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WoW Addict Un peu de délire sur l'univers de World of Warcraft
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Message |
Lorim

Inscrit le: 13 Mai 2005 Messages: 1643
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Posté le: 23 Juil 2005, 16:19 Sujet du message: |
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J'aime toujours autant ça me rappelle les débuts de mon mage
Ceci dit : c'est dommage, il a pas eu ses bougies...  _________________ Ranger : Quelqu'un sait comment on peut tuer un troll ?
Barbare : A coup d'épée dans la gueule !
=> Donjon de Naheulbeuck Forever ! |
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Juju
Inscrit le: 23 Juil 2005 Messages: 7 Localisation: Devant son ordi ... ou encore : dans ton c**
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Posté le: 23 Juil 2005, 21:29 Sujet du message: |
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encore ! encore !
Trop trop trop trop bien
Franchement c'est trop bien , ca reflete wow , si les mages les elfes et les orc existait vraiment
Franchement félélicitation et continue  _________________ LOLOLOL |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 25 Juil 2005, 17:32 Sujet du message: Sayrek (partie 1) |
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« Merci beaucoup, jeune homme ! Vous ne pouvez pas savoir ce que ce collier représente pour moi ! »
Je sortis le bijou de mon sac et le tendis à la veuve : c’était le dernier souvenir qu’elle avait de son mari décédé depuis près de deux ans.
Retrouvé la propriétaire du collier que j’avais pris à Goldtooth s’était avéré plus simple que je ne le pensais. A mon retour à l’ « Auberge de la Fierté du Lion », j’avais demandé à l’aubergiste s’il ne connaissait pas une certaine Bernice Stonefield.
Il m’avait répondu qu’elle vivait non loin de Fargodeep avec le reste de sa famille, dans une ferme qu’elle exploitait.
Le lendemain de ma journée éprouvante dans la mine de Fargodeep, je m’étais rendu chez les Stonefield. Bernice Stonefield travaillait sur ses terres.
Quand je lui avais annoncé la raison de ma venue, elle avait été plus que ravie de me voir.
« Je suis heureuse de voir que malgré les temps troublés que nous traversons, il existe toujours des personnes honnêtes et droites ! Vous avez réchauffé le cœur d’une pauvre veuve ! Merci mille fois ! Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse mais auriez quelques minutes à m’accorder ? J’aimerais beaucoup savoir comment vous avez fait pour le reprendre à ce garnement de Billy Maclure…»
Je n’étais pas réellement pressé et décidai de lui raconter mes aventures avec les kobolds et Goldtooth. Elle parut très étonnée de ce qu’elle entendait. Quand j’eus terminé mon récit, elle me raconta qu’elle soupçonnait Billy Maclure, un des enfants de la ferme voisine, de lui avoir dérober le pendentif.
Elle réfléchit quelques secondes pour comprendre comment son pendentif avait pu se retrouver suspendu au cou de Goldtooth. Puis son visage s’éclaira et elle finit par me dire :
« Vous savez, ce petit vaurien joue souvent près de la mine ! Cela ne m’étonnerait guère qu’il ait fait tombé mon collier là-bas sans s’en rendre compte. Ce kobold a ensuite dû le ramasser et l’emmener avec lui…
J’ai eu beaucoup de chances que vous passiez par là et que vous le récupériez, visiblement ! Je vous en suis encore plus reconnaissante ! »
Cette histoire me semblait beaucoup plus proche de la réalité que le récit rocambolesque de Goldtooth. Je n’avais désormais plus aucun doute à ce sujet.
Mme Stonefield insista énormément pour me remettre une petite récompense. Bien que j’ai agi de manière totalement désintéressé, je ne pus faire autrement que d’accepter. Après avoir remercié la veuve pour sa générosité et son accueil, je la laissai tranquille.
Je quittai la ferme et me dirigeais vers le Goldshire.
Je devais voir le maréchal Dunghan dans la journée : il m’avait demandé pendant mon absence, alors que j’étais en pleine exploration de la mine de Fargodeep.
L’heure du déjeuner approchait et je décidais de m’offrir une petite collation avant de passer le voir.
J’entrais dans la salle à manger de l’« Auberge de la Fierté du Lion ». Je m’installais à une table et attendait que la serveuse me remarque.
La salle était assez remplie. Des voyageurs, des aventuriers ou des commerçants pour la plupart, probablement tous en route pour Stormwind.
En balayant la salle du regard, mes yeux s’arrêtèrent soudain sur quelqu’un dont le visage me paraissait familier. Assis seul à une table, il était en train de se restaurer.
De taille plutôt grande, il était bien bâti. Son visage était dur et ses yeux avait une expression glaçiale. Il avait les cheveux roux, coupé en brosse et un bouc de la même couleur. Il portait une longue robe bleue qui ne laissait aucune doute sur sa profession. Il était mage, comme moi.
Je cherchais dans mes souvenirs où j’avais déjà pu le croiser. Un connaissance d’enfance perdue de vue ? Un ancien compagnon de route ?
Je ne mis que quelques dixièmes de secondes à trouver la réponse, qui me frappa comme la foudre. Je l’avais reconnu et une violente colère montait peu à peu en moi.
C’était l’homme qui avait failli causé ma mort dans la mine. |
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sainthomme
Inscrit le: 18 Juil 2005 Messages: 161 Localisation: dans l'espace
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Posté le: 25 Juil 2005, 21:33 Sujet du message: |
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ca commence a devenir supert interessant ^^.CA l eatit deja mais la c est encore mieux _________________ La horde vaincra
Clavicules Guerrière conseil des ombres
Minage/forge |
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Sölwynn
Inscrit le: 22 Juil 2005 Messages: 95
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Posté le: 26 Juil 2005, 09:04 Sujet du message: |
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Bah, la suite est sur les forums officiels je crois. Enfin, je l'ai lue hier... et c'est encore mieux!
On y apprend des détails sur l'enfance du meucha...
*Grmfl ! Mais laissez moi finir !!!!* _________________ Sölwynn, druide chat sur Kirin Tor
Et ingénieur !
(Made In Gnomeregan, 20pa1pc plus frais de transport.)
Créated by ... (et merde comment il s'appelle lui?) |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 26 Juil 2005, 19:51 Sujet du message: Sayrek (partie 2) |
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Je me levais de ma chaise et marchais vers sa table. Chemin faisant, je calmais la fureur qui grondait en moi et décidais de lui laisser une chance de s’expliquer.
A vrai dire, je ne voyais pas vraiment comment il pourrait justifier son comportement immature et lâche. Il me semblait plus que probable que je finirais par lui envoyer mon poing en pleine figure. Malgré tout, je préférais agir en connaissant les raisons de son acte plutôt que de lui bondir dessus comme un orc enragé.
Je m’assis sur le siège en face de lui. Sans même lever les yeux sur moi, il me dit d’un ton froid et sec :
« Cette place n’est pas libre. »
Puis il continua de déguster son steak de loup, sans plus me prêter attention.
Je ne dis rien et ne bougeai pas, me contentant de le fixer du regard.
Après quelques minutes, il s’arrêta de mâcher, posa ses yeux sur moi et me dit d’un ton plus ferme et insistant :
« Je crois avoir dit que cette place n’EST pas libre ! »
Je répliquai aussitôt :
« Vous ne me reconnaissez pas ? »
Il me dévisagea attentivement, me regardant de la tête aux pieds. Aucune émotion ne passa sur son visage. Il m’était impossible de savoir s’il m’avait reconnu.
« Je devrais ? » me demanda-t-il, d’un ton méprisant.
Sa réponse désagréable fût la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Je l’avais reconnu, je savais que c’était lui que j’avais vu dans la mine et sa manière de faire semblant de ne pas me reconnaître me fit exploser.
Je repoussai mon siège et me levai brusquement, en frappant des deux mains sur la table. D’une voix pleine de rage, je lui dis :
« Hier, dans la mine de Fargodeep…Vous avez balancé une boule de feu en plein milieu de kobolds ! Et vous avez fui comme un lâche, alors que vous saviez très bien qu’ils allaient attaquer ! Vous êtes parti comme un couard, me laissant me débrouiller tout seul et c’est un miracle que je sois encore vivant !
Maintenant que je m’en suis sorti, il y a une question que je me pose et j’aimerais savoir la réponse :
Êtes-vous le mage le plus incompétent de tous les Royaumes de l’Est ou bien le plus grand des abrutis ? »
Mon intervention avait provoqué un silence dans toute l’auberge : tous les regards étaient tournés vers nous. Tous semblaient attendre la réaction de l’homme qui subissait mon courroux.
Il resta impassible, même après que j’eus terminé. Mais ses traits avaient durcis. Il me fixait droit dans les yeux et je pouvais voir au fond de ses pupilles étinceler une flamme de haine intense.
Il ne me répondit pas. Il se leva, sans un mot, se dirigea vers le comptoir et sortit des pièces de sa bourse. Il paya son repas et quitta l’auberge.
Les regards de tous les clients – ainsi que le mien – l’avaient suivi tout au long de son petit manège. Puis, lorsqu’il fut sorti, ils se posèrent sur moi.
Je les observais, me sentant un peu stupide et ridicule. Puis je revins de la surprise dans laquelle m’avait plongé le comportement du mage et le suivis à l’extérieur. Il était hors de question que cela se finisse de la sorte.
En sortant, j’entendis les conversations reprendre dans mon dos : plus personne ne se préoccupait désormais de moi.
Le mage avait déjà parcouru la distance qui sépare l’auberge de la sortie du village.
Je l’interpellais plusieurs fois mais il ne se retourna pas. C’en était assez : je courus vers lui et l’agrippai par l’épaule. Puis, en tirant avec vigueur, je le forçais à se retourner.
Une explosion violente retentit. Je fus propulsé dans les airs et atterris à cinq mètres de lui.
En retombant, je m’écrasais violemment sur le bras droit, qui se brisa instantanément. Le choc m’arracha un cri de douleur aigu.
Mon corps était enveloppé de flammes qui faisaient fondre le tissu de ma robe et me brûlaient horriblement. Je me roulais sur le sol pour éteindre l’incendie, hurlant comme un porc en train de se faire égorger.
