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La Guerre des Gnomes II : Les Ailes vengeresses
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Samantha



Inscrit le: 13 Oct 2006
Messages: 66
Localisation: Paris

MessagePosté le: 14 Aoû 2007, 11:51    Sujet du message: Scène 18 : Une seconde chance Répondre en citant

Scène 18 :
Une seconde chance


Rentrée depuis un moment de son expédition contre la Porte, la Team Slayeur était mal en point. Depuis une dizaine de minute ce dernier était en train de sermonner ses deux acolytes sur le résultat de l’opération, sous l’œil amusé de Lizandra.

SLAYEUR (hurlant) : … PAS DE MOT POUR DIRE LE FIASCO ET L’ECHEC RETENTISSANT QUE VOUS NOUS AVEZ INFLIGES ! Qu’est-ce qu’il y avait de compliqué dans le fait d’endormir des gens ou de retrouver un Nain ?! Vous avez tout fait capoter ! NON SEULEMENT NOUS NE LES AVONS PAS RETARDES, MAIS EN PLUS ILS VONT ETRE VIGILANTS A PRESENT !!!

ANTHEM (ironique) : Si c’était si facile pourquoi tu ne l’a pas fait tout seul ? Puisque tu as autant de skill ?

FOUREGUEULE : On ne maîtrise pas encore les pouvoirs que tu nous a donné. Il faut nous laisser le temps.

SLAYEUR : Le temps ? Le temps ?! Je vais vous en donner du t…

Il ne pu achever sa phrase qu’une énorme main gantée de plaque couleur violette, était apparue d’un portail magique au-dessus de lui, et l’y avait emporté avant de se refermer. Slayeur se retrouva aussitôt devant le Seigneur Gniev plus imposant et menaçant que jamais sur son sombre trône.

GNIEV (menaçant) : La seule personne habilité à dispenser du temps ici c’est moi Seigneur Slayeur !

Le Nain se plaqua à genoux, face contre terre, en osant pas regarder en face la colère de son maître.

SLAYEUR (paniqué) : Maître Gniev… Je… J’ai subit un petit contret…

GNIEV (en colère) : Un échec Retentissant ! Un erreur inacceptable ! Ne t’avais-je pas dit que tu n’avais pas le droit à l’erreur ?!

SLAYEUR (paniqué) : Si.. bien-sûr, mais il s’avère que…

GNIEV (menaçant) : SILENCE !
Je vais te donner une seconde chance… Mais pas avant de t’avoir fait payer le prix de ton échec !

SLAYEUR (appeuré) : Mais maître je vous en prie écoutez moi, il y….

Gniev le fit taire en agitant sa main, le paladin se trouvant alors incapable de parler et lévitait à présent dans les airs face au visage de l’Eredar.

GNIEV (méprisant) : La médiocrité est le luxe des faibles Maréchal Slayeur.

Le Nain commençait à suer à grosses gouttes. La voix de Gniev était devenue encore plus menaçante.

GNIEV (méprisant) : Et les faibles sont battus !

Slayeur se mit alors à se contorsionner de douleur dans les airs, hurlant au milieu de spasmes extrêmement violents. Il hurlait à l’agonie. Essayant d’agiter sa main vers son maître mais se dernier ne fit rien. Au bout de ce qui lui sembla une éternité la douleur se tut, et il s’écrasa lourdement au sol. Son œil droit avait disparu de son orbite, et au vu de ce qui restait autour de la cavité vide, on aurait dit qu’il avait fondu.

Étalé au sol, le nain gémissait encore, tandis que s’estompaient les derniers souvenirs de la douleur.

SLAYEUR (gémissant) : Ahhhhhhhhhhhh. Mon œil… Que lui est-il arrivé ?

GNIEV : Il a payé le prix de votre incurie à exécuter convenablement la tâche qui vous a été confiée. La prochaine fois je vous prendrai bien plus.
Mais c’est aussi l’assurance d’une plus grande efficacité, car il semble que jusqu’à présent je vous aie surestimé.

Une bille de lumière violette était apparue juste au dessus du visage du Nain, et commença lentement à descendre dans son orbite.

GNIEV : Cet œil magique vous permettra de distinguer plus de choses, et par là même de vous assurer plus de chances de succès. Et il me permettra accessoirement de voir ce que vous voyez.

Achevant de parler, l’œil fut totalement rentré tandis qu’un bandeau d’argent, comme ceux des ingénieurs vint le sceller. Slayeur revoyait à présent normalement, mais il avait l’impression d’avoir une seconde vue, et il voyait maintenant une quantité de choses qui jusqu’alors lui étaient invisibles.

GNIEV : A présent, je vais vous confier une tache que vous ne devrez rater sous aucun prétexte, à moins que vous ne vouliez que je fasse exploser votre tête.

Le Nain qui s’était relevé avec peine, aval sa salive d’effroi.

GNIEV : Vous allez partir avec vos deux compagnons, ainsi que l’Elfe Lizandra, le polymorphe et un de vos anciens compagnons de route qui ne tardera pas à vous rejoindre. Vous vous dirigerez vers la ville sanctuaire d’Oshu’gun, au sud de Nagrand. Et vous en rapporterez la Volonté de Draenor, puissant artefact magique, perdu depuis des siècles dans cette cité.

SLAYEUR : Comment pourrais-je la trouver ? A quoi ressemble-t-il ?

GNIEV : Il a la plus insignifiante des formes. Tellement insoupçonnable que personne ne pourrait penser à ce que c’est. Mais la chasseuse elfe que je vous ait demandé de capturer vous permettra de rentrer à Oshu’gun et de trouver l’artefact.

SLAYEUR : Lizandra connaît cet artefact ?

GNIEV : Vous découvrirez bientôt l’étendue de ses pouvoirs. Protégez là coûte que coûte. Sinon vous ne pourrez pas ressortir vivants d’Oshu’gun.

SLAYEUR (confus) : Tout ceci est assez flou Seigneur. Ne pourriez-vous pas être plus explicite ?

GNIEV : Je vous ai dit le peu que je savais sur le sujet. Et vous découvrirez bien assez tôt pourquoi Lizandra est importante. A présent il est temps de vous renvoyer d’où vous vennez. Prennez également ceci pour votre nouveau compagnon.

Une caisse, remplie d’équipement sans doute, se matérialisa dans les mains de Slayeur, qui se retrouva aussitôt renvoyé auprès d’Anthem et Fouregueule, qui furent surpris de le revoir.

FOUREGUEULE : Eh bah tu étais passé où ?

ANTHEM : Et c’est quoi ce bandeau sur ton œil.

SLAYEUR : Le prix de votre échec…

Dit-il en les giflant tous les deux. Ils le regardèrent méchamment, mais voyant la lueur violette briller avec force dans son œil, ils ne bronchèrent pas.

SLAYEUR : Nous avons une nouvelle mission, nous devons aller dans une région nommée Nagrand et récupérer un objet magique dans la ville d’Oshu-gun.

LIZANDRA (pouffant de rire) : OLOL !

SLAYEUR : On peut savoir pourquoi tu ris, elfe ?

LIZANDRA : On n’entre pas dans Oshu-gun. C’est une ville en forme de cristal géant, totalement hermétique.

SLAYEUR (amusé) : Et bien figure toi que c’est toi qui va nous y faire entrer.

LIZANDRA (méfiant) : No way ! Je m’approche pas de ce truc c’est plein de magie hyper malsaine.

Slayeur fit un signe de tête à Anthem, qui fit la moue. Mais face au regarde soutenu du Nain, elle s’avança ver Lizandra, et plongea la tête de la chasseuse dans le décolleté de sa robe. Lorsqu’elle l’en retira, l’elfette faisait une sorte de grimace de béatitude, tandis que la prêtresse repartait dignement en levant la tête.

LIZANDRA (en extase) : Mais y’a toujours moyen de moyenner. On va s’arranger.

SLAYEUR : Alors nous partons pour Nagrand !

VOIX : Pas sans moi !

Une vois venait de se faire entendre de derrière un escarpement rocheux. Ils se tinrent sur leurs gardes, jusqu’à ce que Slayeur leur fasse signe de baisser leurs armes. Boumator venait d’apparaître.À l’exception de Lizandra, ils regardèrent avancer Boumator comme s’il eu s’agit d’un fantôme, alors que pourtant c’était eux qui étaient mort. Slayeur n’était lui qu’à moitié surpris de le voir suite à ce que Gniev venait de lui dire. Boumator avança pas à pas vers eux et tomba à genoux, devant Slayeur, face contre terre.

BOUMATOR (ému) : Mein Führer ! Je n’arrive pas à en croire mes yeux ! Vous êtes vivant !

SLAYEUR (incrédule) : Mais comment… ?

BOUMATOR : Dès que je suis arrivé dans cette contrée désolée j’ai senti votre présence…
Je vous ai pisté, vous avez laissé des traces… Je n’ai eu qu’à suivre mon radar.

Mein Führer, j’ai été obligé de me cacher durant tous ces mois. Nous avons été traqués e arrêté suite à votre disparition au Pic. Les Gnomes sont à nouveau libre ! C’est intolérable !

Il serra son poing et se releva face à son chef.

BOUMATOR : Mais je reviens enfin auprès de vous pour nous purger de cette vermine !

Slayeur le considéra un moment et l’étreignit virilement.

SLAYEUR (le serrant contre lui) : Dans mes bras vieux camarade !

FOUREGUEULE (outré) : Hey ! Pourquoi j’ai pas le droit à un câlin viril moi aussi ?!

Lizandra, à qui l’initiative du Nain avait donné des idées, commençait à reluquer avec de plus en plus d’insistance la poitrine d’Anthem.

ANTHEM (chuchotant à Lizandra) : Essaye de les toucher ma cocotte et tu seras morte sept fois avant d’avoir touché le sol.

BOUMATOR (solennel) : Je sollicite le droit de parler Slayeur.

SLAYEUR : Accordé.

BOUMATOR (défiant) : Pourquoi la pochtronne et gros lolos sont avec des nains ? Ce sont des elfes. Ils sont hautains et méprisants envers notre race.

SLAYEUR (cherchant ses mots) : Vois tu mon brave Bouma… Comment dire…
Nous avons perdu une importante bataille contre les Gnomes, moi et Fouregueule y avons laissé la vie.

ANTHEM (vexée) : Et moi je pue ?

FOUREGUEULE (ricanant) : Toi tu es morte minablement poussé dans la lave !

ANTHEM (pouffant) : C’est toujours mieux que s’être fait tuer par Samantha !

FOUREGUEULE : Je préfère m’être jeté dans la lave après un contrôle d’esprit que d’y avoir été poussé d’une pichnette comme une imbécile par le rogue le moins skillé du serveur !

ANTHEM : Tu sais ce qu’elle te dit l’idiote ? Espèce de sous produit de l’hétérosexualité !

FOUREGUEULE (pleurnichant) : Oh !!! Slay ! Elle m’a traité de sous produit de l’Hétéro…

SLAYEUR (agacé) : Ça va ! Ça va ! J’ai entendu !

FOUREGUEULE : Mais je suis pas hétéro ! C’est infamant ! Elle est devenue homophobe parce que l’autre goudou lui tourne autour.

LIZANDRA (du tac au tac) : « L’autre goudou » elle sait se servir d’une arme à feu, elle.

SLAYEUR (hurlant) : VOS GUEULES !!!!
J’essayais d’expliquer quelque chose à Boumator. Je peux finir ?

FOUREGUEULE : Pas avant que cette fétichiste des boites au lettres ce soit excusée !

SLAYEUR (hurlant) : VOS GUEULES !!!! VOS GUEULES !!!! VOS GUEULES !!!!

BOUMATOR (pouffant) : Hum l’autorité a baissé on dirait !

SLAYEUR (excédé) : Oh alors toi le fugitif n’en rajoute pas, sinon tu peux retourner tout de suite de l’autre côté de la Porte.

Le silence se fit dans le malaise, mais se fit quand même. Slayeur raconta alors à Boumator tout ce qui c’était passé depuis les évènements au Pic de Blackrock (fin de la GdG1 pour ceux qui suivent pas), jusqu’à la situation présente, et la mission qui les attendait.

BOUMATOR : Effectivement ça manque un peu de skill, de bière et de couilles ici. Mais Boumy est là mes cocottes ça va changer !

SLAYEUR (fier) : Prends exemple Foure, ça c’est un mec, un vrai.

Foure qui était allongé sur le ventre, au-dessus d’un livre, remuait les jambes en l’air en chantonnant l’air distrait.

SLAYEUR : Foure ?!

FOUREGUEULE (l’air absent) : Pardon ? Tu me parlais ?

SLAYEUR : Tu as entendu ce que Bouma venait de dire ?

FOUREGUEULE : Ha non pardon, je m’occupais de mon herbier. J’ai déjà entendu ton histoire, je vais pas perdre de temps.

SLAYEUR : Ton « herbier » ?! Mais qu’est-ce que c’est que cette merde ?!

FOUREGUEULE : Bah en fait je cueille les plantes dans chaque nouvelle région que je visite, et je les colle dans ce cahier, pour compléter ma collection.

LIZANDRA (se risquant) : Euh… ça se fume ?

SLAYEUR : Boucle là Liz !
Et toi Foure tu penses que tu as rien de mieux à foutre que ton herbier à la con ? Au lieu de farm, de faire des instances, ou monter tes métiers ! Faut que tu OP-TI-MISE ton temps de jeu. Regarde Bouma, lui il joue moins que nous et pourtant il roxx du poney.

FOUREGUEULE (l’air malin) : Ouais, mais est-ce qu’il a un herbier ?

Un silence s’installa. Finalement Slayeur ne sachant pas quoi répondre, enfonça la tête de Fouregueule dans son herbier et repris la conversation où elle en était.

SLAYEUR : Bon j’ai quelque chose pour toi Boumy.

Le Nain ouvrit la caisse et donna au chasseur une tenue de Marcheur du Rift (T5 Hunt), et une orbe pour augmenter sa puissance ainsi que :

BOUMATOR (lisant syllabe à syllabe) : « Orbe de commandement animal : Vous permet d’invoquer des meutes entière d’animaux. »

FOUREGUEULE (pestant) : Bah y’a pas à dire c’est vraiment moi qui ait l’orbe la plus pourrie…

LIZANDRA (ironique) : Occupe toi de ton herbier le Nain, et laisse le boss parler.

SLAYEUR : Non Liz, ça va être à toi de parler. Que sait tu exactement de la ville sanctuaire d’Oshu’gun ? Et pourquoi tu ne veux pas y aller ?

LIZANDRA (frissonnant) : Parce que cet endroit est dangereux. Et qu’en plus on peut pas y entrer.

SLAYEUR : Mais comment ça on peut pas y entrer ?! Doit bien y avoir un moyen !

LIZANDRA : Tu ne sais pas ce qu’est l’Osho’gun. C’est rempli de magie noire !

SLAYEUR : Mais c’est quoi au juste cet endroit.

LIZANDRA : C’est la partie émergée d'un vaisseau Na’aru qui s'est écrasé là il y a longtemps en portant secours aux Draeneïs, qui sont le peuple natif de Draenor. Ils ressembles à des pieuvres bleues, et ont une démarche ridicule d’ailleurs… mais passons. Le problème c’est que ce vaisseau ne s’est pas écrasé là par hasard, quelque chose l’y a attiré, quelque chose de corrompu et de très dangereux.

Je me suis aventurée une seule fois dans ce qui reste du vaisseau, et ce qui y est a attiré le conseil des Ombres et leurs démonistes. Mais au-delà de ces obstacles là, bien en-dessous du vaisseau se trouve la véritable source des énergies magique de l’Osho’gun. Ce n’est pas le Na’aru, que les démonistes ont capturé. Il est trop faible. C’est autre chose, de beaucoup plus sinistre.

ANTHEM : Les Na’aru ? C'est-à-dire ?

LIZANDRA : Ce sont des être de lumières et d’énergie, ce sont eux qui dirigent Shattrah, et mènent la croisade contre la Légion. Ils ont pris les Draeneïs sous leur protection et combattent la corruption.

Le conseil des ombres les connaît bien. Durant le crash du vaisseau un des Na’aru est mort et il a été enterré à la nécropole d’Auchidoun. Et si vous voulez mon avis ça a un rapport avec la gigantesque explosion qui a eu lieu là-bas il y a plusieurs années. Le Conseil a fait des expériences bizarres. Oshu’gun ça ressemble à la forêt magique de Barbie par rapport à Auchidoun.

SLAYEUR : Oui mais là je m’en fous d’Auchidoun, je te parle d’Osho’gun. Est-ce que la « Volonté de Draeneor » ça te dit quelque chose ?

LIZANDRA : C’est pas une marque de Vodka en tout cas.

BOUMATOR (lui souriant) : Ouh je sens qu’on va être copine toutes les deux…

SLAYEUR : Tu draguera la lesbiche alcoolique plus tard Boumy. Pour l’instant, nous devons nous rendre à Nagrand. Alors on embarque le matos et go. Il me tarde vraiment de voir se qui se passe là-bas.
BOOTY ?!

Le polymorphe apparu de nulle part face à Slay, sous sa forme de corbeau cette fois.

BOOTY : Ouais boss ?

SLAYEUR : Pars en éclaireur. Et assure toi que nous ne croisions personnes. J’ai pas envie que tous les timbrés du coin se mettent à fureter autour de nous.

BOOTY : Tu m’as pris pour ta boniche ?!

Slayeur le regarda l’air mauvais, le cadre circulaire autour de son œil tourna de façon saccadée, comme si le Nain était en train de regarder au travers du polymorphe.

SLAYEUR (se forçant) : Booty… S’il te-PLAÎT, pars en éclaireur. Et assure toi que nous ne croisions personnes.

BOOTY (lui donnant un coup d’aile à l’épaule) : Bah voilà coco, quand tu sais demander c’est no problemo pour Bibi.

Et il parti au loin pour les devancer.

ANTHEM : Ton piaf il a appris à causer où le Nain ?

SLAYEUR : Aucune idée. Mais il commence sérieusement à me les briser…

Il les regarda alors tous les quatre s’apercevant qu’aucun ne bougeait.

SLAYEUR (beuglant) : Hé ho ! J’ai jamais dit qu’il fallait s’arrêter ! Magnez vous le derche on va pas passer la nuit ici !

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orée



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MessagePosté le: 16 Aoû 2007, 06:05    Sujet du message: Répondre en citant

génial... vivement la suite Très content
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Samantha



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MessagePosté le: 21 Aoû 2007, 22:12    Sujet du message: Scène 19 : Salut, ASV ? Répondre en citant

Scène 19 :
Salut, ASV ?


Le groupe d’Otiwana avait atteint Shattrath, et s’était arrêté à l’entrée du grand temple au centre de la cité, en attendant que Kadghar aie finit de s’entretenir avec Danath. Après plusieurs minutes d’entretiens, le commandant du Bastion de l’Honneur sorti, et les invita à rentrer avant de leur tirer sa révérence. Ils pénétrèrent alors sous l’immense voûte du temple de pierre draeneï, et trouvèrent le vieux, sage et vénérable Kadghar, mage surpuissant usé par les années, en pleine méditation. Il engagea alors la conversation avec eux.

KADGHAR : Ainsi voilà donc le groupe de valeureux aventuriers que l’Alliance nous envoie. Vous avez rapidement fait connaissance avec les Draeneïs dirait-on.

Il lança un sourire fugace à Samovar.

SYLIRIE (ricanant) : Oui ô Magicien d’Oz. Nous avons parcouru toutes ces lieues vers ta cité d’Emeraude pour rentrer dans le Kansas.

KADGHAR : Toi le boulet tu sors !

Il claqua des doigts et la Gnomette disparu, puis il se tourna vers Otiwana.

KADGHAR (méprisant) : De mon temps, dans Warcraft II, il n’y avait pas de Gnomes. Les développeurs se méfiaient de vous, ils pensaient que vous n’étiez pas une race crédible. C’est pourquoi vous n’étiez juste qu’une unité totalement useless…

Puis il regarda Skaal en face.

KADGHAR (soupirant) : Malheureusement les temps ont bien changés – finit-il en soupirant. Ainsi vous êtes la bande de fous qui croyez pouvoir retrouver le Journal de Medivh ?

OTIWANA (bombant le torse) : C’est nous.

KADGHAR : Toi la neewbie, je ne t’ai pas assez taunt ? Olol ! Noraj ? Tu continue à parler ? Go pex noob t’es encore au niveau 60 !

Otiwana se renfrogna, et laissa la parole à Skaal.

SKAAL : C’est effectivement nous qui nous lançons dans cette quête. Sur les conseils du Prophète Velen. Et nous savons que vous pourrez nous prodiguer une aide non négligeable en tant que Seigneur de cette cité, capitale de ce monde dévasté par la guerre.

KADGHAR : Je ne suis pas le maître de cette cité. Ce sont les Na’arus, les êtres de Lumière, qui le sont. Ce sont nos alliés. Des alliés bien embarrassants d’ailleurs puisqu’à part briller et filer de la mana gratos aux Elfes de Sang ils font juste de la figuration. Mais ils ont des quêtes et des rewards sympas alors on les garde ici, pour éviter qu’ils se baladent partout et bouffent les câbles électriques.

SKAAL : Et le moyen de récupérer ce journal, vous le connaissez ?

KADGHAR (vexé) : Bien évidement ! Vous me prenez pour un noob ?

OTIWANA (murmurant pour elle-même) : Noraj t’es un vieux !

KADGHAR (la regardant derechef) : Mais stop taunt le Pokemon lol ! Tu vas te faire mal.

OTIWANA (grincheuse) : Okay, je sors, je vous laisse avec lui, il m’insupporte !

Elle partit en levant la tête en l’air.

KADGHAR (souriant) : W00t ! Headshot la noob !

SKAAL (toussant) : Hum ! Si nous pouvions en revenir au journal…

KADGHAR : Ha oui le Journal de Medivh. Il est conservé à Karazhan.

TORACO : La tour au Défilé de Deuillevent ?

KADGHAR : Celle-là même.

STEEL : Quoi il suffit d’aller là-bas ? Stou ?

KADGHAR : Non pas « Stou ». Si c’était si simple il y a belle lurette que les kevins dans votre genre l’auraient pris. Pour entrer il faut la clef. Et pour avoir cette clef il faut visiter 3 des donjons de l’Outreterre, et une fois cela finit il faudra voyager dans le temps pour que le Medivh du passé vous l’active. Je vous file la quête pour 3 PO, et elle est partageable. Je vends aussi des golds sur Ebay si vous manquez de thunes.

Quelques instants plus tard ils sortirent tous l’air agacé et retrouvèrent ceux qui étaient restés dehors.

OTIWANA : Alors ?

SKAAL : Tu me dois 3 PO. Et pour chopper le journal va falloir faire 5 instances.

OTIWANA : Tu es sûr ? Il avait complètement l’air frappé le vieux moisi.

SAMOVAR (gêné) : Disons que le Seigneur Kadghar n’es plus tout jeune… la dernière fois que je l’ai vu il était plus… calme.

OTIWANA : Peut-être mais c’est pas lui qui va nous les faire les 5 instances !

SKAAL : Bah en fait il nous les rush pour 300 golds par personne…

SAMOVAR : Disons aussi qu’il arrondi ses fins de moi comme il peut. Vous savez il ne touche pas sa retraite du Kirin Tor ici…

SKAAL : Et flooder le CCgénéral pour vendre de golds c’est pour arrondir aussi ? Je suis sûr que l’homme oiseau qui a voulu m’en vendre sous le manteau tout à l’heure était de mèche avec lui.

SAMOVAR : Tout de suite les grands mots ! Il a pris certains des réfugiés de cette ville sous son aile et les aide à faire du commerce.

MONSAIGNEUR : Il a pris les hommes oiseaux sous son aile ?

OTIWANA : C’est pas le moment Mons…
Moi ce que je vois c’est que ce vieux débris est un espèce de vieux mafieux qui fait des business pas nets, et que si ça se trouve on est même pas sûrs de ses infos.

SKAAL : Là en fait y’a pas moyen de cheat, le texte de quête est normal. Donc, bah on va pas y couper.

POERIT : Ne pas oublier la formation du jeune Savonarole nous devons. Quand la Lootovore au point prévu doit-elle se rendre ?

TORACO : Dans peu de temps. Nous ne devrions pas tarder. Mais pour en revenir à cette histoire d’instance, je pense qu’il faudrait séparer notre groupe en deux, une partie pour chercher la clef, l’autre pour aider Savonarole dans sa formation.

POERIT : Les groupes plus tard nous verrons. Pour les invite, trois plombes cela prends. Pour l’instant aller à la rencontre de la Lootovore nous devrions.

TORACO : Allons-y alors. Plus tôt nous y serons, plus tôt nous serons rentré, et mieux ce sera, car j’ai envie de couler un de ces bronzes, vous avez pas idée…

OTIWANA : Et on ne préfère pas, alors go FFS !

Une heure plus tard, il étaient tous dans la forêt, dans un bois en bordure du Néant, à côté d’une falaise qui bordait le vide, et avaient rejoint la chasseresse espionne Miniriath.

OTIWANA : Bon alors Mini où doivent-ils arriver ?

MINIRIATH (montrant vaguement au loin) : Là-bas.

SAMOVAR : Euh tu as pas plus précis ?

SKAAL : Genre nous l’indiquer avec des vrais mots ? « gauche, droite, est, ouest, nord, sud » ?

À leur grand étonnement, elle commença à tripoter ses seins un bon moment, puis elle pointa sa main en direction de l’Est :

MINIRIATH : Voilà c’est à droite.

STEEL (intrigué) : Pourquoi tu dois te tripoter les seins pour donner une direction ?

Elle semblait visiblement très gênée et n’osait pas répondre.

POERIT (compatissant) : Honte tu ne dois pas avoir. La Vérité toujours doit être dite.

MINIRIATH (honteuse) : Et bien… en fait… je ne connais pas ma gauche et ma droite. Donc je la repère grâce à la taille de mes seins…

SAMOVAR : Mais enfin, c’est insensé ! N’importe quel id…

SKAAL (toussant) : Hum Hum !

SAMOVAR : …je veux dire… C’est simple pourtant.

MINIRIATH (agacée) : Mais j’y peux rien ! Ca change tout le temps suivant la position dans laquelle on est ! C’est comme les point cardinaux, le Nord, l’Ouest, et toutes ces conneries ça change tout le temps !

BOUTY (protestant) : Mais pas du tout !

MINIRIATH : Ecoutez ! Je sais pister mais je ne sais pas l’expliquer aux autres. C’est ça le pl…

Elle se tût semblant avoir entendu un bruit.

MINIRIATH : J’ai entendu quelque chose… Par là-bas. Il y a du bruit. Et ce n’est pas des animaux.

POERIT (vigilant) : Aller voir nous devrions, un danger potentiel cela pourrait être.

Ils suivirent alors Mini à travers les bois sur environs 200 mètres et arrivèrent au pied d’un immense arbre. Ils virent alors un énorme lézard qui attendait au-dessous et qui chargea sur eux dès qu’il les vit. Bien qu’il fût plus puissant que chacun d’eux, avec tous leurs efforts conjugués ils en virent facilement à bout.

SKAAL : Pas un animal hein ?

MINIRIATH : Ce que j’ai entendu ne venait pas d’en bas mais d’en haut.

Elle leva la main, ils purent voir que haut perché sur la cime se trouvait Sylirie.

SYLIRIE (hurlant vers le bas) : Mais d’oùùùùùù ?!?!

TORACO : Monsaigneur, lance une lévitation sur lui pour qu’il puisse descendre.

Le prêtre lança son sort sur la démoniste qui pu redescendre en sûreté de l’arbre.

OTIWANA (étonnée) : Syli comment tu t’es retrouvée là-haut ? Et pourquoi tu t’es faite camper par un lézard ?

SYLIRIE : Euh, bah en fait, quand le vieux m’a TP je me suis retrouvé devant le lézard à côté d’une fille, une magotte.

TORACO : Et un mob qui fait quatre niveaux de plus c’est trop dur pour un démo ? Et un mage ?

SYLIRIE : Non, non, tu penses. Le problème c’est que la fille, a lancé une pyro pour se débarrasser du lézard, mais comme elle a visé trop bas on s’est retrouvé projetés en l’air en haut de l’arbre. On a pris des dégâts de feu en plus, et l’arbre a commencé à cramer. Elle, elle est morte là-haut, et moi j’ai plus de bandages ni de shards, et le lézard a commencé à me camper en bas de l’arbre ce qui fait que j’étais coincé. Vu que j’avais presque plus de PV je pouvais pas descendre du tout.

OTIWANA : La fille elle est toujours en haut ?

SYLIRIE : Oui ?

TORACO : Je l’ai à portée de rez si vous voulez.

OTIWANA : Fais-toi plaiz Toto.

Le paladin ramena alors à la vie la mage qui apparu en bas de l’arbre.

MAGE : Merci beaucoup. Je ne pouvais pas rez mon cadavre était inaccessible. Bonjour à vous.

SKAAL : Bonjour à toi aussi… euh… ton nom c’est quoi ?

MAGE : Je m’appelle Maddly, mage spé feu à votre service.

SYLIRIE : Ça explique la pyro folle qui nous envoie en l’air et qui fous le feu partout…

MADDLY (la voix suave) : Oui désolée, je n’arrive pas à mesurer ma force parfois.

Elle commença à enlever la poussière de ses vêtements puis elle détacha ses cheveux pour faire de même. Et alors quelle décrivait un arc de cercle avec ses hanches pour mieux faire basculer sa tête de droite à gauche, le temps sembla s’être mis au ralenti et le moindre de ces gestes sembla décomposé en un instant qui sembla une éternité. Une fois qu’elle eut finit de s’agiter. Elle rattacha ses cheveux et le temps repris son cours. Mais tous les garçons du groupe étaient bouche bée et semblaient foudroyés par un charme.

BOUTY (choquée) : On peut savoir qui tu regarde comme ça Steel ?

STEEL (absent) : Quoi ? Je… non rien… On peut la prendre dans le groupe avec nous ?

BOUTY (outrée) : Quoi ?!

SAMOVAR (bavant) : Ca m’a l’air d’être une bonne idée.

SKAAL (bavant) : Très bonne.

SAVONAROLE (bavant) : Excellente même.

POERIT (bavant) : Aucune objection je n’ai.

MONSAIGNEUR (bavant) : Moi aussi je n’ai aucune érection… euh… je veux dire… objection.

TORACO (bavant) : Sans problèmes pour moi.

BOUTY (sèche) : Excuse-nous une seconde !

Elle les amena à l’écart, laissa Maddly un peu derrière.

BOUTY (énervée) : C’est une blague ? Elle arrive à se tuer en lançant un de ses propres sorts, et on la prends avec nous parce qu’elle vous fait un numéro de charme avec ses cheveux et ses hanches en prenant une voix de minitel rose ?

STEEL : T’énerves pas c’est bon, on need des gens pour les instances stou.

BOUTY : Tu as du culot de me dire ça, alors que tu me fais une crise de jalousie à chaque fois que quelqu’un me croise du regard.

