérer sans trop de difficultés.
Ma magie aidant, il se pourrait même que j’arrive à accomplir ma mission sans que les kobolds aient noté ma présence.
Après quelques minutes de réflexion, j’optais pour la seconde solution.
Deux heures plus tard, j’arrivai enfin à destination. Fargodeep était désert. J’examinai les environs et ne remarquai aucun kobold. L’entrée de la mine n’était pas gardée. Je trouvais cela étrange mais pris la chose comme un signe du destin. Les kobolds étaient peut-être occupés ailleurs au fond de leur mine. Et peut-être que je pourrais trouver des bougies sans même les croiser…
« Voilà qui se présente bien ! » me dis-je.
J’avançais prudemment vers l’entrée et pénétrais dans la mine. Un couloir étroit, long et obscur, creusé dans la terre, se dessinait devant moi. La lumière du jour éclarait très faiblement les premiers mètres de la galerie, qui s’enfonçait plus loin dans de profondes ténèbres.
J’allais avoir besoin d’un objet pour éclairer ma route si je voulais avancer.
Je baissai les yeux et vis une lanterne qui traînait sur le sol : elle avait dû être abandonnée là par les anciens mineurs qui exploitent l’endroit.
Je la ramassais et l’allumais avec un feu magique. Je m’étais concentré pour créer une flamme de glace : de couleur bleutée et d’un aspect éthérée, elle était suffisante pour me permettre de progresser dans les tunnels obscurs sans pour autant trahir ma présence des kilomètres à l’avance. Cela limitait les risques de me faire repérer de loin.
La mine avait du être abandonnée après l’invasion des kobolds. Des seaux, des pelles, des pioches et même des pelleteuses témoignaient d’une ancienne activité dans ces lieux.
Des rails, à présent à moitié recouvert de terre, indiquaient l’ancienne utilisation de wagons de charriage. Tout ce système n’était pas utilisé par les créatures à têtes de rat. Ils avaient retourné la plupart des caisses de matériel, abîmé les rails, renversé les chariots. Leurs traces sur le sol témoignaient d’une présence importante dans ces tunnels.
Au fur et à mesure de ma progression, l’atmosphère qui régnait ici m’intriguait de plus en plus. Rien ne bougeait. Aucun des sons, aucun des couinements irritants que poussent habituellement ces êtres ne parvenaient à mes oreilles. Voilà près d’une heure que j’explorais la mine et je n’avais croisé aucun kobold.
Seul le bruit des craquements du bois et de la terre qui s’effritait résonnait parfois dans les tunnels. J’avais l’impression d’être le seul être vivant ici.
William m’avait dit qu’il avait entendu que la mine de Fargodeep était infestée de kobolds : pouvait-il ne s’agir que d’une fausse rumeur ?
J’entendis soudain des échos lointains. Poussé par la curiosité et l’espoir de trouver peut-être ce que je cherchais, je marchais dans leurs directions.
J’avançais lentement. Au loin commençait à apparaître une lumière diffuse. Elle devenait de plus en plus forte à mesure que j’approchais. Des ombres commençaient à se dessiner sur les parois du tunnel.
Mon cœur s’accélérait dans ma poitrine. Les échos étaient devenus des sons faciles à identifier : les kobolds.
Le tunnel bifurquait soudain vers la droite et débouchait sur une grande cavité. Elle avait dû être creusée par les mineurs car elle ne me semblait pas avoir d’origine naturelle.
Evitant de me précipiter en pleine lumière, je restais plaqué contre une des parois du tunnel, juste à l’entrée de la cavité. Puis je penchais légèrement la tête en avant et observais ce qu’il se passait.
Dans la grotte souterraine se tenait une trentaine de kobolds.
« Tous les kobolds de la mine doivent être réunis ici… » pensais-je « C’est pour cela que je n’en ai croisé aucun auparavant ! ».
Ils braillaient et gesticulaient, brandissant leurs pioches en l’air. Ils parlaient tous en même temps, en un brouhaha incompréhensible, mais je réussis à saisir quelques phrases qui revenaient souvent :
« Goldtooth, grand chef ! »
« Goldtooth, puissant guerrier ! Goldtooth battre humains ! ».