Quelques secondes plus tard, je gisais sur le sol, ravagé par la souffrance. J’avais éteint le brasier mais j’étais incapable de bouger. J’étais grièvement brulé de toutes parts et j’avais énormément de mal à me concentrer : le supplice était tel que je savais que je n’allais pas tarder à m’évanouir. Dans mon esprit confus, la peur commençait à prendre le dessus :
« Ce malade m’a frappé avec un trait de feu ! Il va te tuer, Keryas, il va te tuer !»
Surmontant la douleur, je relevais un peu la tête et cherchais des yeux le mage.
Ma vue était brouillée mais je vis une forme floue se rapprocher de moi. Réunissant toutes mes forces, je tentais de me relever en m’appuyant sur mon bras droit. Un éclair lancinant me parcourut, me rappelant qu’il était cassé. Je retombais sur le sol : la panique m’envahissait peu à peu.
Je sentis soudain sa présence juste au dessus de moi.
Puis j’entendis sa voix, teintée de haine et de mépris.
« Qui donc est un incompétent, hum ?! Qui donc ?
Sombre crétin ! Regarde toi donc ! Tu n’es plus qu’une plaie béante ! Comment as-tu pu oser me provoquer ? Comment as tu pu me parler ainsi ? »
Il fit une pause et parut se calmer un peu.
« Je t’ai laissé une chance de partir sans problème ! Pourquoi es tu venu me chercher ? Es tu content de l’avoir fait à présent ? »
Je plissais les yeux pour focaliser ma vision sur lui mais elle était de plus en plus trouble et je ne distinguais que les contours de son visage. Je le vis s’accroupir et se rapprocher de moi.
Il se mit à me parler à l’oreille :
« Je suis le plus puissant des mages de tous les Royaumes de l’Est ! Le plus puissant, tu entends ? C’est toi, l’abruti !
N’importe qui d’autre aurait compris pourquoi j’ai agi de la sorte dans la mine et ne serait en aucun cas venu m’insulter !
Tu n’as donc pas encore compris, pauvre débile ?
C’est pourtant simple : tu m’as servi de diversion ! »
Mes forces me quittaient peu à peu. Mon esprit s’embrouillait et j’avais de plus en plus de mal à comprendre ce qu’il me racontait.
« Je devais récupérer quelque chose dans la grotte infestée par les kobolds.
J’aurai pu tous les anéantir mais quand je t’ai vu sur place, en train de les épier, une idée m’est venue : j’ai élaboré une stratégie qui me permettrait de parvenir à mes fins beaucoup plus simplement.
Stratégie primitive au possible : j’attirais l’attention des kobolds puis m’enfuyais dans le couloir et utilisais une potion d’invisibilité pour disparaître. Les créatures te prenaient obligatoirement en chasse et tu n’avais d’autre solution que de fuir. Ils te poursuivaient, quittaient leur caverne et me laissaient ainsi le champ libre.
Cela a marché à merveille : le temps que l’effet de ma potion disparaisse, vous étiez passé devant moi sans me voir et la grotte était vide. Je suis allé récupérer ce que je voulais puis, à l’aide d’un portail magique, suis ressortis de la mine. »
La douleur devenait de plus en plus insupportable. Je perdais peu à peu mes esprits. La sensation de brûlure avait été remplacée par un froid intense qui engourdissait à présent tous mes membres.
« J’ignore ton nom, jeune idiot, mais je dois en tout cas te remercier : ta présence a rendu ma tâche beaucoup plus facile…»
Mon corps entier commençait à trembler. L’homme semblait avoir fini de parler et je murmurai d’une voix à peine audible :
« Vous êtes…un dément… »
Je n’eus pas la force de continuer plus loin mes propos.
Je l’entendis poussé un petit rire sardonique :
« Qui est le plus fou des deux ? Moi ? Ou bien le petit mage prétentieux qui vient provoquer son aîné dix fois plus puissant ?
Tu ignores totalement qui je suis…Alors laisse moi te faire mon cadeau d’adieu :
Je me nomme Sayrek.
Mais cela doit peu t’importer à présent…J’ai bien l’impression que pour toi, l’aventure s’arrête aujourd’hui…»
A peine termina-t-il de parler que je sombrais dans un gouffre sans fond, noir et obscur.
Un sommeil sans rêve, peuplé de ténèbres nébuleuses.
Et il m'était impossible de savoir si je m'en éveillerais un jour. |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 27 Juil 2005, 18:26 Sujet du message: Sayrek (partie 3) |
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« Sayrek ! »
Je me réveillais en sursaut, trempé de sueur. Je regardais autour de moi rapidement, cherchant mon agresseur. J’étais seul, étendu sur un lit.
« Où…Où suis-je ? » me demandais-je.
La dernière chose dont je me rappelai, c’était de m’être évanoui pendant que Sayrek me parlait. J’ignorais totalement comment j’avais pu atterrir ici.
Repensant à l’intensité du sort qui m’avait frappé, j’examinai mes bras et le reste de mes membres. Je constatais que j’étais entouré de bandeaux qui émettaient une faible lueur bleutée. Les marques de brûlure devaient être atroces.
Les souvenirs de ma chair en train de brûler et de la souffrance que j’avais ressenti me revenait en mémoire et me fit frissonner.
Je m’aperçus, légèrement surpris, qu’une plaisante sensation de fraîcheur me traversait tout le corps. Elle apaisait les désagréables démangeaisons de peau qui me parcouraient, conséquences logiques de la calcination de mon épiderme.
Mon bras droit me tirait un peu quand je le bougeais, mais il n’était plus cassé : la fracture avait été réparé.
J’étais rassuré quant à mon état de santé : les personnes qui m’avaient soigné avaient fait du bon boulot.
J’examinai plus attentivement l’endroit où je me trouvais. Une fenêtre, à droite de mon lit, laissait entrer la lumière du jour. A en juger par la luminosité de l’éclairage, l’après-midi devait être en train de se finir.
Je reconnus rapidement la chambre dans laquelle j’étais et mon étonnement grandissait de plus en plus.
J’étais dans ma chambre. Celle que j’avais occupé pendant de longues années avant de partir à l’aventure.
Au moment même où je réalisais cela, une personne entra et me confirma que j’étais bien chez moi.
« Maman ! » dis-je d’une voix surprise.
Elle tenait un vase rempli de fleurs dans les mains qu’elle lâchât en m’entendant parler.
« Keryas ! Tu es réveillé ! »
Elle courut vers moi et me serra dans ces bras.
« J’ai eu si peur, mon tout petit ! J’ai eu si peur pour toi ! Quand ton oncle m’a annoncé que tu avais été grièvement blessé au cours d’un combat, j’ai cru que le monde s’écroulait sous mes pieds !»
Elle m’étreignait si fort contre elle que j’avais du mal à respirer.
« Maman, tu m’étouffes ! »
Elle relâcha un peu son étreinte.
« Oh pardon, mon chéri, pardon…Ca va mieux, là ? Tout va bien ? »
Elle me caressait doucement le visage et me regardait, les yeux humectées de larmes.
Mais elle parvint à se retenir de pleurer.
« La Lumière soit louée ! Tu es enfin réveillé ! Je suis si heureuse, si tu savais ! J’étais morte d’inquiétude, cela fait près de trois jours que je n’ai pas dormi… »
Elle me contemplait comme si elle ne m’avait pas vu depuis des siècles.
« Maman », dis-je, « Tu pourrais m’expliquer comment je suis arrivé ici ? »
Elle me regarda tendrement. Puis elle me raconta :
«
Il y a près de trois jours, ton oncle Tesim est venu me trouver à la boutique, en fin de journée. J’étais en train de rentrer les étals de fleurs. Son air grave m’a tout de suite alarmé.
« Tesim, est ce que tout va bien ? Tu en fais une drôle de tête !» lui ai-je demandé.
« Misaë…Je ne sais pas comment te le dire autrement, alors je vais être direct : Keryas a été blessé au cours d’une bagarre et il est dans le coma. Mais...»
Le sol se déroba sous mes pieds. J’avais l’impression que quelqu’un venait de m’arracher le cœur. Je ne le laissai par finir sa phrase.
« Quoi ? Mon bébé ?! Mon petit Keryas ?! Mais ce n’est pas possible ! Que…comment ? »
Je ne savais plus ni quoi faire, ni quoi dire. J’étais morte d’angoisse et complètement perdue.
En voyant ma douleur, mon frère me posa les mains sur les épaules et me dit avec douceur :
« Du calme, Misaë, du calme. Je vais tout t’expliquer mais sache d’abord que ses jours ne sont plus en danger. Je n’ai quitté son chevet que quand j’étais sûr qu’il était sauf. Il a toutefois subi un choc violent et reste plongé dans un coma léger. »
Je soufflais de soulagement.
« Que la Lumière soit louée ! Tu me jures qu’il ne risque plus rien ? »
Il acquiesça de la tête.
« Mais où est il ?
Je peux le voir ?
Que lui est-il arrivé ?
Je veux le voir ! »
Je posai mes questions sans même attendre les réponses.
Tesim finit par me couper :
« Mais laisse-moi parler, bon sang ! »
Je me tus et attendais son histoire. Il parut satisfait de mon silence et commença :
« Des gardes du Goldshire nous l’ont amené en début d’après-midi. D’après ce qu’ils m’ont dit, il a provoqué un mage…et ça s’est plutôt mal fini !
Ils sont intervenus pour les séparer : son adversaire a disparu en les voyant arrivés.
Etant donné la gravité de ses blessures, les gardes savaient que seuls des prêtres pourraient le sauver. Ils l’ont transporté en urgence à notre cathédrale, après lui avoir administrés les premiers secours.
Tu imagines ma surprise en voyant mon neveu arrivé dans notre belle cathédrale, transporté sur une civière, avec des marques noires de brûlures au niveau du buste, des bras et des jambes !
Nous l’avons immédiatement pris en charge. Faisant appel au pouvoir sacré de la Lumière, nous avons passé l’après-midi à soigner ses plaies : il était dans un état réellement critique.
Je ne l’ai laissé qu’une fois hors de danger, pour te prévenir.
Il est sorti d’affaires et nous allons te l’amener pour que tu t’occupes de lui.