STEEL : T’es pas juste jalouse d’elle parce qu’elle a un fan club plus rapidement que toi ?

BOUTY : Mais pas du tout ! Je vous dis que cette fille est en train de vous envoûter, et que vous le voyez même pas ! Et qu’en plus comme elle est de l’alliance on peut même pas dispell son charme !
Je sais ! C’est une succube !!!

SYLIRIE : Molo, les succubes je les reconnais Bouty. En plus Steel a raison on need du monde pour les instances.

BOUTY : Comme vous voulez ! Mais vous viendrez pas vous plaindre si elle…

Elle ne put finir sa phrase car une énorme explosion venait de retentir en direction de Maddly. En se retournant ils virent qu’elle avait la tête complètement carbonisée, les cheveux soufflés vers le haut, et qu’à ses pieds se trouvait un immense cratère calciné.

MADDLY (grimaçant) : Oups désolée, j’ai éternué.

OTIWANA : C’est pas grave ma chérie.

Bouty lança un regard noir à Otiwana.

OTIWANA (se justifiant) : Quoi je peux la draguer, je suis pas avec Steel moi.

BOUTY (crispée) : Tu es avec Skaal, c’est pareil !

OTIWANA : Oauip mais Skaal il s’en fout quand je lui promet de ramener des photos.

BOUTY (hurlant d’énervement) : Ahhhhhh !!!!!!!

Bouty parti en courant en hurlant comme une dingue, et ils se lancèrent à sa poursuite. Moins d’une minutes après, son cri fut coupé net par le grand bruit sourd d’un choc. Elle venait de se cogner au détour d’un fourré, contre la coque d’un bateau qui avait amarré à terre.

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orée



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MessagePosté le: 27 Aoû 2007, 05:58    Sujet du message: Répondre en citant

Choqué l'est pas douée la nouvelle mage tout de même

mais l'histoire est toujours aussi agréable GG à toi Très content
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anthem



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MessagePosté le: 27 Aoû 2007, 12:57    Sujet du message: Répondre en citant

j'ai pas joué assez maddly pour confirmer Souriant
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Mais où êtes vous ?


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Samantha



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MessagePosté le: 04 Oct 2007, 07:18    Sujet du message: Scène 20 : Si vis lootem para raidum Répondre en citant

Scène 20 :
Si vis lootem para raidum



À moitié échoué sur la terre ferme, et pendant de son autre côté au dessus du Néant, un Grand Trois-mâts se dressait devant le groupe d’Otiwana. Au-dessus, provenant du pont des voix semblaient se disputer âprement dans une querelle qui ne les concernait pas. Steel aida Bouty à se relever, et cette dernière mis un peu de temps à reprendre ses esprits avec le choc frontal qu’elle avait reçu.

STEEL : Je vais la porter sur mes épaules elle n’a pas l’air en état de marcher.

Le rogue souleva la gnomette, mais visiblement il n’avait pas regardé autour, car en la levant au-dessus de sa tête pour la poser sur ses épaules, il lui fit cogner la coque du bateau le sommet de son crâne. Elle s’effondra à nouveau dans les pommes, et Steel la posa au sol en désespoir de cause.

STEEL : Osef de toute façon elle sert à rien pour le moment, on viendra la rechercher après.

Otiwana qui semblait plus préoccupée par les éclats de voix au-dessus, essayer de saisir des bribes de la conversation.

OTIWANA : Hum on dirait que ça se chamaille là haut… Je n’entends rien d’ici.

SAMOVAR : Si ça peut vous rassurer j’ai beau être trois fois plus grand ce n’est guère mieux de mon côté.

STEEL : Monte sur mes épaules Oti tu pourras mieux entendre.

Elle jeta un rapide coup d’œil sur Bouty et recula d’un pas. Poerit pris alors la parole.

POERIT : Sur place vérifier il vaudrait mieux. Rester ici des heures nous n’allons pas. Venez avec moi.

Poerit les mena derechef jusqu’à la passerelle d’embarquement et ils arrivèrent sur le pont du navire où ils trouvèrent des Nains et des Gnomes en grande discussion. Dès qu’ils les eurent aperçu, ils se turent et commencèrent à les dévisager. Une naine sorti alors de la masse et se posa devant l’équipage.

TORACO (chuchotant) : Fermez bien vos poches…

NAINE (étonnée) : Maître Poerit ? Maître Torac ? Que faites vous ici ?

POERIT : Quérir ton aide nous sommes venue Titecouette. Une mission importante nous voudrions te confier.

TITECOUETTE : Je… ça me touche…
mais ça ne m’intéresse pas.

Son ton avait soudain pris une tonalité assez sèche.

POERIT : Que tu allais dire ça nous nous ne doutions. Mais nous sommes venus à toi…

Il marqua une pause et regarda le reste du conseil du heal de la NRV en coin.

POERIT : Le Conseil du heal est venu à toi en désespoir de cause.

TITECOUETTE : Écoutez Maître Poerit, j’ai raccroché depuis longtemps, je suis ma voie à présent et ce n’est plus celle du Conseil. Moi mon kiff maintenant c’est le communisme !

TORACO : Pardon ? Le quoi ?

TITECOUETTE : Le communisme, une doctrine sociale et économique bien au-dessus des viles considérations matérialiste de votre morale bourgeoise puante asservie par les religieux.

EMZY (tremblant) : Mons z’ai peur…

MONSAIGNEUR : Peur qu’elle pique ?

STEEL : hein ?

MONSAIGNEUR : Peur qu’elle pique, porc-épic… Laissez-tomber.

POERIT : Ridicule cela est ! Avoir été dans le conseil du heal pu devenir athée tu ne peux pas !

TITECOUETTE : C’est tout sauf ridicule ! C’est l’avenir ! Votre matérialisme lootovoriforme vous perdra tous. Comme disait le grand Lénine : « Vous nous vendrez le loot qui servira à vous faire wipe » !

Savonarole se réfugia derrière Poerit.

SAVONAROLE (apeuré) : Je veux pas aller avec elle, elle me fous les jetons.

POERIT : Pour toi ici nous sommes venus ! Abandonner nous n’allons pas !

TITECOUETTE (intriguée) : Comment ça vous êtes venus pour lui ? Qu’est-ce que vous essayez de me monter comme bateau.

Poerit pris Savonarole par l’épaule et le fit avancer de quelques pas devant lui.

POERIT : Ce jeune prêtre d’une formation a besoin. Tous les membres du conseil un étronpadawan ont déjà. Tu es la seule qui puisse le former.

TITECOUETTE : Et pourquoi faut-il absolument le former ? Et en plus il a la barbe bien blanche pour un « jeune » prêtre.

POERIT (d’un ton confidentiel) : À part, te parler je dois.

Il entraîna Titecouette, en bas du navire, et les NRV restèrent à se regarder en chien de faïence avec l’équipage, jusqu’à ce que…

SYLIRIE (ahurie) : BARTI ?! Mais qu’est-ce que tu fiches là sale noob ?!

Un gnome démoniste, aux cheveux et à la moustache verte, portant un bicorne d’amiral se détacha du lot.

BARTI : Comment ça qu’est-ce que je fous là ?! J’ai l’air de tapiner avec ce chapeau de marin sur la tête ?

SYLIRIE : Mais enfin tu as disparu du jour au lendemain sans laisser de traces ! Personne n’y a rien compris !

BARTI : Et tu ne t’es pas demandé pourquoi ton apprenti s’était barré ?

SYLIRIE : Oui effectivement j’ai pu me poser la question mais j’ai pas trop cherché à savoir pourquoi non plus. Je suis sous-off c’est pas une de mes préoccupations majeures.

BARTI (soupirant) : C’est exactement le genre de chose pour lesquelles je suis parti…

SYLIRIE (étonné) : Comment ça ?

L’image commença à se flouter lentement et à onduler comme de l’eau agitée.

STEEL : Oh un flash-back tiens.

MADDLY (concentrée) : Faites que je meures pas pendant le flash back… Faites que je meures pas pendant le flash back… Faites que je meures pas pendant le flash back…

Quelques années plus tôt, à Ironforge, deux gnomes attendaient la file des BG à côté des maîtres de guerre.

BARTI (blasé) : Pffff on est obligés de faire du PvP ? Ça craint sa mère une fois !

SYLIRIE : D’une, ça craint pas sa mère, mais ça roxx. De deux, si tu veux être un démo skillé tu as pas trop le choix. Ça t’évitera de finir comme tous ces kikoos qui mendient du skill sur le chan général.

Mais… Ohhhh… Mais d’où ?!

La gnomette sorti un palantir de sa poche qui n’arrêtait pas de vibrer, elle commença à lire ce qui venait de s’y afficher.

SYLIRIE : « [3.Défense Universelle] : L’ennemi attaque Westfall ! ». Comment ça roxx, vite Barti, à la Batcave !

Elle tira un cordon qui descendit d’on ne sais où, et aussitôt deux sièges surgirent du sol, et il furent jetés dedans. Une ceinture de sécurité se boucla sur chacun d’eux, et ils disparurent dans un long tunnel éclairé, dans lequel les sièges fixés sur des rails filaient à vive allure. Finalement ils débouchèrent sur une grotte aménagée avec tout le nécessaire pour PvP, et bien en vue dans deux vitrines blindées éclairées, un set T3 et T2 démo.

SYLIRIE (d’un ton jouissif) : Mets ton costume, on va combattre le crime en faisant du PvP sauvage ! Mwawawawa !

Barti qui venait seulement de se rendre compte qu’il était dans la cave. Se retrouva habillé du costume de démo des pieds à la tête par des bras mécaniques. Puis il fut placé dans un avion d’ingénieur Gnome dans lequel Sylirie pris place, et ils s’envolèrent par une piste d’atterrissage qui s’ouvrit dans la falaise de la montagne.

BARTI (protestant) : Mais je veux pas !

SYLIRIE (ricanant) : Osef ! Go PvPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP !!!!!

L’avion disparu dans le ciel, et le flash-back s’arrêta là.

SYLIRIE (le sourire en coin) : Oh trop ph4t je me rappelle on les avait campé pendant une heure !!!

BARTI (las) : Tu les avais campé pendant une heure, je m’étais barré parce que j’en avais marre du PvP, marre que tu n’en fasse qu’à ta tête, et tu ne m’a plus jamais revu depuis.

SYLIRIE : Et c’est pour ça que tu es parti ?

BARTI : Pour ça, et pour me battre pour le communisme.

SAVONAROLE (effrayé) : Mais stop de ça, ça fous les jetons votre truc !

Titecouette et Poerit remontèrent alors sur le navire.

TITECOUETTE : Bah va falloir t’y habituer mon coco, parce qu’à partir de maintenant on va passer un bout de temps ensemble !

POERIT : Par Titecouette tu seras formé Savonarole. Mes félicitations tu as.

SAVONAROLE (apeuré) : Quoi ?!

TITECOUETTE : Oh oh il est déjà rétif j’aime ça…
Cap’tain Wylyn ! Préparez nous à partir !

WYLYN : Sauf votre respect m’dame ça fait trois plombes qu’on se chamaille pour savoir comment dégager le bateau de ce ban de terre sur lequel on vient d’échouer.

TITECOUETTE (circonspecte) : C’est pas faux… Un de vous à une idée ?

Dit-elle en se tournant vers les autres.
Seule Maddly fit un pas en avant.


MADDLY (hautaine) : Pffff mais je comprends pas qu’on puisse être marin et ne pas savoir désengager un bateau échoué…

BARTI (sec) : Peut-être que Madame a plus de Skill, et voudrait se donner la peine de nous apprendre ?

Maddly s’avança au milieu du bateau, avec une démarche qui n’aurait pas été différente si on l’avait proclamée Chef suprême de l’univers quelques secondes auparavant.

MADDLY (pédante) : Steel, va chercher Bouty. Vous les marins là, avec vos trucs dans les mains, souquez les artimuses et carguez la grande le chien de Saint Alban !

WYLYN (ahuri) : Mais ça veut rien dire du tout…

BARTI (incrédule) : Et elle dit qu’elle s’y connaît ?

Mis à part Steel qui ramena Bouty, personne ne fit rien et ils restèrent tous à la regarder. Visiblement vexée, mais ne se dégonflant pas pour autant, elle pris alors les devant.

MADDLY (hautaine) : Bon puisqu’il faut tout faire sois même…

Elle se mis à la poupe du navire et commença à caster une pyro.

MADDLY : Avec ça on devrait avoir assez d’élan pour ratterir dans le Néant…

La boule de feu parti alors, mais par une inexplicable phénomène magique, elle explosa dans tous les sens, faisant se renverser le bateau sur le côté, projetant Maddly au loin dans les terres, et mettant le feu aux quatre coins du navire…

Titecouette qui était suspendue au mat comme tout le reste du groupe pour ne pas tomber, regarda Porite en coin.


TITECOUETTE (sèche) : Si votre prêtre est de la même eau que ce mage, je crois que je vais le laisser se débrouiller seul…

MONSAIGNEUR (hilare) : « Même eau que ce mage » !

Monsaigneur ne pu réprimer son fou rire et tomba à la renverse en s’écrasant au sol. Les autres le regardèrent avec circonspection.

TITECOUETTE (sèche) : En attendant sortez votre carnet de chèque, ça va douiller en répas pour le bateau… Je suis peut-être une coco mais je fais pas dans le social non plus.

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Samantha



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MessagePosté le: 02 Nov 2007, 12:39    Sujet du message: Scène 21 : Le livre des noms gangrenés (1/2) Répondre en citant

Scène 21 :
Le livre des noms gangrenés


L’aube se levait à peine dans les terres foudroyées, le jour pointant blafard à l’horizon, projetant une pâle lumière rouge sur la Porte des ténèbres dont le magma dimensionnel vert qui servait de passage ne cessait de s’agiter. Sur les hauteurs surplombant la Porte, Kefkka contemplait le jour se lever derrière les montagnes tandis que son diablotin réveillait Oruchimaru en lui tirant les oreilles et en poussant des grognements aigus.

ORUCHIMARU (émergeant) : Ça va ! Ça va ! Je me lèvre…

KEFKKA : Le monde, vous n’êtes pas sans le savoir, appartiens à ceux qui se lèvent tôt.

La voix de Kefkka paraissait fatiguée.

ORUCHIMARU (s’étirant) : Peut-être, mais avec tout le raffut qu’ils ont fait hier soir quand ils ont passé la Porte et vu comment ça a pété pas longtemps après, j’ai pas pu me reposer au maximum si vous voyez ce que je veux dire !

KEFKKA (sec) : Trêve de jérémiades !

Il lui lança sans ménagement un paquet dans les bras.

KEFKKA : Nous allons nous changer pour voyager incognito, enfilez ça et attendez que je revienne.

Kefkka disparu avec difficulté derrière un escarpement rocheux, laissant seul le rogue qui déballa le contenu du paquet qu’il lui avait donné. Il trouva dedans une tenue de Rougecroc, reconnaissable immédiatement à ses couleurs rouge et noire et sa capuche caractéristique.

ORUCHIMARU (faisant une moue impressionnée) : C’est peut-être un barge, mais ses fringues elles ont la classe…

Il ne se lassait pas de se regarder sous toutes les coutures et le fit pendant un moment. Peut-être un peu trop longtemps car Kefkka tardait un peu trop à son goût. Il se résolu donc d’aller voir ce qu’il faisait et quelle pouvait être la raison de cette lenteur, d’autant que le démoniste ne semblait pas au mieux de sa forme.

Passant la tête derrière une paroi rocheuse, il le vit alors de dos, et tentant d’enfiler avec difficulté sa robe, ne lui restant plus que cette dernière et son casque à mettre. Son bâton surmonté d’un tête de dragon était posé contre la roche et il avait un certain mal à se tenir en équilibre, mais il parvenait néanmoins avec difficulté à le faire.

En revanche ce qui glaça le sang au voleur, fut la brève vision de son dos et de ses bras. Malgré la faible lumière, il pu voir qu’ils étaient recouvert d’une espèce d’épaisse croûte noirâtre, semblable à de la lave solidifiée ou du charbon déjà brûlé. Le reste de sa peau qui n’en était pas recouvert, était constellé de grandes plaies rouges dont on ne savait pas si l’effet provenait d’une lacération à coup de griffe ou d’une brûlure à niveau élevé. Le sommet de son crâne n’était guère en meilleur état puisque à de très nombreux endroits des touffes incolores de ce qui paraissait avoir été ses cheveux émergeaient d’une peau qui là avait été vraisemblablement été fortement brûlée. Que toutes ces plaies et blessures aient été récentes ou non, Oruchimaru n’aurai su le dire. Et tandis qu’il se posait cette question, Kefkka venait d’avoir enfilé sa robe et se retournait pour ramasser son casque posé sur un rocher. Le rogue eut tout juste le temps de se cacher derrière la paroi de la montagne pour se soustraire à sa vue.


KEFKKA (las) : Vous savez que cela fait un moment que je vous vois Oruchimaru ?
Que n’avez-vous pas compris comme mot dans ma phrase « attendez que je revienne » ?

Il sorti timidement de derrière sa cachette et se présenta à la vue du démoniste, qui était à présent totalement habillé et revêtait une tenue de Némesis. De sa tête recouverte de la capuche surmontée d’un crâne, n’émergeaient même pas le yeux de Kefkka, mais s’affichaient deux trous noir béants, qui ne laissaient rien deviner de son regard, pas même l’habituelle lueur rouge qui en émanait.

ORUCHIMARU : Vous mettiez du temps, vous n’aviez pas l’air bien, je venais voir s’il n’y avait rien de grave.

KEFKKA : Intention louable s’il en est, mais je vous avait demandé d’attendre, la prochaine fois je me verrais obligé d’être plus formel dans les ordres…

Il attrapa son bâton et s’appuya dessus, avec un peu de mal, et lorsqu’il posa à nouveau ses yeux sur le voleur, il voyait que celui-ci le dévisageait de manière particulièrement soutenue.

KEFKKA (soupirant) : Je suppose que vous vous demandez d’où viennent mes blessures ?

ORUCHIMARU : On ne peut rien vous cacher…

Kefkka émit son ricanement sinistre comme première réponse.

KEFKKA : Ces stigmates sont le souvenir d’un passé un peu trop lointain, qu’il ne vous appartient en rien de connaître. Aussi si vous n’avez pas d’autres questions sur des sujets éminemment pus importants je crois que nous pouvons nous mettre en route, nous avons un long chemin à faire.

Le rogue eut un rire mauvais.

ORUCHIMARU : Évidemment…
Allons-y alors.

Ils descendirent de leur promontoire rocheux pour arriver à la Porte des ténèbres. Si Oruchimaru semblait la passer avec appréhension, Kefkka malgré sa relative fatigue paraissait ressentir une certaine fébrilité à la chose, comme s’il avait attendu cela depuis longtemps. Ils débouchèrent alors sur le monumental escalier du Destin qui dominait le sentier de la Gloire. Sculpté de ses motifs menaçants, de ce côté-ci, la Porte dominait toute la région environnante de sa masse menaçante et imposante.

KEFKKA (extatique) : Après toutes ces années…

Le démoniste pris une profonde inspiration qui sembla lui faire beaucoup de bien puisqu’il se tenait beaucoup plus droit à son bâton. Oruchimaru, lui, contemplait quelques cadavres de soldats poussés à des coins de terrasses, un peu plus loin des tas d’Ombrefiels morts, et surtout devant lui l’immense voie qui partait à n’en plus revenir, vers ce qui avérait être au loin des rempart, et où tout du long de laquelle des démons beaucoup plus grands que ceux qu’il avaient vus en Azeroth se trouvaient.

ORUCHIMARU (ironique) : Hum les joyeusetés ont déjà commencées hier soir semble-t-il.

KEFKKA : Cela veut dire que Gniev est déjà passé à l’action et qu’il cherche à ralentir l’Alliance et la Horde. Cela ne doit que nous motiver encore plus à avancer vite.

Il se tourna vers le Sud, et scruta l’horizon au loin.

KEFKKA : Aimez-vous la marche jeune rogue ?

ORUCHIMARU : Je suppose que j’aurai pas trop le choix de toute façon ?

KEFKKA (ricanant) : Vous comprenez vite.

Il montra la direction du Sud-Ouest au loin.

KEFKKA : Nous irons droit dans cette direction, en prenant soin d’éviter soigneusement de rencontrer quiconque, et en avançant le plus discrètement possible. C’est pour cela que nous n’irons pas vers le Bastion de l’Honneur, première tête de Pont de l’Alliance dans la Région. Nous allons au contraire longer la côté sur le Néant de manière à passer de la Péninsule des flammes infernales qui est la zone ou nous nous trouvons actuellement pour arriver dans la Forêt de Terrokar où se trouve le désert des ossements qui est notre destination. Si nous avançons bien, et si mes jambes ne me trahissent pas, nous serons arrivé cette nuit.

ORUCHIMARU : Une journée de marche en perspective… Quel bonheur. Vous avez des provisions au moins ?

KEFKKA : J’ai tout ce qu’il nous faut. Alors à présent cessez de vous plaindre et suivez moi.

Ils commencèrent leur longue marche sous la voûte étoilée de Draenor. Kefkka avait troqué son diablotin contre son chien, afin de détecter d’éventuels intrus invisibles, et avait visiblement meilleure mine. On ne pouvait pas en dire autant d’Oruchimaru qui avait du mal à respirer.

ORUCHIMARU (suffocant) : On étouffe ici !

KEFKKA : C’est bien normal. En explosant, Draenor, est devenu un espèce de lambeau de terre flottant dans le cosmos. Elle n’est donc plus assez grande pour retenir une atmosphère importante, et qui dit moins d’atmosphère, dis moins d’air, donc difficultés respiratoires…
Mais en contrepartie, vous pouvez admirer la beauté sans pareille du ciel au-dessus de nous et qui ne nous est caché par rien.

ORUCHIMARU (pestant) : Tu parles d’une consolation !
Et vous, pourquoi vous allez mieux au lieu d’étouffer.

KEFKKA : Chacun a une place, la mienne est ici. Mais ce n’est pas pour autant que je suis sensé aller beaucoup mieux. Je peux marcher un peu plus facilement, mais j’ai toujours besoin de mon bâton pour m’appuyer.

ORUCHIMARU : En parlant de votre bâton, pourquoi y’a-t-il un dragon au bout, alors que votre spécialité est sensé être les démons ?

KEFKKA (narquois) : Vous manquez de souffle pour marcher, mais pas pour poser des question visiblement…
J’ai pris ce bâton comme il me convenait le mieux, voilà tout. Je ne vous demande pas pourquoi le manche de vos dagues est de telle couleur et si cela a un rapport avec l’influence zodiacale de Draenor à son Zénith. Alors maintenant si vous manquez de souffle, faites-moi le plaisir de vous taire et de continuer à marcher, à moins que vous n’ayez des choses utile à demander ou importantes à dire.

ORUCHIMARU (agacé) : J’éviterai pour le moment…

Le démoniste et le rogue continuèrent leur longue marche toute la journée durant, longeant les falaises escarpées qui mourraient dans le néant, évitant de croiser quiconque, bataillant avec quelque monstre qui se trouvait sur leur chemin. Visiblement, Horde et Alliance étaient occupées ailleurs, car ils ne rencontrèrent personne, sinon des créatures locales comme des roués, à qui Oruchimaru fit passer rapidement l’envie de parler. Ils arrivèrent à Terrokar alors que la lumière du « jour » se faisait moindre, bien qu’il ne fasse vraiment ni jour ni nuit sur Draenor. De plus les fruits lumineux qui poussaient en haut des grands arbres de la région éclairaient les alentours d’une lumière inquiétante. Bien que source de lumière, l’aura verte-bleutée qui en émanait n’était pas rassurante pour le rogue qui ne connaissait pas la région. Kefkka lui, avançait du mieux qu’il pouvait, recommençant à s’appuyer de plus en plus sur son bâton. Arrivés à l’endroit ou la forêt mourait et ou le désert commençait, le démoniste s’arrêta subitement, et du s’asseoir sur un rocher, visiblement exténué.

ORUCHIMARU (intrigué) : Tout va bien ?

KEFKKA (mal) : Non. Il… me faut… une âme !

ORUCHIMARU : Une âme ?! Mais où voulez-vous que je vous trouve ça ?!

KEFKKA (essoufflé) : Là-bas… caravane… réfugiés… enfants…. Besoin d’un…

Il lui avait indiqué du doigt une sorte de campement de fortune qui ressemblait à un campement de gens qui fuyaient une guerre qui les aurait chassé.

ORUCHIMARU (effrayé) : Vous voulez que j’aille kidnapper un gamin ?! Mais vous êtes barge oui ?!

La tête de Kefkka qui était braquée sur le sol à cause de la douleur se releva derechef, et le vide de ses yeux se fixa violement sur Oruchimaru. S’il avait pu voir les yeux du démoniste à ce moment là, il était sûr qu’il aurait eu envie de fuir.

KEFKKA (extrêmement menaçant) : Je… VOUS… OR-donne… de… me ramener… un enfant… vivant de… là-bas… Oru… chimaru !

Oruchimaru ne su pas alors ce qui lui arrivait, mais une force plus puissante que lui le dévora de l’intérieur, une obligation impérieuse, qui le fit bouger et agir malgré lui-même, et qui l’empêcha de parler. Il se retrouva alors à aller furtivement jusqu’à la caravane des réfugiés où il vit ces dizaines de personnes hagardes, accablées par le malheur et la souffrance, la mine grave, et chez qui toute lueur d’espoir semblait avoir disparue dans le regard. Il regardait attentivement dans toutes les directions, sans pouvoir s’en empêcher, et là, bien à l’écart de tous, il vit un jeune enfant elfe de sang, qui était penché sur le sol en train de jouer.

Oruchimaru n’eut pas le temps de réaliser. Tout se passa en une fraction de seconde. Surgissant de la pénombre pour l’attraper, et y disparaissant aussitôt avec l’enfant dans ses bras qu’il empêchait de crier. Puis il retourna rejoindre Kefkka, qui le vit arriver malgré son camouflage.


KEFKKA : Enfin… donnez le… moi !

Réapparaissant au grand jour, le voleur poussa le garçon dans les bras du démoniste, et s’effondra en sanglot à terre, pris de convulsions. Kefkka ne prêta même plus attention au rogue, il tenait à présent l’enfant par les épaules entre ses deux bras, et le regardait fixement dans les yeux. Celui-ci était tétanisé, il ne pouvait laisser échapper ni un sanglot, ni une larme, mais tremblait comme une feuille.

KEFKKA : Sin’doreïs… race maudite…

Il saisi alors le garçon par le crâne de ses deux mains. Il y eu un bruit de craquement sec, puis de corps tombant au sol. Le garçonnet gisait mort, par terre, et Kefkka était déjà en train d’aspirer une vapeur éthérée rose qui s’échappait de sa bouche, où se dessinait les traits de sa victime.

Une fois qu’il eut fini d’aspirer l’âme de l’enfant, il retrouva sa stature menaçante, et se tenait debout avec toute sa superbe. Il brûla le cadavre du môme d’une apposition des mains, puis se dirigeait vers Oruchimaru qui se convulsait toujours au sol, et à qui il donna un violent coup de pied dans l’abdomen.


KEFKKA (courroucé) : Sachez que quand je vous demande quelque chose, j’entends à être obéi ! Le pacte qui nous lie vous oblige à m’obéir de force et vous plonge dans cet état convulsif, et peut vous amener dans un autre encore pire. Alors la prochaine fois obéissez de suite, et nous éviterons de perdre du temps, et vous de subir de tels désagréments.

Il claqua des doigts, et le corps du rogue cessa alors de se convulser.

ORUCHIMARU (se crispant de douleur) : Sale… ordure !

KEFKKA (cynique) : Le simple fait d’ôter la vie à un enfant me vaut ce qualificatif ? Vous êtes bien trop émotif…

Oruhcimaru s’était relevé avec beaucoup de peine et se tenait face à Kefkka, qu’il regardait l’air défait. Bien qu’aucune d’eux n’eu pu voir le regard de l’autre qui était dissimulé par leurs casque respectifs, on sentait bien qu’ils se toisaient du regard.

ORUCHIMARU (écœuré) : Tuer un gamin… Il faut vraiment être un monstre pour pouvoir faire ça !

KEFKKA : Un monstre ?

Il émit à nouveau son ricanement sinistre.

KEFKKA (fulminant) : Mais regardez ou vous avez trouvé ce gamin pouilleux ! Au milieux de réfugiés, de gens qui ont tout perdus, et qui sont totalement inutiles, sauf à servir à grossir les rangs des armées ou me servir de nourriture ! A qui cet enfant va manquer ? Ses parents ?! Ils sont déjà morts depuis longtemps ! A ses camarades de jeu ? Qui auraient sans doute attendu qu’il ait le dos tourné pour lui voler sa maigre ration alimentaire ! Il était faible, au milieu de gens faibles, inutiles et sans but. Je n’ai fait que lui rendre service en abrégeant les souffrances présente et future de son existence minable et vaine !

ORUCHIMARU (protestant) : Vous êtes un fou… Vous m’écoeurez ! Tout ce qui vous importe, c’est votre propre pouvoir ! Vous vous moquez éperdument de combattre le Légion, ou de venger Samantha ! Encore un être avide de pouvoir comme tous les fous sanguinaires qui vous ont précédé !

Il cracha de mépris au pied du démoniste. Ce dernier, posa lentement ses yeux à terre pour contempler la chose, puis les remonta tout aussi lentement en direction du rogue. Et là, sans prévenir, il saisi violement et fermement le voleur par le cou et le souleva au-dessus du sol.

KEFKKA : Peut-être que votre prétendue rédemption vous importe ! Mais je ne suis pas dupe, c’est plus votre avidité qui vous a amené à pactiser avec un « fou » comme moi, que votre volonté de justice ! Alors ne venez pas me donner des leçons de morale, sur ce qui est bien ou non.

Il fit un mouvement ample du bras qui le tenait par le cou, puis le lança contre un arbre à quelques mètre de là.

KEFKKA (défiant) : Si vous défendez les faibles Oruchimaru, vous êtes vous-même un faible ! Vous me décevez… La gloire, ne s’offre qu’à ceux qui la désirent, et qui dans ce but s’en donnent tous les moyens !

ORUCHIMARU (reprenant son souffle) : La Gloire… Kefkka, est le soleil des morts… Moi je me bats pour l’honneur !

Le démoniste gratifia encore une fois le rogue de son rire sinistre.

KEFKKA : Vous n’êtes qu’un pauvre idéaliste écervelé… Semblable à tous les crétins qui meurent pour des idéaux vertueux. Quand vous aurez compris que la marche du monde résulte de la lutte des intérêts et pas de celle des idées, vous aurez fait un grand pas vers la contemplation de la Vérité !
À présent relevez-vous ! Nous ne sommes pas encore arrivés ! Et je ne tiens pas à vous obliger à me suivre comme j’ai du vous obliger à m’apporter ce que je vous ai demandé il y a quelques instants. Mort ou vivant, vous m’obéirez, tenez vous le pour dit !