« Goldtooth fort ! Goldtooth sage ! »
Je cherchais des yeux qui pouvait être ce Goldtooth qu’ils acclamaient. Je l’identifiais rapidement. Situé au milieu de tous les autres, il se différenciait par sa taille et une particularité unique : toutes ses dents étaient en or. Un collier, beaucoup trop grand pour lui, pendait autour de son cou : il semblait l’arborer comme un trophée.
L’éclairage donnait de faibles reflets d’or à sa dentition et faisait scintiller son pendentif. Cela lui donnait un aspect étrange, presque magique, ce qui semblait impressionner ses congénères.
L’origine de la lumière de ce lieu commençait à m’intriguer : j’avais d’abord cru qu’il s’agissait de torches ou de lanternes accrochées aux parois mais ce n’était pas le cas. Je n’en voyais nulle part. J’examinai plus attentivement les kobolds et fut comme frappé par la foudre.
« Les bougies ! » soufflai-je.
Tous mes espoirs d’agir le plus discrètement possible et d’éviter les conflits venaient de partir en fumée.
Je m’étais trompé du tout au tout. Après une heure de recherche, je n’avais pas trouvé d’entrepôt : il était même très probable qu’il n’existait pas.
Les kobolds gardaient les bougies avec eux, j’en avais la preuve sous les yeux.
En réalité, ils les employaient d’une manière incongrue qui me prit totalement au dépourvu.
Placées sur le haut de leurs crânes, elles leur servaient de casques de mineurs. |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 22 Juil 2005, 17:29 Sujet du message: Fargodeep (partie 2) |
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La surprise se mélangeait à l’irritation et à la frustration. J’avais enfin trouvé des bougies mais elles étaient inaccessibles !
Si je voulais en récupérer, je n’avais aucune autre solution : il fallait que j’attaque les kobolds.
Toutefois, en attaquer un signifiait les attaquer tous. S’ils avaient été moins nombreux, cela aurait été envisageable…Mais là, ils étaient près de trente !
Bien qu’ils ne s’agissent que de kobolds, je n’avais quasiment aucune chance…Sauf si…
Une idée venait de surgir dans mon esprit, comme un flash.
« La largeur des tunnels ! » pensais-je.
Je venais de réaliser à quel point l’étroitesse des galeries de la mine pouvait être, à plus d’un titre, un avantage pour moi.
Tout d’abord, si j’attaquais les kobolds, nul doute qu’ils se mettraient tous à me poursuivre pour m’affronter. Sauf que dans les passages réduits de la mine, un combat ne pourrait pas se faire à plus de deux contre un. Deux kobolds de front étaient une chose gérable. Les autres seraient bloqués en arrière. S’ils voulaient m’affronter à plus, ils se gêneraient. Ils devraient attendre que les kobolds en combat laissent leurs places pour les remplacer.
Mais surtout - et c’était là mon principal atout - ma magie profiterait de l'exiguïté des couloirs. Certains de mes sorts verraient leurs effets décuplés.
Le stress et l’excitation montaient lentement en moi : les premières leçons que j’avais vu lors de ma formation allaient enfin me servir. Tout ce que j’avais appris me revenait peu à peu en mémoire.
La magie est basée sur le principe de « transmutation spontanée ».
Ce terme un peu sauvage désigne la mutation en une autre forme d’énergie que subit la mana lors de sa concentration par les mages.
En effet, la mana est par nature instable. Canalisée lors des invocations de sorts, elle ne peut rester sous sa forme originelle plus de quelques secondes. Le laps de temps entre le moment où la mana existe sous son aspect originel et le moment où elle se transforme est nommée « réflexion du mage ».
A la fin de la « réflexion du mage », la mana se convertit naturellement en une autre énergie, sous l’influence de la température ambiante.
Une température neutre entraînera une transformation en énergie des Arcanes, une température haute en énergie du Feu, une température basse en énergie de Glace.
Une des premières leçons du mage – après celle qui consiste à dominer l’invocation de mana -est d’apprendre à maîtriser la « réflexion du mage » et à l’utiliser pour moduler la température de la mana, de manière à obtenir l’énergie du type qu’il souhaite.
Du principe de « transmutation spontanée » découle plusieurs applications, dont une qui m’intéressait plus particulièrement aujourd’hui : « l’effet coquille ».