Il va falloir que tu lui prodigues les derniers soins nécessaires à son rétablissement : nous ne pouvons nous en charger jusqu’au bout, car des personnes dans une situation tout aussi grave que la sienne à son arrivée ont besoin de nous…»
« Béni sois tu, Tesim, ainsi que tous tes confrères ! Vous avez sauvé mon enfant ! »
Ton oncle me sourit alors et me dit :
« Il s’agit tout de même de mon neveu, Misaë ! Je n’aurais jamais pu me le pardonner si je l’avais perdu ! »
Quelques heures plus tard, Tesim accompagné de trois autres prêtres te déposaient à la maison. Ils m’ont donné des bandages à changer tous les jours pendant ta convalescence et ton oncle a promis de passer tous les soirs pour vérifier que tout se déroulait bien.
J’ai joué à l’infirmière pendant trois journées et j’ai vu ton corps récupéré rapidement sous l’effet des bandeaux bénis des prêtres. Mon espoir de te voir revenir à toi grandissait un peu plus chaque jour et mon inquiétude diminuait.
Puis tu t’es enfin réveillé et maintenant, je suis la femme la plus heureuse d’Azeroth !»
Son récit terminé, elle me prit dans ses bras de nouveau.
« Doucement maman, doucement…» dis-je, légèrement oppressé par ses embrassades mais le cœur chaud devant tant d’amour maternel.
Dans la soirée, je reçus la visite de mon oncle.
Ma mère venait juste de quitter la chambre pour me préparer quelque chose à manger : trois jours de coma, sans rien avaler, avait fortement creusé mon appétit.
Mon oncle fut aussi heureux que ma mère de me voir enfin réveillé.
Je le remerciais grandement pour ce qu’il avait fait et lui dit de faire passer mes félicitations à tous ses collègues. Je leur devais la vie.
Il accepta mes remerciements avec humilité en me disant :
« Nous n’avons fait que notre devoir ! »
Puis il m’expliqua que les bandages que je portais avaient été bénis et trempés dans du liquide de potions de résistance contre le feu : cela leur conféraient une capacité d’absorption des dégâts causés par les brûlures. Ainsi, en plus de leurs vertus curatives, ils provoquaient une augmentation du taux de régénération du derme et apaisaient la douleur provoquée par les plaies.
« Les bandages que tu as sur le bras droit ont été de plus enrichi d’un baume de calcification : ta fracture doit être totalement guérie à présent. » ajoutât-il.
Normalement, tu seras complètement rétabli dès demain…» me dit-il pour finir.
« Merci, merci pour tout, Tesim !».
« Ce n’est rien, Keryas, ce n’est rien ! »
Il fit une pause de quelques secondes puis me dit :
« Mais, dis-moi : les gardes ont dit que tu t’étais battu avec un autre mage. Tu pourrais me raconter ce qu’il s’est passé ? »
Je lui narrais en détail ma première rencontre avec Sayrek ainsi que la deuxième, beaucoup plus violente.
« Je comprends mieux à présent : triste histoire…
Notre pauvre monde vit des moments bien sombres et pourtant, des êtres fourbes et sournois comme ce Sayrek apparaissent de toutes parts.
Retiens-bien cette leçon, Keryas, tu dois toujours être sur tes gardes ! Et ne plus te précipiter vers les ennuis comme tu l’as fait…
Mais bon, inutile de te faire la morale, je suppose… »
Ma mère entra dans la chambre à ce moment-là, avec un plateau rempli de victuailles : elle en avait amené assez pour nous trois. Je mangeais comme un goinfre et rattrapais mes repas manqués. Puis, à leur demande, je leur racontais quelques-unes des aventures que j’avais vécu depuis mon départ de Stormwind, trois mois plus tôt.
Au cours de mes divers récits, ma mère me reprocha souvent d’être parti trop tôt, de ne pas venir la voir assez souvent, de prendre trop de risques, etc…Bref, toutes ces choses que disent les mères trop inquiètes pour leur progéniture. Mon oncle, quant à lui, écoutait attentivement, ne faisant que quelques remarques de temps à autre.
Notre discussion ne se poursuivit pas trop tard dans la nuit car la fatigue me rattrapa bientôt.
Voyant que je commençais à m'assoupir en parlant, ils décidèrent de me laisser.
Ma mère me déposa un baiser sur le front et me souhaita une bonne nuit, en chœur avec Tesim. Puis ils quittèrent la chambre.
Juste avant de m’endormir, je repensais à Sayrek. Il m’avait attaqué parce que je l’avais provoqué, avec une violence incroyable. J’étais encore étonné de cette réaction aussi violente qu’inattendue. Maintenant que j’étais guéri, je ressentais la frustration d’avoir été surpris et vaincu aussi vite. Sayrek était quelqu'un de très puissant, je le reconnaissais. Mais j'étais encore jeune et j'allais m'entraîner dur. Je maîtriserais tous les secrets de la magie.
Et si, un jour, le destin faisait se croiser nos routes à nouveau, je lui ferai comprendre qui était réellement le « petit mage prétentieux ».
[HRP]
Bonjour à tous !
Je profite de cet espace de liberté hors scénaristique pour vous remercier pour tous vos commentaires, ça me fait toujours autant plaisir !
Bonne soirée à vous !
[/HRP] |
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Maïane

Inscrit le: 18 Juil 2005 Messages: 379 Localisation: Metz
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Posté le: 28 Juil 2005, 07:29 Sujet du message: |
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Cher twosides,
Est-ce que par hasard si je te fais un virement pour les frais de port tu pourrais m'envoyer le livre que t'as ecrit en entier ?
Parce que j'en ai MARRE de ce suspense insoutenable !!!!!!
Je veux connaître la suite...
C'est très très bien écrit mais ca coupe juste au mauvais moment...Je te soupconne d'ailleurs d'avoir participé au montage de 24 (ca coupe toujours aussi quand il ne faut pas)
Bref t'as beaucoup de style, continue comme ca !!
(en plus Keryas est un mage alors...) _________________ |
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Anaxagor
Inscrit le: 06 Juin 2005 Messages: 480
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Posté le: 28 Juil 2005, 11:14 Sujet du message: |
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Je suis désolé, mais je lis tes histoires sur le forum officiel, l'histoire est plus avancée (on se croirait devant un feuilleton diffusé sur deux chaine dont l'une des deux a deux saisons d'avances)
Toujours de l'excellent boulot, félicitation à toi  _________________ Anaxagor prêtre UD (Elune)
Karup voleur Troll (Elune) |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 28 Juil 2005, 18:26 Sujet du message: Apparence (partie 1) |
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Après m’être complètement remis de mes blessures, j’avais décidé de rester quelque temps à Stormwind. Bien que me voyant de nouveau en parfaite santé, ma mère continuait de s’inquiéter pour moi et je préférais attendre qu’elle soit totalement rassurée avant de reprendre la route.
De plus, je voulais profiter du temps que je resterais à Stormwind pour améliorer mes connaissances et ma maîtrise en magie profane au maximum.
Tous les jours, je quittai la demeure familiale, située juste à côte de la boutique de fleurs où les Gump employaient ma mère, et je me rendais dans le Quartier des Mages. C’est là-bas que se trouvait le Sanctuaire du Sorcier, tour majestueuse, symbole de mystère, de savoir et de puissance. C’est là-bas que j’avais suivi ma formation, c’est là-bas que se trouvait les plus grands maîtres-mages de notre époque.
Tout ancien élève du Sanctuaire a le droit d’y venir quand bon lui semble pour consulter les innombrables ouvrages composant sa bibliothèque.
La connaissance est le secret de la maîtrise de la magie : elle permet d’assurer aux sorciers que ce sont toujours eux qui contrôlent les arts obscurs, et non l’inverse.
Le savoir est donc accessible à tous les initiés à la magie et cela sans aucune restriction, car empêcher ou limiter l’accès à la connaissance pourrait avoir des conséquences funestes.
Pendant des heures, je lisais, parcourais, consultais, dévorais multitudes de livres, portant sur tous les sujets possibles et imaginables.
De la découverte de « l’effet coquille » à la maîtrise de la « réflexion du mage », du principe de la « transmutation spontanée » à l’origine de la mana, tout y passa.
De temps à autre, mes lectures étaient interrompues par un des mes anciens formateurs, heureux de me revoir en bon état.
La rumeur de mon accident s’était en effet rapidement répandue dans Stormwind (merci Maman !) et la plupart des personnes qui me connaissaient étaient au courant.
J’avais ainsi souvent droit à des remarques sur ma « bonne mine» ou sur mon « air d’êtr en pleine forme ».
Généralement, après avoir pris des nouvelles de ma santé, mes anciens instructeurs me demandaient de raconter en détail ce qui m’était arrivé et de leur décrire Sayrek.
Bien qu’aucun d’entre eux ne parut le connaître, ils me dirent pratiquement tous la même chose :
« Son comportement peut s’expliquer aisément, Keryas.
La frustration et le mépris semblent dominer chez ce Sayrek et sa colère est destructrice.
Ces traits de caractères indiquent généralement que l’esprit commence à être corrompu par la nature ténébreuse de la magie profane.
Néanmoins, le fait qu’il ait pu se contrôler dans l’auberge, malgré vos provocations, laisse supposer que cette corruption est encore peu répandue et qu’un retour à la normale toujours possible…
Cet homme arrive à un carrefour de sa vie : le choix qu’il fera le transformera pour toujours.
Il s’est enfui et a échappé aux gardes après vous avoir mortellement blessé : la décision qu’il devra prendre est désormais uniquement sienne…
Nous ne pouvons souhaiter qu’une chose : qu’il réalise par lui-même la voie démoniaque qu’il commence à emprunter et qu’il fasse le bon choix…»
Après cette analyse sommaire, ils finissaient toujours par la même mise en garde :
« La magie profane n’est pas à craindre, Keryas, si elle est utilisée avec précaution. Mais l’utiliser sans aucune restriction, sans aucune prudence, entraîne la corruption de l’esprit et la perte de l’âme. Aucun mage ne doit oublier cela…Sous peine de damnation éternelle ! »
La discussion se terminait alors, mon ancien formateur retournant à ses cours, et moi retournant à mes bouquins.
Après avoir passé toute une semaine le nez dans des écrits mystiques, mon cerveau commença à saturer. Ma passion pour mon art et mon envie de m’améliorer ne suffisaient plus à me motiver suffisamment : j’avais besoin de faire une pause.
Je décidai donc de m’offrir dès le lendemain une journée de repos totale, sans aucun livre de sorcellerie. Je partis tôt de chez moi, comme les autres jours, mais au lieu de me rendre au Sanctuaire du Sorcier, j’allais à l’auberge « Le Solitaire Bleu », située non loin de là.