Oruchimaru se releva, et jetant un regard en coin au cadavre calciné du jeune garçon qui était à quelques mètres de lui. À ce moment sans doute il réalisa combien il aurait du réfléchir avant de s’embarquer dans cette aventure. Il retint ses larmes de rage, et se remit en marche dans le désert avec Kefkka.

ORUCHIMARU : Et où va-t-on à présent ? Dans ce grand machin ?

Il désignait un immense bâtiment en ruine qui se trouvait devant eux, et autour duquel voltigeait des vautours, et ce qui lui semblait être des spectres.

KEFKKA (pouffant de mépris) : Dans Aunchidoun ? Cela ne présente pas le moindre intérêt.

ORUCHIMARU : Alors on peut savoir où vous nous traînez ?

KEFKKA : SOUS Auchindoun, où il y a beaucoup plus intéressant à découvrir que dans cette ruine inutile.

ORUCHIMARU : Et d’ailleurs ça fait combien de temps que c’est en ruine ? Et c’était quoi ce bâtiment avant ?

KEFKKA (agacé): Vous posez beaucoup de questions je trouve.

ORUCHIMARU (sûr de lui) : J’aime savoir où je mets les pieds.

KEFKKA : Auchindoun était sans doute le lieu le plus saint pour les Draeneïs, ils y enterraient leurs morts, et y menaient leurs rites religieux. Mais quelque chose de mauvais y sommeille.

ORUCHIMARU : Du genre quoi ?

KEFKKA : « Du genre », comme vous dite, un Na’aru mort.

ORUCHIMARU : Vous savez que ça ne m’avance pas plus. C’est quoi votre le machin cané au juste ?

KEFKKA : Les Na’arus sont des êtres de lumière et d’énergie fort bienveillants. Malheureusement, lorsqu’ils « meurent », même s’ils ne meurent jamais vraiment, ils deviennent un peu le contraire. Ils dégagent beaucoup de mauvaises choses qui attirent elles-mêmes des mauvaises choses. Un Na’aru est fait d'énergie, et quand il est mal en point il se régénère. Il ne se nourrit pas des esprits, mais sa souffrance crée une sorte de « trou noir » spirituel qui aspire l'âme des esprits, ce qui les modifie, sans les tuer, il attire les âmes et crée de la corruption. Ce trou noir a aspiré l'âme des Draeneis d'Auchindoun, qu’ils soient morts ou vivants, et les corromps tous. C'est ce trou noir qui a attiré le Conseil des ombres à ici.

ORUCHIMARU (étonné) : Qu’est-ce que vous me chantez là ? Que fait le Conseil des ombres à Auchindoun ?

Kefkka s’arrêta et se retourna vers Oruchimaru.

KEFKKA : Quand la Horde, qui est native de ce monde, a commencé à massacrer les Draeneis qui vivaient avec eux, ils ont fait d’Auchidoun une forteresse, et le Conseil des ombres, attiré par la corruption a commencé à faire des expériences.

ORUCHIMARU (curieux) : Quel genre ?

KEFKKA : Regardez tout autour de vous ce paysage de mort et de désolation en plein milieu de la forêt… Ce sont des expériences qui ont visiblement raté.
Si j’en crois mes espions, ils ont essayé d’invoquer quelque chose qui s’est finalement retourné contre eux, et toute l’énergie maléfique libérée a créé cette lande déserte et hostile.

ORUCHIMARU : Vous avez des espions vous ?

Kefkka se remit en route.

KEFKKA (laconique) : On n’est jamais assez bien informé…

Il s’arrêta à nouveau et montra une sorte d’entrée de tombe un peu plus loin.

KEFKKA : Nous sommes presque arrivés. Par contre nous allons devoir faire un peu de ménage. Il y a des Éthériens dans les parages. S’ils sont là, c’est par cupidité, et croyez-moi, un Éthérien défend ce qu’il croit lui appartenir bec et ongles.

ORUCHIMARU : Et ça se butte comment vos machins ?

KEFKKA : De la façon qu’il vous plaira…
Allons-y à présent !

Il avança d’un pas décidé commençant à faire tourner son bâton entre ses mains, tandis qu’Oruchimaru disparu d’un coup. Lorsque Kefkka se présenta face aux premier Éthériens qui foncèrent pour l’attaquer, le rogue les attaquait déjà de dos, tandis qu’à coup de bâton qu’il maniait avec une dextérité impressionnante le démoniste les envoyait au tapis sans lancer encore un seul sort. Puis ils descendirent alors un escalier qui les mena à une sorte de crypte, qui donnait sur différentes salles. Ils entreprirent alors de vider méthodiquement chaque salle des Éthériens qui les occupaient et finalement s’arrêtèrent dans la plus grande d’entre elle, pour souffler un peu.

ORUCHIMARU (méfiant) : Vous vous battez bien au bâton pour un magicien. Je ne vois pas pourquoi vous avez besoin de moi…

KEFKKA : Vous le saurez bien assez tôt… Reposons nous quelques instant, nous allons bientôt pénétrer dans un lieu où je ne sais pas encore ce que nous allons pouvoir trouver dedans.

Ils firent un légère pause le temps de se restaurer et de récupérer de leur journée de marche, puis Kefkka se rendit au fond de la salle contre un mur des plus anodins. Il apposa ses mains dessus en marmonnant des incantations qui ressemblaient plus à des râles ou des crachements, puis en quelques secondes, des runes magique de couleur noire violacée apparurent pour dessiner l’encadrement d’une porte, qui se vida lui aussi pour libérer une entrée dans le mur vers une pièce des plus sombres.

KEFKKA : Nous pouvons y aller, nous touchons presque au but.

Ils prirent chacun une torche et s’engouffrèrent dans la pénombre, une fois rentré dedans, la porte se referma sur eux en disparaissant aussi vite qu’elle était apparue, et il restèrent là dans l’obscurité, éclairés par leurs seules torches.

ORUCHIMARU (narquois) : Et comment comptez-vous sortir maintenant ?

KEFKKA (sec) : Pour l’instant nous ne sommes pas prêts de sortir nous avons beaucoup de choses à faire. Suivez-moi !

Ils avancèrent alors dans une enfilade de salles et de couloirs baignés de ténèbres, la faible lueur qui émanait de leur torche leur permettait de voir de-ci, de-là, en plus des inévitables toiles d’araignées, des squelettes humains, et de drakes qui vraisemblablement avaient péri au cours d’une bataille, au vu des armes et autres armures abandonnés à côté d’eux. L’endroit était empli d’un silence de mort, que seul le bruit de l’air qui arrivait d’on ne sait où, empêchait de leur donner l’impression de demeurer dans le vide. La place ressemblait plus à des catacombes qu’à autre chose. Finalement après moult ponts au dessus du vide, plusieurs escaliers dont la solidité était incertaine, et de nombreux couloirs ils arrivèrent dans une immense salle, dont ils ne pouvaient absolument rien distinguer autour d’eux, à part de très nombreuses colonnes.

KEFKKA (sec) : C’est le moment de faire un peu de lumière… Tenez-moi ça !

Il donna sa torche au rogue, et commença à psalmodier des formules magiques avant de taper un coup sec dans ses mains, au son duquel la salle s’illumina totalement. Toutes les torches qui constellaient les murs et les piliers s’étaient allumées. Il s’avérait que l’endroit était d’une grandeur démesuré, et ressemblait à une sorte de salle de culte, car une large allée était aménagée au milieu des colonnes, et elle débouchait vers une sorte d’autel vers lequel ils se dirigèrent. Une fois parvenus devant, hormis les dizaines de squelettes présents, il ne trouvèrent qu’un immense autel poussiéreux, ou restait encore une dague et sur lequel reposait visiblement la dernière victime qui y avait été sacrifiée, mains et pieds attachés.

Le regard d’Oruchimaru se posa alors au dessus de l’autel, derrière lui, sur le mur était sculpté un gigantesque bas relief. L’ordonnancement était fort symétrique, on y voyait six énormes dragons alignés, dont deux au centre plus gros que les autres. Ils étaient représentés au-dessus d’une foule d’Humains, d’Elfes, de Nains, de Taurens, et de Dragons plus petits. Au-dessus des six sauriens, et tout autour du relief, des runes indéchiffrables pour lui semblaient raconter une histoire, qu’il ne pouvait percevoir, plus à cause du temps passé que de la barrière de l’incompréhension. Puis son regard se posait sur les deux dragons du centre qui dominaient la scène, surtout sur celui de droite qui avait eu la tête martelée, et dont la figure à présent effacée ne laissait plus place qu’à un corps qui était décapitée. Il se risqua alors à demander une explication à Kefkka, qui était visiblement occupé à chercher quelque chose.


ORUCHIMARU : Kefkka que représente ce relief ?

Le démoniste qui semblait tiré de ses pensées le regarda, puis posa son regard sur le bas-relief. Il émit une sorte de « hum », puis regarda le rogue.

KEFKKA (bizarrement attentif) : C’est une vielle histoire… une histoire de dragons. Dites moi déjà ce que vous savez sur eux.

ORUCHIMARU : Je sais que les dragons sont divisé en cinq vols : noir, rouge, bleu, vert, et bronze. Que leurs chefs sont parfois intervenus dans l’histoire d’Azeroth, mais rien de plus.

KEFKKA : C’est plus complexe que cela. Les Dragons sont là depuis l'aube des temps, créés par les Titans qui les avaient dotés du pouvoir d’immortalité, dans l’espoir qu’ils protégent le monde de toute interférence en général et de la Légion Ardente en particulier. Ces premiers dragons, appelés les Aspects sont au nombre de cinq. Il y a Alexstrasza, la Porteuse de Vie représentant l’Aspect de la Vie, qui dirige le Vol Rouge ; Neltharion plus connu sous le nom de Deathwing, le Gardien de la Terre représentant l’Aspect de la Terre puis de la Mort, qui dirige le Vol Noir, Malygos, la Main de la Magie représentant l’Aspect de la Magie, qui dirige le Vol Bleu, Nozdormu, le Maître du Temps représentant l’Aspect du Temps, qui dirige le Vol de Bronze à travers les Grottes du Temps, et enfin Ysera, la Maîtresse des Rêves représentant l’Aspect des Rêves, qui dirige le Vol Vert depuis le Rêve d'Emeraude.
Sur ce bas-relief ils sont représentés au centre au-dessus de tout, et son reconnaissables car ils sont plus gros.

ORUCHIMARU (intrigué) : Euhhhh, il y en a six, pas cinq qui sont plus gros.

KEFKKA : Tout juste. Et quelle particularité a l’un de ces six dragons ?

ORUCHIMARU : On a effacé sa tête.

KEFKKA : Savez-vous qui il est et pourquoi cela a pu être fait ?

ORUCHIMARU : Aucune idée.

KEFKKA : On ne peut guère vous blâmer, c’est une page oubliée de l’histoire des Aspects… Le sixième et dernier dragon est Ikarius, jumeau de Neltharion, et frère souverain du Vol Noir. Les Titans, dans leur grande sagesse, ne voulurent pas laisser un Aspect aussi important à la volonté d’un seul dragon. Mais Ikarius ne l’entendit pas de cette oreille, il trouvait que son frère lui faisait de l’ombre et l’empêchait de mener le Vol Noir comme il l’entendait. Il intriguait beaucoup, et les luttes d’influence commencèrent à déchirer le Vol lui-même. Pensant que cela ne pouvait durer et que l’heure de son règne était venue, il déclencha une guerre fratricide avec ses partisans dans le Vol Noir pour en prendre seul la suprématie. Malheureusement pour lui, Neltharion s’allia aux autres Aspects, et provoqua la défaite d’Ikarius et des siens, qui semblaient menacer l’ordre établi au sein des Dragons. Finalement, et suprême ironie de l’histoire, le Vol Noir n’eut à sa tête que celui qui allait devenir Deathwing et qui trahirai les quatre autres aspects.

ORUCHIMARU : Qu’est devenu Ikarius ?

Kefkka poussa un long soupir et haussa les épaules.

KEFKKA : Les Dragons savent se montrer forts implacables et cruels quand l’ordre qu’ils défendent est menacé…

ORUCHIMARU : Et pourquoi est-il représenté plus grand que les autres aspects, et qui est l’autre dragon qui est également plus gros à côté de lui ?

KEFKKA : Nous sommes ici dans l’ancien temple des Fils de l’Aile, les fidèles d’Ikarius. Il est représenté en majesté avec son frère Neltharion. Au dessus de chaque dragon on peut lire son nom, sauf ces deux là, ou vous pourriez lire, si vous connaissiez ces symboles : « Neltharion, le Traître », « Ikarius, le Maître ».

ORUCHIMARU : Si ce sont ses fidèles, pourquoi l’ont-ils représenté de la même taille de celui qu’ils considèrent comme un traître ?

KEFKKA : Car au départ ils étaient semblables et dotés du même potentiel, mais, au final l’un est devenu pour ces gens un traître et l’autre leur maître.
Malheureusement pour eux, cela ne leur a pas réussi, étant donné que les autres Aspects les ont défaits, et sont venus ici les exterminer et marteler toutes les représentations d’Ikarius, en signe de damnation mémorielle. Ce qui explique que cette guerre ancienne, soit oublié de tous aujourd’hui, il n’est reste presque plus de traces.

Le rogue ayant satisfait sa curiosité sur le relief, se risqua alors à une autre question qui le taraudait depuis qu’ils étaient entrés dans ce temple :

ORUCHIMARU (intrigué) : Pourquoi nous avez-vous emmenés ici au fait ?

KEFKKA : D’après ce que je sais, le premier des artefacts que nous recherchons se trouve à Auchindoun, dans ce qui s’appelles à présent le « Labyrinthe des Ombres ».

ORUCHIMARU : Tout un programme…

KEFKKA : Il serait en possession d’un Ogre nommé « Cœur-Noir le Séditieux ». Or le chemin que je nous ai fait emprunter est celui qui nous permet d’arriver sans le moins d’encombre jusqu’à lui, et en évitant d’attirer l’alerte sur nous. Ce temple d’Ikarius étant oublié depuis trop longtemps nous n’y risquions donc rien. Et j’ai beau savoir me battre, j’ai besoin de vous, jeune rogue, pour récupérer ce puissant artefact. J’étais d’ailleurs en train de chercher l’activation du mécanisme qui nous permettra de monter dans le labyrinthe.

ORUCHIMARU : Et ça ressemble à quoi votre truc ?

KEFKKA : Une pierre de l’autel qui soit enfonçable.

Ils se mirent tous les deux à la recherche dudit mécanisme qu’ils ne tardèrent pas à trouver quelques minutes plus tard. Aussitôt activé, un escalier en spirale se déroula tout autour de la colonne la plus proche de l’autel, et ils les gravirent pour déboucher sur une salle à moitié ensevelie, et où un des côté était recouvert d’un mur de pierres où se dessinait une porte.

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MessagePosté le: 02 Nov 2007, 12:40    Sujet du message: Scène 21 : Le livre des noms gangrenés (2/2) Répondre en citant

KEFKKA : Ah nous y sommes.
Quand Auchindoun a été construite, cette entrée a été comblée, mais une porte a été aménagée vers ce conduit, au cas où. Mis à part nous, je doute fort qu’elle ait pu servir lors des derniers siècles…

Ils poussèrent la Porte dans la plus grande discrétion, celle-ci fit quelques difficultés, mais s’ouvrit néanmoins sans trop de bruit. Ils arrivèrent alors dans un renfoncement creusé à l’arrière d’un immense monolithe de pierre de forme phallique qui surplombait la salle. En gravissant quelques marches ils purent avoir un point de vue sur cette grande salle, remplie de membres du Conseil des Ombres, et au fond de laquelle, sur une terrasse, se tenait un immense Ogre-Magie vêtu de noir.

ORUCHIMARU (hésitant) : Ça se corse… Ils sont au moins une trentaine dans cette salle… Vous avez une idée ?

KEFKKA (concentré) : Laissez moi réfléchir quelques instants.

Tandis que Kefkka réfléchissait Oruchimaru regardait les Orcs du conseil se déplacer dans la salle, il y voyait aussi de nombreux démons.

ORUCHIMARU : Dites moi, vous êtes bien démoniste ?

KEFKKA (étonné) : Cela va sans dire !

ORUCHIMARU : Y’aurait pas moyen que vous preniez le contrôle d’un ou deux démons et que vous mettiez un peu de bordel dans tout ça ?

Kefkka regarda encore une fois la salle de haut et sembla réfléchir à l’idée du rogue.

KEFKKA (pensif) : Pourquoi pas… Je ne pensais pas que ce serait facile, mais je n’imaginais pas qu’il y aurait autant d’ennemis… Après tout… Mais, il faudra se faire discret…. Huuuuum…
Très bien, nous allons tenter le coup. Restez derrière moi.

Kefkka resta au sommet du monolithe, prenant garde de ne pas se faire voir, et commença à prononcer quelques incantations en regardant fixement une démone à six bras qui patrouillait dans la salle. Lorsque Kefkka se tût une lueur verte extrêmement intense brilla dans son regard, et la démone s’arrêta. Puis il la fit continuer à patrouille l’air de rien, cherchant le meilleur moyen de semer le maximum de zizanie au milieu des Orcs.

Il la fit s’arrêter de nouveau derrière une rangée d’Orcs qui se tenaient le long de bancs. Puis il envoya une pluie de feu sur l’Ogre-Magie et sur un groupe d’Orcs à côté. Il lâcha aussitôt l’asservissement qu’il exerçait sur la démone, et en incanta un de nouveau pour contrôler un diablotin qu’il envoya tirer dans tous les groupes qui se trouvaient aux alentours. Il répéta l’opération une troisième fois sur un autre groupe, puis un quatrième, puis un dernier. Si bien qu’il régna un désordre indescriptible dans la salle, les Orcs s’attaquant entre eux, l’Ogre-Magie fonçant dans le tas et leur rendant la pareille, les démoniste du conseil le lui rendant bien aussi. Quelques rogues sortirent des ombres pour se joindre à la mêlée faites de combats au corps à corps violent, de salves magiques fusant dans tous les sens, venus de la salle annexe, d’autres Orcs vinrent se joindre à la bataille fratricide qui dura sans faiblir pendant une bonne vingtaine de minutes. Sur la fin, Cœur-Noir, finissait d’achever les derniers Orcs et démons encore debout se son énorme masse hérissée de piques.

Visiblement ni lui, ni les autres ne s’étaient attendus à une attaque extérieure, et s’étaient allègrement entretués sans trop chercher à savoir pourquoi, sinon répliquer instantanément à leurs assaillants présumés de la manière la plus violente possible. Il fini par s’asseoir exténué, sur les marches de la terrasse posant lourdement sa masse à ses côtés. De leur côté Kefkka et Oruchimaru jubilaient.


KEFKKA : Osé… Mais efficace, très efficace. L’audace est parfois payante…

ORUCHIMARU : Je n’ai peut-être pas votre cruauté, mais je sais jouer mon va tout quand il le faut.

KEFKKA : À présent il ne reste plus qu’à finir cet imbécile d’ogre et nous assurer qu’il détient ce que nous cherchons…
Suivez moi, nous descendons.

Ils descendirent avec précaution du Monolithe de pierre, et se tinrent à l’angle de la pièce hors de son champ de vision. Kefkka invoqua un gangregarde, et laissa une pierre de soin au rogue.

KEFKKA : Vous irez au corps à corps avec mon familier. Je resterais au loin pour lui envoyer le plus de projectiles magique et de malédictions que je pourrais. Mon gangregarde le provoquera au maximum pour qu’il se concentre sur lui. Attendez une dizaine de secondes après le début du combat pour sortir de nulle part, et commencez à l’assaillir de vos coups également. Compris ?

ORUCHIMARU (acquiesçant) : Compris.

Le démon se rua alors en direction de l’Ogre, qui fut pris au dépourvu et essuya les premiers coups sans pouvoir répondre avec sa masse encore posée au sol. Il ne lui fallu pas longtemps pour réaliser qu’il était de nouveau attaqué et répondre de façon adéquate avec son arme enfin entre ses mains. Et tandis qu’il rendait avec autant de vigueur que possible ses coups au gangregarde, Oruchimaru sorti de l’ombre et commença à porter lui aussi ses attaques contre l’ogre, tandis que Kefkka au même moment envoyait ses salves de traits de l’ombre et lançait toutes les malédictions possibles.

Dans un sursaut de rage, Cœur-Noir explosa de colère et les projeta tous plusieurs mètres en arrière. Ils commencèrent tout juste à se relever que déjà l’Ogre fonçait ses deux tête baissée sur le démon en faisant virevolter son arme dans les airs et contre la peau rugueuse du familier de Kefkka, qui s’employait à le soigner du mieux qu’il pouvait.

L’ogre voyant le long trait de lumière verte partir du démoniste pour arriver sur son démon, changea de tactique. Il envoya voltiger au loin le gangregarde et plaça Oruchimaru sous son contrôle mental qu’il envoya se jeter sur Kefkka. A la vitesse de l’éclair le voleur fondit sur le démoniste et lui asséna ses coups de dague qu’il eut du mal à éviter pour la plupart. Se voyant en mauvaise posture, le démoniste lança un sort de peur sur le rogue qui s’enfuyait alors à l’opposé, tandis que son gangregarde bondit de nouveau sur l’ogre qui ricanait. Le choc tira Cœur-Noir de sa concentration et eu pour effet de briser le contrôle mental. Ne lui laissa pas une seconde de plus le démoniste continua à le darder de ses sorts et lui lancer encore ses malédictions, tandis qu’Oruchimaru revenant à lui faisait danser les lames de ses dagues contre sa chair.

Une nouvelle explosion de colère de l’Ogre-magie et à nouveau un contrôle mental sur le rogue mirent Kefkka en très mauvaise posture. À présent il recevait les coups du rogue sans pouvoir les éviter, et il n’avait pas encore assez de force pour de nouveau l’effrayer. Ne voulant affaiblir son allié, il était obligé de supporter les coups de dague qu’il ne pouvait éviter. Son gangregarde qui tira de nouveau Coeur-Noir de sa concentration fut salvateur et Oruchimaru s’éloigna pour retourner sur l’ogre tandis que Kefkka, trop blessé s’effondrait à terre.

Les dernières tentatives de l’Ogre-Magie n’y changèrent rien, à force d’assauts répétés du démon et du rogue et sous les derniers effets des malédictions de Kefkka il s’effondra au sol, vaincu et mort.

Le familier du démoniste retourna auprès de son maître qui gisait au sol dans une marre de sang, au grand effroi d’Oruchimaru qui se précipita vers lui.


ORUCHIMARU (paniqué) : Kefkka ! Vous m’entendez ?!

Le démoniste ne pu qu’articuler faiblement.

KEFKKA (faible) : oui…

ORUCHIMARU (paniqué) : Dites moi ce que je dois faire !

KEFKKA (faible) : pierre… la pierre…

ORUCHIMARU : Quoi ?

Le démoniste perdit alors connaissance, laissant le rogue totalement désemparé. Mais il réalisa aussitôt qu’il lui restait la pierre de soin que Kefkka lui avait fourni au début du combat et qu’il n’avait pas utilisé. Il passa le cristal vert brûlant au dessus des plaies de Kefkka qui cicatrisèrent un peu et le firent revenir à lui. Le démoniste toussa, comme pour reprendre son souffle, cracha du sang, et regarda le rogue dans les yeux.

KEFKKA (haletant) : Aidez moi à… me relever. Amenez moi à l’ogre.

Oruchimaru passa le bras de Kefkka autour de son épaule et l’amena vers le cadavre de Cœur-Noir encore chaud. Le démoniste cherchait alors du regard quelque chose sur l’Ogre, et finit par trouver. Il pointa un plis dans la toge de la main.

KEFKKA : Là ! Prennez… ce qu’il y… a dedans.

Le rogue fouilla un peu et arriva à retirer une sorte de vieux grimoire relié de cuir noir, sur lequel courait des symboles qu’il n’avait jamais vu, et d’où émanait une lumière verte. Le démoniste le lui arracha aussitôt des mains, et se détacha d’Oruchimaru pour aller s’appuyer en boitant contre un mur, afin de feuilleter le grimoire.

ORUCHIMARU (étonné) : Tout va bien ?

Le démoniste avait un souffle dans la voix, mais son ton laissait transparaître une sorte de folle ivresse.

KEFKKA : Après toutes ce temps… Il est mien, enfin…

ORUCHIMARU (incrédule) : C’est pour un bouquin qu’on a fait tout ça ?

KEFKKA (outré) : Ce « bouquin » ! Comme… vous dites, est le Livre des Noms Gangrennés ! Le manus… crit démoniaque le plus puissant qui soit. Avec lui… Plus rien ne sera impossible contre… les démons !

Ils tournait fébrilement les pages semblant rechercher avec avidité une quelconque formule connue de lui seul. Ses doigts parcouraient à une vitesse frénétique les pages qu’il compulsait, et soudain, ils s’arrêtèrent en haut d’une page comme ayant trouvé ce qu’ils cherchaient. Kefkka émit alors son rire le plus sinistre et se tourna immédiatement vers Oruchimaru.

KEFKKA (sec) : Vous ! Retournez au sommet du monolithe et enfermez-vous dans l’antichambre jusqu’à ce que je vienne vous en chercher !

La façon totalement sèche et l’excitation dans sa voix, ne laissant planer aucune doute, Oruchimaru ne se laissa pas aller cette fois à poser la moindre question, et quelques instants après il avait disparu de la salle, où à présent Kefkka se trouvait seul.

Il se plaça à son centre, déplaçant avec difficulté les cadavres et les bancs qui s’y trouvaient. Puis, sorti sa dague d’un métal noir argenté parcourue de runes bleues, et s’en entailla les veines pour laisser couler son sang noirâtre au sol, qui vint tomber en une flaque sur le dallage de pierre. Après une nouvelle incantation, le sang vint s’étaler partout autour pour former des motifs compliqué qui dessinèrent un cercle magique couvert de runes et de symboles complexes. Kefkka s’y plaça alors au milieu, laissa tomber son bâton et se tint le plus droitement qu’il pu, livre ouvert dans une main, et l’autre dessinant d’étranges arabesques dans les airs, qui laissaient des traînées violettes après chaque mouvement de ses doigts tandis qu’il murmurait des formules dans quelque langue oubliée. Le cercle magique au sol pris une couleur verte de plus en plus prononcée, tout comme les volutes magiques s’échappant à présent en sortes de boules autour de la main du démoniste qui tournoyait en l’air. La lumière devint totalement aveuglante, le livre était devenu une sorte de bloc rayonnant vert qui commença à recouvrir la silhouette de Kefkka, qui disparu elle aussi sous cette coulée aveuglante.

Au sol, le cercle devint lui un immense cercle lumineux, qui s’éleva en une fraction de seconde jusqu’au plafond en une colonne de lumière à présent d’un vert tellement clair qu’il tirait sur le blanc. Tout autour de la colonne des spirales d’énergies commencèrent à tournoyer, et à l’intérieur, Kefkka commença lentement à s’y élever, pour s’arrêter à mi distance entre sol et plafond. La colonne d’un seul coup se fondit en Kefkka qui fut alors entouré de cette sphère lumineuse qu’il absorba peu à peu pour devenir lui-même une silhouette d’énergie qui pris une teinte émeraude vif d’où émanèrent plusieurs rayons de la même couleur qui fusèrent dans tous les sens, tandis que se recroquevillant sur lui-même, puis se contractant violemment en arrière à plusieurs reprise le démoniste devint de plus en plus lumineux. Dans une dernière convulsion deux sortes d’énormes ailes de lumières se déployèrent sur une bonne largeur de la pièce et se mirent à battre, avant de se rétracter dans son dos et de disparaître.

Il tomba alors au sol, accroupi, et se leva tout en se dépliant lentement comme une fleur qui éclot au Printemps. La lumière disparu peu à peu, et il réapparu bien visible comme auparavant, mais il paraissait possédé par une nouvelle force qui le faisait se tenir dans une posture magistrale. Il était là, debout et contemplait ses mains d’où émanait une aura verte qui s’évaporait en une sorte de fumée, la même fumée qui émanait des deux point scintillants de la même couleur et qui étaient à présent les deux yeux menaçants qui perçaient de sa capuche. Il émit à nouveau un ricanement sinistre, qui se mua vite en un long rire malsain à gorge déployé qui ne semblait plus finir et qui empli le labyrinthe des ombres d’une atmosphère encore plus angoissante que celle qui y régnait déjà.

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MessagePosté le: 02 Nov 2007, 12:41    Sujet du message: Scène 22 : Songe d’une nuit d’été Répondre en citant



Scène 22 :
Songe d’une nuit d’été


Au cœur de la nuit, une zébrure de lumière se fit jour. Sortant des ténèbres comme perçant un silence trop lourd à porter depuis si longtemps, une voix fendit le calme séculaire des choses enfouies depuis une éternité. C’était la voix d’une femme qui cherchait quelqu’un :

VOIX : Drako, tu es là ?

Une voix faible répondit de derrière une porte de bois armée de fer.

DRAKO (surpris) : Mar’Hya c’est toi ?

Il y eu un bruit métallique puis un déclic, une haute-elfe à la beauté sans pareille pénétra dans la cellule ou elle trouva un homme enchaîné à un mur. Elle était extrêmement belle, elle avait les traits fin et délicats, sa longue chevelure d’un blond lumineux ondulait avec grâce à chacun de ses pas. Elle posa ses grands yeux d’un bleu profond, sur un homme aux traits plutôt grossiers, aux sourcils broussailleux, aux cheveux blonds négligemment attachés en une queue de cheval. Bien qu’il fut jeune il paraissait âgé, et les hématomes qu’il portait au visage n’y arrangeaient rien. Elle resta longuement à le contempler et il demeurèrent silencieux un long moment à se soutenir mutuellement du regard. Physiquement, tout semblait les opposer, pourtant on sentait briller dans leur regard un désir ardent qui n’en tenait aucunement compte, et qui semblait prêt à soulever des montagnes. Elle se décida enfin à briser le silence.

MAR’HYA (grimaçant) : Mon Dieu… qu’est ce que Père t’a fait ?

DRAKO (un rictus en coin) : Zerevor a voulu être très persuasif concernant ce qu’il avait à me dire…

MAR’HYA : Je t’avais pourtant dit de partir…

La voix faible de Drako sembla retrouver de la force.

DRAKO (sec) : Et je t’ai répondu que je mourrais plutôt que d’avoir à te quitter !

MAR’HYA (ironique) : Ce que mon Père prend au pied de la lettre !

Ils avaient élevé la voix chacun leur tour et un silence gêné s’installa durant un instant.

DRAKO (inquiet) : Pourquoi es-tu venue mon amour… ?

MAR’HYA : Pour te sortir d’ici.

Elle ouvrit sa main et en sorti une clef avec laquelle elle défit Drako incrédule de ses chaînes.

DRAKO : Mais comment… ?

MAR’HYA : Je ne suis peut-être pas aussi douée que toi en magie, mais suffisamment pour pouvoir prendre un garde par surprise… Bois ça.