En ayant recours à une quantité de mana supérieure à ce qu’il est normalement nécessaire pour invoquer un sort, un mage crée un « effet coquille » : la quantité superflue de mana sert à former une sorte de coque enveloppant le sort.
Lors de l’impact avec sa cible, la coque se brise en projetant des éclats de mana qui se transforment selon le principe de « transmutation spontanée ».
Ce phénomène, qui a lieu au moment de l’impact, explique les flammes qui enveloppent le corps de la victime et entraînent sa combustion pour « Boule de Feu » ou le givre qui ralentit les mouvements pour « Eclair de glace ».
A l’air libre, les éclats sont projetés avec une vitesse importante et volent dans toutes les directions : rien ne contrarie leur trajectoire. Cependant, la trajectoire change dès qu’ils heurtent un obstacle : cela est due à la nature solide de la mana concentrée et à la célérité importante des éclats projetés.
Ainsi, dans les couloirs étroits de la mine, les éclats rebondiraient sur les parois et auraient de fortes chances d’être expédiés le long des tunnels avant de se transformer.
C’est pour cette raison que mes sorts verraient leurs portées augmentées : au lieu de ne toucher qu’une cible, l’« effet coquille » me permettrait d’atteindre aussi les kobolds restés en arrière, causant un grand nombre de dommages collatéraux.
Tous les sorts ne peuvent pas utiliser l’« effet coquille ». Seuls les sorts « projetés » ont un intérêt à recourir à cet effet, pour renforcer leurs dégâts. Le coût en mana est bien sûr plus important, mais plus dévastateur.
Mon cœur battait la chamade. Ma stratégie était bonne et avait une chance de réussir.
Mes muscles étaient bandés sous l’excitation.
Il y avait toutefois un point faible dans mon plan : la rupture de mana.
Ma consommation allait être importante et je risquai de me trouver rapidement à court. Même si mes sorts à « effet coquille » causeraient plus de pertes dans les rangs des kobolds, je ne pouvais être sûr de les éliminer tous…et c’était impératif si je voulais m’en sortir.
Comme la mission ne me semblait pas dangereuse, je n’avais pas jugé utile d’emporter des potions de mana. Je le regrettais à présent amèrement…
En suivant mon plan et en étant optimiste, je calculais que je pourrais éliminer environ vingt kobolds avant de tomber en rupture d’énergie. Ce qui fait qu’il m’en resterait encore près de dix à tuer. Même en deux contre un, mes connaissances de l’art du corps à corps était bien trop faible pour que je puisse m’en sortir.
Il y avait bien une petite chance pour que le massacre de vingt de leurs camarades poussent les kobolds à fuir, me laissant ainsi le temps de ramasser des bougies sur les cadavres…comme il y avait une chance que cela les rendent fous de rage et qu’ils ne me laissent aucun répit !
Au final, malgré ma stratégie ingénieuse, malgré l’envie que j’avais de la tester, je décidai de renoncer. Sur la durée, j’étais perdant.
L’estimation des risques est primordiale pour un aventurier : nulle récompense, nul trésor ne vaut la peine de perdre sa vie.
Aucun des kobolds ne m’avait remarqué, je pouvais quitter les lieux sans problème. Je quittais la place d’où j’avais observé les kobolds et m’apprêtais à partir quand une voix beaucoup plus grave que les autres retentit dans la caverne.
« Kobolds ! Moi Goldtooth ! Moi tout puissant ! Ai volé Collier de pouvoir ! »
A ces mots, les kobolds scandèrent son nom et lui crièrent :
« Toi dire histoire Collier ! Toi montrer nous ta puissance ! »
« Moi raconter ! Vous admirer courage Goldtooth ! »
Je me remis en place, appuyé contre une des parois du tunnel, pour écouter. Les kobolds attendaient le récit de Goldtooth.
« Un matin, Goldtooth dehors. Goldtooth marcher. Puis voir groupe de trois humains près mine. Moi voir sur eux beau collier. Moi vouloir beau collier. Moi seul mais moi courageux ! Moi attaquer !!!
« Attaquer ! Attaquer humains ! » reprirent en cœur les kobolds.