J’avais passé une bonne partie de mon adolescence dans ce lieu. Je l’avais découvert durant mes années d’études au Sanctuaire. Quand je n’avais pas envie de rentrer, il m’arrivait souvent de déjeuner là-bas. J’avais tout de suite été séduit par l’ambiance qui y régnait.
Aventuriers de toutes sortes côtoyaient élèves, maîtres-mages et autres habitants de Stormwind. Récits d’aventures, histoires de combats, fables sur des armes légendaires et des pouvoirs fabuleux remplissaient la salle…C’est en écoutant tout cela que m’est probablement venu le goût de l’aventure.
Vers le milieu de ma scolarité, le salaire de fleuriste de ma mère lui permettait difficilement de payer mes études. Je dus trouver de l’argent pour l’aider et c’est tout naturellement que j’avais demandé au patron du « Solitaire Bleu » - Joachim Brenlow - de m’engager.
Il avait accepté et j’avais ainsi passé la plupart de mes soirées entourées d’humains, d’elfes, de nains et de gnomes, découvrant avec joie la culture de chacune de ces races et les exploits que chacun était capable de réaliser.
En me rendant là-bas, je savais que je serais totalement dépaysé et que, même si j’entendais parler de magie, ce ne serait pas de la façon parfois ennuyeuse et rébarbative des ouvrages complexes du Sanctuaire du Sorcier.
J’entrais dans l’auberge et trouvais la salle à manger bien remplie : le matin est propice aux attroupements d’aventuriers, qui se réunissent et finalisent les derniers détails avant de partir en mission.
Joachim Brenlow me reconnut immédiatement et héla mon nom :
« Hola ! Keryas ! Par ici, mon garçon ! »
Je me dirigeais vers lui en souriant. Il me rendit mon sourire. Il me sembla vraiment très content de me voir.
« Par toutes les cruches d’hydromel ! Ca faisait un moment ! Qu’est ce que tu deviens donc, mon petit gars ? J’ai appris que t’avais eu quelques ennuis avec un de tes confrères mages ? »
J’ai toujours été étonné par la capacité qu’ont les aubergistes d’être toujours au courant de la moindre rumeur. Celui-ci ne faisait pas exception à la règle.
« Hum…En effet, Joachim…Mais tout va bien maintenant ! »
« Et bien, ça me fait plaisir ! Mais ne reste pas debout, assieds toi donc, fiston ! Tu te lèves aux aurores, comme toujours ! Tu dois mourir de faim, laisse moi donc te servir quelque chose ! »
Je m’installais à une table non loin du comptoir et fus bientôt rejoins par Joachim. Il m’avait apporté la spécialité de son chef cuistot : des pinces de crabe farcie. Excellent et plein de vitamines pour entamer une journée !
« Je vais petit-déjeuner avec toi et tu vas me raconter un peu ton parcours, depuis ta sortie de Stormwind… »
Cela faisait près de vingt minutes que nous discutions tranquillement quand nous fûmes interrompus par deux gardes de l’Alliance. L’un d’entre eux, dont la tenue semblait indiqué qu’il s’agissait du plus gradé, s’adressa à mon ami.
« Bonjour Joachim ! Désolé de te déranger en pleine discussion, mais j’aurais une question à te poser… »
« Bonjour, gardien Thelwater ! »
Puis s’adressant au deuxième homme :
« Bonjour, Elkal !»
Ce dernier le salua. Joachim reprit son dialogue avec le capitaine :
« En quoi puis-je vous aider ? »
« Le soldat Tomsek ne s’est pas présenté pour prendre son service ce matin. Nous sommes passés chez lui et il n’y était pas. Comme il aime bien venir descendre une ou deux chopines chez toi de temps à autre, je me suis dis que, peut-être, tu l’avais vu…»
L’aubergiste parut réfléchir quelques secondes puis dit :
« Ah, oui, en effet, Tomsek était bien là hier soir ! Il est arrivé vers 21h : il est venu me voir et à demander une chambre. Il devait rejoindre un groupe de vieux amis et il voulait fêter leurs retrouvailles sans gêner les autres clients. Il a pris sa clé, a fouillé la salle du regard et s’est installé à une table déjà occupée par trois autres personnes. Ils ont dîné rapidement dans la grande salle et à la fin du repas, sont montés à l’étage, en emportant tout de même six bouteilles de mon meilleur porto. Il y avait de quoi faire une sacré fête avec tout ça !
Tomsek a dû préféré dormir ici pour cuver au lieu de rentrer chez lui : il doit être encore là, car il ne m’a pas rendu sa clé…»
Le gardien parut assez agacé par ce qu’il venait d’entendre :
« Bon sang ! Pourquoi a t-il fallut qu’il fasse ça aujourd’hui ? Le jour de l’inspection !
Il se moque de moi, c’est pas possible !
Joachim, tu peux me dire le numéro de sa chambre ? Je vais aller le réveiller, moi, ce sac à vin ! Je vais lui faire passer sa gueule de bois en un temps record !»
Joachim désigna l’escalier situé dans le fond de la salle à manger et dit :
« Chambre 10. Au premier étage, à gauche, au fond du couloir. »
Nous regardâmes les deux gardes suivre le chemin indiqué et disparaître dans les escaliers.
Joachim me chuchota :
«Thelwater est le chef des gardiens de la prison de Stormwind. C’est un bon officier mais il est un peu soupe au lait : il vaut mieux éviter de l’énerver…Je crois que Tomsek va passer un sale quart d’heure !»
Le plancher de l’auberge, tout en bois, filtrait assez mal le bruit et nous entendions les pas des deux gardes au-dessus de nos têtes. Puis des tambourinements violents retentirent : Thelwater frappait à la porte de Tomsek. La voix grave du gardien, bien qu’étouffée, arrivait jusqu’à nos oreilles.
« Tomsek ! Tomsek ! Vous êtes là ? Réveillez-vous !»
Visiblement, aucune réponse ne lui parvenait.
« Tomsek ! TOMSEK ! Espèce d’outre pleine de vinasse ! Levez-vous et ouvrez cette porte ! »
Il nous sembla entendre un faible gémissement.
« Je vous ai entendu ! TOMSEK ! OUVREZ CETTE PORTE OU JE LA DEFONCE ! »
A ces mots, Joachim me dit :
« Hé là ! Ca commence à prendre une mauvaise tournure ! »
Il fouilla dans une boîte remplie de clefs sur son comptoir, en prit un jeu et me le tendit : « Keryas, tu pourrais monter en vitesse ce double de clés au gardien avant que cet excité ne me bousille une porte ? »
« Pas de problèmes !» lui dis-je.
Saisissant les clés, je me précipitais dans l’escalier menant à l’étage. Gravissant quatre à quatre les marches, j’arrivais juste au moment où le gardien levait le pied, prêt à enfoncer la porte.
« Attendez ! » criais-je en lui montrant les clés « Avec cela, ce sera beaucoup plus simple ! ».
Thelwater reposa son pied et pris le trousseau.
« Merci ! » dit-il, en me les prenant des mains.
Il introduit les clés dans la serrure et déverrouilla la porte.
Celle-ci s’ouvrit sur une vision qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Le cadavre d’un garde, qui devait être Tomsek, gisait sur le sol, au pied du lit. Il reposait sur une flaque de sang gigantesque, qui recouvrait complètement le revêtement de la petite pièce.
Appuyé contre le mur situé en face du mort, les bras ballants, la tête penchée sur le côté, était en train de revenir à lui un être qui me semblait familier. C’est de lui que provenaient les gémissements faibles que nous avions entendus, Joachim et moi, en réponse aux coups de Thelwater sur la porte.
Il tenait une arme étrange, dans la main droite, que j’avais déjà vu : elle était imbibée de sang.
A la vue de cette arme, je me rappelais en quelques secondes qui était le personnage qui était en train de reprendre ses esprits.
C’était Elüam, l’elfe qui m’avait sauvé la vie dans la forêt d’Elwynn.
[HRP]
Bonjour à tous !
Une fois de plus, merci pour vos commentaires !
@Maïane :
Ca me fait super plaisir que tu penses que j'ai suffisamment de talent pour avoir écrit un livre entier, mais ce n'est pas le cas !
Je ne suis qu'un modeste auteur qui aime simplement écrire de temps à autre...
Cependant, je ne fais aucun régime de faveur à mes lecteurs, même contre de grosses sommes d'argent (quoique...)
Par conséquent, si tu veux savoir la suite, et bien...tu attendras, comme tout le monde
@Anaxagor :
Ne sois pas désolé de lire la suite sur le forum officiel, c'est pas grave ^^.
La raison de ce décalage est que j'ai d'abord commencé mes histoires là-bas avant de découvrir votre communauté et la sympathie et la bonne humeur que j'y ai découvert m'ont bien plu (notamment par les histoires de Mistral et Galdrielle). C'est pour ça que j'ai voulu participé...
Peut-être que je créerais un épisode spécial pour ce forum, que vous découvrirez en exclusivité avant tout le monde
De toute façon, au rythme où je poste ici, vous aurez bientôt rattrapé le retard...
Merci à vous tous pour votre soutien !
PS : je me suis bien amusé avec les smilies aujourd'hui !
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 29 Juil 2005, 18:28 Sujet du message: Apparence (partie 2) |
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« Qu’est ce qu’il s’est passé ici ?! » cria Thelwater, dégainant son épée et la pointant vers Elüam.
Puis pivotant la tête vers son collègue :
« Elkal, va examiner Tomsek ! Il est peut-être encore vivant ! »
Il tourna ensuite la tête de mon côté :
« Hey ! Le jeune mage ! Quel est ton nom ? »
« Keryas, je m’appelle Keryas. » dis-je, après quelques secondes, encore demi sonné par la vue du cadavre.
« Keryas, cours chercher Joachim et ramène-le ici avec un ou deux cordes : nous pourrions en avoir besoin ! Mais fais toi discret : je n’ai pas envie que tous les clients de l’auberge rappliquent pour assister au spectacle !»
J’exécutais ses ordres et me précipitais dans les escaliers. Ralentissant au niveau de la salle à manger, pour éviter d’attirer l’attention des personnes présentes, j’allais chercher Joachim et le mis au courant de la situation.
Je revins avec le patron de l’auberge au bout de cinq minutes. En entrant dans la chambre, il eut une réaction de surprise bien compréhensible.