Elle lui tendit une gourde, qu’il vida d’une rasade, ce après quoi il sembla avoir retrouvé ses forces.

DRAKO : Viens avec moi. Enfuyons-nous d’ici ! Loin de ton Père, loin de Medivh ! Loin de Karazhan !

Il la sera alors contre elle, mais elle le repoussa d’un coup, et le regarda médusée.

MAR’HYA (énervée) : Ne dis pas ça ! Tu sais bien que c’est impossible !

DRAKO (lucide) : Je le sais ! Et je sais ce qui m’attend si on nous surprend. Je risque la pendaison cette fois…
Alors fuyons. Fuyons loin d’ici ! De tout cela !

MAR’HYA (abattue) : Je ne peux pas… Si je fais ça, ils nous traqueront, et ils te tueront. Je…

Elle se laissa aller sans retenue à un violent sanglot.

MAR’HYA (accablée) : Je…
Je ne peux pas…
Je ne peux pas te faire ça… Je ne peux pas fuir pour toi. Ma place est ici mon amour.

Il demeura interdit.

DRAKO (incrédule) : Comment peux-tu dire ça ? Après tout ce que nous avons vécu ?! Ce que nous nous sommes promis !
Que veux-tu ? Rester enfermée dans cette prison dorée ?! Perpétuer la lignée de ta race, sans avoir ton mot à dire ?! Ou alors choisir le vie qui te plait ?
Tu préfères la vie bien rangée que Zerevor a planifiée, le Kirin Tor, et je ne sais quel bellâtre de Haut-Elfe au lieu de suivre ton cœur ?!?!

Il se retourna de rage en serrant les poings.

MAR’HYA (incrédule) : Crois-tu que ce soit si facile ?! Crois-tu que je puisse infliger cela à ma lignée ?! Tu es humain, tu es mortel ! On me répudiera et je perdrai l’amour des miens si je commettais la folie de suivre mon cœur !

DRAKO (se retournant sur elle) : Que dois-je faire alors ?! Dis le moi !
Dois-je disparaître et mourir de toi, ou rester ici et attendre que ton cher père me passe la corde au cou ?

MAR’HYA (tentant de le raisonner) : Père te tueras assurément ! Il doit suivre les lois de notre race, tout comme il doit suivre les règles de Medivh lorsque nous demeurons ici !

DRAKO (mauvais) : Alors je lui prouverai ! À lui ! À toute ta race ! À ce magus ! Et à la face du monde entier que je repousserai toute les limites pour te gagner ! Je serais digne de toi ! Dussais-je passer ma vie entière à quérir cette puissance !
Et je reviendrais te chercher ! Et nous seront heureux tous les deux mon amour ! Je t’en fais le serment !

Il commença à s’en aller.

MAR’HYA (s’agrippant à son bras) : Je t’en prie attends ! Tu ne comprends pas…

Il la repoussa fermement et la considéra avec fierté. Il ne pouvait cesser de contempler sa beauté, et la tristesse de son regard dans lequel il risquait à chaque instant de se perdre.

DRAKO (dément) : Ils verront ! Tous ! Ce dont je suis capable pour toi !

Elle voulu se jeter à nouveau contre lui pour le retenir, mais il la repoussa d’un mouvement ample des bras, avant de disparaître dans un nuage de fumée violacée noire. Elle recula d’effroi et s’effondra en pleurs.

Au milieu des ténèbres un cri déchira la nuit, Lizandra se réveilla en sursaut, le front en sueur. Elle regarda tout autour d’elle, paniquée, ne sachant pas très bien si c’était elle qui venait de crier où si c’était quelqu’un d’autre. L’image du cachot lui revint alors à l’esprit, et elle ne savait plus trop où elle en était et comment se faisait-il qu’elle ait vu cela.

Elle remarqua alors seulement l’effervescence qui régnait autour d’elle, Slayeur et les autres semblaient chercher quelqu’un, sans prêter attention à son état. Le Nain s’arrêta alors face à elle, et semblait agacé, son œil mécanique la fixant avec intensité.


SLAYEUR : Ne reste pas plantée là !

LIZANDRA (absente) : Quoi… ? Qu’est-ce qui se passe ?

SLAYEUR (agacé) : Anthem a disparue, tu ne l’as pas entendue hurler ?

LIZANDRA (absente) : Je… je… non. Enfin… si. Je ne sais plus…

SLAYEUR (intrigué) : Tout va bien ?

La chasseresse ne répondit pas à la question, et fit mine de n’avoir rien entendu.

LIZANDRA (se relevant) : Si elle vient de disparaître, autant se mettre de suite à sa recherche tant que les traces sont fraîches.

Slayeur la considéra un instant, puis d’un signe de tête lui fit signe de le suivre. Ils rejoignirent Boumator et Fouregueule, qui étaient en pleine recherche.

SLAYEUR : Si avec trois chasseurs on n’arrive pas à la retrouver…

FOUREGUEULE : Retrouver qui ?

SLAYEUR : Comment ça « retrouver qui » ?! Tu te fous de moi ?! Tu es en train de chercher quoi là ?!

FOUREGUEULE (naïf) : Bah mon herbier.

LIZANDRA : Oh oh…

Un instant plus tard Fouregueule était allongé au sol avec une bosse de la taille d’un œuf d’autruche sur la tête.

SLAYEUR (pestant) : Dernière fois qu’on campe à Nagrand pour la nuit… Entre les plantes à ramasser par l’autre tordu et le PvP sauvage qui se transforme en kidnapping en règle ça va deux secondes !

BOUMATOR (intrigué) : Là ! Il y a quelque chose…

Boumator commença à suivre une traînée d’empruntes dans l’herbe qui partaient de la faille où ils avaient établi leur campement pour s’éloigner vers une berge.

BOUMATOR : Mmmm dans l’eau impossible de suivre leurs traces. Ils sont peut-être rattrapables, vu les empruntes et leur profondeur, il est tout seul et doit porter de la plaque…
Y’a quoi au-dessus de la falaise en face ? Je vois des lumières.

LIZANDRA : C’est Halaa, mais on ne peut y accéder que par en haut, la ville est plantée au milieu de la faille, et reliée uniquement par des ponts de corde. S’il a voulu fuir ce n’est sûrement pas ici.

SLAYEUR : Tu connais la région Liz, par où ont-ils pu passer pour s’enfuir de la faille ?

LIZANDRA : A l’Ouest il y a des chutes d’eau qui tombent dans un lac, donc c’est à exclure vu le peu de mobilité qu’il a avec un équipement lourd et quelqu’un a transporter en plus…
Au Nord par contre la partie supérieure de la faille débouche à côté du Poste de Berceau de l’Été à l’Ouest. De là il y a des chemins qu’il pourra emprunter en monture pour s’enfuir.

SLAYEUR : Alors c’est parti !

Sans plus de ménagement il les attira à travers le plan d’eau qui serpentait au milieu des falaises et des pitons rocheux. Visiblement le ravisseur était bien passé par là car des bracelets d’élémentaires d’eau avaient reflué sur les rives alentours. Au bout d’un moment ils arrivèrent de l’autre côté du bassin d’où ils virent une silhouette dans les ombres s’éloigner précipitamment, en tenant dans ses bras un corps à l’horizontale.

Ils se lancèrent tous les trois à leur poursuite, tandis que disparaissait de leur vue l’inconnu arrivé en haut de la montée. Lorsqu’ils furent sur le point de l’atteindre également, ils ressentirent un grand froid les parcourir, et une nova d’ombre les projeta en arrière tandis que dans le ciel des orbes lumineuses desquelles partaient de nombreux éclairs scintillèrent de tous leurs feux. Lorsqu’ils se relevèrent une dizaine de goules et des squelettes fonçait sur eux pour les attaquer.

Bien que n’ayant aucun mal à vaincre leurs assaillants d’outre-tombe, ceci leur fit perdre un certain temps, et lorsqu’ils purent arriver en haut, il n’y avait plus personne. Au sol, la nova d’ombre avait tout carbonisé, et on voyait clairement dessiné dans la terre des traces de bottes et de sabots de cheval.


LIZANDRA : Ils sont partis…

SLAYEUR : Sans blague ?! Jure !
Je n’aime pas ça… des morts-vivants en Outreterre… Ce n’est pas normal.

BOUMATOR : Peut-être un nécromancien, il savait manier les ombres…

SLAYEUR (ironique) : Un nécro qui porte de la plaque ? Comme si c’était pas déjà assez cheaté, il nous manquerait plus que ça ! Tu veux pas qu’il tanke aussi ?

LIZANDRA : Euh… sinon on essaye de les retrouver ou on reste là à se prendre le chou ?

SLAYEUR : Ils sont déjà loin, il fait nuit et…

LIZANDRA (le coupant) : Okay je retourne me coucher alors.

L’elfette s’en alla, mais elle se retourna lorsque Slayeur l’appela :

SLAYEUR : Au fait Liz…

LIZANDRA : Oui ?

Son œil commença à tournoyer dans son orbite avec force de cliquetis mécaniques. On aurait dit qu’il la passait aux rayons X tant il la regardait avec insistance.

SLAYEUR : Fais de beaux rêves…

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Samantha



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MessagePosté le: 09 Nov 2007, 01:58    Sujet du message: Scène 23 : La Volonté de Draenor (1/3) Répondre en citant

À la mémoire de RM


Scène 23 :
La Volonté de Draenor

(attention scène en trois posts)


Sur un îlot de pierre bleutée entouré de brumes, Anthem revint à elle. Elle eu un choc à la première respiration car l’air lui semblait étrangement lourd et humide et on n’y voyait pas à dix mètres au loin. D’ailleurs où aurait-elle pu aller ? Le minuscule morceau de pierre qui flottait à la dérive dans le Néant ne lui permettait pas d’aller où que ce soit. Elle contemplait l’immensité du vide autour d’elle, la pesante angoisse de l’inconnu qui la submergeait de toute part et dévorait les tréfonds de son âme. Elle se lamentait sur son sort lorsqu’un rire narquois la tira de sa torpeur.

VOIX : Alors on est perdue ma douce ?

ANTHEM : Quoi ?! Qui… ?

Le ricanement se fit de nouveau entendre et un grand homme au visage d’une pâleur mortuaire et aux cheveux mi-longs à la blancheur d’un linceul apparu devant elle ; cette vision d’outre-tombe la choqua à telle point qu’elle poussa un cri d’effroi.

ANTHEM (consternée) : Darsh ?!?!

DARSHANESH (ironique) : Inutile de crier mon amour, personne ne pourra t’entendre ici au milieu du vide…

Darshanesh, le paladin serviteur de la Lumière et de la Justice ; celui dont Slayeur avait abusé la confiance pour mener à bien ses plans d’épuration raciale lors de la Guerre des Gnomes ; ce même Darshanesh enfin qui était marié à la prêtresse Anthem, et qui mourut empoisonné par cette dernière après un baiser mortel.
Il la regarda en l’air mi absent, scrutant le ciel d’un air mélancolique.


DARSHANESH : Comme le temps passe….

Anthem ne parvenait pas à articuler le moindre mot, horrifiée par ce qu’elle avait devant elle. Elle l’avait pourtant tué pour assouvir sa soif de puissance, or, il lui faisait de nouveau face, revenu d’entre les morts. Et cette armure terrifiante qu’il portait lui donnait un air encore plus menaçant. Dépassant de son dos, une énorme épée runique à deux mains brillant d’un éclat étrange achevait de donner à cette rencontre une aura des plus malsaines.

ANTHEM (bégayant) : Tu… tu…

DARSHANESH : … es revenu ? J’en ai bien peur…
Pour toi !

Son dernier mot claqua de façon si sèche et menaçante dans sa bouche que la prêtresse des ombres commença à envisager l’éventualité de sauter dans le néant pour éviter la séance de mise au point qui allait suivre.

ANTHEM (angoissée) : Que… Comment… ?

DARSHANESH : Comment suis-je revenu ?

Il la regarda avec insistance de ses yeux verts de jade, son regard devait sans doute être la partie de lui qui avait l’air la plus vivante.

DARSHANESH : Je serait toi ma douce, je m’inquièterai du pourquoi… Mais soit.

Elle eu un hoquet nerveux et recula d’un pas.

DARSHANESH : Lorsque tu m’a laissé pour mort dans Stormwind, dans le quartier le plus mal famé de cette ville, tu aurais du t’assurer que mon corps disparaisse au lieu de faire croire à un empoisonnement suite à une altercation avec un voleur…
Malheureusement pour toi, un membre du Conseil des Ombres a été plus rapide et il a livré ma dépouille aux soins d’un nécromancien qui a eu tôt fait de me ramener d’où tu m’avais jeté.

Son ton était encore plus sec qu’avant, et le mépris transparaissant dans sa voix.

DARSHANESH (fielleux) : Mais à toute chose malheur est bon comme on dit. Je suis à présent un Chevalier de la Mort, et désormais, je sers le seul vrai roi… Le Roi Liche.

ANTHEM (abasourdie) : Quoi ? Toi un paladin ?! Mais tu ne…

Il prit une voix fluette et commença à imiter Anthem en prenant des postures grotesques.

DARSHANESH (ironique) : Quoi toi une prêtresse ? Tu ne peux pas conspirer voyons !

ANTHEM (renfrognée) : Finis en au plus vite ! A quoi joues-tu ?

Sans prévenir il la saisi alors violement par le cou de sa main gantée de plaque, enfonçant dans sa chair les aspérités aiguisées de l’ouvrage de forge, la souleva de plusieurs centimètres au dessus du sol et il prit son ton le plus menaçant.

DARSHANESH (menaçant) : Je ne le répèterai pas ! Qu’est-ce-que-prépare-le-Nain ?!

Anthem suffoquait à moitié, et son cœur palpitant face à la mort qu’elle sentait proche, n’arrangeait rien.

ANTHEM : Re-liques !!! Il cherch… des re… liques !!!

Et desserra son étreinte et elle s’effondra à terre.

DARSHANESH : Quelles reliques ?! Parle !

À bout de souffle, reprenant sa respiration comme elle le pouvait elle articula quelques [i]mots.

ANTHEM (essoufflée) : A Na-grand… dans… l’Oshu-Gun…

[i]Il resta un long moment à la contempler dans un silence pesant tandis qu’elle tentait de retrouver son rythme respiratoire habituel. Puis sa voix sèche brisa à nouveau le calme précaire.


DARSHANESH : Que sais-tu d’autre ?!

ANTHEM (apeurée) : Rien… strictement rien ! Je te le jure !

DARSHANESH (soupçonneux) : En es-tu bien sûre ?

Elle rampa d’effroi en arrière.

ANTHEM (terrifiée) : Je te le promets.

Il la saisit alors par le col de sa robe sans plus d’autre forme qu’à l’instant précédent, Anthem se voyait déjà lancée au milieu du Néant, destinée à périr sans que personne le sache et sans qu’elle puisse cette fois ne jamais en revenir. Elle jetait des regards nerveux face au vide qui les entourait. En voyait cela Darshanesh eut un ricanement sadique.

DARSHANESH : Te lancer dedans ?! Mais quelle bonne blague !

ANTHEM (terrifiée) : Tu ne vas pas me tuer… ?

DARSHANESH : Oh bien sûr que si, mais je compte te faire payer ta trahison tout d’abord… Un peu de torture me distraira avant que je ne te fasse rejoindre les rangs du Fléau…

Elle poussa un cri strident qui se perdit dans l’immensité du vide. Pendant ce temps, plus au Sud, l’aube se levait sur Nagrand. Slayeur se réveilla avec, en tête, les mots du Seigneur Gniev sur la Volonté de Draenor : « Il a la plus insignifiante des formes. Tellement insoupçonnable que personne ne pourrait penser à ce que c’est. Mais la chasseuse elfe que je vous ait demandé de capturer vous permettra de rentrer à Oshu’gun et de trouver l’artefact ».

Il trouva Lizandra, postée accroupie sur un rocher, qui contemplait le ciel qui prenait peu à peu des couleurs. Elle avait la tête posée sur les genoux, et semblait lasse.


SLAYEUR (arrivant en silence) : J’espère que tu ne songes pas à nous quitter car la prêtresse est partie et que du coup il n’y a plus rien à draguer…

LIZANDRA : Hein… quoi ?

Elle semblait sortie d’une longue torpeur, le nain l’avait visiblement arrachée à ses pensée.

SLAYEUR : Tu continues avec nous ?

LIZANDRA : Je… oui… oui… Un peu d’aventure ne me fera pas de mal, je commençais à m’encrasser.

Le ton de l’elfette semblait las.

SLAYEUR : Tant mieux, cela m’évitera de te forcer à nous suivre…
Mais dis moi… On peut savoir pourquoi tu as l’air aussi troublée depuis hier soir ?

Elle se leva d’un bon du rocher, et dominait le Nain d’encore plus haut qu’à l’accoutumée.

LIZANDRA : Je vais réveiller les autres, c’est pas bon de trop traîner dedans, je préfère pas imaginer ce qui se trouve dans ce gros rocher depuis tout ce temps.

Slayeur la considéra avec circonspection tandis qu’elle s’éloignait. Visiblement elle n’avait pas dormi de la nuit, et l’état d’alerte dans lequel il l’avait trouvé la veille semblait la tracasser.

SLAYEUR : Une minute Lizandra !

Il la rejoignit et commença à la toiser de haut en bas avec son œil de verre.

SLAYEUR (méfiant) : Je ne sais pas ce que tu me caches, mais sois sûre d’une chose, si ça compromet mes objectifs je te ferais passer l’envie de garder tes petits secrets… Compris ?

Il n’avait pas élevé le ton, mais la menace claire qu’il venait de formuler résonna aux oreilles de l’elfe comme le plus grossier des jurons.

LIZANDRA (comme si de rien n’était) : Va finir te préparer le Nain, on lève le camp dans vingt minutes.

Cela fut fait dans les temps et Slayeur, Boumator, et Fouregueule suivirent Lizandra dans les vallons de Nagrand alors que le jour pointait de plus en plus. En début de matinée ils arrivèrent enfin en vue de l’Oshu’gun. L’immense cristal était planté là, au milieu de ce gigantesque cratère verdoyant qui s’offrait à leurs yeux et sur lequel des signes était dessinés. Au milieu de tout cela, des sabots fourchus et des éléphants avançaient nonchalamment parmi les élémentaires d’ombres qui pullulaient dans la zone.

BOUMATOR (ahuri) : Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ?!

LIZANDRA : Le gros cristal ? C’est l’Oshu…

BOUMATOR (montrant du doigt) : Non pas ça ! Cet animal bizarre là-bas. Tout gris avec des grandes cornes blanches devant la bouche.

LIZANDRA (intrigué) : Quoi les Elekks ???

BOUMATOR (envieux) : Si c’est comme ça que ça s’appelle oui…
Y’a moyen d’en prendre un comme familier ?

LIZANDRA : Rêve ! Ce machin là, ça pourra pas se faufiler là où on va.

Tandis que Slayeur gardait un œil en coin sur Fouregueule après lui avoir confisqué son herbier, Lizandra commença à leur détailler la façon d’entrer.

LIZANDRA : Bon les mecs va falloir être prudents pour entrer. Si tout ce qu’il y a autour vous impressionne, dites-vous que c’est n’est rien en comparaison de ce qu’il y a dedans.

BOUMATOR : Quoi des Elekks, et vaches poilues et des élémentaires ? Si c’est sensé nous faire peur c’est raté.

FOUREGUEULE (paniqué) : Euh…

LIZANDRA : Ça peut encore aller ça… Attends d’avoir vu Durn l’Affameur et on en reparlera.

SLAYEUR : Et on peut savoir qui c’est ce charmant Monsieur ?

LIZANDRA : Pas un type, un Gronn, ce sont des géants des montagnes. Les machins de base ils sont durs comme la pierre et font deux fois ma taille, et bah ça dites vous que c’est le modèle au-dessus qui est trois fois plus grand. Il bave sur l’un de vous et vous mourrez noyés…

BOUMATOR (soupirant) : Exagère pas non plus hein… Et ton machin on peut savoir où il est s’il est si grand ?

LIZANDRA : Soit patient…
En attendant, voilà comme on va procéder : l’entrée de l’Oshu’gun se situe au nord du rocher, on a de la chance parce que c’est à cet endroit que Durn se rapproche le moins du cristal. Ça vous donne une idée des saloperies qu’il y a dedans… Il faudra y arriver en éviter la faune locale qui est pas mal agressives et les Éthériens qui sont en train de démonter le cristal et qui abattent à vue tout ce qui s’en approche. Heureusement pour nous, nous avons un atout de taille.

FOUREGUEULE : Si c’est une blague sur les Nains évite, c’est pas bien de se moquer du physique…

LIZANDRA : Non l’atout qui roxx, c’est… moi.

BOUMATOR (pouffant) : Ça va les chevilles fillette ?!

FOUREGUEULE (haussant les yeux) : J’aurai préféré une blague sur les Nains à la rigueur…

LIZANDRA : D’une je sais ou je met les pieds, de deux, je dois être la seule créature encore en vie ressortie de ce machin, et de trois, je peux descendre un cafard dans le noir à 2 km de distance d’une flèche de mon arc.

BOUMATOR : Reculez un peu on va lui faire de la place pour se chevilles… Voilà comme ça, 20 mètres en arrière ça devrait suff…

Il s’interrompit car le sol venait de trembler avec force dans un bruit sourd.

SLAYEUR : Tiens, voilà le copain de Liz…

Au détour du cristal Durn l’affameur venait d’apparaître et semblait à l’affût, tournant sa tête cyclopéenne dans tous les sens. De son imposante masse brune foncée il dominait le cratère projetant en plus de son imposante ombre au sol, des filets de baves qui venaient mourir à terre en formant des flaques. Slayeur se tourna alors vers Fouregueule.

SLAYEUR (menaçant) : Bouge… ne serait-ce qu’un seul centimètre pour aller cueillir une fleur qui se trouverait à côté du Gronn…

FOUREGUEULE (mal à l’aise) : euh.. Slay…

SLAYEUR (lui pointant le doigt à la figure) : Ne m’interrompt pas !
Je disais donc, bouge donc d’un pouce et je te…

FOUREGUEULE (mal à l’aise) : Mais Slay il faut que…

SLAYEUR : RIEN DU TOUT ! Ecoute moi !
Tu ne bouges pas ! Et tu ne dis rien ! Et tu l’ouvres une fois, je fais cramer ton herbier !

Fouregueule soupira longuement et croisa les bras en faisant une mine de boude avant de leur tourner le dos.

SLAYEUR : Voilà, ça évitera les pulls foireux comme ça…

LIZANDRA (hilare) : Euh… Désolée de te contredire, mais je crois que non.
Il me semble que ton copain hunt voulait te prévenir que le troisième Nain du groupe était déjà parti en courant vers Durn… On av bien rigoler…

En effet, un peu plus loin, Boumator, fusil à la main, poursuivi par une dizaine d’animaux, d’élémentaires et d’Éthériens, courait vers le Gronn géant en hurlant.

BOUMATOR (dément) : Mais neeeeeed trop ce pet là !!!!!

SLAYEUR : Okay, là on est dans la merde… Va falloir improviser…

LIZANDRA : On le kite ?

SLAYEUR : Mais bordel, pourquoi vous tenez absolument à kitter vous les chasseurs ?! C’est compulsif comme manie faut vraiment vous faire soigner.

Fouregueule toujours de dos, agita son doigt en l’air pour signifier « non ».

SLAYEUR : Bon arrête de bouder toi ! Tu as le droit de l’ouvrir.

LIZANDRA : On fait quoi alors ?

Slayeur balaya le panorama avec son œil mécanique, et réfléchit quelques instants.

SLAYEUR : On va faire au plus simple, On récupère Bouma et on fonce vers l’entrée Nord. Là on se fera les mobs mais le Gronn pourra pas nous suivre.
Allez hop, ACTION !!!

Il avait claqué trois fois des doigts : face à eux, devant lui, puis en direction de Durn, avant de partir en monture dans sa direction. Ils se lancèrent alors dans une folle course-poursuite après Boumator qui était déjà monté sur un rocher et visait Durn avec son fusil ne prêtant même pas attention au groupe compact d’ennemis qui s’apprêtait à lui fondre dessus.

Slayeur, grâce à son aura de croisé, pu le rejoindre rapidement, et se jeta au milieu des ennemis, puis avec force de Défense Vertueuse s’employait à détourner l’attention du maximum d’adversaires sur lui, en profitant au maximum du pouvoir de l’Orbe de puissance de Gniev. Tandis qu’une bonne partie des Éthériens et des élémentaires se ruait sur le paladin qui avait activé son bouclier divin, Fouregueule s’employait à lancer des traits provocateurs sur les Elekks et sabots-fourchus et à les effrayer vers les pièges de glace qu’il avait posé au sol. Pendant ce temps Lizandra s’appliquait à dégager les ennemis qui se rapprochaient autour de Boumator en leur tirant dans les articulations.


SLAYEUR (hurlant) : Tu te crois à la S.P.A. l’Elfe ?!?! Nettoie moi ça au lieu de les affaiblir !

LIZANDRA : Durn a les crocs, quand il verra des animaux blessés au sol, il sera susceptible de s’arrêter pour les bouffer et nous on gagnera du temps comme…

Elle évita de justesse le coup de hache d’un Éthérien qui s’évapora juste devant elle après que Fouregueule l’eut achevé d’un coup de flèche.

Pendant ce temps Boumator énervait de plus en plus Durn en lui décochant des coups de fusil sur sa peau rugueuse comme une carapace, ce qui l’agaçait plus que ça ne le blessait.


SLAYEUR (excédé) : Bouma arrête ça tout de suite !

BOUMATOR (tirant la langue en coin pour mieux viser): Je veux ce pet !

SLAYEUR : Foure et Liz, préparez vous à fear, la bulle ne va pas tarder à disparaître mettez moi tout ça dans des pièges de glace, on va rentrer dans l’Oshu’gun.

FOUREGUEULE : Et Bouma ?

SLAYEUR : Je m’en occupe…

Une fois libéré de l’emprise de sa bulle et de la menace des mobs, Slayeur se rua aux côtés de Boumator, et agita son marteau devant Durn pour capter son attention.

SLAYEUR (interpellant) : Eh oh ! Toi le gros tout moche !

FOUREGUEULE : Oui ?

SLAYEUR : Pas toi crétin ! Lui !

Les deux nains évitaient de justesse les coups de mains et de pieds qu’il leur envoyait pour les écraser, mais Slayeur n’arrivait pas à capter l’attention de Durn. A bout, de nerfs, le palanain posa une intervention divine sur Boumator et aussitôt le Gronn tourna son œil sur lui.

SLAYEUR (plissant les yeux) : J’aime mieux ça… Allez approche !

Il faisait tourbillonner son marteau à une telle vitesse entre ses mains que Durn semblait comme hypnotisé, puis sans prévenir…

SLAYEUR : Lumière sacrée !!!

Un éclat lumineux de forte intensité jaillit de la masse, et vint rayonner en plein dans l’œil de Durn qui sous l’intensité de la lumière fut aveuglé.

SLAYEUR : Allez on y va !

Boumator enleva la bulle que le paladin lui avait posé, puis en retenant les ennemis sur leurs arrières du mieux qu’ils pouvaient, ils fuirent en direction de l’entrée Nord poursuivis de toutes parts. Durn qui ne voyait toujours rien était rentrée dans une rage folle et abattait tout sur son passage, aidant par là le groupe à se débarrasser de quelques uns de leurs assaillants.

Ils rejoignirent rapidement l’entrée d’une caverne à même la roche du cristal, envoyant des flèches sur tous ceux qui s’approchaient d’un peu trop près et posant des pièges pour les ralentir. Mais le Gronn retrouva peu à peu la vue. Et lorsqu’il les vit s’enfoncer il se jeta sur l’entrée de la grotte, écrasant les derniers poursuivants au passage. Ne pouvant les atteindre, il se releva lourdement, puis de rage et de dépit, il donna des coups furieux à l’entrée de la caverne afin de provoquer un éboulement. En quelque minutes ils se trouvèrent emmurés dans l’Oshu’gun.

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MessagePosté le: 09 Nov 2007, 01:59    Sujet du message: Scène 23 : La Volonté de Draenor (2/3) Répondre en citant

Ils étaient tous plaqués contre les parois de la caverne, comme si cela eu pu les dissimuler aux yeux du Gronn à présent loin, et avaient le souffle coupé sous le coup de la poursuite. Un interstice dans l’éboulement laissait filtrer quelques rais de lumières au milieu de la quasi obscurité qui les entourait.

LIZANDRA (euphorique) : Ça ! C’était fun ! OLOL !

FOUREGUEULE (pestant) : Alors c’est moi qui risquait d’aggro hein Slay ?! Pourquoi tu n’as pas utilisé ton orbe de contrôle mental pour ramener Bouma ?!

SLAYEUR : Et le convoi de mobs avec ?!

LIZANDRA (gloussant) : Et alors, ç’aurait été e-sport au moins !

Slayeur lui décocha un regard noir avec son œil normal, alors qu’une sorte de lunette périscopique sortait du mécanique pour faire une mise au point sur Lizandra tandis qu’il fronçait les sourcils d’une manière équivoque.

LIZANDRA (se justifiant) : Ne me regarde pas comme ça ! C’est pas moi le responsable de tout ça !

SLAYEUR : Tu as raison…

Il se tourna vers Boumator et lui asséna un violent coup de tête, qui le fit tomber à la renverse ; puis il le contempla de haut alors que son nez saignait abondamment.

SLAYEUR (méprisant) : Honte à ta race… Honte à ton sang… Comment un être aussi primaire que toi peut-il être un nain ?

Boumator baissa la tête en détournant son regard du paladin.

BOUMATOR : Pardonnez mon coup de folie mein Führer… Je… je ne sais pas ce qui m’a pris.

SLAYEUR (extrêmement calme) : Mieux vaut pour toi que ce soit la dernière fois Boumator…

Sa dernière phrase résonna comme une menace aux oreilles de tout le groupe, et le silence gêné qui s’installa ne fut brisé que par l’arrivée du polymorphe dans un tourbillon de lumière violette. Il avait cette fois pris la forme d’un Gnome lépreux.

BOOTY (narquois) : Alors le nain on pédale dans la semoule ?! Le Boss va pas être content si tu traînes…

SLAYEUR : Et on peut savoir où tu étais passé toi ?

BOOTY : Je suis allé faire mon rapport sur la disparition de la prêtresse, tu as vraiment intérêt à trouver la relique, le chef est furax que tu ais perdu un membre de ton équipe « d’élite », qui plus est avec les orbes de pouvoir qu’il vous avait laissé.

SLAYEUR (condescendant) : Oh pour ça ne t’en fait pas… Foure !

FOUREGUEULE : Quoi ?! Qu’es-ce que j’ai encore fait ?

SLAYEUR : Tu le sais très bien ! Donne les moi si tu ne veux pas que ton herbier finisse en cendres.

FOUREGUEULE : Mais tu fliques tout le monde ou quoi ?!

Son œil mécanique cliqueta tandis qu’il regardait Fouregueule de haut en bas.