« Combat difficile, mais moi gagner. Humains morts et moi vivant. Après, autres humains apparaître, alors moi vite prendre collier et fuir. Autres humains beaucoup. Pas pouvoir gagner. Mais moi avoir quand même collier ! Collier de pouvoir, très puissant ! »
J’étais étonné par cette histoire. Il me semblait bien incroyable que ce kobold ait pu triompher de trois humains. J’ignorais comment il avait eu ce collier, mais il était évident qu’il avait inventé toute cette fable. Pourtant, malgré l’exploit que cela représentait pour un kobold seul, les autres buvaient ses paroles : ils étaient littéralement fascinés.
« Goldtooth meilleur kobold ! Goldtooth champion ! Kobolds admirer Goldtooth ! Goldtooth devenir chef ! »
La petite histoire de Goldtooth marchait bien. Tous les autres semblaient prêts à le suivre n’importe où.
Je ne pus m’empêcher de sourire devant la stupidité de ces créatures…et me rappelait soudain que je m’étais déjà fait berné par un faux héros utilisant les mêmes artifices.
Comme quoi, dans la stupidité, nous sommes tous égaux, quelque soit la race…
Je décidai de laisser là Goldtooth et ses admirateurs et de rebrousser chemin. Après tout, s’il était impensable pour un kobold seul de vaincre trois humains, il était tout aussi impensable que je parvienne à triompher de trente kobolds. Il valait mieux que je parte pendant qu’ils étaient tous captivé par les récits du kobold mythomane. Ma décision était prise : je renonçais à ce travail. Tant pis pour la récompense !
Au moment où je me retournais pour partir, je fus aveuglé par l’éclat intense d’une boule de feu qui passa à quelques centimètres de mon visage. Je fus ébloui quelques secondes puis retrouvais l’usage de mes yeux. Complètement abasourdi, je cherchais d’où était parti la boule.
Quatre à cinq mètres derrière moi dans le tunnel se tenait un mage. Il était dans une zone semi-obscure et je ne voyais pas très bien son visage.
« Mais qu’est ce que vous avez fait ?! Vous êtes fou ???» criai-je.
Il ne me répondit pas.
« Vous êtes complètement inconscient ! Vous avez tiré dans une grotte pleine de kobolds, ils vont… »
Je n’eus pas le temps de finir ma phrase. Il venait de s’enfuir.
Je me retournais et tentais de résister à la panique.
La boule de feu n’avait touchée personne dans la grotte : elle était allée s’écraser contre une des parois, laissant une grosse marque de brûlure.
Par contre, elle avait parfaitement réussie à alerter les kobolds, que je voyais à présent venir vers moi. Goldtooth était à leur tête et, me pointant du bout de sa pioche, criait une chose peu amicale :
« Goldtooth encore tuer un humain ! »
[HRP]
J’ai un peu imaginé le fonctionnement et les principes de la magie dans World of Warcraft. C'est une pure invention, imaginée à partir de la manière dont j'ai vu les sorts fonctionnés dans le jeu.
Je n’ai trouvé nulle part un site expliquant les principes de la magie dans WOW. Si toutefois un tel site existe, merci de me le signaler.
Dans le cas où la magie et ses principes auraient déjà été expliqué, j’espère n'avoir choquer personne en procédant comme je l'ai fait.
Veuillez me pardonner si c’est le cas.
Merci à vous et à bientôt !
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 23 Juil 2005, 13:46 Sujet du message: Fargodeep (partie 3) |
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Finalement, j’allais avoir l’occasion de tester ma stratégie. Les circonstances étaient toutefois un peu différentes de celles que j’avais prévu.
Je revus rapidement mon plan : je savais déjà que je ne pouvais les vaincre tous.
Je n’avais d’autre choix que la fuite. Pour y parvenir, je ne voyais qu’un seul moyen : les ralentir assez pour que je puisse mettre suffisamment de distance entre eux et moi.
Le sort à employer s’imposait de lui-même : il s’agissait d’« Eclair de glace ».
Ce sort a un « effet coquille » qui provoque un engourdissement du corps de la cible, ralentissant sa vitesse de déplacement pendant six secondes.