« Par tout le porto de Stormwind ! Qu’est ce que c’est que ce foutoir ? »
Thelwater accueillit les cordes avec plaisir et me remercia pour ma promptitude. Il nous demanda de nous mettre en retrait de la chambre et de ne pas le déranger.
Je remarquais qu’Elüam était à présent totalement réveillé. Il n’avait pas changé de position, ni bougé d’un centimètre mais ses yeux brillaient d’un éclat vif. Il fixait l’épée menaçante que maintenait sous sa gorge le gardien Thelwater.
Quand nous étions entrés, Joachim et moi, il nous avait jeté un rapide coup d’œil, puis avait reporté son attention sur la lame du gardien. J’ignorais s’il m’avait reconnu.
Le cadavre de Tomsek avait été retourné : on pouvait voir qu’il avait eu la gorge arrachée.
A la place de la carotide se trouvait un trou béant, d’où tout le sang répandu sur le sol avait du s’échapper. Accroupi juste au-dessus du corps, Elkal semblait comparer les marques de la plaie avec les contours d’une arme, que je reconnus immédiatement.
C’était « Mandibule », la mâchoire en acier que m’avait montré Elüam lors de notre première rencontre. Le garde avait dû la lui prendre après mon départ.
« Les marques correspondent ! C’est bien l’arme du crime ! » dit Elkal.
« Très bien ! » dit Thelwater.
D’un geste de son épée, il indiqua à Elüam de se lever.
« Debout et pas de gestes brusques !» ordonna-t-il.
Puis s’adressant à son collègue :
« Elkal, prends une des cordes et ligote lui les poignets ! N’hésites pas à faire des nœuds bien costauds !»
Le garde s’exécuta sur le champ : Elüam ne bougea pas et se laissa faire, sans rien dire.
« A présent » dit le gardien une fois que son compagnon eut terminé « Tu vas tout nous raconter ! Tu vas nous dire ton nom, ce que tu fais ici et pourquoi tu as tué Tomsek ! »
L’elfe et l’humain se fixaient droit dans les yeux. Le prisonnier ne prononça pas une seule parole.
« Je ne répéterai pas une autre fois : Qui es tu ? Pourquoi as tu fait ça ? Que s’est-il passé dans cette chambre ? » dit Thelwater, agacé, en élevant le ton.
Elüam ne dit pas un mot.
Thelwater reprit, d’une voix tremblante de colère :
« Vous, les elfes, vous vous croyez tellement supérieur ! Qu’est ce que tu as cru ? Que tu t’en sortirais sans problème ? T’étais tellement sûr de toi que t’as passé la nuit à côté de ta victime ? Espèce de détraqué ! Pourquoi tu l’as tué ? Par plaisir ? Par vengeance ? Pour le détrousser ? »
Devant le mutisme de l’elfe, Thelwater perdit son sang-froid et lui envoya une violente gifle.
« PARLE ! »cria-t-il, après que l’elfe ait encaissé le coup sans broncher.
Elkal intervint pour modérer son supérieur.
« Calmez vous, Gardien ! Nous ne sommes pas en bonnes conditions pour l’interroger ! Ce n’est ni le lieu, ni le moment. Il vaudrait mieux l’emmener à la prison !»
Thelwater parut se ressaisir.
« Je sais, Elkal, je sais…Je me suis emporté à cause de ce que cette pourriture a fait à un des mes adjoints. Tomsek n’était pas forcement le meilleur des hommes mais il ne méritait pas cela ! J’aurais aimé savoir les raisons de cet acte monstrueux…
Mais il est vrai qu’à la prison, nous disposerons de moyens beaucoup plus convaincants pour inciter cette enflure à parler… »
Il était à présent redevenu parfaitement calme.
« De toute façon, nous devons rentrer pour avertir le capitaine Melris Malagan : il est censé venir faire son inspection aujourd’hui. Etant donné la situation, il est préférable d’annuler. »
Puis il s’adressa de nouveau à Elüam :
« Tuer un membre de la Garde de l’Alliance est une des choses les plus stupides que vous pouviez faire ! Peut-être aviez-vous de bonnes raisons de tuer Tomsek. Mais quelqu’elles soient, elles ne pourront jamais justifier votre acte. J’ai bien peur que votre route ne s’arrête ici : vous pourrirez jusqu’à la fin de votre vie dans les cachots de la prison…Et soyez sûr que je m’occuperais personnellement de votre cas… »
Un quart d’heure plus tard, les deux gardes quittaient l’auberge avec leur prisonnier. Thelwater avait donné des instructions claires : la taverne devait être fermée pour la matinée. Une patrouille allait venir pour s’occuper du corps de Tomsek et le gardien ne voulait pas qu’elle soit dérangée par les clients de l’auberge.
Il était descendu dans la salle à manger et avait expliqué la situation aux personnes présentes, intrigués par l’arrestation à laquelle elles étaient en train d’assister.
Il leur avait dit qu’un crime atroce avait été commis mais que le coupable avait été arrêté. Il avait ajouté qu’il avait besoin de leurs coopérations et leur avait demandé de quitter l’auberge calmement, pour que ses hommes puissent agir librement.
« La fermeture ne sera effective que pour la matinée ! Joachim pourra réouvrir normalement en début d’après-midi. » avait-il précisé.
Les clients avaient rassemblé leurs affaires et suivi les instructions du gardien.
Joachim ferma son commerce après le départ des gardes et attendit la patrouille qui devait venir le débarrasser du corps de Tomsek. Quant à moi, je dus me plier aux mêmes consignes que les autres clients et quitter l’auberge en même temps qu’eux.
Me retrouvant dehors, je me retrouvais en proie à la plus grande confusion.
La matinée commençait d’une façon vraiment singulière. J’étais complètement retourné par le spectacle auquel je venais d’assister. J’avais du mal à me remettre du choc. Rencontrer de nouveau Elüam, en de telles circonstances, me laissait totalement abasourdi.
J’avais d’abord eu des difficultés à vraiment réaliser ce qu’il se passait. Mais à présent que les gardes avaient emmené leur prisonnier, mon esprit semblait regagner sa capacité normale de réflexion.
Une foule de questions se précipitait dans ma tête.
Que faisait Elüam dans cette chambre ? Pourquoi avait-il tué cet homme ? Pourquoi était-il resté là, à dormir près du cadavre ? Mais surtout, était-ce vraiment lui qui avait commis cet acte ?
Il est certain que toutes les apparences étaient contre l’elfe. Il avait été trouvé endormi sur les lieux d’un meurtre, près du cadavre d’un homme à la carotide arrachée, avec dans les mains l’arme qui avait servie à commettre le crime.
N’importe qui aurait réagi comme l’avait fait le gardien Thelwater et son collègue, Elkal.
J’avais moi-même vu la scène et les conclusions paraissaient évidentes.
Et pourtant, je n’arrivais pas à accepter ces évidences. Tout était trop simple, trop facile. Jusqu’au comportement de l’elfe qui refusait de dire un mot, ne se défendant même pas du crime dont on l’accusait. Pourtant, je savais des choses sur Elüam qui me laissait supposer que quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire.
Des souvenirs de ma première rencontre avec l’elfe de la nuit me revenait en mémoire.
Lorsque nous nous étions rencontré, lors de cette soirée inoubliable dans la forêt d’Elwynn, il m’avait avoué être un assassin expérimenté. Si, au premier abord, cela jouait plutôt contre lui, une réflexion plus poussée montrait l’incohérence de la situation.
En effet, comment trouver logique qu’un tueur professionnel passe la nuit à côté du cadavre de sa victime, au lieu de disparaître son crime accompli ? Par simple démence ou à cause d’un ego hypertrophié ? Je ne pouvais croire ça d’Elüam.
De plus, l’elfe m’avait expliqué sa manière d’opérer : il s’arrangeait toujours pour tenter de faire croire que les personnes dont il se chargeait étaient mortes de façon naturelle.
Hors, l’arme qui avait servie à tuer Tomsek était « Mandibule » : la spécificité de cet instrument de mort se situait dans les blessures qu’elle causait, identique à des morsures d’animaux. Elle permettait ainsi de faire croire que la victime avait été attaqué par un animal enragé, et non par un humain.
Mais comment comprendre son utilisation dans le cas présent ? Qui aurait pu croire que Tomsek avait eu la gorge arrachée par un loup ou un chien en plein milieu d’une chambre d’auberge ?! L’illusion de mort naturelle aurait été éventée dès la découverte du corps ! Utiliser « Mandibule » dans une telle situation était totalement inadaptée.
Enfin, Elüam m’avait sauvé la vie dans la forêt d’Elwynn. Même si je savais qu’il gagnait parfois sa vie en exécutant certains contrats louches, j’avais du mal à accepter qu’il ait pu commettre ce crime…
Au final, ce que je savais sur l’elfe m’empêchait d’admettre sa culpabilité.
Pour moi, il fallait chercher ailleurs. Après tout, Tomsek n’avait pas passé la soirée qu’avec Elüam, d’après Joachim. Où étaient donc passé les autres personnes présentes hier soir ? Il était tout à fait possible que ce soit l’une d’entre elles qui avait commis ce crime et qui avait ensuite piégé Elüam, lui faisant porter le chapeau…
Ni Thelwater, ni Elkal n’avaient envisagé cette possibilité. Ils étaient tellement persuadés qu’Elüam était coupable qu’ils n’avaient pas cherché plus loin.
Pourtant, avec toutes les incohérences que j’avais identifié, la thèse du piège me paraissait plus que probable.
Toute ma réflexion avait fini par me faire acquérir l’intime conviction qu’Elüam était innocent.
Malgré tout, le problème restait entier. Je n’avais rien découvert de concret et mes hypothèses ne se basaient sur aucune preuve. Si j’expliquais ce que je savais au gardien Thelwater, je risquai au final de plus compromettre Elüam que de l’aider : révéler son métier d’assassin ne risquait pas de jouer en sa faveur.
Mais je devais faire quelque chose : j’avais une dette envers l’elfe et le destin m’offrait une chance de m’en acquitter.
En analysant la situation, je ne voyais qu’une seule alternative. Il fallait que je vois Elüam : lui seul pouvait m’éclairer sur cette histoire. Ce n’était qu’en connaissant tous les détails que je pourrais trouver un moyen de l’aider.