SLAYEUR : Je vois ce que tu as dans tes poches…

FOUREGUEULE : Pffffff !

Il remit au Paladin les deux orbes en continuant à soupirer.

BOOTY (ironique) : Hummm la fine équipe. Avec des partenaires comme vous pas besoin d’ennemis.

SLAYEUR : On peut savoir pourquoi tu avais volé les orbes de pouvoir d’Anthem ?

FOUREGUEULE : Mais les miennes elles sont toutes pourries ! Je suis même pas spé précision ! Ca va me servir à quoi de pouvoir cibler quelqu’un au milieu d’une foule comme s’il était tout seul ?!

LIZANDRA (captivée) : Oh need ça !

FOUREGUEULE : Quoi tu es spé précision toi ?

LIZANDRA : Et alors tu crois que ta spé survie elle est mieux ?! J’ai pas besoin d’un piège pour avoir de quoi bouffer le midi moi, je sais viser.

SLAYEUR (excédé) : La barbe ! Foure donne lui tes orbes ! Et tiens reprends celles d’Anthem ! Ca te sera toujours plus utile d’endormir les gens.

BOUMATOR (se pinçant le nez pour empêcher le sang de couler) : On beut savboir ce qu’on bfais ?

SLAYEUR : Il me semble que notre guide va nous montrer la voie pour trouver la Volonté de Draenor dans ce merveilleux endroit.

LIZANDRA : C’est l’artefact magique que tu cherches ?

SLAYEUR : Tu es intelligente pour une Elfe…

LIZANDRA : Intelligente et qui ne pue pas, ça fait au moins une qualité de plus que les Nains…
Il ressemble à quoi ton bidule ?

SLAYEUR : C’est la que ça devient marrant, c’est que personne ne sait exactement à quoi ça ressemble, mis à part que ça a une forme insignifiante.

LIZANDRA (secouant la tête) : Eh bien, nous voilà beaux….

FOUREGUEULE : Autant chercher un hétéro dans une soirée gay…

SLAYEUR (sourcillant) : Hum ?!

FOUREGUEULE : Euh… Une aiguille dans une botte de foin ! Voilà c’est ça.

SLAYEUR : Avant je veux savoir où on met les pieds exactement, tu vas nous raconter ce qui c’est passé la dernière fois que tu es venu ici. Et pourquoi tu nous disait qu’on pouvait pas entrer dedans, vu que c’est ce qu’on vient de faire y’a pas cinq minutes.

LIZANDRA : On n’est pas entrés dans l’Oshu’gun pour le moment on est juste dans une grotte à sa base.

BOUMATOR : Et alors comment on fait pour entrer ?

LIZANDRA : Au bout de ce couloir, vous remarquerez qu’il y a un peu de lumière, c’est par là qu’on accède à un des couloirs du vaisseau. Dedans il y a des membres du conseil des ombres qui gardent un Na’aru pour lui voler ses pouvoirs.

FOUREGUEULE : Un couloir avec des démonistes dedans ? La belle affaire on a fait tout ça pour ça ?

LIZANDRA : Quand on ne sait pas on se tait…
En agissant d’une certaine manière avec le Na’aru il ouvre une porte secrète dans la paroi du vaisseau qui permet d’accéder au reste de la structure. Au bout d’un moment le vaisseau rejoint une sorte de complexe souterrain, une sorte de ville, mais vu ce qui traîne dedans j’espère que ce que vous cherchez est dans le vaisseau plutôt que là-bas.

SLAYEUR : On peut savoir ce qui s’est passé la dernière fois que tu es venue ? Et pourquoi tu étais venue là d’ailleurs ?

LIZANDRA : J’étais en mal de sensations fortes à l’époque et ce gros cristal faisait plutôt peur aux gens, ce qui était donc une raison pour que j’aille voir ce qu’il y avait dedans.
Je suis rentré par la grotte comme aujourd’hui, j’ai traversé le couloir et tué les membres du conseil des ombres jusqu’à ce que je trouve le Na’aru. Il avait l’air mal en point et j’ai essayé de la soigner comme je pouvais. La seule chose que ça a déclenchée c’est l’ouverture de la porte secrète derrière laquelle les couloirs du vaisseau continuaient…

Elle marqua une pause et au vu des grimaces qui commençaient à se former sur son visage la suite des évènements ne lui laissait pas un bon souvenir.

LIZANDRA : L’air y était malsain, sans doute le milieu clos, mais ça laissait une sale impression, une impression morbide. Et puis il y avait ces drôles de bruits… des sortes de cris ou de pleurs, et ces voix implorantes. Ca plus l’attaque ça m’a totalement découragé d’y revenir.

SLAYEUR (intrigué) : L’attaque ? Quelle attaque ?

LIZANDRA : J’étais descendue bas dans le vaisseau et à un certain endroit on peut pénétrer dans un système de caverne. Comme une ville… ou un truc de ce genre.

SLAYEUR : Comment ça un truc de ce genre, c’était une ville ou pas ?!

LIZANDRA : Oui et non, ça ressemblait à uns sorte de ville mais taillée dans la pierre, les murs étaient sculptés. Apparemment le vaisseau c’était écrasé dessus et l’avait recouvert. Et à un moment, je me suis trouvée sur une sorte de pont en pierre, une formation rocheuse pas un machin sculpté. Et c’est là que c’est arrivé, qu’ils sont venus.

BOUMATOR : Qui ça ?

LIZANDRA : Un vieux moisi, je le vois encore parfaitement. Habillé avec des espèces de haillons gris, il avait une longue barbe de la même couleur. Apparent il était en fuite, il avait peut-être été enfermé longtemps. Dès qu’il ma vue il s’est jeté sur moi, son visage semblait demander de l’aide donc je ne me suis pas méfiée. J’aurais du…

Elle souleva une partie de la maille de son armure pour leur montrer une longue cicatrice sur son flanc gauche.

LIZANDRA : Il m’ planté un coup d’épée, une magelame ou un truc du genre je pense. Je me suis effondrée au sol et j’ai commencé à perdre beaucoup de sang. J’avais tellement mal, je ne pouvais rien faire…
Et puis il a commencé à me traîner du côté du pont ou j’étais arrivée, et m’a allongé contre un rocher. Il m’a enlevé mon armure, et a prononcé des incantations magiques en agitant ses mains au dessus du trou qu’il venait de me faire dans le bide.
J’ai senti tout de suite que ça allait mieux et ça c’est cicatrisé d’un seul coup.

FOUREGUEULE : Mage et healeur à la fois… Si c’est pas cheaté ça !

BOUMATOR : Ça pouvait être un prêtre !

FOUREGUEULE : Ha ouais tu en as croisé beaucoup des prêtres avec des épées ?

SLAYEUR : Bouclez là !!! Après il s’est passé quoi ? C’est pas un vieux débris qui t’a filé les jetons.

LIZANDRA : Non… Après il est retourné sur le pont, j’avais tellement eu mal que je n’ai pas fait attention… Mais un bruit sourd a commencé à se rapprocher, et tout tremblait autour. Le plafond était haut au-dessus de nous, et d’un seul coup de l’autre côté du pont, il… il est apparu…

SLAYEUR : Qui ça ?

LIZANDRA (dans un cri aigu) : Pas qui ! « Quoi » !

Un frisson la parcouru et elle resta muette un instant.

LIZANDRA : Un truc monstrueux, il devait bien faire dans les quatre mètres de haut. Il avait des yeux, un truc insoutenable, même de loin… Des énormes flammes, et sa bouche aussi en crachait… On aurait dit un morceau d’ombre entouré de flammes… J’ai jamais rien vu comme ça. Flippant. Malsain. Jamais je ne me suis senti aussi mal à l’aise, jamais aussi effrayée. C’était angoissant à regarder. J’avais qu’une peur c’était que ma torche s’éteigne…

BOUMATOR : Il s’est passé quoi après ?

Elle reprit son récit tout aussi terrifiée.

LIZANDRA : Le machin est allé à la rencontre du vieux au milieu du pont, il agitait une sorte de lasso enflammé au dessus de lui. Ils ont échangé deux ou trois coups. Et là le vieux lui a crié « Vous ne passerez pas ! », ou un truc du genre. Et puis il a frappé violement au sol avec son bâton et le pont de pierre s’est brisé sous eux, Et en tombant la… la créature a entraîné le barbu dans sa chute en enroulant son fouet autour de sa jambe. Et ils sont tombés tous les deux. Il… il a essayé de se rattraper à la corniche mais il a pas pu tenir longtemps… Je le revois encore me regarder, et me crier : « Fuyez pauvre folle ! »

Lizandra du s’asseoir sous le coup de l’émotion, et les autre se regardèrent circonspect entre eux.

BOUMATOR : Ça me rappelle un truc ton histoire, mais je ne vois pas quoi…

FOUREGUEULE (tripotant son anneau machinalement) : Bizarre, moi aussi…

SLAYEUR : Hummm… priez pour qu’il n’y ait pas d’autres trucs comme ça dedans, et que l’artefact soit dans le vaisseau et pas dans la ville…
Bon Liz relève toi on va pas passer la journée ici, j’aimerai bien avancer un peu.

Elle le regarda l’air mauvais et se releva aussitôt et le toisant de haut.

LIZANDRA : Préparez vous à vous battre alors, on a de la chance de ne pas avoir encore eu les orcs qui déboulent sur nous…

Ils se mirent alors en route à travers le long couloir de pierre. Le plafond était couvert par endroits de longs cristaux qui en sortait et pointaient leur lumière blafarde sur eux. À distance régulière des torches brûlaient du feu vert des démons, tout du long du chemin, jusqu’à ce que, une centaine de mètres plus loin, il atteignent une ouverture métallique parfaitement représentative de l’architecture Na’aru.

À leur vue, un grand démon vert fonça sur eux en battant ses ailes frénétiquement, et faisant couler de la sorte de deuxième bouche qui lui servait de ventre de grandes quantités de bile. Son sort fut réglé en moins de dix secondes, et ils reprirent leur chemin.


FOUREGUEULE (soupirant) : Ce que les gens peuvent être mal élevés de nos jours… Ça me troue le cul.

LIZANDRA : À mon avis tu n’as pas besoin de ça pour te faire trouer le cul…

FOUREGUEULE (minaudant) : Slaaaaaaay ! Il me taunte !!!!

SLAYEUR : Fermez-là tous les deux !

LIZANDRA : Oh ça va j’essaye de détendre l’atmosphère.

Ils continuèrent à avancer dans le vaisseau à travers un dédale de couloirs faiblement éclairés, au plafond desquels étaient suspendus des étendards du Conseil des Ombres. Dans certaines salles des corps éthérés d’esprits orcs flottaient en l’air. Ils poursuivirent leur avancée sans trop de peine, les démonistes et leurs serviteurs n’ayant guère de chance contre 3 chasseurs, un paladin et un gnome lépreux. Après une enfilade de plusieurs salles et couloirs ils arrivèrent enfin à une salle circulaire ou plusieurs membres du Conseil et une grande démone à six bras canalisaient de l’énergie en direction d’un Na’aru qui flottaient devant eux au-dessus d’une sorte d’estrade.

LIZANDRA : On pull comment cette fois ?

SLAYEUR (regardant Booty en coin) : J’ai mon idée…

Trente secondes plus tard, un gnome lépreux vola en travers de la pièce et vint s’écraser au milieu des ritualistes, qui eurent à peine le temps de réaliser que déjà les flèches et les balles volaient de toute part dans la salle, et les transperçaient de part en part. Une fois le ménage terminé ils pénétrèrent dedans.

BOOTY (beuglant) : Ça va pas la tête ?!?!
Et arrête de rire l’Elfe !
J’aurai pu me faire tuer !

SLAYEUR (amusé) : Je t’aurai bubulle au pire. Apprends à prendre des risques un peu.

BOOTY (hystérique) : C’était une tentative délibérée de vous amuser sur mon dos !

LIZANDRA (hilare) : Oui mais : qu’est-ce que c’était drôle, OLOL !

BOUMATOR (toussant) : Hum Hum !

SLAYEUR : Bon Liz, à toi de jouer, ouvre nous la porte.

L’Elfette regarda la Na’aru un moment, il lui semblait encore plus terne que la fois précédente ou elle était venue ici. Par rapport à celui de Shattrath il paraissait vraiment mal en point. Elle monta alors sur l’estrade et ajouta ses mains autour de lui en prononçant quelques incantations magiques. Il y eut une sorte de bruit magique, et une porte apparut au milieu d’une aura de lumière qui se dessinait dans le mur.

LIZANDRA (bombant le torse) : Et voilà le travail !

BOUMATOR : On peut savoir comment tu as fait ça ? Tu es une chasseuse pas une magicienne.

LIZANDRA : Le Na’aru me l’a dit.

Boumator et Fouregueule se regardèrent en clignant des yeux.

BOUMATOR : La drogue c’est mal tu sais.

FOUREGUEULE : L’alcool aussi d’ailleurs… Réduis sur la bouteille Liz…

BOUMATOR (horrifié) : Ha non ! Pas la bouteille ! Juste la drogue !

SLAYEUR (intrigué) : Tu peux communiquer avec ce truc ?

LIZANDRA : Oui il parle dans ma tête…
Enfin… je sais c’est bizarre dit comme ça, mais il communique avec moi.

FOUREGUEULE : Et pourquoi pas avec nous ?

LIZANDRA : Il doit avoir l’odorat sensible…

FOUREGUEULE (minaudant) : Slaaaaaaay !

LIZANDRA (gonflée) : Mais lol ! J’en sais quoi moi du pourquoi du comment, c’est comme ça, basta, je cherche pas à savoir comment ça marche. Ca fonctionne et ça me suffit, stop vous prendre la tête pour des conneries quoi.

BOUMATOR (policé) : Jeune fille voilà un langage bien vulgaire dans votre bouche.

LIZANDRA : Je suis sûrement plus vieille que toi, alors tes « jeunes filles tu te les garde », je lâcherait pas ma bouteille de Vodka ivrogne !

BOUMATOR (pestant) : ‘tain ! Salope !

De dépit il rentra dans le couloir, et les autres l’imitèrent. Il ressentirent alors ce que Lizandra avait éprouvé lorsqu’elle était venue ici la dernière fois : une étrange sensation de mal-être et d’angoisse. L’obscurité semblait les entourer de plus en plus jusqu’à l’intérieur d’eux-mêmes pour ronger leurs âmes dans une étreinte malsaine.

SLAYEUR : Bon, ne nous laissons pas impressionner, il faut fouiller méthodiquement chaque salle de ce vaisseau pour trouver ce qu’on cherche.

BOUMATOR : On ne sait même pas à quoi ça ressemble ce truc.

SLAYEUR : On sait juste que ça a une forme anodine et que c’est Lizandra qui doit nous y mener.

LIZANDRA : Comment ça moi ? Je le connais pas votre bidule !

SLAYEUR : Tu as pu parler avec le Na’aru et ouvrir la porte, ça prouve que tu as une connexion avec ce qu’il y a dans ce vaisseau.

BOOTY : Hum Hum !

La toux de gnome lépreux du polymorphe venait des les interrompre.

SLAYEUR : Tu sais quelque chose d’utile ?

BOOTY : Que oui !

Il sorti une orbe bleue en cristal terne le la poche de sa salopette.

BOOTY : Le boss pense que ça pourra vous aider à reconnaître l’artefact, l’orbe doit réagir à sa proximité.

Slayeur prit la relique et la fit jouer entre ses mains.

BOUMATOR : Tu es en train de nous dire qu’on va devoir se balader avec une boule dans les mains et qu’on devra la frotter devant tout ce qui pourra être anodin ? C’est une blague ?

SLAYEUR (coupant court) : S’il le dit, c’est que c’est ce qui a de plus simple à faire. Allons-y !

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Samantha



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MessagePosté le: 09 Nov 2007, 01:59    Sujet du message: Scène 23 : La Volonté de Draenor (3/3) Répondre en citant

Et ils s’engouffrèrent dans les boyaux de l’Oshu’gun inspectant chaque recoin minutieusement. Slayeur tenait l’orbe et la passait le long des objets qui pouvaient être la Volonté de Draenor, tandis que Lizandra passait en éclaireur et que Fouregueule marquait les endroits où ils étaient passés en traçant des signes aux murs. Mais force était de constater après plusieurs heures de recherches que la seule chose intéressante qu’ils avaient trouvé était l’entrée de la grotte menant à la ville sous le vaisseau. De plus ils mourraient de fin, ce qui les décida à poser leur camp et se restaurer devant cet accès avant de repartir à l’aventure plus bas encore.

FOUREGUEULE (se lamentant) : Pffff qui s’est occupé des provisions ?

SLAYEUR (ironique) : Moi ! Pourquoi ça te pose problème Foure ? Tu voudrais peut-être des mets plus raffinés pour ton palais délicat ?

FOUREGUEULE : Du pain et de l’eau… Je sais bien qu’on est des Nains et qu’on est radins, mais bon c’est pas ça qui va nous caller, tu aurais pu trouver autre chose qu’un mage quoi…

SLAYEUR (avalant son quignon de pain en le regardant en coin) : Si ça ne te plait pas tu peux toujours manger des cailloux…

BOUMATOR : Sinon c’est là que les choses se corsent, c’est dans cette grotte ?

Lizandra semblait de moins en moins encline à l’aventure et était recroquevillée sur elle-même comme pour avoir moins froid.

LIZANDRA (maussade) : Ouais…

BOUMATOR : Arrêter d’avoir les pétoches, si tu as pu t’en sortir seule, on risque rien à quatre.

BOOTY : Hum Hum !

BOUMATOR : À part cafter et faire le coursier tu sers pas à grand-chose toi !

Le polymorphe vexé se transforma alors en une bouteille de vodka de la taille du Gnome et s’éleva en l’air pour aller frapper Boumator sur le crâne, avant de se changer en corbeau cette fois et se poser sur l’épaule de Slayeur.

BOUMATOR (frottant sa tête) : Et susceptible avec ça…

SLAYEUR (sec) : Arrêtez de vous chamailler pour un rien, si on revient bredouille à force de se bouffer le nez, je morfle le premier mais vous y passez après je vous rappelle.

Visiblement son avertissement avait fait de l’effet, et après avoir passé la fin de leur repas sans d’autre esclandre, ils s’enfoncèrent donc à travers le dédalle caverneux de la ville qui se trouvait sous l’Oshu’gun.

Ils étaient comme hors du temps et de l’espace, seules leurs torches les ramenaient encore à un semblant de réalité physique et matérielle au milieu de cette obscurité et de cet oubli. Quand L’Elfe leur disait qu’elle ne savait si c’était une ville, elle avait raison, cela ne ressemblait à rien. Peut-être une longue succession de caverne aux parois taillées mais qui semblaient inhabitées depuis longtemps, des années, des siècles peut-être. Ils avançaient sans rien dire, tout leur paraissait plus oppressant ici, et ils finirent par essayer de faire le moins de bruit possible, car le moindre son provenant d’eux les effrayaient au plus au point. Leurs cœurs battaient la chamade, et à chaque angle, chaque détour, chaque recoin, ils avaient peur de voir surgit hors du temps une quelconque créature oubliée prête à se jeter sur eux et les dévorer.

À un moment ils arrivèrent face à une sorte de pont de pierre naturel qui enjambait un ravin sans fond, il était brisé en son centre et on ne pouvait pas le franchir.


SLAYEUR (amusé) : Tiens ça doit te rappeler des souvenirs l’Elfe…

LIZANDRA (angoissée) : C’est le genre dont je me passerai volontiers vois-tu.

BOUMATOR : On va essayer de passer ou on prend un autre chemin ?

SLAYEUR (passant sa main dans sa barbe) : Huuum…
On ne va pas essayer de traverser et perdre notre temps, on va prendre cet escalier plus loin là-bas, de toute façon à part des squelettes on n’a rien trouvé pour le moment, alors on peut bien aller où on veut.

FOUREGUEULE (doutant) : Mais si le mage fuyait une menace, Elle devait connaître la Volonté de Draenor et la détenir, donc il vaut mieux aller en direction de là où le vieux arrivait.

SLAYEUR : Pas bête… Mais bon comment traverser ?

Il continua à passer machinalement sa main dans sa barbe rousse ne réfléchissant, puis il regarda en coin le polymorphe posé sur son épaule.

SLAYEUR : Dis moi Booty, tu peux te transformer en ce que tu veux, non ?

BOOTY : En princi… Une minute ! Ne compte pas sur moi pour jouer les passeurs, vous êtes trop lourds.

SLAYEUR : Pourtant tu dois nous assister dans notre tâche…

BOOTY : Lâche l’affaire y’a pas moyen le Nain.

SLAYEUR (ricanant) : Moi ça ne me gêne pas de retourner parmi les morts, mais bon quand le patron saura que c’est à cause de toi qu’on a pas pu aller plus loin… je me dis que j’aurai ta plaisante compagnie à mes côté… pour l’éternité.

L’idée de passer l’éternité dans l’au-delà avec Slayeur et peut-être avec le reste du groupe ne semblait manifestement pas réjouir le polymorphe outre mesure.

BOOTY : Ok… Je dois me transformer en quoi ?

BOUMATOR : Un planche de bois, ou un truc comme ça pour nous permettre de passer chacun notre tour.

FOUREGUEULE (souriant) : Ou alors un gros pigeon.

SLAYEUR : On va opter pour la planche Foure…
Tu peux faire ça Booty ?

BOOTY : Je peux oui, supporter vos poids, je sais pas.

LIZANDRA : Bubulle le quand il sera en planche, il pourra mieux encaisser comme ça.

Ce fut donc la façon dont ils procédèrent. Booty se transforma en planche assez large pour les laisser traverser le vide qui coupait le pont, et Slayeur posa une intervention divine sur lui de manière à ce qu’il puisse supporter les trois Nains et l’Elfe. Une fois qu’ils furent passés, il récupérèrent le polymorphe exténué, et firent une brève pause de l’autre côté du Pont avant de repartir dans ce labyrinthe de pierre.

Pendant des heures ils déambulèrent au milieu de l’obscurité d’où ne perçait que la lueur de leurs faibles torches. De temps en temps ils entraient dans ce qui semblait être une habitation mais il n’y trouvaient rien d’autre que des squelettes méconnaissables, tout le reste était en état de décomposition trop avancé, quand ce n’était pas déjà devenu poussière.

C’est alors qu’ils arrivèrent devant une immense porte sculptée de runes, dont les proportions lui faisaient bien atteindre dix mètres de hauteur.


FOUREGUEULE (impressionné) : Ha ouais ! Ça c’est d’la porte.

SLAYEUR : Si c’est de là que le mage s’est enfui il a couru un moment le pauvre…

LIZANDRA (frissonnant) : Cet endroit me fou encore plus les jettons…

L’encadrement de la porte était parsemé de runes inconnues. Les battants étaient visiblement en mithril car leur éclat ne semblait pas altéré par le temps, et ils étaient chacun orné d’une énorme tête de dragon sculpté.

BOUMATOR : La Porte est un peu entrouverte, on fait quoi ? On rentre ?

SLAYEUR : C’est ce qui ressemble le plus à quelque chose d’intéressant depuis des heures, on va pas se gêner.

Même s’ils n’étaient pas tous très excités à l’idée de voir ce qu’il y avait de l’autre côté, ils suivirent le paladin à contre cœur, et se faufilèrent dans l’entrebâillement de taille respectable qui était entre les deux battants.

Ils ne purent retenir leurs cris de stupeur en entrant. Ils se trouvaient sous un immense dôme rocheux qui aurait facilement pu contenir Ironforge ou Stormwind, il était parsemé de millier et de milliers de cristaux incrustés dans la roche. Au sommet plusieurs gros cristaux de taille gigantesque sortaient du plafond et éclairaient faiblement la pièce, mais surtout ils projetaient un rai de lumière géant sur un squelette colossal au centre de la salle. Cette colonne de lumière brillait au milieu de ce dôme dont les parois étaient semblables à une nuit étoilée.


BOUMATOR : C’est… c’est…

FOUREGUEULE : … gigantesque…

Cette vision de rêve les avait enlevé un instant à leur angoisse et leur mal-être, mais ceux-ci reprirent vite leur droit quand ils commencèrent à remarquer le squelette au milieu de la salle. Même à une telle distance, il paraissait gigantesque, et pourtant ils en étaient bien éloignés.

FOUREGUEULE (paniqué) : Euh… c’est quoi ce truc au juste ?

SLAYEUR : C’est là où nous allons aller.

FOUREGUEULE : Tu blagues ?

SLAYEUR (sec) : J’en ai l’air ?

FOUREGUEULE : Mais si ça nous attaque ?

SLAYEUR : Ecoute Foure la seule créature dangereuse ici ce sera moi si tu continues à te plaindre sans arrêt. Le seul danger qu’il y a eu pour le moment c’est ce pont à traverser, et ce qu’on cherche est peut-être au milieu de la salle. Alors, je te donne le choix : sois tu nous suis, soit je t’envoie tout de suite en éclaireur. Tu choisis quoi ?

FOUREGUEULE (abattu) : Passe devant…

Il leur fallu bien cinq bonnes minutes à pied pour atteindre le squelette. Il avaient stoppé juste avant le cercle de lumière dans lequel il baignait et se tenaient face à sa tête. C’était sans conteste les ossements d’un Dragon, mais jamais ils n’en avaient vu de si imposant. Il devait bien être trois fois plus gros que les sauriens normaux, qui déjà étaient d’une bien respectable dimension.

SLAYEUR : Comment un dragon de cette taille a pu arriver ici ?! Par une porte aussi petite en plus !

BOUMATOR : Tu as vu la taille de la porte ? Elle était loin d’être petite !

SLAYEUR : Tu m’as compris ! Ce machin là passe à peine la tête au travers.

FOUREGUEULE : Les draconides peuvent prendre forme humaine, il a du se retransformer dedans.

SLAYEUR : Comment un truc gigantesque comme ça a pu mourir ? Fallait vraiment balancer la purée pour qu’il rende son dernier souffle…

LIZANDRA : Joli le jeu de mot.

FOUREGUEULE (à lui-même) : Lèche boules…

Ils firent le tour du Dragon, et virent qu’à son flanc droit, ses côtes étaient brisées, d’une manière assez violente qui plus est.

SLAYEUR : Visiblement il n’avait pas que des amis celui-là…
Bon faites le tour, et essayez de voir s’il n’y a pas sur ou dans le squelette quelque chose qui puisse être ce qu’on cherche.

Ils se mirent à tourner autour des ossements du saurien, et même dedans, à la recherche de la volonté de Draenor. Fouregueule inspectait l’intérieur, tandis que Boumator et Slayeur en faisaient le tour, et que Lizandra était monté sur la tête, mais à part des os, il n’y avait rien qui puisse ressembler à ce qu’ils cherchaient.

Il n’y eut que Lizandra pour trouver dans une des cavités oculaires du dragon un objet à la forme semblable à la pupille verticale d’un lézard, sans doute celle-ci, sous forme cristallisée pensa-t-elle.


LIZANDRA : Ha j’ai un truc…

Elle ramassa la pupille, et la tint entre ses mains. Tout d’un coup, Lizandra se figea sur place, les yeux écarquillés, puis s’effondra à terre. Sa vue s’emplit de ténèbres. Puis elle vit un homme aux traits grossiers et aux sourcils broussailleux se regarder dans une sorte de grand miroir. Il était torse nu, sa peau était très pale, tirant sur une sorte de vert cadavérique. Sa bouche formait un rictus sinistre parfaitement immobile. Sa respiration était ample, il semblait essoufflé mais ne respirait et n’expirait que par le nez. Ses cheveux blonds semblaient clairsemés par endroits et descendaient en mèches trempées devant son visage. Il était voûté et ses deux yeux à l’iris rouge sang dévisageaient son propre reflet. Son regard était mauvais, malsain, et effrayant. Si la folie put avoir un regard, s’eut sans nul doute été celui là.

Il poussa soudainement un hurlement semblable à celui d’une bête, ses traits se déformant sous l’effet de la haine folle qui l’envahissait. Puis de ses deux poings il frappa un grand coup dans le miroir qui se brisa net en une myriade d’éclats. Les ténèbres prirent de nouveau leur place, et Lizandra revint à elle, se réveillant en sursaut, le front couvert de sueur.

Elle avait roulé au sol, au pied de la tête de dragon, sa main était crispée sur l’objet, et à présent recouverte d’une poussière bleue. Les quatre autres la regardaient hallucinés.


LIZANDRA (perdue) : Qu’est-ce que… ?

BOUMATOR : Tu as perdu connaissance.

FOUREGUEULE : Slay a passé l’orbe sur ce que tu tiens pour voir si c’était la Volonté, et elle a commencé à briller d’une lumière bleue très forte, avant de trembler et d’exploser.

LIZANDRA : Quoi ?

SLAYEUR : Elle a pété et c’est devenu de la poussière, regarde toi-même tu en as partout sur toi…

Elle se redressa en restant assise et vit qu’effectivement elle en était recouverte.

SLAYEUR : C’était sensé réagir comme ça Booty ?

BOOTY : Aucune idée, mais de toute façon c’est la seule fois ou elle a réagit…

SLAYEUR : Donc c’est bien la Volonté de Draenor…
Laisse moi voir ça Liz.

L’Elfe lui tendit l’objet grisâtre en forme de pupille, qui luisait d’une aura grise bleutée. Il était effectivement banal et on aurait pu tout aussi bien dire que cela ressemblait à une épée, la pointe d’une arme d’hast, un piquet, ou tout un tas d’autre chose.

Slayeur le fit jouer entre ses mains et le contempla sous toutes les coutures. Son matériau semblait indéfinissable, et la lueur qui le nimbait donnait une impression troublante.


FOUREGUEULE (nerveux) : Slay !

SLAYEUR (concentré) : Quoi… ?

FOUREGUEULE (effrayé) : Le sol tremble.

SLAYEUR (relevant la tête) : Hein ? Quoi ? Comment ça ?

FOUREGUEULE (paniqué) : Le sol ! Il tremble !

SLAYEUR : Mais ne dit pas n’import…

Il se tut aussitôt, il venait de percevoir une secousse. Ils se regardèrent tous, effrayés, ne sachant pas que faire. Même s’ils ne disaient rien, tous redoutaient la venue de la créature que Lizandra avait décrite.

FOUREGUEULE (nerveux) : On fait quoi alors ?

SLAYEUR : On prie pour qu’il n’y en ait qu’un seul…
Inutile de se cacher, ce sera intenable, il faut s’enfuir d’ici le plus vite possible, nous devons revenir sur nos pas.

LIZANDRA : Tu plaisantes ?! On est incapable de savoir par où on est arrivés. Même sans cette horreur sur nos basques on mettra des plombes avant de sortir…

SLAYEUR : Ne te gène pas pour nous faire un portail vers une destination plus sûre Mlle. La Mage !

BOUMATOR (d’un calme froid) : Il faut rester ici affronter ça. On sera plus mobile à cinq dans cette pièce que dans des couloirs sombres bordés de ravins.