Si, comme je l’avais analysé, les « effets coquille » augmentaient la portée de mes sortilèges, je pourrais ralentir plusieurs kobolds en même temps. Les tunnels étant étroits, les kobolds « gelés » bloqueraient ceux qui marchaient derrière eux. Ainsi, freiner les kobolds de tête reviendraient à les freiner tous.
En gardant en mémoire la durée de l’ « effet coquille » et en enchaînant par un nouvel éclair dès que l’effet du précédent se terminerait, je calculais que je pourrais, avec ma quantité actuelle de mana, les ralentir pendant près d’une minute et demie.
Cela représentait une petite avance mais elle me suffirait peut-être à les semer dans les couloirs de la mine…
J’envoyais un premier éclair sur Goldtooth, qui avait pris la tête des autres.
Il fut enveloppé d’un tourbillon de givre blanc lumineux, pendant qu’un vent glacial se répandait. Il cria sous la douleur causée par les morsures de glace. L’« effet coquille » du sort se déclencha instantanément : au moment de l’impact, une courte onde bleue glacée s’étendit le long du tunnel. Elle toucha les kobolds juste derrière Goldtooth. Leurs corps se bleutèrent et leurs mouvements devinrent beaucoup plus lents.
Ma théorie se vérifiait : mes sorts avaient une portée plus importante ici et leurs effets affectaient plus de cibles.
Les trois kobolds les plus proches de Goldtooth avaient été touchés : ils se déplaçaient beaucoup moins vite. Ils bloquaient les autres qui, derrière, poussaient des cris de frustration. Certains essayaient de les pousser, de les dépasser, mais à cause de l’exiguïté du couloir, ils ne réussissaient qu’à se ralentir encore plus en voulant forcer le passage.
Je n’avais pas de temps à perdre. Je ramassais la lanterne que j’avais déposé tantôt à mes pieds pour observer les kobolds. J’allais avoir besoin d’éclairage pour remonter rapidement et ne pas souffrir de l’obscurité ambiante.
Je me mis à fuir comme un dératé et à suivre le plan que j’avais mentalement établi.
A chaque fois que je supposais que les effets d’un « Eclair de glace » disparaissaient, je m’arrêtais pour en envoyer un autre derrière moi.
Au début, j’avais peu d’avance et je voyais encore les kobolds. Mais je finis par ne plus les voir, mon avance augmentant rapidement. J’entendais leurs éclats de voix et elles me servaient alors de repères pour les viser dans l’obscurité environnante. De toute façon, même en tirant sans cible précise, je savais qu’il y avait peu de chances que je les rate dans ces tunnels étroits.
Des cris de douleurs, résonnant dans toute la mine, confirmaient à chaque fois que je ne manquais pas mon coup et que je venais encore de gagner du temps.
Le bruit des kobolds s’estompait peu à peu. Je courais comme je n’avais jamais couru.
« Il faut les distancer, Keryas, il faut les distancer ! » me répétais-je en boucle.
Ma réserve d’énergie – spirituelle comme physique- s’épuisait sérieusement et je ne voyais toujours pas la sortie de la mine. J’étais descendu profondément et je commençais à douter. J’avais dépensé pratiquement toute mon énergie spirituelle. Je n’entendais plus les kobolds derrière moi mais cela ne voulait pas dire que j’étais hors de danger. Je n’avais plus que la possibilité de lancer un seul sort et j’ignorais à quelle distance je me trouvais de l’extérieur.
Je commençais à devenir réellement inquiet lorsque j’aperçus la lumière du jour éclairée l’entrée de la mine.
Puisant dans les dernières forces qu’il me restait dans les jambes, je me mis à courir encore plus vite.
« Je suis sauvé ! » me dis-je, rassuré.
C’est alors que j’entendis les éclats de voix des kobolds derrière moi.
Malgré tous mes efforts, je n’avais pas été assez rapide. Mon plan initial, qui était de mettre suffisamment de distance entre eux et moi pour qu’ils renoncent à la poursuite, avait échoué.
J’avais encore assez d’énergie pour un sort mais il était inutile que j’envoie un autre « Eclair de glace » pour les ralentir. Si tous ceux que j’avais envoyé avant n’avait pas suffi à les faire abandonner, ce n’est pas un éclair de plus qui y parviendrait.