Il est vrai qu’il avait fait preuve d’un mutisme absolu concernant cette affaire durant son arrestation. Mais en y réfléchissant, je me dis que la manière dont les gardes l’avaient immédiatement jugé n’avait pas dû l’encourager à parler : il avait bien senti que, quoi qu’il puisse dire, cela n’aurait rien changé.
Ma précédente rencontre avec l’elfe me donnait ainsi un avantage par rapport aux gardes : Elüam savait qu’il pouvait me faire confiance. Et c’est de là que venait mes certitudes sur le fait qu’il me parlerait.
Il ne me restait plus qu’à trouver un moyen d’obtenir le droit de parler avec Elüam. Et cela risquait d’être légèrement compliqué : je voyais mal le gardien Thelwater accéder à ma requête simplement pour me faire plaisir…
Je mis environ une demi-heure avant d’entrevoir une solution à ce problème. Mais j’avais finalement trouvé une stratégie qui me permettrait de me retrouver dans la cellule d’Elüam. Rassemblant toute mon audace, je laissais derrière moi le Quartier des Mages et me dirigeais d’un pas ferme et résolu vers la prison de Stormwind. _________________ Rien ne sert de prendre la vie au sérieux, de toute façon, on en sortira pas vivant.. |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 31 Juil 2005, 11:50 Sujet du message: |
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Je ne mis que dix minutes à rejoindre la prison en partant du « Solitaire Bleu ».
Devant l’entrée, deux vigiles montaient la garde. Je m’adressais à eux et demandais si je pouvais voir le gardien en chef. Après avoir pris mon nom et le motif de ma visite, l’un d’entre eux disparut à l’intérieur de la prison, me demandant d’attendre avec son collègue.
Au bout de quelques minutes, il revint accompagné de Thelwater. Celui-ci avait l’air plutôt mécontent de me voir. Après avoir demandé au vigile de retourner à son poste, il s’avança rapidement vers moi, me saisit par le bras et m’attira à quelques mètres de l’entrée de la prison. Là où nous étions, les deux vigiles ne pouvaient pas nous entendre.
« Qu’est ce que vous voulez, Keryas ? Vous êtes complètement fou de venir parler d’Elüam aux vigiles ?! » me demanda-t-il, d’une voix agressive.
Sa réaction, un peu violente, m’étonnait.
« Je ne comprends pas, gardien, je n’ai pratiquement rien dit… »
Il m’interrompit.
« Et c’est très bien ainsi ! »
Puis il se calma aussi vite qu’il s’était énervé.
« Excusez ma nervosité, mais la situation est assez tendue ici. Je vais vous expliquer une ou deux choses qu’il vaut mieux que vous sachiez…
Au sujet d’Elüam, j’ai demandé à Elkal de ne rien raconter aux autres gardes quant à l’identité de sa victime : je n’ai pas besoin de vous expliquer ce qu’il se passerait s’ils apprenaient qu’il a tué leur collègue Tomsek !
J’ai aussi dû avertir le chef de l’équipe qui doit s’occuper du corps : ils ont reçu comme instructions de ne rien révéler jusqu’à ce qu’ils en reçoivent l’ordre.
Je ne vous cache pas que la pilule a eu du mal à passer et je sais parfaitement que dans ce genre de situation, les fuites sont très probables…Je n’ai qu’une angoisse : que la nouvelle ne se propage trop tôt dans les murs de la prison !
J’ai pu prévenir en urgence le capitaine Malagan : il a approuvé ma démarche et est d’accord avec moi. La sécurité d’Elüam ne pouvant être garantie à long terme dans ces lieux, il sera transféré dans un endroit où il sera en sécurité jusqu’à son procès. Le capitaine arrive dans une heure avec ses hommes pour le prendre en charge.
Vous devez maintenant mieux comprendre mon stress envers tout ce qui concerne l’elfe…»
Il avait fini de parler. Comprenant son anxiété, je lui dis:
« Rassurez-vous, me voilà prévenu, je ne ferai aucune gaffe. Si je suis venu, c’est parce que je crois que je peux vous aider avec Elüam…»
« M’aider ? » me coupa-t-il « Et en quoi pourriez-vous m’aider ? »
Il ne me laissa pas répondre à sa question. Il enchaîna immédiatement :
« Ecoutez, je n’ai pas de temps à perdre avec vous ! Dans une heure, le capitaine viendra m’enlever Elüam. Je n’ai que soixante minutes pour réussir à faire parler ce maudit elfe ! Et il est hors de question qu’il parte d’ici sans m’avoir tout révéler ! Je dois savoir tout ce qu’il s’est passé avec Tomsek ! De quoi aurais-je l’air devant le reste de la Garde si j’étais
incapable de faire parler le meurtrier d’un de mes hommes ? Comment pourrais-je encore me regarder en face ?! Cela faisait près d’une heure que je l’interrogeais quand vous êtes arrivé.
Mais pour l’instant, il n’a rien dit et ce n’est pas en restant à discuter avec vous que les choses vont avancer !»
Ne lui laissant pas le temps de continuer, je l’interrompis à mon tour et lançais mon offensive :
« Justement, Gardien, je suis venu car je sais comment le faire parler ! »
J’avais lancé mon appât. Je n’avais plus qu’à espérer que le poisson morde.
Ma phrase produit son petit effet. Son énervement retomba d’un coup et il me regarda attentivement.
« Vous ?» me dit-il, me dévisageant d’un air sceptique. « Et comment ? Comment pourriez-vous réussir là où j’ai moi-même échoué jusqu’à présent ?»
« Parce que je suis un mage, Thelwater ! Laissez-moi à mon tour vous raconter une ou deux choses… »
Je pris une profonde inspiration.
« J’ai beaucoup étudié les elfes de la nuit durant mon apprentissage au « Sanctuaire du Sorcier ». C’est une race fascinante, qui se distingue par certains traits de caractères très intéressants. L’un d’eux est l’horreur et le dégoût qu’ils éprouvent aujourd’hui pour la magie profane : ce trait se retrouve chez tous les membres de cette race.
Il serait fastidieux que je vous explique ce qui a amené à ce rejet : sachez juste qu’ils ont banni le recours à la magie profane il y a très longtemps et qu’ils répugnent à l’employer ou à simplement en sentir les effets…
Cela peut nous servir dans le cas présent. En effet, je pense qu’en menaçant Elüam d’utiliser ma science et de le corrompre avec mes sorts, la peur et l’aversion viscérales qu’il éprouve pour les arts obscurs l’obligeront à parler… »
Les secondes qui suivirent furent les plus longues de ma vie. J’avais fait appel aux quelques connaissances que j’avais des elfes pour élaborer ce petit discours. J’avais occulté de nombreux détails importants pour ne ressortir que les informations qui pourraient faire pencher la balance en ma faveur…
Mon plan reposait sur deux choses : le besoin absolu pour le gardien Thelwater d’obtenir la vérité d’Elüam et son ignorance sur l’histoire des elfes de la nuit. J’espérais de tout cœur ne pas m’être trompé.
Après avoir réfléchi pendant près d’une minute en me toisant de la tête aux pieds, le gardien finit par dire :
« Votre idée est intéressante, Keryas… Mais vous me semblez un peu jeune pour vous charger de cela. Je devrais peut-être envoyer chercher un de vos confrères plus expérimentés au « Sanctuaire du Sorcier » ... »
Je l’interrompis :
« Vous l’avez dit vous-même, Gardien : vous manquez de temps et vous en avez déjà beaucoup perdu ! Voulez-vous vraiment en perdre plus ? Si vous envoyez mander un de mes confrères, croyez-vous qu’il arrivera aussitôt pour vous aider ? Vous savez comment sont les mages : toujours beaucoup de réflexion avant l’action…Alors que moi, je suis prêt à agir de suite !»
Ma phrase fit mouche. Je le vis dans le regard du gardien.
« Très bien, Keryas, très bien ! Vous avez raison ! Assez perdu de temps en palabres inutiles ! Je vous amène à la cellule de l’elfe…Mais vous avez intérêt à le faire parler ! »
Je jubilais intérieurement : ma stratégie avait fonctionné. J’allais enfin pouvoir discuter avec Elüam et peut-être y voir un peu plus clair dans cette histoire.
Après avoir déambulé dans les couloirs glauques de la prison, j’arrivai devant la cellule de l’elfe prisonnier. Un garde était posté devant sa porte. Thelwater lui indiqua qu’il allait reprendre avec moi l’interrogatoire du détenu. Comprenant que le gardien voulait m’accompagner, je lui expliquai qu’il valait mieux me laisser seul avec l’elfe. Je savais qu’il y avait plus de chances qu’Elüam se confie plus à moi seul qu’à nous deux.
« Les pouvoirs auxquels je vais avoir recours sont dangereux : ils pourraient vous affecter et vous blesser sans que je le veuille…Il ne serait pas prudent pour vous de vous exposer à un tel risque !» dis-je.
Thelwater me lança un petit regard suspect mais se résigna.
« Bon, j’accepte de vous laisser entrer seul. Mais je reste devant la porte avec le garde. Au moindre problème, nous intervenons. Et dès que vous obtenez la moindre information, le moindre aveu, vous me prévenez aussitôt, c’est compris ? » me demanda-t-il.
« C’est compris, Gardien ! » dis-je d’une voix obéissante.
La lourde porte en bois de la cellule s’ouvrit, laissant apparaître une cellule étroite, éclairée faiblement par la lumière du jour. Celle-ci entrait par une petite lucarne grillagée, taillée dans le mur du fond. Elüam était assis sur un matelas en bois, fixé au mur par deux grosses chaînes situées à chacune des extrémités du sommier. Il leva la tête et je vis une légère surprise passée dans son regard. La porte se referma finalement sur moi en grinçant sur ses charnières, me laissant seul avec mon ancien sauveur.
Elüam me fixa longuement. Puis, avec un air sérieux, il me demanda :
« Keryas, qu’est ce que vous faites là ? »
Je lui racontais rapidement les conclusions que j’avais tirés sur cette histoire, ce que m’avait dit le gardien et le stratagème que j’avais employé pour venir le voir. Quand j’eus fini de parler, il affichait un grand sourire.