Il se regardèrent à nouveau dans les yeux, et se résignèrent à cette solution qui semblait la plus sensée tandis que le sol tremblait de plus en plus.

SLAYEUR : Bon on va essayer de se coordonner un minimum… Si c’est le truc que Liz a décrit, on sait que c’est une créature de feu et d’ombre et qu’elle a un fouet.

FOUREGUEULE (ironique) : Désolé j’ai pas mon stuff resist sur moi, il est à la banque…

SLAYEUR : Si tu as envie de réchauffer l’atmosphère, inutile, l’invité surprise va s’en charger…
Liz, son fouet, dans tes souvenirs, c’était le genre normal, ou un truc magique extensible à l’infini ?

LIZANDRA : Bonne question…, je pense qu’il était normal, vu qu’il était allé au contact du mage.

SLAYEUR : Très bien, faudra donc tous rester à la distance maximale.

Son œil commença à cliqueter, et il regardait partout autour de lui, comme s’il passait les murs aux rayons X.

SLAYEUR : Okay, je le vois approcher, c’est bien ce qu’on craignait.

A ce moment sa gorge se serra et il sembla beaucoup plus nerveux.

SLAYEUR : On a cinq minutes devant nous, pas plus…
Allez poser vos pièges de glace devant la porte, et revenez au pas de course tous les trois.

Les trois chasseurs partirent en aspect de la meute et revinrent à une telle vitesse qu’il paraissaient poursuivis par la Mort elle-même. L’angoisse et la peur étaient montées d’un cran en chacun d’eux et la panique commençait à les submerger.

SLAYEUR : On reste calme !
On se déploie tout autour du cercle de lumière, je vais rester faire l’appât au centre du rayon de lumière, et vous le canarderez dès qu’il sera à vue. Compris ?

Il acquiescèrent tous les trois et se répartirent comme convenu tandis que Booty avait pris son envol au-dessus de Slayeur. Le sol tremblait de façon un peu plus sourde à chaque vibration. C’est alors que dans un fracas ahurissant, la Porte s’ouvrit d’une volée comme poussée par un violent coup de pied, et une sombre et haute silhouette ombreuse entourée de flammes apparu.

Le peu de courage qui leur restait encore semblait fondre comme neige au soleil. De son pas lourd, et tout à coup lent, la chose se dirigea vers Slayeur qu’elle venait d’apercevoir au centre de la salle. Au bout de quelques mètres elle déclencha les pièges de glace, et poussa un hurlement à déchirer les entrailles. Elle fonça alors en courant sur Slayeur en faisant tournoyer son fouet en l’air, et arrivé au niveau du Nain elle l’abattit sur lui qui paraissait bien minuscule comparé à elle. Mais le fouet glissa sur la bulle de protection du paladin et la Bête poussa un autre cri de rage, alors que commençaient à pleuvoir sur elle les projectiles des chasseurs.

Ignorant alors Slayeur elle fonça en direction de Boumator, qui à l’aide de son orbe de puissance pouvait courir plus vite qu’elle grâce à son aspect du guépard, et lui asséner des rafales de balles en marquant des pauses de temps en temps, tandis que les deux autres chasseurs continuaient à frapper. Changeant de cible à deux reprises sans plus d’autre effet que de se faire darder de flèches et de munitions, elle changea de tactique. Elle retourna sur Slayeur qui était en train de healer du mieux qu’il pouvait les trois autres, et sorti une immense épée de flammes qu’il fit tomber sur le Nain qui pu l’éviter de justesse. Ne le lâchant plus du tout et faisant fi des attaques à distance qu’elle recevait, elle chargeait continuellement sur le Nain le blessant à chaque fois avec les flammes de sa lame et de son fouet qui recommençait à claquer. Même si Slayeur se soignait, il ne pourrait tenir indéfiniment comme ça.

Booty se posa à côté de Fouregueule et se transforma à nouveau en Gnome.


BOOTY : Ton orbe de puissance ! Vite, donne la moi !

FOUREGUEULE (choqué) : Quoi ?! Non, je ne…

BOOTY : Arrête de discuter et donna la moi si tu veux voir ton ami paladin en vie !

À contrecoeur il donna l’orbe au polymorphe qui parti alors en direction de Slayeur et de la Bête. Arrivé à bonne distance d’eux, il la fit briller intensément dans ses mains et se transforma en exacte copie de l’horreur qu’ils étaient en train d’affronter. Puis il se jeta sur la première bête et la plaqua au sol plus loin ; les deux monstres commencèrent alors à se battre dans un duel sans merci.

Les deux lames de feu s’entrechoquaient violemment tandis que les fouets partaient lacérer la chair de la Bête et du polymorphe, chacun des deux monstres hurlait sauvagement et l’écho sinistre que ces cris brutaux répandaient dans la caverne était à peine supportable. Au milieu des cris, essayant de rester stable du mieux qu’ils pouvaient sur ce sol tremblant de plus en plus, les trois chasseurs continuaient à viser la Bête tandis que Slayeur soignait le polymorphe.

Le combat faisait rage, et se déporta sur une partie périphérique de la caverne. Cette fois ci les deux y allaient franchement, envoyant les pluies de météores et les crevasses et rivalisant d’habilité pour défaire l’autre. C’est alors que, profitant d’un créneau, le polymorphe réussi à saisir la Bête par la gorge, et à la plaquer contre le mur. Il essaya de la bloquer du mieux qu’il pouvait, mais la créature ne se laissant pas coincer aussi facilement se débattait sans cesse, et il dut s’y reprendre à plusieurs reprises avant de pouvoir la maîtriser complètement. Là, un bruit de craquement de chair et d’os lui indiquait qu’il avait réussi, la bête était empalée contre une des parois, sur un cristal qui lui ressortait au niveau du cœur et dont la plaie commença à déverser son flux de sang enflammé.

Euphorique les quatre autres ne purent contenir leur joie à la vue du monstre tombant mort à terre tandis que le polymorphe desserrait son étreinte pour le laisser s’affaler sur le sol. Booty tituba alors en arrière et commença à chanceler avant de s’effondrer. La lame de la Bête était planté en plein dans son abdomen et continuait à brûler.

Slayeur et les autres se précipitèrent sur lui, et enlevèrent avec force de difficulté la lame du corps de Booty. Il était allongé, ses yeux écarquillés tournés vers les cristaux qui formaient au dessus de sa tête le plus beau des ciels étoilés. Peu à peu il commença à rapetisser pour reprendre sa forme initiale celle d’une créature humanoïde à la peau violet foncé, son long visage tordu de douleur sous l’effet de l’immense blessure béante qui lui déchirait le ventre. Ils étaient tous les quatre penchés au-dessus de lui, mais il ne semblait regarder personne en particulier, seulement noyer son regard dans le flot du scintillement qui brillait de mille feux au-dessus d’eux.


BOOTY (faible) : Finalement… je ne… servais… pas… qu’à cafter… et… faire le… coursier…

SLAYEUR (ému) : Non… tu valais bien plus que ça.

BOOTY (faible) : « Qui… creuse… un fossé… pour autrui… y tombe... lui-même… »

Lizandra détourna les yeux par pudeur et s’éloigna en sanglotant. Fouregueule l’imita quelques instants plu tard tandis que la respiration du polymorphe était de plus en plus saccadée. Booty rendit alors son dernier souffle sous la voûte étoilée de cet endroit sans nom oublié de tous. Dans le calme du silence qui y régnait, dans la quiétude de l’obscurité qui s’y déployait, il trouverait le repos éternel.

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Samantha



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MessagePosté le: 20 Nov 2007, 18:45    Sujet du message: Scène 24 : Le labyrinthe des ombres (1/2) Répondre en citant

Scène 24 :
Le labyrinthe des ombres
(attention scène en deux posts)


Dans les limbes du Rêve d’Emeraude de plus en plus déchirées et distordues, le Seigneur Gniev était assis pensif sur son trône. La tête posée sur son bras appuyé sur un des accoudoirs, les deux fentes lumineuses qui brillaient au niveau de ses regardaient fixement la Volonté de Draenor tournoyer au milieu des airs, nimbée de son aura bleutée. A ses pieds, agenouillé, face contre terre, Slayeur attendait patiemment une réaction de son maître.

Lui et son groupe avaient pu s’échapper de sous l’Oshu’Gun après avoir enterré Booty dans la caverne du dragon. Aussitôt à l’abri dans un creux à l’écart de Nagrand, il avait abandonné les siens pour faire immédiatement son rapport à Gniev en lui rapportant l’artefact demandé.

Gniev avait écouté religieusement sa version des faits, car à travers l’esprit du polymorphe il avait pu suivre tous les évènements en détail, sans avoir la possibilité d’intervenir cependant. Et tandis qu’il prêtait l’oreille au Nain il ne cessait de regarder la pupille saurienne léviter devant lui.

Gniev baissa alors la tête et posa ses yeux sur le Paladin avant de lui demander l’air sournois :


GNIEV : Seigneur Slayeur, connaissez-vous la différence entre les faibles et les forts ?

SLAYEUR : J’en ai beaucoup mon Maître, mais j’imagine qu’il y en a une que vous avez à l’esprit.

GNIEV : Vous imaginez bien…
Les forts savent lorsque le temps des sacrifices est venu et n’hésitent pas à en payer le prix, seulement c’est avec le sang des faibles qu’ils le font.
Me comprenez-vous ?

SLAYEUR : Est-ce une allusion au polymorphe ?

GNIEV : J’ai vu dans son dernier regard la façon dont vous l’observiez, et l’émotion qui vous envahissait. Je lis encore en vous, comme en un livre ouvert toutes ces émotions répugnantes de chagrin, de compassion, de regret… Ce sont là les valeurs de ceux qui ont assez de bonté pour se laisser dépasser par l’Existence, et tuer par elle.

SLAYEUR : Il est vrai mon maître que je mentirai si je vous disait que le sacrifice de Booty ne m’a pas causé de chagrin…

GNIEV (extrêmement sec) : Auriez-vous un cœur Seigneur Slayeur ?

SLAYEUR : Un cœur ne s’use que si l’on s’en sert, mon Maître…

Gniev eu un ricanement de satisfecit, et poursuivi beaucoup plus sérieux.

GNIEV : Nonobstant tout cela, une chose me contrarie vraiment… trois à vrai dire…

Slayeur était encore la tête baissée contre le sol et agenouillé face à son sombre maître et n’osa pas répondre.

GNIEV : Voyez-vous, la première est que cet artefact est extrêmement puissant. Tout du moins est-il sensé l’être… Or je ne ressens rien. Et d’après les informations concordantes, la relique que j’avais confié au polymorphe pour la détecter n’a réagit qu’à son contact… Savez-vous ce que cela veut dire ?

SLAYEUR : La Volonté de Draenor a épuisé son énergie ?

GNIEV : Bien sur que non sombre crétin. Sinon comment aurait-elle pu exploser si violement ?!
Ce que je pense c’est qu’elle doit être réactivée par de l’ancienne magie. Le squelette de Dragon où vous l’avez trouvée me laisse à penser qu’elle se trouve là depuis des temps si lointains, que peut-être ne pourrais-je jamais la réactiver car c’est de la Magie des Aspects eux-mêmes dont j’aurai besoin.

Il marqua une nouvelle pause, et semblait contrarié.

GNIEV : Les Dragons sont là depuis l’Aube des Temps, ils sont garants de la stabilité de ce monde car ils sont nés pour protéger Azeroth, et ne sont intervenus que très exceptionnellement dans ses affaires. J’entends par là les Aspects qui sont les Dragons originels, pas le reste des sauriens…
Mais il y a de cela plusieurs millénaires une guerre fratricide éclata entre eux et les Aspects qui étaient six à l’origine ne furent plus que cinq. Ils avaient vaincu un des leurs au terme d’un violent conflit qui s’est porté jusque sur Draenor où le renégat s’était caché.

SLAYEUR : Vous voulez dire que le squelette de Dragon trouvé là-bas était celui d’un des Aspects ?

GNIEV : Peut-être, cela me semble vraisemblable. Il est curieux de se dire qu’un être aussi mythique créé par les Titans eux-mêmes puisse se trouver mort et décomposé depuis des lustres face à vous. Mais je pense que c’est bien à lui que vous avez eu affaire.

Cela explique pourquoi la Volonté de Draenor était sous la protection de ce Gardien d’un autre temps. Cela explique aussi la puissance de l’artefact. L’Aspect défait par les cinq autres avait du s’en servir pour partir en guerre contre eux. Malheureusement pour lui, malgré toute la puissance de la Volonté, il ne pouvait rien contre un tel déchaînement de pouvoir.

Je ne puis pas réactiver ce pouvoir pour l’instant, seuls les dragons le peuvent, rares sont ceux qui connaissent son existence.

SLAYEUR : Comment se fait-il qu’un mage ait pu se faufiler dedans alors ? Il devait la connaître lui aussi.

GNIEV : Soit c’était un fou aventurier comme cette Elfe, soit, il avait tenté de subtiliser la Volonté en connaissance de cause. Dans tous les cas, il a été rattrapé par son gardien qui s’est assuré de tout remettre en place.

SLAYEUR : Qui pouvait-il être en ce cas ?

GNIEV : Un ancien membre du Kirin Tor sans doute… Ces gens là possédaient des manuscrits parmi les plus anciens qui soient, et même si cette guerre entre les Aspects est extrêmement peu connue car survenue il y a plusieurs milliers d’années, il en reste des traces. Il aura profité des Guerres entre la Horde et l’Alliance pour passer en Draenor et s’infiltrer sous l’Oshu’gun, dans le dernier repaire de l’Aspect.

SLAYEUR (intrigué) : Cet Aspect, quel était son nom ?

GNIEV : Il n’a pas été conservé. Après sa défaite les Cinq Dragons l’ont condamné à la damnation mémorielle et effacé toute trace de son existence, voulant faire disparaître le moindre souvenir se rapportant à lui.
Vous êtes vous demandé pourquoi ce vaisseau Na’aru s’était écrasé à l’endroit exact du complexe souterrain ?

SLAYEUR : Cela a pu me traverser l’esprit, sans plus. Mais je n’aurai jamais pu soupçonner que c’était pour cela…

GNIEV : Chercher la vraie raison des choses et la trouver donne le plus grand des pouvoirs par rapport à quiconque. Elle vous donne la plus grande des libertés, celle de voir le monde tel qu’il est, et pas comme on vous le dit. Et ce sera le genre de chose à exterminer pour préparer mon avènement. Les masses doivent être trompées, et manipulées pour obéir correctement.

Il paraissait de nouveau pensif, mais Slayeur se risqua à lui poser une question.

SLAYEUR : Maître ?
Vous avez dit que trois choses vous préoccupaient, quelle est la dernière ?

GNIEV : Tu as raison… Ce qui me préoccupe aussi, c’est cette Lizandra… Elle est visiblement sujette à des rêves troublés vu ce que tu me rapportes, même si elle le cache. Son pouvoir est trop grand, pour que cela soit anodin, cela cache quelque chose dont nous devrions nous méfier, tu garderas un œil plus attentif sur elle.

Ayant fort mal au genou, il se releva, et leva la tête en direction de Gniev.

SLAYEUR (dubitatif) : Mais en quoi est-elle si importante ? Elle n’a rien d’extraordinaire…

GNIEV : Les énergies magiques confluent vers elle, de plus en plus. Comme vers ce Savonarole. Ils sont tous les deux marqué par le doigt du Destin. Chacun d’eux possède un grand pouvoir, qu’il ne connaît pas ou ne peut le comprendre, mais que nous devons utiliser au mieux pour réaliser nos desseins. J’ignore pourquoi elle est un de ces points de confluence, mais je le sais, et je sais à quoi cela peut nous servir. Je sens tout cela, comme d’autres le peuvent aussi… Ce qui doit nous inciter à rester vigilants quant à ces deux là, et les garder auprès de nous…

Les énergies ne sont pas neutres, mais porteuses de signes qui révèlent bien des choses, et la concernant elles m’ont appris énormément. Mais il reste beaucoup à découvrir. Je ne perçois que peu choses pour le moment, je ne puis les voir distinctement. Quant à Savonarole, c’est encore plus flou, mais il faudra s’en saisir dès que l’occasion se présentera, et ce sera ta prochaine mission.

SLAYEUR : Je tâcherai de ne pas vous décevoir, mon Maître.

GNIEV : Si tu tiens à la Vie mieux vaut pour toi… D’autant que mon plan initialement prévu a été contrarié par de récents développements inquiétants pour ma prise de contrôle.
Un des puissant artefact que je convoitais a déjà été subtilisé par quelqu’un de visiblement très bien informé, quelqu’un qui est venu d’Azeroth puisque la disparition date d’après l’ouverture de la Porte.

SLAYEUR : Qui cela peut-il bien être ?

GNIEV : Je n’en ai pas la moindre idée, je ne puis le percevoir, et c’est bien ça qui me préoccupe…

Il demeura un moment pensif.

GNIEV : En attendant, ta prochaine mission consistera à infiltrer le groupe de l’Alliance dirigé par ton ennemie Gnome, gagner leur confiance, les aider à récupérer la clef Karazhan, les escorter dedans, et récupérer à tout prix avant eux le Journal de Medivh, qui est le dernier artefact que je convoite. Ceci te permettra aussi de pouvoir peut-être approcher Savonarole, si j’en crois mes espions. Tu feras ce dont nous avons convenu à son propos.

SLAYEUR : Maître, si cette mission est si ardue, sans doute aurais-je besoin d’aide supplémentaire à présenter que Booty n’est plus là pour m’aider, comme il l’a fait à l’Oshu’gun.

GNIEV (pensif) : Sans doute… Sans doute…

Mais, loin de toute cette discussion, sur les côtes bordant le Néant à Terrokar, tandis que l’équipage de Titecouette réparait le bateau qui en avait pris un coup après l’intervention de Maddly, Poerit discutait avec Savonarole qui semblait soucieux. Ils étaient assis tous les deux contre un des bastingages en bois du navire, au milieu de la cohue qui régnait parmi l’équipage qui essayait de réparer au mieux les dommages subis.

POERIT : Comment te sens-tu jeune Savonarole ?

Le regard de Poerit se perdait au loin sur la ligne d’horizon du Néant tandis qu’il tirait une bouffée de tabac sur sa pipe. Cependant, Savonarole avait l’impression qu’il le regardait droit dans les yeux pour lui extirper le fond de sa pensée.

SAVONAROLE (gêné) : J’ai froid Maître Poerit.

POERIT : Peur as-tu ?

SAVONAROLE : Non Maître.

POERIT : Peur d’échouer peut-être ?

Savonarole hésita un moment.

POERIT : À travers toi je peux voir mon jeune ami.

Poerit regardait toujours l’horizon en faisant des ronds de fumée en restant parfaitement impassible.

POERIT : À ton frère tu penses, à la formation que tu vas suivre aussi. De le décevoir tu as peur.

SAVONAROLE (chagrin) : Il me manque…

POERIT : De le perdre tu as peur je crois.

SAVONAROLE (un peu agacé) : Qu’est-ce que cela a à voir ?

POERIT : Tout à voir cela a. La peur est le chemin du Côté obscur. La peur amène à la colère. La colère à la haine. La haine à la souffrance…

SAVONAROLE (énervé) : Je n’ai pas peur !

POERIT : Fidèle à son engagement un prêtre doit être, et rigoureusement s’y tenir. L’esprit serein il doit avoir. Et beaucoup de peur je sens en toi.

SAVONAROLE (calmement) : Je n’ai pas peur.

POERIT : Cela nous verrons… Mais sache que ton père aussi peur il a eu quand ton âge il avait.

SAVONAROLE (incrédule) : Vous avez connu mon père ?

POERIT : Bien connu je l’ai…

Il semblait d’une grande tristesse.

POERIT : Mal fini il a malheureusement…

SAVONAROLE : Que c’est-il passé.

POERIT : Beaucoup de défauts les Nains ont. Une race corruptible comme les autres nous sommes, sinon plus j’en ai peur. Après les guerres, beaucoup d’anciens soldats sans rien à faire se sont trouvés. La Gloire et l’Honneur que sur le champ de bataille ils avaient gagné, à la ville ils ne pouvaient les montrer. La vie pour eux dure était. Quand sont arrivés les Gnomes plus de problème encore il y a eu, car de beaucoup de choses ils ont été injustement accusés. De prendre le travail et la richesse des Nains par exemple.

Faibles étaient beaucoup de gens, des coupables faciles ils cherchaient. C’est à ce moment là que l’ascension de Slayeur commença. Beaucoup de gens influençables il a recruté pour sa croisade contre les Gnomes. Beaucoup de gens il a séduit avec ses idées dangereuses. Beaucoup de pauvres malheureux ont cru en lui.

SAVONAROLE : Boumator l’a suivi… Même maintenant alors que son chef est mort il croit toujours en ces idées là…

POERIT : Tort il a eu, ton père cette voie aussi a emprunté, et détruit il a été par cette haine et cette intolérance.

SAVONAROLE : Vous savez comment est mort mon Père Maître Poerit ?

POERIT : Ses idées l’ont tué. Le Nainzisme puant sa perte a causé. Par Slayeur il a été trahi…

SAVONAROLE : Slayeur ?! Mais Bouma ne m’a jamais dit ça !

POERIT : Eviter d’être critiqué il voulait sans doute. Lui aussi Slayeur il a suivi. Lui aussi trompé il s’est. Lui aussi aujourd’hui en paye le prix.
Beaucoup d’années vous séparent lui et toi. Peut-être qu’avec le temps tu comprendra ses choix même si les excuser tu ne peux.

Savonarole s’était levé comme une furie. Il explosait de rage, et regardait Poerit toujours aussi impassible.

SAVONAROLE (hors de lui) : Il a rallié l’assassin de mon Père ! C’est à cause de ce Slayeur si je n’ai pas eu de famille ?!?! Il doit payer !

POERIT : La haine et la vengeance rien ne résoudront jeune Savonarole.

SAVONAROLE : Ne rien résoudre ?! Mais qui va me rendre mon Père ? Ma mère est morte à ma naissance, il ne me restait que mon Père ! Et il l’a tué avant que j’aie pu profiter de lui.

POERIT (ferme) : Si à la vengeance tu penses, alors rien nous ne pourrons t’apprendre !

Son ton était inhabituellement sec, ce qui déstabilisa l’autre Nain qui avait l’habitude d’entendre sa voix bienveillante.

POERIT (sec) : Contre ta formation j’étais, mais si de cette façon tu réagis, alors plus rien parmi nous tu n’as à faire ! Te le tenir pour dit, tu dois ! A présent prendre l’air seul je te suggère pour que les idées au clair tu aies.

Savonarole le regarda incrédule et se résolu à descendre à terre pour marcher le long de la côte. Poerit qui faisait toujours des ronds de fumée ne le lâchait pas du regard, alors que Skaal le rejoignait.

POERIT (agacé) : Le portrait de son Père il est ! Dans ses pas il marche !

SKAAL : Je crois qu’il faut lui laisser sa chance Maître.

POERIT : La vengeance déjà il a à l’esprit ! Si la haine déjà le consume, alors il n’apprendra rien, et la Prophétie n’aura voulu dire que l’équilibre il apporte au mauvais côté de la balance seulement.

SKAAL : Il sera entraîné par Titecouette, il se révèlera à lui-même. Ses émotions le trahissent, mais il apprendra à les éprouver et à les maîtriser, j’en suis sûr.

POERIT (préoccupé) : De tout cœur je l’espère… De tout cœur…

Le reste de l’après-midi s’écoula sans le moindre incident. Les réparations d’urgences étaient effectuées sur l’ « Octobre Rouge », le navire de Titecouette, par l’équipage, aidé des NRV présents. Bouty avait repris conscience, et Maddly était soignée pour ses brûlures au 3e degré, qu’avec beaucoup de patience Emzy avait réussi à faire disparaître. Savonarole était revenu les idées plus claires, tandis que pendant la durée des travaux, le Conseil du heal de la NRV avait tenu réunion avec Titecouette et Wylyn. Lorsque le soir se coucha, le bateau semblait avoir retrouvé un peu meilleure mine, et on réunit tout le monde au pied du navire.

TITECOUETTE : Messieurs et mesdemoiselles, après cette journée plus que fatigante, l’heure est venue pour nous de nous séparer. Le jeune Savonarole, prêtre Nain ici présent, viendra à nos côtés pour obtenir la formation que les siens veulent lui voir être dispensée.

L’équipage et les NRV applaudirent chaleureusement le prêtre nain qui ne savait plus où se mettre.

POERIT : Toute confiance en vous nous avons, et de le revoir mieux apprêté nous espérons. Par ailleurs, notre groupe se séparer pour un temps devra, et une partie des nôtres avec vous restera le temps que les partants reviennent.

OTIWANA : Moi-même ainsi que Skaal, Bouty, Sylirie et Samovar allons vous abandonner quelques temps. Les autres resterons avec vous pour vous aider à rentrer à Shattrath pour finir de réparer le bateau, et payer les réparations qui sont à notre charge…

Elle jeta, en coin, un regard froid à Maddly.

OTIWANA : Maître Poerit restera donc avec Toraco, Emzy, Monsaigneur, Maddly et Steel sur l’« Octobre Rouge ».

Steel semblait visiblement très préoccupé par le fait qu’il ne puisse pas suivre Bouty et jetait des regards noirs dans tous les sens, ce que visiblement Toraco remarqua car il ajouta :

TORACO : Les groupes sont fixes, et chacun doit impérativement rester à sa place.

TITECOUETTE : Je crois que tout est dit alors. Nous lèverons l’ancre demain matin pour partir vers la capitale, mais avant, nous ferons une escale à Auchindoun pour déposer nos amis puis nous repartirons sur Shattrath.

Après une nuit plus que normale, il fut procédé comme convenu le lendemain, même si le groupe des cinq pris un peu de retard lorsqu’il dut raccompagner au bateau Steel qui tentait de les suivre après avoir Vanish. Ceci fait, ils se retrouvèrent dans l’immense cratère désolé qu’était ce temple draeneï en ruines, au pied de la Porte du Labyrinthe des Ombres.

SAMOVAR (solennel) : Le Labyrinthe des Ombres… Un des lieux les plus sinistres qui soient sur notre terre. D’une paisible nécropole ce lieu saint de mon peuple a fini par devenir le point de confluences de toutes les forces occultes et corrompues…

SYLIRIE (dubitative) : Et c’est là-dedans qu’on va ? On pourra faire du PvP au moins ?

OTIWANA : Syli attention…

Elle mima un coup de fouet.

OTIWANA : …ceinture !

SYLIRIE (soupirant) : Mais n’imp… Si on peut même plus s’amuser.

BOUTY : Et comment va-t-on rentrer dans ce machin, la Porte me semble belle et bien fermée.

SKAAL (narquois) : On n’a qu’à frapper, quelqu’un va sûrement venir nous ouvrir…

SAMOVAR (coupant court) : Inutile de persifler, j’ai la clef !

Après avoir ouvert la haute porte de pierre, ils s’engouffrèrent dans une antichambre tandis que disparaissait peu à peu de leur vue le ballet des âmes des Draeneïs morts qui voltigeaient au-dessus d’Auchindoun. L’impression qui s’en dégageait était des plus angoissantes, mais malgré leurs réticences ils se dirigèrent ver la Porte et pénétrèrent dans le donjon.

Un vaste panneau de pierre tomba alors à travers l’encadrement de l’entrée et ils se retrouvèrent enfermés dans ce tombeau faiblement éclairé par des lumières blafardes. Personne ne prononça le moindre mot, et ils firent quelques pas pour apercevoir un immense vestibule peuplé de membres du Conseil des Ombres qui ne pouvaient encore les voir. Bouty se résolu alors à briser le silence.


BOUTY (curieuse) : Au fait pourquoi on appelle ça le « labyrinthe » des Ombres ?

Elle eu à peine fini de poser sa question que dans la pièce qui leur faisait face, les murs coulissèrent, des portes disparurent, remplacées par des cloisons, tandis qu’au travers des épais murs de pierre de nouvelles ouvertures se formaient, quand ce n’était pas carrément un pan de mur qui tombait du plafond pour redécouper la pièce dans une autre configuration. Les Orcs et démons qui étaient là ne semblaient nullement surpris, et s’étaient pour certains décalés comme s’il n’eut s’agit que d’une simple formalité.

SAMOVAR : Cela répond-il à votre question ?

BOUTY : Apparemment l’auteur a mangé un clown ce matin pour nous pondre des gags comme ça…
J’aurai du laisser Steel y aller à ma place.

OTIWANA : Ca aurait pu être pire, tu aurais pu demander pourquoi on appelle ça le labyrinthe des « Ombres » ?

VOIX (criant) : DES INTRUS ! Lancez les Shadowbolts !!!

Ils eurent tout juste le temps d’éviter des projectiles d’ombre qui leurs tombaient dessus et se préparèrent au combat.

BOUTY (rageuse) : Là il a carrément mangé le cirque !

Tandis que Samovar posait ses totems de protection au sol, Bouty et Otiwana commençaient à lancer des sorts de blizzard sur l’entrée de la pièce qui les séparaient des assaillants. Sylirie avait envoyé son gangregarde charger dans le tas, et canardait de graines de corruption les Orcs qui surgissaient. Alors que les premiers ennemis arrivaient à rentrer dans la pièce, Skaal, en forme d’ours se jeta sur les premiers Orcs qui tentaient d’aller au corps à corps vers eux, aidant le familier de la démoniste gnome. La cohue régnait en mêlée, amplifiée par les boules de feu ou les lance de givres qui fusaient de l’arrière, alors que Samovar essayait du mieux qu’il pouvait de garder tout le monde en vie. Le combat dura quelques minutes, et ils en sortirent vainqueurs.

En entrant dans la pièce suivante, ils trouvèrent un monceau de cadavres de peaux vertes et de démons carbonisés ou gelés, mordus ou griffés, voire les quatre en même temps. Sylirie tapota, la larme à l’œil, la jambe de son gangregarde.


SYLIRIE : Brave petit…

OTIWANA : Samovar vous savez où aller ?

SAMOVAR (sec) : Dois-je vous rappeler le principe du labyrinthe ma chère ?

SKAAL : C’est à toi de nous guider Oti, c’est toi la présidente.

OTIWANA : Hey ! Je suis présidente des Gnomes seulement ! Toi tu es l’Archidruide de Darnassus, tu peux bien lead aussi, hein.

SKAAL : C’est vrai j’avais mal vu… Le groupe est composé d’elfes en majorité, c’est à moi de vous guider.

SYLIRIE : Pourquoi c’est pas la vache qui nous montre le chemin, c’est son bled après t..

Elle n’est pas le temps de finir qu’elle s’était prit un violent coup de sabot et était partie s’écraser contre un mur.

SAMOVAR (sec) : Le prochain qui m’appelle encore « la vache », ou même qui s’amuse à me tagger « Milka » sur l’armure, c’est l’empreinte d’un fer à cheval qu’il va se prendre en décalcomanie sur le visage. Compris ?

OTIWANA (tempérant) : Oui oui elle le refera plus.

SYLIRIE (se relevant avec peine) : Ah la vaaaache… ça fait mal.