J’étais épuisé et découragé. Même si je sortais de la mine, je n’étais pas sorti d’affaire. Les kobolds me poursuivraient dehors. Ma seule chance de salut aurait été d’atteindre le Goldshire et ces gardes : je savais que je n’aurai jamais le temps de le faire.
Les kobolds seraient sur moi bien avant.
Il me fallait une idée et vite…Dans mon dos, je voyais déjà apparaître, à la lumière du soleil entrant, les visages des kobolds. Goldtooth était à leur tête, son collier se balançant autour de son cou.
« Bon sang ! Mais comment vais je m’en sortir ??? Il faut que je trouve un moyen de me débarrasser d’eux, que je fasse diversion…» pensais-je.
« Une diversion, une divers…»
J’avais trouvé.
En posant mon regard sur le collier de Goldtooth, une idée avait surgi dans mon esprit.
En me basant sur ce que je savais, j’imaginais un dernier coup à jouer : ma dernière chance d’en sortir vivant.
Mon idée était risquée. Elle m’imposait de faire face aux kobolds, d’attendre le bon moment et de n’agir qu’à ce moment-là. De plus, elle se basait sur la réaction qu’aurait les kobolds.
Si jamais ils ne réagissaient pas comme je le prévoyais, j’étais mort.
J’arrêtais de marcher vers la sortie et me retournais pour faire face aux kobolds qui arrivaient.
Ils me rattrapèrent : Goldtooth était toujours en tête. Par contre, ils étaient moins nombreux. Ils n’étaient plus qu’une quinzaine. Je mettais cette diminution sur le compte de mes éclairs de glace. Il est vrai que s’ils ont comme effet secondaire de ralentir l’ennemi, ils causent surtout des graves blessures par le froid.
Ils avaient donc dû blesser mortellement les kobolds qui manquaient. Ou alors, certains d’entre eux avaient préféré abandonner la poursuite en voyant les dommages que je pouvais causer. Les raisons réelles m’importaient peu : seul le résultat comptait. Avec ce nombre plus réduit, mon plan avait de plus grandes probabilités de fonctionner.
Les kobolds stoppèrent quand ils virent que j’avais arrêté de fuir et que je leur faisais front.
Placés à quelques mètres de moi, ils me regardaient, méfiants.
Tant que je fuyais et malgré leurs pertes, ils restaient persuadés qu’ils étaient plus forts que moi. Mais maintenant que je leur tenais tête, ils commençaient à douter. Etais-je fou ou réellement dangereux ?
Ils se massèrent derrière Goldtooth et se mirent à prononcer son nom en chœur.
Puis plusieurs kobolds se mirent à parler :
« Goldtooth tuer déjà trois humains ! Pour lui, ça facile ! Nous aider Goldtooth si pas réussir ! Mais avec Collier, lui réussir ! »
J’observais la réaction de Goldtooth. Il me semblait beaucoup moins fier maintenant que lorsque il m’avait menacé avec sa pioche. Il était la victime de son succès. Son histoire avait trop bien fonctionnée sur ses congénères : ils voulaient maintenant voir le champion qu’ils admiraient tant à l’œuvre et j’étais l’occasion parfaite.
Goldtooth savait qu’il n’avait pas le choix. S’il voulait garder le prestige qu’il avait acquis, il devrait m’affronter.
Il s’approcha lentement de moi, d’un pas peu rassuré et tenta de m’intimider :
« Humain ! Moi Goldtooth ! Moi grand guerrier ! Tuer déjà trois humain ! »
Tandis qu’il parlait, les kobolds continuaient de scander son nom.
Il continua :
« Moi posséder Collier de Pouvoir ! Moi invulnérable avec Collier ! Toi bientôt mourir ! Toi…»
Je ne laissais pas finir. J’avais préparé un sort pendant son monologue et le temps d’invocation était terminé. Je lançais sur lui le sort « Polymorphe ». Il fut instantanément transformé en un joli mouton blanc.
Les autres kobolds se turent d’un coup. Ils étaient pétrifiés par ce qui venait de se passer. Leurs regards passaient à toute vitesse de moi au mouton. Ils hésitaient à m’attaquer : Goldtooth était leur champion et je venais de le rendre complètement impuissant. D’un autre côté, ils avaient conscience de leur supériorité numérique.