« Jeune Keryas » me dit-il « Permettez-moi de vous dire que vous m’impressionnez ! Non seulement votre analyse sur toute cette affaire est correcte, mais votre plan pour pénétrer dans ma cellule est admirable ! C’est grâce à des humains tels que vous que je prouverai un jour à mes frères que leur méfiance naturelle envers ceux de votre race est injustifiée ! Hélas, des hommes comme ce Thelwater tendront toujours à leur démontrer le contraire…»
Je l’interrompis. J’avais autre chose à faire que de disserter sur les relations humains-elfes.
« Elüam, j’en suis quasi-persuadé, mais j’ai besoin d’être sûr : vous n’avez pas tué Tomsek, n’est ce pas ? » lui demandai-je.
Il redevint sérieux.
« Non, mon ami, vous aviez vu juste ! Je n’ai pas assassiné cet homme. » répondit-il.
Je ressentis en moi un grand soulagement : je ne m’étais pas trompé à son sujet.
« Mais pourquoi n’avez vous rien dit ?! Pourquoi vous êtes vous laissé arrêter sans réagir ?! » m’exclamais-je.
« Me défendre n’aurait pas été utile. Vos confrères humains ne font pas tous preuve de la même ouverture d’esprit que vous. Ils se fient aux apparences, sautent sur la première évidence. Toujours prompts à tirer des conclusions sans connaître toutes les données d’un problème. L’illusion de détenir vérité leur suffit souvent à la certitude de la connaître !
J’ai bien compris que les deux gardes qui m’ont arrêté n’iraient pas au-delà de ce que leur suggéraient leurs yeux : plutôt que de parler dans le vide, j’ai préféré me taire…» m’expliqua-t-il.
« Elüam » dis-je « Je comprends votre comportement, mais je ne pense pas que cela est joué en votre faveur. Je pense qu’il doit être possible de faire admettre au gardien Thelwater que vous n’êtes pas coupable. Mais, pour cela, il faut que je sache en détail tout ce qu’il s’est passé hier soir. Si vous me dites tout, je suis sûr que nous trouverons un moyen de vous faire sortir d’ici.»
L’elfe parût convaincu par ce que je disais. Il me dit :
« Très bien, Keryas ! Je sais que vous voulez m’aider. Lorsque vous saurez ce qu’il s’est passé, vous serez beaucoup plus à même de plaider ma cause… »
Il prit une profonde inspiration et commença son récit :
« Il y a à peu près deux semaines, j’étais à Stormwind pour terminer un petit travail. Ma tâche terminée, je me suis rendu au « Solitaire bleu » pour me détendre et passer la nuit. Malgré l’heure tardive, l’auberge était bien remplie.
Je me suis assis à une table et ai commandé à dîner. Durant mon repas, j’ai été abordé par un nain patibulaire, nommé Garagbhône, qui voulait me proposer du travail.
La mission était simple : je devais protéger son employeur lors d’une transaction que celui-ci effectuerai dans deux semaines dans la capitale humaine. Toutefois, les conditions de cet emploi étaient particulières : si je l’acceptais, je ne pourrais savoir ni pour qui je travaillais, ni en quoi consistait la transaction. J’hésitais quelques secondes devant ces clauses étranges, mais la récompense promise était telle que je finis par accepter.
Garagbhône me donna rendez-vous deux semaines plus tard, dans la même auberge, en début de soirée.
Le jour J – hier donc - j’arrivai à l’auberge vers 19h. Garagbhône était là, son employeur aussi.
Après m’avoir salué et accueilli à sa table, mon nouveau patron, qui, pour conserver son anonymat, se faisait appeler « Messire D. », m’expliqua comment allait se dérouler la soirée :
« Tout est très simple, Elüam. Je dois procéder à un échange avec un dénommé Tomsek.
Il doit nous rejoindre ici, dans deux heures environs. Quand il sera là, nous dînerons rapidement puis nous monterons dans une chambre, à l’étage. C’est là que se fera la transaction : Tomsek doit me remettre, contre de l’or, certaines informations.
Je vous ai engagé pour être sûr que tout se déroule dans de bonnes conditions. »
Cela paraissait effectivement très facile et j’étais heureux de cet argent facilement gagné.
Je réalise maintenant que la soif de l’or a aveuglé mon jugement et que malgré mon âge, je suis toujours aussi peu sage : j’aurais dû être beaucoup plus méfiant devant un pécule aussi aisément obtenu… »
Après cette digression, Elüam fit une petite pause. Puis il reprit :
« Tomsek est arrivé vers 21h. Nous avons dîné et le repas terminé, nous sommes montés dans une chambre. Tomsek avait emporté plusieurs de bouteilles d’alcool avec lui : il voulait fêter la négociation dès qu’elle serait terminée.
Une fois dans la chambre, il déposa les bouteilles sur le lit, puis s’assit à une table en bois, placée non loin de la couche. Il tournait le dos à la porte.
« Messire D. » et Garagbhône se mirent en face de lui. Quant à moi, je me plaçais non loin de Tomsek, surveillant tout ce qu’il se passait, conformément à mes instructions.
L’échange commença : Tomsek sortit une sacoche remplie de documents de sa besace. Il la posa sur la table. « Messire D. » s’en saisit, l’examina et sourit.
« Vous êtes satisfait ? » lui demanda Tomsek.
« Je suis ravi ! » lui répondit ce dernier.
« Parfait, j’ai rempli ma part du contrat…A présent, où est mon argent ? »
« Votre argent ? Hum, comment vous dire…Il y a un tout petit changement de contrat ! Vive-Lame ! »
C’est là que tout a basculé. A peine avait-il prononcé ce nom que je ressentis un violent coup sur l’arrière du crâne. Je tombais à genoux sous le choc, portant les mains à ma tête.
Puis je m’évanouis. Juste avant de sombrer, je portais mon regard vers Tomsek et vis une ombre apparaître derrière lui, brandissant une dague brillante et lui ouvrant la gorge…
La suite, vous la connaissez…»
Il avait terminé son récit. J’étais vraiment perplexe.
« Vous avez été assommé ?! Une ombre a tué Tomsek ? Mais il y avait donc une autre personne dans cette pièce ! Comment est-il possible que vous ne l’ayez pas remarqué ?!» demandais-je, étonné.
« Il y a une explication très simple, Keryas. Ce « Vive-Lame » devait être un maître des illusions. » me répondit-il.
Je ne comprenais toujours pas. Voyant mon incompréhension, il me dit :
« La voie des ombres contient des chemins multiples et variés, Keryas, et ses ramifications sont difficiles à expliquer aux novices. Toutefois, sachez, pour faire simple, qu’elle peut être grossièrement diviser en trois branches : celle de l’assassin, celle du maître-lame et celle du furtif.
Il est possible d’apprendre la plupart des principes de chacune, mais cela empêche de devenir un maître dans l’une d’entre elles.
Il est aussi possible de se spécialiser et d’atteindre la maîtrise totale d’une des branches, mais cela impliquera le renoncement à certaines techniques avancées des deux autres.
Le maître des illusions domine la voie du furtif : l’art du camouflage est pour lui une seconde nature. Il est capable de se mettre sous votre nez sans que vous puissiez le voir. Son don est tel que seul un maître des illusions peut en détecter un autre.
Et la voie que j’ai choisi d’emprunter n’est pas celle de la furtivité, Keryas…Voilà pourquoi j’ai pu être berné aussi facilement ! »
Tout était clair à présent. Les évènements commençaient à prendre forme dans mon esprit. Toutefois, quelques points sombres subsistaient.
« Mais pourquoi ce « Messire D.» vous a-t-il engagé ? Ne pouvait-il pas simplement faire tuer Tomsek et fuir, sans vous impliquer ? Pourquoi a-t-il tenu à ce que vous soyez là ? » demandais-je.
Elüam me répondit :
« Je pense que j’ai été engagé pour couvrir leur fuite, Keryas. Ils savaient que, dès que quelqu’un découvrait le corps, ils seraient recherchés dans Stormwind, puis dans le reste des Royaumes de l’Est…
Ils ont alors élaboré une stratégie tout simple : trouver quelqu’un qui porterait le chapeau pour le crime, ce qui détournerait l’attention des autorités, leur laissant ainsi le champ libre.
C’est dans ce rôle que j’interviens. Ils ont orchestré le crime et l’ont maquillé pour me faire accuser. Ils ont parié sur la capacité qu’ont les humains à admettre sans réfléchir ce qui se présente comme une évidence. Et ils ont gagnés !
Thelwater m’a jugé coupable dès son arrivée sur les lieux du crime et n’a pas cherché plus loin…»
Le bruit d’une explosion retentit soudain, faisant trembler les murs de la prison. Je sursautais sous la surprise, de même qu’Elüam.
« Mais qu’est ce que… » dis-je.
La porte de la cellule s’ouvrit brusquement. Le gardien Thelwater apparut dans l’entrée.
« Keryas, sortez immédiatement ! Venez avec moi !» dit-il d’une voix tremblante.
Je me levai et le rejoignis rapidement. Au moment où je quittais la cellule, une autre secousse retentit, faisant de nouveau vibrer toute la bâtisse.
« Mais qu’est ce qu’il se passe, Thelwater ? » demandai-je « C’est quoi, toutes ses vibrations ? »
Le gardien referma la porte de la cellule derrière moi et me regarda fixement. Il était blanc comme un linge.
« La prison, Keryas… » dit-il, d’une façon terrifiante « La prison est attaquée ! ».
[HRP]
Bonjour à tous !
Je me livre à quelques adaptations des termes du jeu, comme vous avez pu le voir avec les différentes branches du voleur. Ainsi, les différents onglets de l’arbre du talent des voleurs ont été renommés de la manière suivante :
« Assassinat » a donné la « branche de l’assassin »
« Combat » a donné la « branche du maître-lame »
« Discrétion » a donné la « branche du furtif »
J’espère que cela ne vous posera pas trop de problèmes, mais j’ai trouvé cela plus adéquat pour mon explication.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, j’espère que vous apprécierez ce nouvel épisode.
Bonne fin de journée et bon jeu !
[/HRP] _________________ Rien ne sert de prendre la vie au sérieux, de toute façon, on en sortira pas vivant.. |
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Shadow
Inscrit le: 30 Juil 2005 Messages: 2286 Localisation: Trou du cul du monde (Basse-Normandie)
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Posté le: 31 Juil 2005, 16:55 Sujet du message: |
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Bravo j'adore
Tout est bien raconté , tout est bien décrit , on se plonge dedans
Continue comme ça j'adore ^^ |
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twosides
Inscrit le: 11 Juil 2005 Messages: 51 Localisation: Courbevoie
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Posté le: 01 Aoû 2005, 17:46 Sujet du message: Libération (partie 1) |
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« Attaquée ?! Mais comment…» demandais-je avec surprise « Par qui ?»