Samovar s’apprêta à charger, mais Skaal l’arrêta à temps en lui expliquant qu’il n’était pas visé par ce juron. Et finalement ce fut Otiwana qui le conduisit à travers le dédalles du labyrinthe. Leur errance sembla durer des heures, d’autant que la Gnome mage était pour le moins indécise.

SKAAL (agacé) : Bon à gauche ou à droite alors ?

OTIWANA (hésitante) : Je sais pas j’hésite… A gauche tiens… NON NON ! À droite plutôt… OU ALORS à gauche… à gauche…

SKAAL (ironique) : Toi tu es un vrai hunt dans l’âme. On dirait une boussole avec des cheveux verts…

OTIWANA : Oh ça va Skaal, si c’est pour te moquer, tu n’as qu’à lead puisque c’est si simple ! Et c’est pas ma faute si tous les chasseurs de la guilde sont morts ou partis !

BOUTY : De toute façon paumés pour paumés… Qu’on prenne à gauche ou à droite on n’a pas la moindre idée d’où on se trouve…
Et on cherche quoi déjà au fait ?

OTIWANA : Un morceau de clef. C’est l’autre escroc de Khadgard, qui nous a fait payer la quête bonbon, qui nous a dit de venir ici. Elle est sensée se trouver au fond du donjon à côté de « Marmon » ou un truc du genre…

BOUTY : Marmon ? C’est quoi ce truc là ?

SAMOVAR : Marmon est l’Essence du son. C’est une puissante entité magique qui en est constituée. D’après les espions du Prophète Velen, le Conseil des Ombres aurait tenté de l’invoquer, mais l’expérience à raté et c’est ce qui aurait fait exploser Auchindoun. A présent si l’on se fie aux renseignements en notre possession, ils essayent de le garder sous contrôle mais ont beaucoup de mal, car c’est un être extrêmement puissant.

BOUTY : Et on doit récupérer un bout de clef à côté de ça ?

SKAAL : Tu as bien résumé la situation.

SYLIRIE (joyeuse) : Vois le bon côté, qui dit gros vilain pas beau dit aussi ph4t loot kipix.

BOUTY (désespérant) : J’arrives pas à croire que je me sois faite embobiner dans cette combine foireuse !

SYLIRIE : Tu sais ce que moi j’arrives pas à croire ?

BOUTY (méfiante) : Non… dis toujours…

BOUTY : C’est qu’on est coincé dedans depuis une plombe et tu as toujours pas fait d’eau et de pain pour le groupe !

Quelques instants plus tard Sylirie avait deux énormes [Roulés à la Cannelle] enfoncés à la place des yeux et elle était complètement trempée, tandis que Bouty était partie ouvrir la marche.

OTIWANA (suivant Bouty) : Toujours se méfier d’une Gnomette en colère Syli… Toujours…

Ils continuèrent à marcher longtemps dans le salmigondi des salles de pierres changeantes. La configuration du Labyrinthe changeait sans arrêt ce qui leur interdisait une quelconque solution pour tenter de suivre le chemin qu’ils avaient parcouru. De temps à autres ils rencontraient un groupe de membres du conseil des ombres dont ils venaient à bout sans problèmes. Mais ils étaient épuisés, et marchaient depuis tellement longtemps qu’ils ne sentaient plus leurs pieds. C’est pourquoi ils firent une halte dans une salle vide afin de se restaurer.

BOUTY : La barbe ! J’en ai ma claque de ce trou à rats ! On fait que marcher ! Tout ça pour un morceau de clef débile !

SAMOVAR (méprisant) : Ce « morceau de clef débile » comme vous dites nous permettra d’atteindre l’artefact qui sera d’une utilité déterminante dans notre bataille contre le Légion.

SYLIRIE : En attendant elle a pas tort c’est très monotone depuis qu’on est arrivés. On s’enn… OMG QU’EST-CE QUE C’EST QUE CES MACHINS ?!

La Gnomette regardait ahurie vers le fond de la pièce ou elle voyait un spectacle qui défiait l’entendement. Au fond de la salle trois Gnomes aux cheveux outrageusement fluos leur faisaient des grand signe de la main en sautillant sur place.

GNOME 1 : Ouhhhh ouhhhh

GNOME 2 : On est des gnomes on est mignons !

GNOME 3 : On veut vous aider, et vous faire des papouilles !

Ils les regardèrent, ahuris par cette vision se demandant s’il était bien prudent de s’approcher de gens aussi bizarres.

SKAAL (bouche bée) : La drogue c’est mal…

De leur côté les gnomes continuaient à sautiller et à agiter les bras, sauf un qui semblaient bougon d’un coup, et qui s’adressa à un autre gnome aux cheveux roux fluo :

GNOME 2 : La vache Slay ça craint d’être un gnome je peux pas m’empêcher de parler avec cette petite voix hystérique et de dire que je suis mignon !!!!

GNOME 1 : Boucle là Foure !

GNOME 2 (sanglotant) : Sérieux les cheveux fluos quoi ! C’est insupportable !

GNOME 1 : Ferme là ! Ils arrivent, continue à sautiller et dire des trucs débiles !

Ils approchèrent tous les cinq des Gnomes les regardant avec de plus en plus de circonspection.

GNOME 1 : Bonjour les amis ! Nous sommes des gnomes !

GNOME 2 : Nous sommes mignons !

GNOME 3 : Et on veut vous aider !

Otiwana qui semblait n’avoir jamais vu de congénères aussi bizarres s’avança un peu hésitante et vint serrer la main au Gnome aux cheveux roux fluo.

OTIWANA : Enchantée… je suis Otiwana, et voici mes compagnons Skaal, Sylirie, Bouty et Samovar.
Et vous, qui êtes vous, et que faites vous ici ?

GNOME 1 (sautillant) : Je suis Bibou !

GNOME 2 (sautillant) : Je suis Titou ! Et je suis très mignon !

GNOME 3 (sautillant) : Je suis Toufou !

Les cinq autres hochaient de la tête de tous les côté se regardant entre eux, absolument déconcerté par ce qu’ils avaient sous leurs yeux.

OTIWANA : Okay…. Et qu’est-ce que vous faites là ?

SLAYEUR (sautillant) : Vous êtes perdus. On est là pour vous aider !

FOUREGUEULE (sautillant) : Je suis mignon !

BOUMATOR (sautillant) : Chaise ! Jardin ! Barbara Streisand !

OTIWANA : Donc vous voulez nous aider, c’est bien ça ?

FOUREGUEULE (sautillant) : Je suis mignon !

BOUMATOR (sautillant) : J’aime la glace !

SLAYEUR (sautillant) : Voilà c’est ça ! Youpiiii !

OTIWANA : Et… Bibou… comment comptes-tu nous aider ?

FOUREGUEULE (sautillant) : Je suis mignon !

Slayeur mis un énorme coup de coude dans les côtes de Fouregueule qui tomba au sol en se roulant de douleur.

SLAYEUR : Nous sommes un groupe de Gnomes de Draenor, nous pouvons vous aider, nous sommes des chasseurs, nous pouvons trouver une aiguille dans une meule de foin.

OTIWANA : Ahhh c’est pour ça que vous portez des équipements de paladin et de chasseur ?

SLAYEUR (sautillant) : Voilà ! C’est ça ! Nous sommes des Gnomes des Sables ! Nous avons grandi ici ! Et on peut jouer des classes encore plus cheatées que démo.

OTIWANA (circonspecte) : Attendez une minute… Nous allons en discuter.

Ils s’éloignèrent vers l’arrière laissant les trois gnomes entre eux.

SLAYEUR (jetant un regard noir à Otiwana) : Toi ma cocotte, dès que je n’aurai plus besoin de toi… J’aimerai bien finir un combat inachevé.

FOUREGUEULE : Slay je vais vomir ! J’en ai assez d’être un Gn… JE SUIS MIGNON !!!

Le groupe d’Otiwana se retourna à cause du hurlement de Fouregueule, mais Slayeur leur fit signe que ce n’était rien et ils continuèrent de débattre.

SLAYEUR (sec) : Putain Foure ! Tu dis ça encore une fois, je m’arrange pour que tes poils de barbe restent fluos quand tu redeviendras normal…

FOUREGUEULE : J’arrive pas à m’en empêcher… Je vais me suicider je peux plus supporter ça !

Et il s’écroula sans vie au sol. Slayeur le regarda du haut en tapotant nerveusement du pied sur le sol.

SLAYEUR (contenant sa colère) : Tu sais que j’ai remarqué que tu as FD j’imagine ?

FOUREGUEULE (inanimé, gardant les yeux fermé mais remuant les lèvres) : Ha bon ?

SLAYEUR : Tu te relèves ou je t’enterre sur place.

FOUREGUEULE (se relevant) : Sale race, on aurait mieux fait de tous les exterminer…

SLAYEUR (rageant) : C’est ce que j’avais essayé de faire je te rappelle.

BOUMATOR : Euhhh… je veux pas dire, mais j’ai pas l’impression qu’on ait un comportement naturel de Gnomes. On force un peu trop le jeu.

SLAYEUR (vexé) : Qu’est-ce que tu racontes ?! Tous les Gnomes sont comme ça !

FOUREGUEULE : Dans ta tête peut-être ! Mais Bouma a raison, ils doivent se méfier, tu as pas vu comment ils nous regardaient ?

SLAYEUR : Arrête de raconter n’imp ! Je te dis que les Gnomes c’est comme ça !

En effet quelques mètres plus loin…[i]

SYLIRIE : …que c’est que cette bande de camés ?! Ils sont pas nets ces gus !

BOUTY : J’ai honte d’être une Gnome quand j’en vois des comme ça.

OTIWANA : La honte de notre race. Si on était comme eux, je crois que j’aurai laissé Slayeur nous exterminer….

SKAAL : On peut abréger leurs souffrances maintenant ? Ils se rendront compte de rien comme ça…

SYLIRIE : Je crois pas qu’on pourrait leur rendre un plus grand service… Mais v’la la bande de barge c’est hallucinant !

BOUTY : Moi à mon avis ça peut être que des drogués. En plus celui qui a l’air d’être leur chef, tu as cheveux sa couleur de cheveux ? Rouquin fluo s’il te plait ! Moi le jour où j’ai une couleur de cheveux comme ça, soit je me jette sous un Tauren, soit je me fais la boule à zéro.

SAMOVAR : Si ce sont des Gnomes de Draenor, c’est peut-être normal qu’ils soient comme ça… Mais je ne les connais pas assez pour vous le confirmer.

BOUTY : Faut pas abuser, y’a des limites quoi ! Les gens quand ils ont un minimum de savoir vivre ils se laissent crever quand ils sont aussi stranges !

SYLIRIE : En plus ils donnent une mauvaise opinion des Gnomes.

OTIWANA : Mais ils veulent nous aider. On devrait peut-être leur faire confiance, non ?

SKAAL : Donc on a le choix entre rester perdu pour toujours ou alors faire confiance à des drogués ?

OTIWANA : Skaal commence pas à réduire les choix à ça, tu fausses le débat.

SKAAL : Dis moi entre quoi et quoi nous avons le choix alors.

SYLIRIE : Il a pas tort.

BOUTY : Mais y’a pas moyen ! Je préfère rester à caner ici plutôt qu’on me voie sortir à côté d’eux. T’imagines même pas la honte si on nous vois à côté. EN plus je suis sûre que Steel est déjà devant l’entrée et qu’il m’accusera de les avoir dragué tous les trois s’il me voit à côté de ces trucs.

SAMOVAR : Je pense aussi qu’on devrait leur faire confiance. En plus ce sont des chasseurs, ils pourront repérer la salle de Marmon et la sortie.

OTIWANA : Donc moi je suis pour, Syli aussi, Sam aussi, Bouty est contre. Skaal, quelle que soit ta réponse nous sommes majoritaires. Donc on va devoir leur faire confiance.

SKAAL : Bon bah vu qu’on a le choix…

OTIWANA : Si tu as une meilleure idée je suis pren…

[i]Elle s’arrêta net et regardait Bouty, en train de fouiller comme une folle dans son sac.


OTIWANA : Bouty ? Tu fais quoi au juste ?

BOUTY : Je cherche ma cagoule ! Je refuse qu’on m’aperçoive à côté d’eux !

Finalement ils les rejoignirent et Otiwana vint serrer la main de Slayeur de manière très solennelle.

OTIWANA : C’est d’accord nous acceptons l’aide que vous nous proposez.

SLAYEUR (hypocrite) : Ha voilà une bonne nouvelle !

Dès qu’elle eut le dos tourné, il fit une grimace et essuya sa main dans sa cape, comme s’il venait de caresser un animal particulièrement sale. Personne ne remarqua rien et ils se mirent en route vers la salle de Marmon après qu’Otiwana leur eu expliqué que c’était là leur destination.

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Dernière édition par Samantha le 20 Nov 2007, 18:47; édité 1 fois
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Samantha



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MessagePosté le: 20 Nov 2007, 18:47    Sujet du message: Scène 24 : Le labyrinthe des ombres (2/2) Répondre en citant

Cette fois ci, avec Boumator et Fouregueule pour les aider à se repérer, ils semblaient avancer avec beaucoup plus d’assurance. Même si Fouregueule ne pouvait réprimer ce qui ressemblait à un tic nerveux qui le poussait à crier « Je suis mignon ! » toutes les cinq minutes, tout se passa sans incident. Au bout de quelques couloirs et de combats, ils arrivent dans une immense salle remplie de cadavres.

Jonchés partout dans la pièce, des corps d’Orcs et de démons étaient éparpillés ça et là. Les bancs de pierres étaient renversés dans tous les sens et visiblement quelqu’un avait aménagé un espace circulaire, vierge de tout mort ou débris, qui dessinait sur le sol un vaste cercle de sol brûlé. Au fond de la pièce, le cadavre d’un gigantesque Ogremage gisait au pied d’une immense Porte dont les battants avaient volés en éclats et qui précédait un couloir sombre. Ils pénétrèrent timidement dans la pièce où régnait une odeur insupportable de cadavre en décomposition qui les obligea à parler avec leurs capes devant leur visage.


SAMOVAR : Visiblement quelqu’un est passé ici avant nous, et ça date d’il y a quelques jours vu l’état de décomposition des cadavres.

SLAYEUR : Ils devaient être un sacré paquet pour laisser un boxon comme ça… Y’a plus âme qui vive.

SKAAL : Et qui a pu faire ça selon… vous ?

SAMOVAR : Pas la moindre idée, mais apparemment ils ont continué plus loin… Il y a aussi ce cerclé brûlé au sol qui m’intrigue. C’est très bizarre comme situation.

BOUTY (excédée) : On traîne ici depuis assez longtemps. Si on s’amuse à rester commenter chaque salle et à digresser sur chaque pet de rat on y est encore à la Sanssaint ! Alors est-ce qu’on pourrait aller vers la salle de Marmon ?!

Même si la salle les intriguait la puanteur qui y régnait et la fatigue qui les gagnait leur fit suivre le souhait de Bouty. Ils suivirent le couloir au bout de la salle, et à partir de là, le chemin fut beaucoup moins compliqué : les murs avaient été abattus, et en fait ils ne firent que suivre une piste jonchée de cadavres décomposés (quand ils n’étaient pas carbonisés) et de murs coulissants qui étaient en ruine sur le sol. Cela les incita à la plus grande prudence, même si tout ceci avait l’air bien facile. Salle après salle, mort après mort, éboulement après éboulement ils se frayèrent un chemin dans les profondeurs du labyrinthe.

Ils arrivèrent enfin dans une longue pièce qui finissait sous une sorte de coupole circulaire sous laquelle gisait, planté dans le sol, une sorte de sceptre gigantesque brillant d’une aura vert bleuté pale. Sur le chemin qui y menait tous les cadavres sans exception étaient carbonisés, désarticulés et étaient transpercés de part en part comme s’ils avaient été empalés au plafond et s’étaient écrasés violemment au sol. L’air était plus respirable car les tissus organiques avaient été brûlés, mais l’expression d’effroi dans laquelle étaient figés les visages des Orcs les tétanisait. Il n’y avait pas un seul démon parmi les victimes, seulement les Orcs ou ce qu’il en restait.

Arrivés au pied du sceptre, qui devait bien faire dans les huit mètres de hauteur, ils regardèrent tous avec circonspection autour d’eux.


SLAYEUR : On a déjà fait le ménage pour vous on dirait…

OTIWANA : Et apparemment ils n’y ont pas été avec le dos de la cuillère.

SLAYEUR : Bon c’est bien dans cette salle que vous vouliez arriver n’est-ce pas ?

BOUTY : Oui la salle de Marmon… Sans Marmon.

SAMOVAR (grave) : Erreur… Marmon était là. Tout ce qui reste de lui c’est cette arme plantée dans le sol, et la poussière des arcanes dans laquelle nous avons les pieds…

Ils virent qu’en effet ils foulaient avec leurs pieds une sorte de sable bleuté à moitié transparent tant il était cristallin.

SAMOVAR (pensif) : Qu’une créature si puissante ait été défaite est inquiétant. Nous avons troqué une menace connue et identifiable contre une puissance inconnue dont nous ne savons rien…

Cela semblait le préoccuper vivement, comme tous les autres à l’exception de Bouty qui continuait à pester et de Sylirie qui regardait avec une convoitise d’ingénieur l’œil magique de Slayeur, qui tournoyait mécaniquement dans son orbite.

SAMOVAR (souriant en coin) : Mais au moins nous n’auront pas tout perdu…

Il venait de ramasser sur un des côtés de la pièce une sorte de gros coffre cylindrique fermé par un cristal.

BOUTY (soulagée) : Ah bah enfin cette fichue clef !

SKAAL (paniqué) : Chuuut !

SLAYEUR : Si c’est pour le fragment de clef de Karazhan, nous sommes au courant de ce que c’est.

SAMOVAR (sourcilleux) : Et peut-on savoir comment ?

SLAYEUR (semblant réciter) : Nous… étions là lorsque Kadghar l’a… déposée ici.

FOUREGUEULE (hystérique) : JE SUIS MIGNON !

SAMOVAR (n’en pouvant plus) : TA GUEULE !

Il venait d’assommer Fouregueule d’un violent coup de coffre du fragment de clef, qui émit un bruit de métal résonnant.

SAMOVAR (très gêné) : Je… je suis désolé… Ca m’a échappé… C’était plus fort que moi.

SLAYEUR : Pas grave… Si c’était pas vous c’était moi…
Bon si vous étiez venu pour ça dans le labyrinthe, je suggère que nous rebroussions chemin à moins que vous ne souhaitiez passer encore plus de temps ici.

OTIWANA : Merci pour votre aide en tout cas à tous les trois… Bibou, Titou et… Toufou… C’est bien ça, hein ?

SLAYEUR : C’est bien ça… Si vous cherchez les autres fragments nous pourrions vous aider… je veux dire par principe de solidarité entre Gnomes… Vous comprenez, nous les Gnomes des sables et vous les Gnomes d’Azeroth… Nous pouvons vous aider à les retrouver.

SKAAL (circonspect) : C’est une proposition intéressante à laquelle nous allons réfléchir.

Bouty se jeta alors sur Slayeur pour lui serrer la main.

BOUTY (comme folle) : Que dalle ! C’est vite vu ! Enchanté de travailler avec vous ! Si on peut passer moins de temps dans ces instances glauques en traînant avec eux alors ce serait une erreur de ne pas saisir l’occasion !

Skaal essaya de protester, mais Bouty lui envoya un coup de tête dans le tibia si fort, qu’il parti crier en sautant à cloche pied quelques mètres plus loin.

SLAYEUR : Vendu alors !

Enfin soulagée, Bouty enleva sa cagoule, et serra le Gnome roux entre ses bras, et Slayeur senti revenir en lui des sentiments qu’il croyait oubliés depuis longtemps.

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MessagePosté le: 27 Nov 2007, 21:49    Sujet du message: Scène 25 : La chute du Démon Répondre en citant

Scène 25 :
La chute



« L’Amour meurtrier,
L’Amour infâme,
L’Amour funeste,
Amour…
Amour…
Unique vie en ce monde… »

Ces mots résonnèrent dans les ténèbres comme la plus implacable des sentences. L’écho naissant de ce jugement se réverbérait dans les limbes obscures de l’inconscience de Lizandra. Ces ténèbres angoissantes, prémices de nouvelles visions qu’elle ne comprenait pas et qui pourtant la bouleversaient.

« Amour… Amour… Unique vie en ce monde… ».

Un cri déchira le calme et tout s’illumina.

Et quelle lumière ! Des centaines, des milliers de bougies projetaient leur éclat magistral le long d’une immense tenture de velours rouge. Ondulant au gré de ses plis, du sol au plafond, ce rideau de scène géant frémissait au fil du bruissement de la multitude des spectateurs assis dans la salle, dans les loges de cet Opéra. Dans la fosse l’orchestre préparait les derniers arrangements, au pied de l’imperturbable masse rouge qui restait superbement fermée pour le moment.

Cette vision fugace fut soudain brouillée. Il sembla alors à l’Elfe qu’elle se déplaçait à travers le bâtiment à une vitesse si rapide que tout était flou autour d’elle. Puis l’arrivée se fit brutale, sur un immense coup de frein. Et elle le vit, de dos, haletant au pied d’un corps allongé, dont le regard sans vie témoignait d’une mort aussi récente que terrifiante, au vu de l’expression d’effroi figée dans ses traits, et de la couleur encore fraîche de son teint de peau.

Le Haut-Elfe gisait inanimé au sol, revêtu d’un costume de scène, une armure de chevalier. Au-dessus de lui, un homme se tenait parfaitement droit, haletant toujours, ses bras ballant le long de son corps finissant sur deux mains agitées de tremblements nerveux.

Il y eu alors un ricanement sinistre et glacial qui vint se propager dans pièce, remplie d’accessoires de scène, qui servait de loge. Même si elle était remplie d’objets aussi divers, que bariolés, au son de ce rire mauvais l’espace entier paraissait le plus inhospitalier des lieux, et le plus terrifiant.

L’homme se baissa alors vers le corps, et commença à le dévêtir pour lui prendre son habit de scène. Il ricana encore une fois, se fendant d’un cynique : « Permet moi de t’emprunter ceci… Là où tu es tu n’en auras plus besoin ». Son ton d’un calme détaché laissait cependant deviner un fort sentiment d’exaltation, que le tremblement de ses mains trahissait également.

Il enfila alors l’armure de chevalier, et vint se poser devant un grand miroir en pied pour admirer la façon dont il s’était costumé. Tenant encore le casque à la main, il était là, contemplant son reflet armuré. Ses cheveux blonds étaient clairsemés par endroits et descendaient devant son visage sinistre, qui abritait ses deux yeux à l’iris rouge sang, qui eux, continuaient de dévisager son propre reflet. Son regard était mauvais, malsain, et effrayant, au même titre que le rictus en coin qui se dessinait sur ses lèvres et qui pouvait inspirer bien des choses, loin d’être rassurantes. Sa respiration toujours saccadée, il ne lâchait pas son reflet des yeux, puis il posa son casque sur sa tête, avant que tout ne se brouille de nouveau.

Elle vit à nouveau l’Opéra. Le rideau de scène était levé cette fois, et toute la salle, assise, applaudissait à ce qui semblait être la fin d’un des passages de la représentation en cours. L’auditoire comptait plusieurs centaines de personnes, qui continuaient à taper dans leurs mains sans retenue, et qui semblaient guetter avec attention le moment où un Haut-Elfe, assis dans la loge d’honneur face à la scène, cesserai de taper dans les siennes. Lorsqu’il arrêta effectivement, un silence religieux tomba sur la foule, et toutes les attentions se portèrent en direction de la scène.

L’orchestre commença à jouer de façon magistrale en faisant résonner les cuivres, avant que les cordes ne les rejoignent pour adoucir l’air qui de solennel devint soudainement plus doux tandis que la salle applaudissait. Un personnage habillé sans fards se présenta sur scène tandis que résonnaient les flûtes, et il déclara à l’assistance :

NARRATEUR (parlant) : Tandis que l’Est et l’Ouest se faisaient la guerre,
Drako, le grand héros de l’Ouest, pensait à son amour, Mar’Hya
Était-elle sauve ? Attendait-elle ?

Puis il disparu côté jardin. Alors Drako, le vrai cette fois, paru sur la scène, devant un décor de soleil couchant sur des montagnes, avançant d’un pas nonchalant jusqu’à son centre, alors que les cordes reprenaient avec les cuivres et il se mit à chanter :


Partie 1 : http://www.youtube.com/watch?v=Yp6E5MUqP1g

DRAKO :
Oh, Mar’Hy-ya,
Oh, Mar’Hy-ya.
Que j’appel-le – d’ici bas
Mon messa-ge – t’arrivera ?
Puisses-tu entendre – mon vif – appel....


Une fois qu’il se fut tût, l’orchestre continua seul sur la partie instrumentale, tandis qu’il quittait la scène. Les cordes et les cuivres imprimaient alors un rythme épique à la musique durant un long moment durant lequel des soldats en armes assiégeait un château, qui finit pour tomber aux mains de l’assaillant.

La voix du narrateur reparu une fois encore et leur déclara :


NARRATEUR (parlant) : Les forces de l’Ouest étaient tombées, et le château de Mar’Hya fut pris
Le Prince Ralse de l’Est l’épousa de force
Mais elle ne cessa jamais de penser à Drako.

Sortant des ténèbres comme perçant un silence trop lourd à porter depuis si longtemps, une voix fendit le calme séculaire des choses enfouies depuis une éternité. Une voix douce, belle, mélodieuse. Une voix triste, comme semblable à celle d’un bonheur mourrant. Une voix lucide. Mais une voix emplie d’amour. Tandis que des notes d’une profonde mélancolie résonnaient, surgissant de nulle part, une Elfe d’une beauté saisissante surgit du Néant. Perchée en haut d’une tourelle de décor d’opéra, elle posa son regard triste en bas, sur la scène. C’était Mar’Hya, plus belle que jamais, qui commença alors à chanter d’une voix de cristal :

MAR’HYA :
Oh mon héros,
Mon bien-aimé,
Nous sépar’rons-nous encore ?
Nos promesses perdues
N’ont pas disparu
Elles restent – là dans mon cœu-euuur.

Je suis la nuit,
Tu es le jour,
Brillant si fort de si loin.
Malgré cette frontière
Je t’offre ma prière
Pour toi, étoile si chère.

Que ma toute fin,
Ni mon Destin,
Ne m’éloignent jamais de toi :
Mon seul vrai bonheur,
Qui calmait mes peurs.
Oh, parle, guide moi vers nous!


Partie 2 : http://www.youtube.com/watch?v=SqRHRbBA4Os

Le doux flottement de sa voix mourut au son de la dernière note, elle était seule, nimbée de l’aura de charme que faisait rayonner sa beauté. Perchée en haut de sa tourelle, elle posa son regard triste en bas, sur la scène. Les cordes laissaient flotter dans l’air un doux air de valse tandis que Mar’Hya restait pensive.

Un chevalier en armure apparu et s’avança vers elle, il s’arrêta à mi distance, et la contempla silencieusement, plongeant son regard dans la finesse de ses traits, et le blond platine de ses cheveux, d’une pureté sans pareille. Alors des soldats surgirent des deux côtés de la scène, menés par Ralse pour les uns, rejoignant Drako pour les autres, et s’affrontèrent. La bataille se finit par la victoire la mort de tous les soldats, ne restait plus sur scène que les deux Princes, qui regardèrent en direction de la tour, vers la femme qu’ils aimaient. Drako se remit à chanter :



DRAKO :
Mar’Hy-ya !


MAR’HYA :
Drako!
Je savais que tu reviendrais vers moi !


RALSE :
C’est bien tenté,
Tu t’es dévoilé
Quoi qu’il en soit ma reine - sera – Mar’Hy-ya!


DRAKO :
Mais jamais,
Tu n’garderas sa main,
Je mourrais,
Pour déj’ouer cette fin !


RALSE :
Battons-nous donc !


Les cuivrent donnèrent un rythme encore plus soutenu à la musique, les deux chevaliers se battaient avec hargne, sous l’œil inquiet de Mar’Hya. Finalement, après un long affrontement, Drako défit Ralse qui s’avoua vaincu.

RALSE :
C’est donc toi qui gagne, Drako!
Sois maudit d’avoir conquis Mar’Hya !


DRAKO :
Ma promise est enfin mienne,
Et avec moi elle s’ra sans peine !


RALSE :
Mar’Hy-ya!
Mar’Hy-ya!
Je t’aime tant !


DRAKO & RALSE :
Mar’Hy-ya!
Mar’Hy-ya!
Reviens à moi !


Mar’Hya descendit alors de sa tour et vint rejoindre Drako :

MAR’HYA :
Merci à toi,
Mon bien aimé,
Pour ta tendresse et ta grâce.
Je vois dans tes yeux,
Purs et merveilleux,
Mes doutes et peurs effacés.

Si le temps passe,
N’aies aucune crainte,
De ce que le Sort prépare,


Et tous les deux à l’unisson ils poursuivirent :

DRAKO & MAR’HYA :
Notre amour vivra,
Et ne vieillira pas.
Toujours l’on s’aimera!

Toujours,
L’on s’aimera !



Au son de leurs voix mêlées, le rideau tomba enfin sur la scène sous un fracas d’applaudissements, que le public, debout comme un seul homme, nourrissait avec toute l’admiration et la félicité qu’il eut été possible de donner.

Derrière ce mur de velours écarlate, des retrouvailles tout aussi émouvantes se déroulaient bien à l’écart des spectateurs ou même des coulisses, à l’abri des regards indiscrets. Mar’Hya se rua en pleurs sur le chevalier en armure qui s’avança vers elle.


MAR’HYA (en larmes) : DRAKO !

Elle se jeta si fort sur lui qu’il failli en tomber à la renverse. Malgré son armure, elle l’enserra si fort qu’il aurait sûrement risqué l’asphyxie, si ce vulgaire bout de métal n’avait pas été là pour rendre cette étreinte moins forte.

Ses sentiments n’étaient guère différents, mais il ne l’enserra pas aussi chaleureusement qu’elle venait de le faire, ayant à vrai dire peu de mobilité dans cette carapace de métal qui était un carcan qui emprisonnait la fougue de leur étreinte.

Après s’être serrés l’un l’autre dans leur bras, ils se séparèrent avec autant de difficulté que s’ils avaient été reliés entre eux par de la colle. Ils se regardèrent silencieusement pendant un long moment, avant qu’elle ne fasse mourir le silence :


MAR’HYA (émue) : Après tout ce temps… Toutes ces années… Dès la première note de ta chanson j’ai reconnu ta voix, je l’aurai reconnue entre mille. Tu ne peux pas savoir ma joie…

DRAKO (ému) : Tu ne peux pas savoir ma joie non plus… Tu m’as tellement manquée… Et te retrouver là, ce soir, jouant la pièce que je t’avais écrite il y a tout ce temps… Quelle plus belle promesse tenue ?