Ils ne savaient plus comment réagir. C’était maintenant que tout se jouait.
Prenant ma voix la plus intimidante, je leur dis en les foudroyant du regard :
« Pauvres fous de Kobolds ! Vous avez provoqué ma colèèèèère ! Regardez votre champion ! Regardez-le ! Transformé pour l’éternité en ridicule petit animaaaaaal ! Les énergies magiques qui m’animent deviennent hors de contrôle ! Si vous ne disparaissez pas de ma vue dans les secondes qui suivent, vous subirez tous le même soooooooort !»
Les secondes qui suivirent furent les plus longues de ma vie. Les kobolds étaient visiblement terrifiés par mon discours. De plus, les bêlements incessants de Goldtooth affolé renforçaient leur panique. Malgré tout, le temps jouait contre moi : mon sort ne durait que vingt secondes.
Je décidais d’en rajouter une couche :
« Je vous laisse trois secondes ! A 3, je vous transforme tous comme votre champion !
1…2… »
Le stratagème fonctionna. Ils n’attendirent pas la fin du décompte. Ils s’enfuirent dans les tunnels en hurlant, dans une panique totale. Cinq secondes plus tard, il ne restait personne près de l’entrée de la mine, à part moi et Goldtooth. Il courait dans tous les sens, sans comprendre ce qui lui était arrivé. Puis il vint vers moi et me lança un regard suppliant.
Me penchant vers lui, je lui dis :
« Finalement, ton précieux collier ne t’a pas servi à grand-chose…Tu permets ? »
Je lui ôtais le bijou et l’examinais plus attentivement : il n’avait rien de magique. Sur le revers du pendentif était gravé un nom : « Bernice Stonefield ». Je le mis dans ma poche et me promis de faire de petites recherches pour retrouver sa propriétaire. J’étais toujours curieux de savoir comment ce collier s’était retrouvé sur Goldtooth.
Puis je sortis enfin de la mine. Je poussais un énorme soupir de soulagement et respirais profondément.
J’avais réussi. J’avais compté sur le fait que les kobolds ne tenteraient pas de m’affronter si je neutralisais leur champion. Et j’avais eu raison.
Je quittais Fargodeep pour retourner dans le Goldshire.
J’entendis alors une voix derrière moi :
« Maudit humain ! Maudit humain ! Mon collier !»
Je me retournais et vis Goldtooth à l’entrée de la mine : l’effet de mon sort venait de cesser.
Je pointais mon doigt vers lui et fis mine d’invoquer ma magie : il se précipita en courant dans les tunnels.
Bien que totalement épuisé, je quittais rapidement les lieux. Même si les kobolds devaient être à présent terrés au fond de leur mine, rester ici n’était pas la meilleure des idées.
Sur le chemin du Goldshire, je repensais au mage de la mine. C’était lui le responsable de tout ça. Et il avait fui sans demander son reste, ni même tenter de m’aider.
« Encore un qui tire d’abord et qui réfléchit après ! Ca croit plus fort que les autres, ça fait le malin mais quand ça devient dangereux, y’a plus personne ! » dis-je à voix haute.
« Si je le recroise un jour, il va comprendre sa douleur ! »
Prononcer ces mots me calmèrent un peu. Toutefois, je ne comprenais pas un tel comportement. A quoi pensait-il pour agir de la sorte ?
Il était impossible qu’il ne m’ait pas vu pendant que j’épiais les kobolds. Il aurait pu venir me parler et me demander de l’aide pour combattre : à deux, nous aurions eu de fortes chances de réussir.
Au lieu de ça, il avait préféré agir seul et avec précipitation. Et devant la situation qu’il avait provoqué, il avait lâchement fui.
S’agissait-il d’un jeune apprenti, encore maladroit avec ses sorts ? Ou bien l’avait-il fait exprès ? Si c’était le cas, dans quel but ?
Trop de questions sans réponses se pressaient dans ma tête. Je préférais laisser tomber pour l’instant : je savais que je ne pourrais y répondre que si je rencontrais ce mage de nouveau.
Et, au plus profond de moi, quelque chose me disait que cela n’allait pas tarder à arriver. |
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