« Elkal est venu m’avertir il y a à peine quelques minutes. » m’expliqua le gardien Thelwater, manifestement perturbé. « Un humain et un nain se sont présentés à la porte de la prison, déterminés à entrer. Les vigiles ont essayé de les arrêter, mais ils ne se sont pas laissés faire : le nain leur a décoché à chacun un coup de hache monumental en pleine figure. Il n’a pas frappé pour tuer : il s’est servi du plat de son arme. Mais cela les a tout de même assommé tous les deux.
Les autres gardes, qui ont assisté à la scène, se sont précipités sur eux pour les immobiliser. Mais ils ont été stoppés nets par une pluie de glace qui s’est abattue d’un coup, résultat d’une invocation effectuée par l’humain.
Mes hommes ont essayé de passer au travers mais les stalactites de glace qui tombaient, aiguisés comme des rasoirs et durs comme du diamant, arrachaient l’acier de leurs cuirasses et entaillaient profondément leurs chairs. Il leur a fallu se replier vers le fond de la pièce…
Elkal a profité de ce repli pour venir m’informer de la situation, puis il est retourné rejoindre ses collègues…»
Je suivais Thelwater à travers les couloirs de la prison. Il marchait rapidement. Réalisant soudain que j’ignorais pourquoi il m’avait demandé de le suivre, je m’apprêtais à lui poser la question quand il se remit à parler :
« Keryas » dit-il « Je vais avoir besoin de vous. Si mes hommes peuvent se charger du nain, le mage risque de nous poser problème. Nous ne sommes pas habitués à lutter contre la magie : votre aide nous sera précieuse. Avec vous, nous pourrons combattre efficacement, à armes égales. »
Je comprenais à présent pourquoi il avait interrompu mon entrevue avec Elüam.
« Je vous offre tout le soutien dont je suis capable ! » répondis-je.
« Merci beaucoup ! » me dit-il. Puis il rajouta, d’une voix énervée :
« C’est vraiment la journée ! Tomsek se fait assassiner et deux détraqués attaquent la prison ! Qu’est ce qu’il se passe aujourd’hui ??? »
Il parut réfléchir quelques secondes et continua :
« J’aimerais bien savoir ce qu’ils veulent, ces deux là ! Je ne comprends vraiment pas leur stratégie…A deux, même avec un mage, ils n’ont aucune chance! Nous sommes beaucoup plus nombreux et la rumeur de l’attaque ne va pas tarder à se répandre : les renforts seront vite ici ! A part la folie furieuse, je ne vois aucune raison d’agir comme ils le font ! »
Les paroles de Thelwater m’interpellaient. Il avait raison : cela n’avait aucune sens. Qu’est ce qui pouvait pousser un nain et un mage humain a attaqué la prison de Stormwind à eux seuls ? La seule idée qui me venait à l’esprit pour le moment était une évasion : ils étaient là pour libérer quelqu’un. Cette solution me paraissait en effet la plus évidente…
Mais agir de la sorte était de la pure démence ! A deux, ils n’avaient aucune chance de réussir quoi que ce soit ! Et puis, pour qui venaient-ils ?
Quand nous arrivâmes dans le hall d’entrée, ma réflexion fût interrompue par le spectacle qui s’offrît à moi.
Au milieu de la salle, le sol était complètement gelé. Une épaisse couche de glace recouvrait les pierres qui pavaient le plancher. De gros glaçons étaient enfoncés un peu partout sur la plaque glaciaire et donnaient un aspect polaire à tout l’environnement. Les stalactites de grêle qui tombaient sans cesse généraient en s’écrasant une multitude de cristaux de neige, qui, s’élevant dans les airs, se rassemblaient en une brume opaque.
Des marques noires apparaissaient aussi sur les murs : elles témoignaient de l’impact de boules de feu et expliquaient les secousses qui avaient tantôt remué la prison.
Tout cela était la démonstration d’une magie puissante, bien plus puissante que la mienne en tout cas ! L’aide que j’allais pouvoir apporter ne serait que mineure face à elle…
Nous étions tombés, en arrivant dans le hall, sur le groupe de gardes dont m’avait parlé Thelwater. Ils attendaient que l’averse de grêle magique cesse afin de pouvoir arrêter les deux envahisseurs. Elkal, qui étaient parmi eux, vint vers nous.
Il exprima son désarroi face à la situation :
« Je ne comprends pas ce qu’ils veulent ! Le mage n’a pas cessé d’invoquer des averses de grêle ! Lui et son compagnon nain sont de l’autre côté de cette pluie, encore au niveau de la porte d’entrée. Ils sont dissimulés par le brouillard opaque qui résulte des morceaux de glace s’écrasant violemment sur le sol. Non seulement nous ne pouvons pas aller au corps à corps, mais il nous est aussi impossible de les attaquer à distance ! Nous sommes bloqués ici, en attendant que cette tempête cesse…C’est comme s’ils voulaient nous maintenir en arrière et nous empêcher de les approcher, alors que ce sont eux qui ont attaqué les premiers !»
« C’est le mage, Elkal ! » répondit Thelwater « Au corps à corps, il sait qu’il ne vaut rien. Et son compagnon nain ne tiendrait pas longtemps face à nous tous : tous les gardiens de la prison sont là, prêt à passer à l’attaque ! C’est pour cela qu’il essaie de nous garder le plus loin possible d’eux ! Nous devons nous armer de patience et attendre que ses invocations magiques cessent…A un moment ou à un autre, il se fatiguera et ne pourra plus recourir à sa magie : nous passerons alors à l’action ! »
« Mais pourquoi ? » demanda Elkal. « Pourquoi attaquer la prison pour au final repousser le combat aussi longtemps ? Et pourquoi le mage cible-t-il ses sorts sur le milieu de la salle et non sur nous ? Nous sommes aculés ici : il pourrait nous viser avec ses boules de feu, tout en nous empêchant de l’approcher, protégé par sa pluie de glace…» dit Elkal.
« Il ne doit pas pouvoir faire cela… » répondit Thelwater. « Il est possible qu’il soit aussi handicaper que nous par la brume générée par son propre sort. Si nous ne pouvons le voir, ce doit être pareil pour lui : il doit être dans l’incapacité de nous viser. De plus, s’il nous prenait pour cible, il nous suffirait de reculer et de descendre dans les couloirs de la prison pour nous mettre à l’abri de ces sorts… »
Je réfléchissais moi aussi à la stratégie de ce mage. Elkal et Thelwater avaient tous les deux raisons : le sorcier aurait pu nous causer bien plus de dommages en nous attaquant directement mais nous aurions réagi en reculant jusque dans les couloirs souterrains de la prison pour nous mettre à l’abri et attendre finalement qu’il soit en rupture de mana. Toutefois, cela aurait permis à l’humain et à son compagnon nain d’avancer sur nous. Mais au lieu de cela, il semblait concentrer tous ses efforts sur une zone neutre, qui ne nous affectaient pas, comme s’il voulait nous maintenir à distance. Il provoquait à la fois le conflit et le paralysait.
Mon cerveau fonctionnait à toute vitesse. J’essayais de trouver un sens à tout ceci. Toutes mes idées se bousculaient dans ma tête, telles des pièces de puzzle cherchant à s’assembler.
Le fait que cette attaque est lieu juste après la mort de Tomsek et l’arrestation d’Elüam me perturbait. Mon instinct me soufflait que les deux événements devaient être étroitement lié. Soudainement, les paroles d’Elüam à propos des personnes qui avaient orchestré la mort de Tomsek me revint en mémoire. Il avait parlé de son employeur « Messire D. », du voleur « Vive-Lame » et du nain « Garagbhône ».
Toutes les pièces se mirent en place dans ma tête.
« Une diversion ! » m’écriais-je.
Thelwater se tourna vers moi.
« Qu’est ce qu’il se passe, Keryas ? » me demanda-t-il.
Je ressentais une vive excitation.
« C’est une diversion, Gardien ! C’est pour ça que le mage ne cible pas ses sorts sur nous ! Ils ne cherchent pas à nous affronter, au contraire : ils veulent simplement nous retenir ici le plus longtemps possible ! » dis-je, d’une voix agitée.
« Quoi ?! » s’étonna le gardien. « Mais pourquoi faire ? Qu’est ce que vous racontez ? »
Je me rapprochais de lui et lui dis :
« Ce sont les personnes qui ont tué Tomsek ! Elüam a eu le temps de me dire certaines choses avant que vous ne veniez me chercher… »
Je lui racontais rapidement l’essentiel et Thelwater arriva aux mêmes conclusions que moi.
« Et pendant que nous attendons bêtement ici, vous croyez que « Vive-Lame », le maître des illusions, nous est passé sous le nez pour aller libérer Elüam ? » me demanda-t-il.
J’acquiesçais d’un signe de la tête. Cette idée était celle qui collait le mieux avec la scène. Cependant, elle me chiffonnait quelque peu, car je ne voyais pas pourquoi ils voulaient libérer l’elfe de la nuit. Sauf si celui-ci m’avait menti ou m’avait caché quelques détails…
A ce moment-là, les violentes averses qu’avait provoqué le mage cessèrent. L’épais brouillard gelé qu’elles avaient générées disparaissait peu à peu.
« Gardien, regardez ! » dit Elkal.
Thelwater leva la main et ordonna à ses hommes d’être prêt à attaquer.
« Dès que nous les avons en vue, nous passons à l’assaut !» cria-t-il.
Attentifs et inquiets, nous regardâmes la brume se dissiper.
Quand elle fut totalement évanouie, ce que nous vîmes confirma ma théorie.
Personne ne se trouvait à l’entrée de la prison, hormis les deux sentinelles qui gisaient sur le sol, assommées.
Le nain et l’humain avaient disparu. _________________ Rien ne sert de prendre la vie au sérieux, de toute façon, on en sortira pas vivant.. |
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FuR4x

Inscrit le: 01 Juil 2005 Messages: 84
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Posté le: 01 Aoû 2005, 20:26 Sujet du message: |
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Je viens de tomber sur ce poste et... faudra que je prenne une année sympathique pour lire tout ça
Ca va m'occuper  _________________
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