Ils étaient visiblement aussi émus l’un que l’autre. Drako, au comble de l’émotion poursuivi :

DRAKO : Mon chemin de croix n’a été supportable que parce que j’avais comme phare la certitude que je te retrouverai Mar’Hya…

MAR’HYA (fébrile) : Enlève donc ce casque, qui ôte ton visage à ma vue…

Il semblait hésitant.

DRAKO (gêné) : Tu risques d’avoir une surprise…

Il ôta lentement son casque ce qui rendit Mar’Hya des plus circonspecte. Elle vit alors que le visage de son bien aimé était bien différent du souvenir qu’il lui restait. Du jeune homme séduisant et plein de charme aux sourcils broussailleux, il ne restait guère que les sourcils qu’elle pu reconnaître.

Ses longs cheveux blonds attachés en queue de cheval étaient devenus une sorte de masse incolore et clairsemée qui tombaient en des mèches informes sur son visage, et ils étaient maintenant beaucoup plus courts. Les traits de son visage, autrefois si aimable et souriant, étaient crispés, figés en une expression faciale ridée et haineuse qui n’inspirait rien de bon. Ses traits avenants, à présent enfermés dans cette sorte de carapace contractée, n’inspiraient plus la même prévenance, et sa bouche déformée à cause de son nez (qui était cassé) rétracté vers le haut, dévoilait ses dents supérieures, comme si il avait été figé à jamais dans cette grimace sinistre. Son teint rosé avait été remplacé par cette pâleur extrême tirant sur le vert cadavérique. Tout cela entourait ses yeux qui semblaient être ce qui contenait encore une once de bienveillance, à la façon dont il regardait Mar’Hya. Mais ses deux iris, jadis d’un bleu de saphir extrêmement pur, étaient complètements rouges. Un rouge si intense qu’il rendait presque insupportable le fait de le regarder dans les yeux.

Un silence gêné s’installa entre eux, il sentait bien qu’elle le dévisageait avec une sorte de dégoût qu’elle cachait sous un sourire vide et feint. On voyait qu’il était sans doute le plus mal à l’aise des deux, mais même s’il ne ressemblait presque plus à un être humain, son regard était celui d’un bête apeurée redoutant un coup de bâton.

Toujours dans le silence, elle lui adressa un regard plein de compassion, et posa sa main délicatement sur sa joue qu’elle caressa avec tendresse, comme s’il elle eut été en présence de quelqu’un qu’on s’apprête à quitter pour longtemps.


MAR’HYA (ne comprenant pas) : Grands Dieux… Que t’es-t-il arrivé Drako ? Ton visage…

DRAKO (se justifiant) : Mar’Hya… Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour toi. Pour que nous puissions enfin vivre ensemble et heureux.

MAR’HYA (larmoyant) : Tu es défiguré…

Ces trois mots semblaient lui avoir fait encore plus mal que si on lui avait enfoncé une épée dans le ventre. Sa bouche tremblait, tout comme ses mains, et il paraissait réprimer un sanglot. Il pu enfin articuler quelques mots, mais tout son corps tremblait comme une feuille.

DRAKO (ému) : J’ai payé le prix que j’avais à payer pour t’avoir…

MAR’HYA (ne comprenant pas) : De quoi parles-tu ? Qu’est-ce que tu devais faire pour m’avoir ?

DRAKO (piqué au vif) : Je n’étais pas assez bien pour les tiens ! Pour ta famille ! Pour ta race ! Pour cet endroit non plus ! Un humain ?! Quelle horreur, on n’a pas idée de mettre ensemble les Hauts-Elfes descendants des Bien-nés et une race aussi frustre !

Son angoisse paraissait dissipée, car c’était visiblement de rage qu’il tremblait à présent.

DRAKO (enragé) : Alors je suis parti de part le monde, en quête du pouvoir ! En quête du savoir ! En quête de l’immortalité ! Et je reviens pour réclamer le droit, notre droit, à t’aimer et t’épouser librement ! Sans avoir à me cacher, ou a demander pardon !

Les larmes de rage qui coulaient le long de son visage crispé lui donnaient un air pathétique. Mar’Hya ne savait quoi dire. Elle le pressa contre lui, et l’étreignit longuement. Lui était tremblant, haletant, respirant avec difficulté. Elle, la tête posée en biais sur son épaule, versait des larmes de peine en se retenant de sangloter.

Quelqu’un tapa alors dans ses mains, le genre d’applaudissement sarcastique qui était sensé souligner un moment d’ironie. Et une voix surgit de derrière eux, une voix moqueuse et défiante. Ils relâchèrent leur étreinte et se retournèrent aussitôt, et virent face à eux l’Elfe qui occupait la loge d’honneur à l’Opéra, entouré de six gardes.


ELFE (applaudissant) : Mais quelles touchantes retrouvailles…

Son ton semblait dégoûté.

MAR’HYA (horrifiée) : Père !

DRAKO (grimaçant) : Zerevor…

ZEREVOR : A ce que je vois, mon jeune imbécile d’ami, vous avez eu l’impudence non seulement de revenir à Karazhan alors que je vous l’avais interdit il y a de cela des années, et qui plus est, vous avez eu la grossièreté de vous produire sur scène en usurpant l’identité d’un autre. Vous êtes bien toujours aussi arrogant !

DRAKO : Et vous, vous êtes toujours aussi borné et provocateur !

ZEREVOR : Alors comme ça…

Il ricana ostensiblement en le regardant dans les yeux.

ZEREVOR : … comme ça vous avez « changé » ? Vous avez du accomplir un bien beau parcours, pour revenir encore plus laid que vous ne l’étiez ! Et vous pensiez qu’en revenant encore plus moche que votre physique ingrat vous faisait paraître, vous réussiriez à gagner l’amour de ma fille ?

Drako serait les poings de rage et lançai un regard haineux et perçant à Zerevor. Mar’Hya qui le sentait prêt à faire une bêtise le retenait par l’épaule.

DRAKO : Votre fille, que cela vous plaise ou non, m’aimait, m’aime et m’aimera vieux fou ! Et vous ne pourrez régenter ni son cœur, ni ses désirs, comme vous ordonnez à vos laquais, ou comme Medivh vous commande.

ZEREVOR (ironique) : Voyez-vous cela ? Je ne savais pas que Medivh lui-même vous instruisait sur la façon dont il se comporte avec ses pairs. Peut-être aurais-je manqué un épisode ? Je m’excuse humblement, je ne pouvais pas deviner qu’il confiait ses desseins et ses plans à un aspirant magicien de bas étage.

DRAKO : Vous seriez surpris de voir les progrès que j’ai fait. Mais votre incapacité de jugement lucide lorsque l’on touche à l’amour-propre de votre petite personne vous voile la face, et vous perdra.

ZEREVOR : Mon amour-propre ?

Il sourit avec dédain.

ZEREVOR : Je ne vous apprécie sûrement pas, mais vous m’avez fourni une raison supplémentaire de vous haïr ce soir humain !

Il claqua des doigts et un septième garde, rentra dans la pièce en portant un cadavre dévêtit qu’il posa au sol entre eux sur ordre de Zerevor.

ZEREVOR : Vous ne me ferrez sûrement pas croire que l’acteur qui devait interpréter le rôle dont vous nous avez fait une médiocre prestation, est mort comme par hasard ce soir… Si être un humain n’est pas un crime en ce lieu, et cela à mon grand regret, celui de commettre un meurtre en est un !

Mar’Hya avait les yeux écarquillés et regardait successivement et rapidement le cadavre, son père et Drako.

MAR’HYA (incrédule) : Drako ? C’est toi qui l’a tué ?

Il semblait avoir retrouvé tout son calme et ne tremblait plus. Il émit encore un ricanement sinistre, qui fit frissonner tout le monde à l’exception de Zerevor, puis regarda ce dernier droit dans les yeux, d’un regard menaçant, malveillant, et déterminé, avant de lui déclarer, la voix d’un coup extrêmement glaciale et emplie de certitude :

DRAKO : Oui c’est moi qui l’ai tué. Et je l’ai tué comme je vous tuerai tous Zerevor, vous et vos sous-fifres. Je ne vous laisserai pas m’empêcher d’être heureux avec ma promise ! Elle ne vous appartient pas !

ZEREVOR : Pas plus qu’à vous…

DRAKO : C’est ce que nous verrons… En attendant je vais vous prouver que je ne suis pas revenu « encore plus laid » pour rien !

Il acheva sa phrase dans un cri. Aussitôt quatre tentacules de flammes surgirent de derrière lui et se dressèrent en l’air comme des cobras prêts à attaquer. Ils frappèrent aussitôt en plein cœur quatre des gardes autour de Zerevor, et virent s’embrocher sur eux, avant de les projeter en l’air, pour les laisser s’écraser contre le plafond et retomber désarticulés au sol.

Mar’Hya, ahurie voulu fuir en arrière, mais d’un imposition de la main, Drako l’enferma dans une bulle magique qui l’empêcha de partir où que ce soit. Tandis que Zerevor s’était mis à couvert, les trois autres gardes restant s’étaient mis à charger sur Drako qui tendit le bras vers eux, et ouvrit sa paume d’un coup pour laisser partir une salve de projectiles des ombres qui vinrent les frapper de plein fouet. Un tomba sans vie au sol, tandis que les autres arrivèrent au corps à corps et abattirent leurs lourdes épées sur lui. Mais les lames se brisèrent au contact d’un bouclier d’énergie qui le protégeait. Ils eurent à peine le temps de réaliser, que déjà ils étaient chacun empalés par deux tentacules de flammes et s’effondrèrent au sol.

Drako émit un ricanement sinistre.


DRAKO : Allons Zerevor, montrez-vous… Je vous laisse une chance de vivre. Acceptez l’inacceptable pour vous… Je ne vous demande, ni pouvoir, ni argent, ni secret. Seulement votre consentement.

ZEREVOR : JAMAIS !

Il avait surgit des airs on ne sait comment, un longue épée à la main et se posa face à Drako, le regardant avec autant de haine.

ZEREVOR : Jamais je ne donnerai ma fille, si incapable soit-elle, à un humain, a fortiori un monstre de votre espèce. Vous êtes devenu une Bête ! Vous maniez la magie des ténèbres ! Si je n’acceptais pas un humain, j’accepterai encore moins un animal !

DRAKO (hors de lui) : Votre haine vous aveugle ! J’aime votre fille ! Elle m’aime ! Le Destin nous réuni, que vous faut-il de plus ?!

ZEREVOR (fielleux) : Votre tête… Comme ça vous cesserez de débiter vos ineptie, et je pourrai la jeter à la place qui est la sienne : parmi les déchets !

DRAKO : Des inepties ? Comment ais-je pu être sot au point de croire qu’un Haut-Elfe, un Bien-né qui plus est pourrait comprendre l’Amour ? Vous ne pensez qu’à la pureté de votre sang et de votre race ! Cela vous obnubile ! Vous êtes totalement incapable de comprendre les sentiments ! L’amour ! La sincérité ! Tout n’est que calcul pour vous ! Sachez pour votre gouverne que nous nous aimons, au point que nous avons juré sur nos âmes de nous protéger l’un l’autre et de nous lier à la Vie à la Mort !

Zerevor plissa encore plus les yeux, et son visage finit par devenir encore plus crispé que celui de Drako.

ZEREVOR : Qu’avez-vous fait à ma fille… ? Chien !
Vous le payerez de votre vie !

Il se mit en position de garde, et fit signe d’approcher avec Drako avec sa main.

ZEREVOR : Viens m’affronter ! Monstre !

Drako ne releva même pas. En une fraction de seconde sa silhouette fléchit, et il s’élança en direction de Zerevor, pour atterrir derrière lui, avant de brandir sa propre épée pour l’abattre en direction de l’Elfe. Celui-ci, s’était retourné immédiatement et avait paré le coup, avant d’envoyer l’humain reculer quelques mètres plus loin. Drako fonça de nouveau et leurs lames s’entrechoquèrent avec force, ils croisèrent le fer avec chacun autant de dextérité que l’autre, sous l’œil affolé de Mar’Hya qui était au comble de la peur.

DRAKO : Vous vous battez bien pour votre âge… Il faut croire que le Mépris conserve.

ZEREVOR : Vous vous battez bien comme quelqu’un de votre âge Drako !

Leurs lames venaient de se heurter, et ils se pressèrent l’un contre l’autre dans une épreuve de force pour savoir lequel arriverai à faire baisser la garde de l’autre. Leurs visages, n’étaient plus qu’à quelques centimètres d’écart.

ZEREVOR : Avec impudence ! Inexpérience ! Et la force aveuglée des gens idéaliste de votre genre !

Leurs lames se séparèrent et ils s’écartèrent chacun à plusieurs mètres de l’autre, commençant à tournoyer dans le sens des aiguilles d’un montre, décrivant un large cercle en marchant au sol, sans se lâcher des yeux.

ZEREVOR : Vous êtes un idéaliste puant de la pire espèce ! Les gens comme vous voient toujours leurs rêves étouffés dans l’œuf. Et c’est ce qui vous arrivera ce soir…

DRAKO : Vous n’êtes qu’un autre avatar passéiste de votre peuple reliquat de l’oubli ! Vous pensez que les gens valent par leur naissance et pas par leur valeur intrinsèque ! Mais quand bien même me tueriez vous, cela n’y changerai rien, d’autres prendront ma place !
Je reviendrai… et je serai des millions !

Ils ne se lâchaient pas des yeux. Zerevor lui lâcha alors, extrêmement sardonique :

ZEREVOR : Vous caressez là un doux rêve humain… Les rêves sont faits pour que les gens de votre espèce aient la force de vivre, et d’obéir. C’est la pureté du sang qui s’obtient par la naissance qui gouverne toute chose. Vous n’y changerez rien, ainsi marche le monde depuis qu’il existe, et il continuera de fonctionner de la sorte.

DRAKO : S’il le faut, nous raserons tout, pour bâtir l’avenir sur de meilleures bases.

ZEREVOR : De meilleures bases ?! Mais lesquelles ? Humaines ?!

DRAKO (ironique) : Medivh est un humain pourtant lui aussi, et il a une stature que vous ne pourrez jamais atteindre quoi que vous fassiez.

ZEREVOR : Ne comparez pas Medivh à la répugnante multitude de votre race condamnée au trépas ! Vous n’êtes que des faibles, seulement vous êtes comme les insectes : vous pullulez, et il faut du temps pour se débarrasser de vous ! Mais le temps fera son effet ! Vos rêves sont amenés à périr.

DRAKO : Détrompez vous ! Vous seul résonnez en terme de race…
Les peuples épris de changement, de raison, ceux qui veulent construire l’avenir sous les meilleurs auspices. Quels qu’ils soient.
Quant aux gens de votre espèce nous les exterminerons… Jusqu’au dernier. Pour que votre vision puante du monde soit abolie à jamais !

ZEREVOR : Et c’est moi qui suit obnubilé par la pureté… Méfiez-vous Drako… la Révolution mange ses enfants… Mais au fait, de quels enfants parlons-nous ? Qui désigne ce « nous » ?

DRAKO : Les gens que vous cataloguez comme adeptes des ténèbres… Fou que vous êtes. Les arts noirs ne nous servirons qu’à accomplir la destruction salvatrice pour Azeroth.

ZEREVOR : La Magie noire vous consume déjà et vous fait délirer misérable humain. Vous parlez d’idéaux, mais vous êtes brûlé de l’intérieur par le désir de pouvoir, par cette soif de puissance qui vous dévore…

Drako cessa de tourner, et s’immobilisa en face de Zerevor qui en fit autant.

DRAKO : Sans le pouvoir, les idéaux ne peuvent être réalisés ; avec le pouvoir, ils survivent rarement… L’Histoire m’absoudra si je m’égare. En attendant, elle est là pour vous juger, et elle le fera par ma main.

Il avait rengainé son épée à une vitesse extrêmement rapide, et avait fait partir un trait de l’ombre en direction de Zerevor. Celui-ci, tendit ses bras et ses paumes devant lui et bloqua le projectile magique.

ZEREVOR : Vous me sous-estimez dangereusement Drako.

DRAKO : Vous n’êtes qu’un débris d’un autre âge, votre temps est fini !

Ils se toisèrent avec une haine à couper au couteau entre les regards qu’ils se lançaient.

ZEREVOR : En ce cas si le temps des Elfes est fini…

Il ouvrit à nouveau sa paume, et la bulle Magique de Mar’Hya vint glisser jusqu’à lui avant de se dissiper. Puis il leva son épée au-dessus de la tête de sa fille, qui était tétanisée de peur.

ZEREVOR : Si notre temps est fini il est temps de dire adieu à Mar’Hya mon cher Drako…

Sa voix était d’une détermination et d’un calme glacial.

DRAKO : Vous seriez incapable de faire ça à votre propre fille…

ZEREVOR (défiant) : Le pensez-vous réellement.

La tension était insoutenable. Zerevor faisait planer au-dessus de la tête de sa propre fille sa lame telle une épée de Damoclès prêtre à tomber à tout moment et à emporter celle qui était si chère à Drako. Il abaissa légèrement la pointe de l’épée vers le bas.

DRAKO : NOOOOOOOOOOOOOOON !!!

Il avait hurlé avec toute sa peur et toute sa rage. En un instant les tentacules de feu jaillirent de derrière lui et s’abattirent en direction de Zerevor, qui, avec agilité effectua une sorte de moulinet avec l’épée et vint trancher toutes les têtes enflammées qui fonçaient vers lui. Drako hurla de douleur sous l’effet de cette amputation.

Zerevor fit alors tournoyer en des moulinets de plus en plus ample son arme entre ses doigts, puis pivotant sur lui en un demi cercle, il pris son élan, et la projeta en direction de l’Humain, dans le ventre duquel elle vint se figer.

Il tomba à genoux, transpercé, de part en part de ce morceau de métal magique, tremblant comme une feuille. Un filet de sang commença à couler de sa bouche. Ses yeux rouges exprimaient un sentiment de totale incrédulité, le regard d’un homme qui venait de perdre toutes ses certitudes.

Mar’Hya au comble de l’effroi, se rua sur lui, corps et âme, pleurant toutes les larmes de son corps.


MAR’HYA (en pleurs) : DRAKO ! DRAKO !

Elle hurla comme une démente, avant que son père ne l’attrape par le col de sa robe, et la relève pour qu’elle puisse lui faire face. Il la regarda avec une extrême sévérité, avant de la gifler violemment.

ZEREVOR (extrêmement sec) : Nous rediscuterons de ceci tout à l’heure. En attendant… va chercher les gardes, pendant que je finis de m’occuper de notre ami.

L’image se brouilla de nouveau, et Lizandra ressentit à nouveau cette sensation de voyage à travers le bâtiment à une vitesse extrêmement rapide, avant de se faire arrêter par un coup de frein brutal.

Elle voyait à présent, le sommet d’une haute tour de pierre noire. Elle était plantée au milieu d’une vallée morbide, et perdue au milieu d’escarpement rocheux, et de ravins au bas des quelques coulait des rivières. Tout cela était haut… si haut. Et au sommet de cette tour se trouvait Zerevor, entouré de gardes, qui regardaient de loin une silhouette recroquevillée au sol.

Deux gardes surgirent alors de l’escalier qui menait au toit en portant une sorte d’immense trépied.


ELFE : Voilà le plus grand brasero que nous aillons trouvé Seigneur Zerevor.

Zerevor le regarda avec satisfaction, et esquissa un sourire malsain. Sa joie était d’ailleurs augmentée par le son des gémissements de douleur qui émanaient du corps de Drako.

ZEREVOR (sadique) : Cela fera parfaitement l’affaire… Parfaitement…

Il apposa ses mains au dessus du brasero, et les braises éteintes qui s’y trouvaient s’allumèrent instantanément et brillèrent avec une telle intensité que cela en était presque aveuglant.

Il fit relever Drako par les deux gardes qui le tenaient par les deux bras pour l’empêcher de s’effondrer. Zerevor, se mit à côté de lui, et regarda l’horizon au loin, dans la même direction que prenait le regard de l’humain.


ZEREVOR : La vue que l’on a au sommet de la Tour de Medivh est splendide, n’est-ce pas ? Regardez ce ciel étoilé, la Lune brillant de sa pâleur onirique, tandis que le doux souffle frais du vent, finit d’envoûter votre âme…

Il prit une profonde inspiration tandis que Drako essayait de ne pas s’étouffer avec son propre sang. Et il repris d’une voix clame et extrêmement détachée, comme s’ils étaient là en train de deviser entre amis.

ZEREVOR : Toutes ces choses que fort heureusement vous ne pourrez plus contempler.
Plus pour longtemps rassurez-vous, je vais bientôt briser le charme qui vous tient encore en vie, mais avant il y a une chose que je tiens à faire.

Il tourna la tête en direction de Drako qui en fit de même. L’Elfe lui adressa un grand sourire, qui aurait pu paraître presque amical, si on ne devinait l’arrière-pensée sadique qui se logeait derrière.

Sans prévenir il empoigna alors l’arrière de la boite crânienne de Drako et plongea son visage dans les braises ardentes, en prenant bien soins d’appuyer avec toute la force nécessaire.

Drako se mit à hurler. Hurler à la mort. Jamais sans doute un cri de douleur n’avait résonné aussi fort, avec autant d’intensité. Au fur et à mesure que les charbons ardents carbonisaient son visage, s’enfonçaient dans ses yeux, dans sa bouche, déchirant ses lèvres et ses paupières, creusant des trous dans ses joues, il hurlait de plus en plus fort. Zerevor lui tint la tête enfoncée dans les braises pendant une trentaine de seconde. Les gardes, eurent un haut le cœur, ils détournèrent la tête, avant de finir par lâcher Drako lui-même tant ils se sentaient mal. Zerevor ne s’en souciât guère, il attrapa l’humain, et l’immobilisa en lui faisant une clé de bras, en continuant à lui enfoncer son visage dans le brasero ardent, de plus en plus fort, jusqu’à provoquer des bruits de craquements qui pouvaient aussi bien être ceux de son nez qui se cassait encore plus, ou des charbons craquant sous la pression.

Puis il le saisit par ce qu’il lui restait de cheveux, pour le relever, et maintint sa tête en arrière, en prenant bien soin de tirer assez fort sur sa chevelure pour lui faire éprouver autant de douleur qu’avec les brûlures et les cloques qui commençaient à se former.

Il y avait une expression de jouissance malsaine sur le visage de l’Elfe, une vengeance mesquine, un plaisir sadique se lisaient sur ses traits. Sur ceux de Drako en revanche, il n’y avait plus rien à lire, il n’avait quasiment plus de visage, seulement une peau calcinée sur laquelle on devinant quelques orifices qui étaient ceux de la bouche et de yeux.

Zerevor insista sur la clé de bras, de manière à lui faire encore plus mal, et lui déclara extrêmement autoritaire et sec :


ZEREVOR (mauvais) : Vous avez eu l’arrogance de convoiter ma fille, puis de revenir la chercher alors que je vous l’avais interdit. Vous avez commis des meurtres dans l’enceinte de ce haut lieu de la Magie la plus puissante qui soit. Et surtout, vous avez porté atteinte à ma personne et à mon honneur en m’attaquant et m’insultant !

Drako ne semblait pas entendre ce que Zerevor disait, il continuait à hurler, à gémir, et à remuer de douleur.

ZEREVOR : Vous vouliez me faire souffrir n’est-ce pas ?! Et bien maintenant c’est vous qui souffrez ! Et je crois même qu’une petite dose supplémentaire s’impose !

Il lui plongea à nouveau le crâne vers le brasero. Et cette fois ci ce n’était pas que le visage, mais la tête toute entière qu’il s’amusa à brûler en tournant la tête de Drako dans tous les sens de manière à brûler méticuleusement la moindre partie de son visage. Le supplice dura aussi longtemps, sinon plus que le précédent ; ce à quoi s’ajouta le rire sadique de Zerevor qui s’esclaffait à gorge déployée.

Il lui ressorti la tête du brasero et le laissa s’effondrer à terre. Drako se contorsionna de douleur dans tous les sens, se plaquant les mains sur son visage. Zerevor, aveuglé par sa folie, lui donnait pendant ce temps de violents coups de pieds dans l’abdomen, le tabassant sans vergogne sous le regard médusé de ses gardes. La scène dura plusieurs secondes. Des secondes insoutenables qui étaient en fait une éternité. Puis Zerevor saisit Drako par le cou et le souleva du sol pour l’avoir face à lui, le moins du monde gêné par la chose totalement défigurée qu’il avait face à lui.


ZEREVOR (méprisant) : Du fond de mon âme, je vous hais, humain ! De la plus implacable et impitoyable des haines… Et parmi tous ceux de votre race, c’est sans nul doute vous je que haïs le plus Drako. Croyez moi, que si j’avais pu faire quoi que ce soit pour que vous souffriez plus je l’aurai fait sans hésiter. Pas au point de sacrifier ma fille comme vous avez eu la stupidité de le croire, mais, je vous assure que je l’aurai fait.

Drako continuait à se torde de douleur et à gémir. Zerevor, le tenant toujours par le cou, s’avança en direction des créneaux, et tendit son bras par-dessus, serrant fermement son ennemi qui était suspendu au dessus du vide à présent.

ZEREVOR (soulagé) : Nos routes se séparent ici humain ! Allez au Diable maintenant !

Il ouvrit sa main, et le Drako chuta, s’écrasa sur le long des murs de la tour, avant de rebondit sur le sol rocailleux en contrebas, puis de rouler dans le ravin baigné de brume dans lequel coulait la rivière, continuant sa chute interminable dans les ténèbres. Et ainsi il disparu.

Une douleur subite saisi alors Lizandra, tout se brouilla et devint extrêmement flou avant qu’elle ne s’éveille soudain. Elle était assise contre un mur et face à elle Slayeur la regardait l’air mauvais. Il la serrait fermement à la gorge de sa main gantée de plaque, dont la paume était hérissée de piques au vu de la douleur qu’elle ressentait.


SLAYEUR (froidement) : Un faux mouvement, une tentative de te libérer, et tu es égorgée sur place, compris ?

Elle hocha faiblement la tête en signe d’acquiescement.

SLAYEUR : Ce sera la dernière fois que je te le demande. Et si tu tiens à la vie, je te suggère de me répondre exactement.

Je ne sais pas ce que tu me caches, mais tu as intérêt à me dire à quoi riment tous tes jolis petits rêves troublés si tu ne veux pas que je te fasse passer l’envie de garder tes petits secrets! Je ne tiens pas prendre le risque que cela compromette mes objectifs… Compris ?

Elle acquiesça de nouveau de la tête. Il la regarda avec et se fendit d’un large sourire vicieux.

SLAYEUR : À la bonne heure ! Maintenant tu as intérêt à TOUT me raconter, et crois moi je m’en voudrai d’avoir à t’aider un peu brutalement pour que tu te rappelles certains détails… On se comprend ?

LIZANDRA (suffocant) : Oui…

Il la relâcha et vint s’asseoir, un ou deux mètres face à elle, sur un rocher, avant de la regarder avec le plus d’attention qui soit.

SLAYEUR : Je t’écoute…

Lizandra lui narra alors tous les rêves qu’elle avait pu faire à ce sujet, les trois seuls rêves qu’elle avait fait : celui où Mar’Hya libéra Drako le soir où Anthem disparu, la vision fugace de celui qu’elle pensait être Drako lorsqu’ils étaient sous l’Oshu’gun, et enfin le dénouement tragique de ce soir. Le Nain l’écoutait attentivement et paraissait extrêmement intrigué, ce dont la cadence élevée avec laquelle son œil tournoyait pouvait témoigner. Une fois qu’elle eut fini, elle soupira longuement comme si elle était soulagée de confier un secret que l’on gardait pour soit depuis longtemps.

LIZANDRA : Voilà, tu sais tout à présent le Nain…

Il la pénétra intensément du regard comme s’il cherchait à lire en elle.

SLAYEUR (sourcilleux) : Je crois qu’effectivement tu n’en sais pas plus… cela nous évitera un désagréable moment de forçage mental…

Alors dis-moi, qui étaient ces gens, et pourquoi rêves-tu d’eux ? Tu es une Elfe de la Nuit, j’aimerai bien savoir comment tu peux avoir les visions d’un passé qui ne t’appartiens pas.

LIZANDRA : Je ne sais pas qui sont ces gens…
Et pourquoi dis-tu que c’est du passé ? C’est peut-être le présent que je vois.

Le Paladin s’esclaffa.

SLAYEUR : Par pitié… Tes rêves te montrent Karazhan à l’époque de Medivh, il a été tué il y a plus de trente ans, et tout ce que tu vois ça pouvait être bien avant. Je voudrais bien savoir comment tu peux voir le passé de ces gens ! Qu’est-ce qui te relie à eux ? Tu dois bien les connaître ! Il doit bien y avoir eu un évènement déclencheur !

LIZANDRA : Mais non ! Je te dis que je ne les connais pas ! Je n’en n’avais jamais rêvé avant.

SLAYEUR : Mais avant quoi ?

LIZANDRA (excédée) : Mais je sais pas ! Avant que vous ne veniez me chercher à Shattrath par exemple ! Avant que vous ne me traîniez à côté de l’Oshu’gun ! Avant que vous m’embarquiez dans tout ça !

SLAYEUR : Tu as bien voulu nous suivre, alors ne commence pas à geindre !
De toute façon je t’aurai traînée de gré ou de force, alors estime toi heureuse d’être consentante et de prendre un peu de plaisir…

LIZANDRA (agacée) : Et pervers avec ça !

SLAYEUR : La barbe !
De toute façon, ça fait des décennies qu’il n’y a plus que des fantômes à Karazhan, ce dont tu auras d’ailleurs tout le loisir de te rendre compte sous peu…

LIZANDRA : Je dois comprendre qu’il est également prévu que tu m’amènes là-bas aussi ?

SLAYEUR : Oui… Et vu que visiblement tu aimes tellement ce lieu que tu en rêves, qui sait, cela te fera peut-être comprendre pourquoi tu vois tout ça. En tout cas je ne crois pas que ce soit à prendre à la légère…

LIZANDRA : J’ai cru remarquer ! Merci !

SLAYEUR : En attendant qu’on aille jusque là-bas tu vas rester ici bien à l’abri dans cette grotte, je ne tiens pas à ce qu’il t’arrive quoi que ce soit. Je reviendrai te chercher lorsque nous serons prêt à aller dans la Tour de Medivh. Mais tu as tout ce qu’il faut pour tenir d’ici là.

LIZANDRA (mettant le holà) : Tu crois que je vais rester enfermée ici ?!

SLAYEUR : Ha mais je ne crois pas ! Je suis sûr !
D’ailleurs ce n’est pas comme si tu n’avais pas le choix du tout. Et au pire si tu te sens un peu trop libre de tes mouvements je peux t’enchaîner à une des parois de la caverne…

LIZANDRA (ulcérée) : Va au Diable le Nain !

SLAYEUR (ricanant) : J’en viens figure toi…

_________________
Samovar, Chaman au service de Sa Majesté le Tsar


Dernière édition par Samantha le 23 Juin 2008, 09:48; édité 2 fois
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